Robert Ier du Saint-Empire

Robert (an allemand : Ruprecht), né le à Amberg en Haut-Palatinat et mort le au château Landskron près d'Oppenheim, est prince de la maison de Wittelsbach. Électeur palatin du Rhin (en tant que Robert III) dès 1398, il est élu roi des Romains en 1400.

Robert

Robert Ier et son épouse Élisabeth, d'après une fresque au château de Heidelberg.
Titre
Roi des Romains

(9 ans, 8 mois et 27 jours)
Couronnement à Cologne
Prédécesseur Venceslas
Successeur Jobst de Moravie
Électeur palatin

(12 ans, 4 mois et 12 jours)
Prédécesseur Robert II
Successeur Louis III
Biographie
Dynastie Maison de Wittelsbach
Date de naissance
Lieu de naissance Amberg (Haut-Palatinat)
Date de décès
Lieu de décès Oppenheim (Palatinat du Rhin)
Sépulture Église du Saint-Esprit (Heidelberg)
Père Robert II du Palatinat
Mère Béatrice de Sicile
Conjoint Élisabeth de Hohenzollern-Nuremberg
Enfants Marguerite de Wittelsbach
Louis III du Palatinat
Jean de Bavière
Étienne de Bavière
Otto Ier de Palatinat-Mosbach

Souverains d'Allemagne

Origine

Robert est le seul fils survivant de l'électeur Robert II du Palatinat (1325–1398) et de son épouse Béatrice de Sicile (1326–1365), fille du roi Pierre II de Sicile. Dès un acte de partage sous le règne de l'empereur Louis IV en 1329, le palatinat du Rhin était soumis à l'autorité de la branche aînée des Wittelsbach, à sa tête le grand-pére de Robert, Robert Ier le Rouge qui avait fondé l'université de Heidelberg en 1386[1].

Robert passa les premières années de sa vie au monastère de Liebenau aux portes de Worms, où sa mère fera plusieurs séjours auprès de sa grand-mère Irmengarde d'Oettingen, veuve du comte palatin Adolphe Ier. En 1374, il épousa Élisabeth de Hohenzollern (1358–1411), fille du burgrave Frédéric V de Nuremberg et la sœur aînée de l'électeur Frédéric Ier de Brandebourg, le premier des Hohenzollern qui fut inféodé avec la marche de Brandebourg en 1415. En 1385-1386, Robert a participé à une campagne de l'ordre Teutonique en Prusse contre les forces du grand-duché de Lituanie.

Règne

Le trône du roi à Rhens.

Robert du Palatinat et l'archevêque Jean II de Mayence étaient à la tête des quatre princes-électeurs qui se sont rassemblés au château de Lahneck et ont destitué le roi Venceslas par déclaration du . Le lendemain à Rhens, Robert a été élu par les quatre voix (y compris sa propre) pour lui succéder. Dès lors où la désignation au roi des Romains ne pourra pas avoir lieu à Francfort, il ne peut se faire couronner à Aix-la-Chapelle, car la ville libre renonce à son élection. De plus, la route qui menait à Aix était sous le contrôle de son ennemi Guillaume VII de Juliers. Finalement, Robert est sacré roi par l'archevêque Frédéric III de Cologne. Il ne peut monter sur le trône de Charlemagne à la chapelle palatine d'Aix qu'en 1407.

Néanmoins, Robert a valu rapidement la reconnaissance des princes, en raison surtout de l'inaction de son adversaire Venceslas. Il a récupéré plusieurs domaines à la frontière orientale du Haut-Palatinat auparavant incorporés au royaume de Bohême par la maison de Luxembourg. Afin d'étendre sa sphère d'influence, Robert entreprit une campagne en Italie où les ambitions de Jean Galéas Visconti, élevé au duc de Milan par le roi Venceslas en 1395, effrayaient désormais un grand nombre de sujets. Robert Ier juge le moment favorable pour entreprendre la « descente en Italie » que n'avait pas réalisée son prédécesseur. En il se dirige vers le col du Brenner, jugeant Brescia trop forte pour être attaquée, il se rend à Padoue d'où il espérait gagner Florence et Rome. Mais ni Florence ni le pape Boniface IX successeur d'Urbain VI ne soutiennent sérieusement son entreprise. Robert doit de plus faire face aux intrigues de Venceslas en Germanie. Ni en 1402 ni les années suivantes il ne peut pousser jusqu'à Rome et il doit faire demi-tour. Son prestige est tant affaibli qu'il ne joue aucun rôle dans les tentatives de reconstituer l'unité catholique brisée par le Grand schisme d'Occident malgré la paralysie du royaume de France où la guerre avec l'Angleterre reprenait[2].

Le règne de Robert reste dans une situation financière précaire ; néanmoins, il bénéficie de la capture de Venceslas par son demi-frère Sigismond de Luxembourg en mars 1402, s'accrochant au pouvoir dans le Saint-Empire romain jusqu'à sa mort. Il était aussi en mesure d'arranger le mariage de son fils Louis III avec la princesse Blanche de Lancastre, fille du roi Henri IV d'Angleterre, de 26 ans sa cadette. La cérémonie nuptiale a eu lieu le à la cathédrale de Cologne. La parenté anglaise lui apporte une décharge financière ; de plus, Robert se révélait un capable seigneur.

À partir de 1405, Robert Ier en renforçant l'autorité de sa dynastie entrait en conflit avec l'archevêque Jean II de Mayence qui levait la Ligue de Marbach, fédérant l’électorat de Mayence, le comte Eberhard III de Wurtemberg, le margrave Bernard Ier de Bade et 17 villes souabes contre le roi. Pour mieux s'opposer à Robert Jean II entreprit même de se faire le vassal du roi de France. Le conflit entre le souverain et l'archevêque s'envenima avec le Grand Schisme, lorsqu'en 1409 l'archevêque prit fait et cause pour l'antipape Alexandre V élu lors du concile de Pise, alors que Robert restait fidèle au Romain Grégoire XII.

Le tombe de Robert et Élisabeth dans l'église du Saint-Esprit (Heidelberg).

Robert mourut en 1410 des suites d'une longue maladie. Lors de l'élection suivante du roi des Romains, son fils Louis III renonce à présenter sa candidature et le cousin de Venceslas Jobst de Moravie est désigné comme successeur. Peu tard, à la suite de sa mort le , Sigismond de Luxembourg fut élu roi des Romains.

Union et Postérité

Robert épousa en 1374 Élisabeth de Nuremberg (1358-1411), fille du burgrave Frédéric V de Nuremberg. Neuf enfants sont issus de cette union :

Les rois de Bavière, les ducs en Bavière, Élisabeth de Wittelsbach Sissi ainsi que François-Joseph Ier d'Autriche par sa mère l'archiduchesse Sophie de Bavière, sont les descendants de Robert III du Palatinat.

Notes et références

  1. René Roux, Problèmes historiques des États allemands. La Documentation Française : recueils et monographies, DF, 1950. lire en ligne
  2. Joseph Calmette Histoire du Reich Allemand au Moyen Âge, Payot, Paris, 1951, p. 353-354.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Charles Volkmann, Généalogies des rois et des princes, Édit. Jean-Paul Gassot

Liens externes

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