René Jean Schiltz

René Jean Schiltz, né le à Rennes et mort le à Lille, est un physicien français.

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René Jean Schiltz
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(à 75 ans)
Lille
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Biographie

Après avoir été élève de l'École normale supérieure, où il a eu comme professeur Louis de Broglie, Jean Schiltz passe son Diplôme d’Études Supérieures à l'ENS, auprès de Georges Bruhat[1], puis devient plus jeune agrégé de France en 1939.

Mobilisé dans la 404e DCA, affecté à Croix-Caluyau en février et , puis à Solesmes (Nord) jusqu'au , il est fait prisonnier à Dunkerque le , et envoyé au Stammlager III A, à Luckenwalde. Il y occupe le poste d'homme de confiance, et y dirige l'Université Libre du Stalag. Il y participe également, dès , à la rédaction du journal La Double Gamelle, dont seulement deux numéros purent paraître, à cause d'une trop grande liberté d'esprit[2]. La Double Gamelle serait le précurseur des journaux de camp de prisonniers parus au cours de la guerre[3].

Début , il est transféré au camp des aspirants 1A à Stablack, décrit par l'humoriste Jean Bellus dans son célèbre recueil Humour Verboten[4]. Avec d'autres aspirants il participe là encore à l'Université au camp, pour permettre aux étudiants prisonniers de passer leurs diplômes[5]. Grâce à des envois de matériel de Georges Bruhat il parvient même à monter des manipulations de physique[6]. Il suit en même temps des cours de mécanique ondulatoire dispensés par Jean Barriol. En 1942 est même présenté à l'Académie des Sciences par Aimé Cotton un article où figure sa signature[7]. Pour tous ces travaux, il reçoit en 1943 un "prix de l'Académie Française décerné aux prisonniers", de 2000 francs[8].

Après la guerre, il commence à travailler à l'ENS, au poste d'agrégé-préparateur, dans l'équipe d'Alfred Kastler, puis à Lille où il prend une part importante à la montée en charge de la faculté des sciences de l'Université de Lille. Il y fonde le "Laboratoire de spectroscopie des molécules diatomiques"[9], associé au CNRS. Il se charge également des cours d'optique physique, qu'il dispense aussi à l'Institut industriel du Nord (IDN) devenu depuis École centrale de Lille. Il participe à la création de l'EUDIL, devenue depuis Polytech Lille[10].

Il présente sa thèse de docteur ès sciences le , à Lille[11]. Il étudie et publie les spectres de nombreuses molécules diatomiques des composés de l'or, en particulier avec les terres rares et les alcalino-terreux[12],[13]. Il est nommé professeur titulaire à titre personnel le .

Il s'est distingué par ses actions dans la société. Il a participé à l'animation du groupe de "Talas" de l'ENS (il n'a jamais été "prince tala" mais a reçu le sobriquet de pape noir), et a contribué à la rédaction des statuts de l'Union Catholique des Scientifiques Français[14],[15], dont il est devenu l'un des vice-présidents aux côtés de Louis Leprince-Ringuet, Paul Germain (mathématicien) et Jacques Polonovski[16]. Il agissait pour la libération des croyants de l'URSS, mais il a aussi activement soutenu les actions du Secours populaire Français.

Il s'est également beaucoup investi socialement dans les œuvres sociales de l'Université Lille 1, par exemple en suscitant la création du CESFASCIL (Comité d'Entraide Sociale de la Faculté des Sciences de Lille), dont il sera longtemps le président[17].

Il a reçu du recteur Guy Debeyre la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1988.

Chansons

Jean Schiltz a écrit des chansons à l'humour normalien décalé.

Notes et références
  1. G. Bruhat et G. Raoult, La dispersion de la biréfringence électrique du sulfure de carbone dans l'ultraviolet - p 11, et note 3.
  2. Adjudant Camille-Charles Pinceloup, De Bitche à Berlin
  3. Georges Bourgin, La Presse des barbelés, Le Monde, 12 décembre 1951
  4. http://www.memoireetavenir.fr/serie.cfm?cs=4044&of=0&nt=0&th=0&strRech=bellus&pgp=1&nouv=1
  5. Marie-Thérèse Pourprix, Les Mathématiques à Lille de 1854 à 1970 - Chapitre 6.
  6. Courriers de Jean Schiltz à sa famille, collection particulière.
  7. Perfectionnement au polarîmètre photoélectrique. Note de MM. Georges Bruhat, André Blanc-Lapierre, Jean Schiltz, et Gaston Raoult, présentée par M. Aimé Cotton
  8. Académie Française, séance annuelle du jeudi 16 décembre 1943, Firmin-Didot, Paris.
  9. http://asa3.univ-lille1.fr/spip/ASA_histoire/physique/physique.htm#p15
  10. http://asa.univ-lille1.fr/publications/histoire_eudil_polytech.pdf
  11. Schiltz, Jean, Étude des spectres optiques des composés de l'or avec les alcalinoterreux, Thèses présentées à la Faculté des Sciences de l'Université de Lille, Masson, 1963
  12. http://webbook.nist.gov/cgi/cbook.cgi?Author=Schiltz%2C+J.&Mask=1000
  13. Schiltz, Jean, Excitation sélective de niveaux rovibroniques de molécules diatomiques, 1976
  14. TOUPIN épouse GUYOT Claire,Modernité et Christianisme. Le Centre Catholique des intellectuels français (1941-1976). Itinéraire collectif d'un engagement., Juin 2000 À noter une incohérence possible de dates dans cette thèse, puisqu'en 1941 Jean Schiltz était prisonnier en Allemagne.
  15. Paul Germain, Mémoire d'un scientifique chrétien, L'Harmattan, p. 132
  16. Pierre Verschueren, Des savants aux chercheurs : les sciences physiques comme métier (France, 1945-1968), page 82.
  17. ASA-USTL, Figures et Acteurs de la Faculté des Sciences de Lille, p 53.

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