Rochers des Grands-Malades
Les Rochers des Grands-Malades forment un massif rocheux en bord de Meuse, entre Namur et Beez (rive gauche du fleuve), en Belgique. Longtemps exploité comme carrière de pierre bleue (pierre de Namur), l’ensemble est aujourd’hui progressivement réhabilité comme zone verte et lieu d’apprentissage de l’escalade rocheuse.
Étymologie
Comme il était de règle au Moyen Âge la léproserie de la ville de Namur se trouvait hors de son enceinte murée, au-delà du confluent entre le Houyoux et la Meuse. Il en est fait mention en 1210. Ce qui restait de l’hôpital (abandonné depuis longtemps) est démoli en 1852 mais il laissa son nom à l’endroit où il se trouvait : les 'Grands-Malades’. Le lieu-dit donna son nom à des carrières, à une écluse , une centrale hydraulique et un pont sur la Meuse, et à une rue de Beez.
Si l’ensemble rappelle l’hôpital et léproserie des Grands-Malades, chaque rocher ou pic porte un nom particulier : Roche aux drapeaux, Roc aux singes, etc.
Carrières des Grands-Malades
La qualité de la pierre, ‘Pierre bleue’ (ou pierre mosane), est connue depuis longtemps. Elle était déjà utilisée à l’époque gallo-romaine, comme en témoignent certaines stèles funéraires découvertes à la citadelle de Namur.
À partir du XIIIe siècle l’exploitation de cette pierre prend de l’essor. Les carrières se multiplient le long du tracé de la Meuse, entre Dinant et Huy. Les maçons et tailleurs de pierre forment une corporation importante. C’est sans doute à cette époque que s’ouvre la 'carrière des Grands-Malades'. Les tailleurs sont également maîtres de carrière. Aux ‘Grands-Malades’ l’extraction ne se fait pas seulement à ciel ouvert mais également à l’intérieur de galeries creusées dans la roche.
Cette industrie de la pierre est une des plus importantes de Namur. En 1289 une dizaine de carrières sont recensées dans la région de Namur. La proximité de la Meuse permet un transport fluvial commode qui alimente toute la région liégeoise et limbourgeoise où elle est utilisée sur de nombreux chantiers. La ‘pierre de Namur’ est utilisée pour la confection des piliers de la cathédrale de Liège en 1310.
L’extraction de pierre de la carrière des Grands-Malades’ cesse au XIXe siècle. Une brasserie s’y installe et utilise les galeries pour y faire fermenter sa bière dite ‘des carrières de marbre’. La brasserie ferme en 1935. Les galeries deviennent champignonnières pour quelque temps. Des fours à chaux construits en 1872 et en activité jusqu’en 1971 étaient adossés aux rochers des Grands-Malades’. De tout cela il ne reste que des bâtiments en ruines et des galeries fermées la plupart du temps, ou définitivement murées.
Réhabilitation
Le Club alpin belge acquiert le site en 2001 et procède à son aménagement et réhabilitation comme centre d’apprentissage de l’escalade. Il est proposé de faire classer le site des ‘Grands-Malades’ au Réseau Natura 2000. Il est également inscrit sur la liste de sauvegarde de la Commission Provinciale des Monuments et Sites depuis .
Voir aussi
Lien externe
- JC Vittoz, « Les rochers des Grands-Malades »
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