Relations entre l'Algérie et l'Espagne

Les relations entre l'Algérie et l'Espagne se réfèrent aux relations bilatérales, diplomatiques et culturelles entre la République algérienne démocratique et populaire et le Royaume d'Espagne.

Carte de 1633 représentant les rapports de force en Méditerranée au xviie siècle: un archer maure (le « sultan d'Alger ») menace de son arc le roi d'Espagne Philippe IV tandis que Louis XIII, roi de France, les surveille. Manuscrit enluminé de la Bibliothèque nationale de France.

Relations entre l'Algérie et l'Espagne

Espagne Algérie
Ambassades
Ambassade d'Espagne en Algérie
  Ambassadeur Santiago Cabanas Ansorena
  Adresse 3 Rue Youcef Ziryab, B.P. 185, Alger
  Site web
Ambassade d'Algérie en Espagne
  Ambassadeur Toufik Milat
  Adresse C/ General Oraá, 12 28006, Madrid
  Site web

Présentation

Les deux pays sont membres à part entière de l'Union pour la Méditerranée.

Contrairement à ceux de l'Espagne avec le Maroc, les relations algéro-espagnoles ne sont pas tendues par un différend territorial direct; il y a toutefois eu des divergences sur l'approche du conflit du Sahara occidental [1].

Relations officielles

Consulat d'Algérie à Barcelone.

L'Espagne maintient une ambassade à Alger et un consulat à Oran, l'Algérie est représentée en Espagne par son ambassade à Madrid et des consulats à Alicante et Barcelone.

Relations historiques

L'Espagne et l'Algérie étaient autrefois contrôlées par plusieurs empires pré-médiévaux comme l'Empire romain ou les califats musulmans.

Le sultanat de Béjaïa (Bougie-Constantine, à peu près indépendant dès 1294) aurait été la première entité à conclure un traité de commerce et de navigation avec la commune de Marseille puis avec le royaume d'Aragon vers 1300.

Au début du XVIe siècle, l'Empire espagnol et l'Empire ottoman se sont engagés à exercer un contrôle sur l'Algérie. L'Espagne a capturé en 1510 le Peñon d'Alger et l’a tenu pendant une brève période avant d'être expulsé par Kheireddine Barberousse en 1529.

La monarchie espagnole exerça le contrôle sur Oran (1509-1708 - 1732–1792) et du port voisin de Mers El Kébir pendant une grande partie de la première période moderne.

Relations modernes

Juan Carlos Ier avec l'ambassadeur Djelloul Khatib en 1988.

La dictature franquiste a officiellement reconnu l'Algérie comme un État souverain en 1962 et a procédé à la nomination d’un ambassadeur[2]. Les relations bilatérales de l'Espagne avec la république algérienne, qui n’étaient pas bonnes pendant le franquisme, connaîtront plus tard une crise en 1977-1978, quand l'Algérie, coupée des Accords tripartites de Madrid de 1975 sur le transfert de l'administration du Sahara occidental, est venue soutenir le Movimiento por la Autodeterminación e Independencia del Archipiélago Canario[3].

Les deux pays ont signé un traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération le à Madrid[4],[5]. Les deux États coopèrent sur les questions antiterroristes[4]. L'équilibre triangulaire entre l'Algérie, le Maroc et l'Espagne influence la position espagnole sur le conflit du Sahara occidental. L'Algérie s'est engagée à respecter le référendum d'autodétermination, tout en appelant à un engagement plus ferme de l'Espagne à cet égard sur la base de la « responsabilité historique » de ce dernier[6].

Les deux pays ont renforcé leurs liens en 2013[7]. L'Algérie et l'Espagne se sont positionnées comme des partenaires importants en 2015[8], restant liés « avec des relations fortes » à partir de 2017[9].

En mars 2022, les relations entre les deux pays se dégradent rapidement après que le gouvernement espagnol adopte un changement de position radical vis à vis du statut du Sahara occidental en apportant son soutien au plan d'autonomie marocain. En juin 2022, l'Algérie annonce suspendre le « traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération »[10].

Notes et références

  1. Gillespie 2000, p. 78.
  2. Thieux 2007, p. 244.
  3. Bustos 2006, p. 500-501.
  4. Dris-Aït-Hamadouche et Dris 2006, p. 489.
  5. España: « Tratado de amistad, buena vecindad y cooperación entre el Reino de España y la República Argelina Democrática y Popular, hecho en Madrid el 8 de octubre de 2002 », Boletín Oficial del Estado, no 270, , p. 39752–39755 (ISSN 0212-033X, lire en ligne)
  6. Dris-Aït-Hamadouche et Dris 2006, p. 492-493.
  7. « Algeria reinforces ties with Spain »,
  8. « Algeria, Spain Positioned As 'Important' Economic Partners - Sellal », All Africa,
  9. « Algeria, Spain linked with strong relations » [archive du ], sur Algeria Press Service, (consulté le )
  10. « L'Algérie suspend un traité de coopération avec l'Espagne après son revirement sur le Sahara », (consulté le )

Bibliographie

  • Rafael Bustos, « Las relaciones España-Argelia, una mirada desde España », CIDOB, Barcelona, no 1, , p. 499–506 (ISSN 1133-2743, lire en ligne)
  • Louisa Dris-Aït-Hamadouche et Chérif Dris, « Argelia-España: Unas relaciones de geometría variable », CIDOB, Barcelona, no 1, , p. 489–497 (ISSN 1133-2743, lire en ligne)
  • Richard Gillespie, Spain and the Mediterranean. Developing a European Policy towards the South, Palgrave Macmillan, , 78–108 p. (ISBN 978-1-349-40575-6, DOI 10.1057/9780230595675), « Spain and Algeria »
  • Laurence Thieux, « Las relaciones hispano-argelinas desde el final de los años ochenta, el laborioso camino hacia un verdadero partenariado estratégico », Ediciones de la Universidad de Murcia, vol. 23, , p. 241–258 (ISSN 0212-6559, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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