Rheinwiesenlager

Le Rheinwiesenlager (en français « camps de la plaine du Rhin ») est le nom officiel des enclos temporaires pour prisonniers de guerre dans l'ouest de l'Allemagne (Prisoner of War Temporary Enclosures ou PWTE) à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit d'environ 19 camps de transit sommaires retenant entre 1 et 2 millions de prisonniers de guerre allemands du printemps à la fin de l'été 1945.

Camps de la plaine du Rhin

Un soldat américain au camp de Remagen gardant des milliers de soldats allemands capturés dans la Ruhr le 25 Avril 1945.
Présentation
Nom local Rheinwiesenlager
Type camp d'internement provisoire
Gestion
Date de création avril 1945
Créé par United States Army
Date de fermeture 1948
Fermé par United States Army Forces armées françaises
Victimes
Type de détenus Forces ennemies désarmées
Nombre de détenus 1 000 000 ~ 1 900 000 prisonniers
Morts 3 000 ~ 6 000 morts
Géographie
Pays Allemagne de l'Ouest
Région Rhénanie-Palatinat

Contexte et construction des camps

Dès le printemps 1943, Eisenhower, décide de ne pas accorder à ces détenus le statut officiel de prisonniers de guerre, mais celui de forces ennemies désarmées appartenant à un État qui avait cessé d’exister légalement. Ce statut permet alors aux alliés de contourner les obligations imposées par la Convention de Genève vis-à-vis des prisonniers de guerre[1].

Au printemps 1945, la résistance nazie est brisée par les Alliés et les soldats allemands se rendent par milliers. En mai 1945, les forces alliées ont fait au total 3,4 millions de prisonniers des forces de l’Axe. Les capacités d'internement de prisonniers de guerre des alliés sont alors dépassés.

À partir d’avril, les Américains lancent en Allemagne de l’ouest la construction d’immenses camps de transit pour assurer une incarcération rudimentaire. Ce sont de vastes enclos ceints de barbelés, situés à l’écart des habitations. Ils sont situés sur la rive ouest du Rhin pour permettre l'accès et le ravitaillement par le chemin de fer.

En mai 1945, les Américains recensent 17 enclos temporaires pour une capacité de 1 095 000 prisonniers. Au total, 19 enclos temporaires sont créés et prévus pour accueillir chacun 25 000 à 100 000 détenus[2].

Organisation des camps

Chaque camp est subdivisé en dix à vingt quartiers, abritant chacun 5 à 10 000 hommes, et séparés par des allées. Quelques grands bâtiments à usage collectif ou administratif sont présents (cuisine, hôpital, bureau du camp), mais les prisonniers campent à l’air libre, généralement dans des trous d’hommes qu’ils doivent creuser à mains nues, tout leur équipement leur ayant été confisqué.

Les camps sont d'abord administrés par la 106e division d'infanterie américaine.

La gestion interne du camp est confiée à des personnels allemands.

Conditions de vie des prisonniers

Les conditions de vie des prisonniers dans de simples enclos manquant d'infrastructures se sont rapidement détériorées. Les maladies s’y propagent rapidement en raison du temps pluvieux, du manque de nourriture ou d’abris. Ces conditions sont aggravées par la surpopulation comme dans l'enclos de Remagen où sont détenus 184 000 prisonniers pour une capacité de 100 000 places[2].

Ces conditions de vie difficiles ont causé la mort de 3 000 à 6 000 prisonniers dont plus de 1 000 dans l’enclos temporaire de Remagen « Golden Mile » fermé en juin[3].

Liste des camps

location of the Rheinwiesenlager

Liste des camps du nord au sud avec leurs numéros officiels:


Libérations et fermetures des camps

Dès mai 1945, les autorités américaines commencent à libérer certaines catégories de détenus : jeunes enrôlés dans les Jeunesses hitlériennes, femmes sans lien direct avec le parti nazi, puis travailleurs agricoles et de l’industrie pour lancer les chantiers de reconstruction du pays.

À la fin du mois de juin 1945, les camps de Remagen, Böhl-Iggelheim et Büderich sont fermés. Après septembre 1945, seuls sont maintenus les deux camps de Bretzenheim et Bad Kreuznach, utilisés comme camps de transit pour les prisonniers de retour de France jusqu'en 1948.

Commémoration

Une chapelle de la Paix a été bâtie sur l’emplacement de l’ancien enclos de Remagen. Inaugurée en 1987, elle commémore le sort des prisonniers qui y ont souffert ou y sont morts.

Le musée de la Paix de Remagen contient une salle d'exposition consacrée à ce camp d'internement.

Sources

  • Site commémoratif du Land Rhénanie-Palatinat (allemand)
  • Site commémoratif "Europe remembers"
  • Site du Musée de la Paix de Remagen (anglais, allemand)
  • Dossier "Les camps de prisonniers allemands. Un nouveau champ de recherche pour l'archéologie française." par Vincent Carpentier et Cyril Marcigny, Revue Archéopages no 39, p. 64-69, 2013
  • Medical department, US Army, médecine préventive dans la seconde guerre mondiale, Volume IX, Special fields, préparé et publié sous la direction du Lieutenant Général Leonard D. Heaton, p. 380-384, 1969 (anglais)
  • Le CICR, 1939-45 : les prisonniers allemands aux mains des Alliés

Références

  1. Vincent Carpentier et Cyril Marcigny, « Les camps de prisonniers allemands. Un nouveau champ de recherche pour l’archéologie française », Archéopages. Archéologie et société, no 39, , p. 64–69 (ISSN 1622-8545, DOI 10.4000/archeopages.549, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) United States Army Medical Departmemt, Medical Department, United States Army: Preventive Medicine in World War II, V.9: Special Fields, (lire en ligne), p. 383
  3. « ‘Golden Mile’ – Enclos temporaire de Prisonnier de Guerre », sur Europe Remembers (consulté le )
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