René Lenoir (résistant)

René Lenoir naît le 18 novembre 1913 à Nancy, d'une mère couturière et d'un père qui sera tué au front en mai 1915[1]. Après avoir étudié pendant trois ans en école professionnelle à Reims, il entre à l'École catholique d'arts et métiers de Lyon en 1931 d'où il sort en 1934 avec un diplôme d'ingénieur en construction de moteurs électriques[2]. Appelé sous les drapeaux, il suit les cours d'élève officier de réserve à Versailles avant d'être affecté au 509^e régiment de chars de combat[2]. De retour à la vie civile en octobre 1935, il s'installe à Orléans où il reprend son métier d'ingénieur[1].

René Lenoir est rappelé au service lors de la mobilisation de septembre 1939 et affecté comme lieutenant au 31e bataillon de chars de combat[2]. Après la drôle de guerre, il participe à la bataille de France au cours de laquelle il est chef d'une section de chars Renault FT déployée en soutien de la ligne Maginot[2]. Le 21 juin, il est capturé par la Wehrmacht et interné à l'Oflag III-C à Lübben[2]. Évadé du camp le 12 octobre 1941 et parvenu à revenir en France, il décide de se rallier à la France libre et de partir pour l'Angleterre[1]. Cependant, ne parvenant pas à trouver de filière d'évasion pour la Grande-Bretagne, il s'engage d'abord pour des actions au profit de la Résistance[2]. En janvier 1942, près du fort de la Pompelle, il s'empare d'un avion allemand qu'il met à disposition d'un aviateur anglais[2]. Passé en zone libre et installé à Saint-Gaudens, il utilise sa profession d'ingénieur comme couverture pour créer en mai 1942 une imprimerie clandestine avec laquelle il fabrique des faux papiers permettant l'évasion de prisonniers de guerre[2].

Le 8 janvier 1943, René Lenoir quitte la France et passe en Espagne[1]. Incarcéré par les troupes franquistes à Figueras puis à Gérone, il réussit à s'évader le 31 octobre 1943 et rejoint le Maroc où il s'engage dans l'Armée française de la Libération le 1^er décembre[2]. Affecté au 12e régiment de cuirassiers (12^e RC) de la 2^e division blindée (2^e DB), il débarque sur Utah Beach le 1^er août 1944 et participe à la bataille de Normandie[2]. Chef du 1^er escadron du 12^e RC, il prend part à la libération de Paris le 25 août 1944 puis à la bataille des Vosges[2]. Promu capitaine, il est ensuite engagé dans la bataille d'Alsace au cours de laquelle il s'illustre le 22 novembre 1944 en capturant 150 soldats allemands près des villages de Vieux-Lixheim et Siewiller[2]. Une semaine plus tard, dans la nuit du 1er au 2 décembre, il stoppe une offensive ennemie et contre-attaque avec son unité, mettant en déroute une compagnie adverse. Le même jour, il mène ses hommes à l'assaut du village de Friesenheim et parvient, malgré une défense farouche, à obtenir la reddition des 1 200 hommes qui tenaient la position[3]. Détaché sur le front de l'Atlantique pour contribuer à la réduction de la poche de Royan, il est blessé le 15 avril 1945 au Pouyaud[2]. Remis sur pied, il rejoint la 2^e DB à Berchtesgaden où il termine la guerre[1].

Après la guerre, René Lenoir reprend son activité d'ingénieur et part pour le Vénézuela et la Colombie où il travaille de 1945 à 1948 pour la compagnie Schlumberger[2]. Il s'installe ensuite en Afrique où, de 1948 à 1950, il est ingénieur dans le secteur minier en Oubangui-Chari puis, de 1950 à 1956, directeur de la filiale tchadienne d'une société de forage d'eau[2]. De retour en France, il travaille jusqu'en 1968 pour une société pétrolière parisienne avant de devenir chef du service sous-traitance chez Fruehauf à Auxerre de 1970 à 1975, année où il prend sa retraite[2].

René Lenoir meurt le 4 novembre 1996 au Cannet, dans les Alpes-Maritimes[1].

• Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, 2000, 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
• Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, 2010, 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
• François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont, 2006 (ISBN 2-221-09997-4).
• François Broche, L'épopée de la France libre : 1940-1946, Paris, Pygmalion, 2000 (ISBN 2-85704-633-2).
• Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance : 1940-1945, Paris, Éditions Perrin, 2013, 575 p. (ISBN 978-2-262-02799-5 et 2-262-02799-4, OCLC 827450568).

• Ordre de la Libération
• Libération de la France

• « Biographie sur le site des compagnons de la Libération »

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