Roger Fauroux

Roger Fauroux, né le à Montpellier et mort le [1] à Paris[2],[3], est un haut fonctionnaire et homme politique français. Époux de Marie Fauroux, il se passionne pour la nature et les arts.

Cet article possède des paronymes, voir Jean Auroux, lois Auroux et loi Falloux.

Roger Fauroux
Fonctions
Maire de Saint-Girons

(6 ans)
Successeur Bernard Gondran
Ministre de l'Industrie et de l'Aménagement du territoire
portefeuille du commerce extérieur jusqu'au

(3 ans et 3 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Michel Rocard
Gouvernement Rocard (1)
Rocard (2)
Prédécesseur Alain Madelin
Successeur Dominique Strauss-Kahn ministre délégué à l'Industrie
Biographie
Nom de naissance Roger Jean Louis Fauroux
Date de naissance
Lieu de naissance Montpellier (France)
Date de décès
Lieu de décès Paris 15e
Nationalité Française
Diplômé de École normale supérieure

Biographie

Originaire de l'Ariège, fils de proviseur, il intègre l'École normale supérieure (1947)[4] après une préparation au lycée Henri-IV. Après un stage en Allemagne en 1948, il obtient l'agrégation d'allemand (1952)[5].

Il est admis ensuite à l'École nationale d'administration (promotion Guy Desbos, 1954-1956)[6], pour en sortir à l'Inspection des Finances.

Après un court passage au ministère des Finances (1956-1960), il rencontre l'industriel Roger Martin qui préside la Compagnie de Pont-à-Mousson, entreprise lorraine de sidérurgie et de tuyaux en fonte. Il quitte alors la fonction publique et pour le suivre dans la ville homonyme au groupe, sise au bord de la Moselle. Il est directeur général du groupe, et préssentant la fin inéluctable de la sidérurgie, il fait sortir le groupe de ce domaine pour ne le conserver que sur les tuyaux de fonte. En 1970, Roger Martin réussit à racheter le groupe Saint-Gobain qui faisait l'objet d'une OPA de la part de BSN (futur Danone). Roger Fauroux opère la fusion entre les deux groupes qui prend le nom de Saint-Gobain. En 1980, Roger Martin lui cède la présidence du nouveau groupe.

L'année suivante, les socialistes arrivent au pouvoir et nationalisent les grands groupes industriels dont Saint-Gobain. Grâce à ses multiples amitiés au sein de la gauche, dont notamment Michel Rocard et Jacques Chérèque, il parvient à conserver son poste et à préserver les intérêts de son groupe. Il tente de diversifier Saint-Gobain dans l’électronique, une usine de semi-conducteurs puis dans les ordinateurs Bull. Mais l'aventure plombera le groupe et sera vite défaite.

Parallèlement à ses activités industrielles, il participe à la création de la fondation Saint-Simon voulue par l'historien François Furet. Dans ce think-tank de tendance libéral-socialiste se croisent notamment Pierre Rosanvallon, son beau-frère et historien, Emmanuel Leroy Ladurie, Alain Minc, Jean-Claude Casanova et Jean Peyrelevade. Ils vont alimenter ensemble le débat économique au sein du PS, l'amenant à se concilier avec la capitalisme français.

En 1986, arrive la première cohabitation. Le nouveau gouvernement mène une politique de privatisation. Roger Fauroux quitte alors la présidence de Saint-Gobain. Il est nommé directeur de l'École nationale d'administration (1986-1988), puis ministre de l'Industrie, du Commerce extérieur et de l'Aménagement du territoire (1988-1991) dans le gouvernement de Michel Rocard. C'est un des rares ministres choisis par le nouveau premier ministre[7]. Ami de Michel Rocard, il est mal vu par les partisans de Mitterrand et est débarqué en même temps que le premier ministre. En 1989 il participe à la création du parti Association des démocrates (ADD), « qui veut "regrouper des gens de mon type, actifs dans l'économie et la société et politiquement vacants, pour en faire une force d'appui au président et à la majorité. Ce sont des hommes et des femmes disponibles qui redoutent une victoire de la droite aux législatives en 1993 et la désorganisation désastreuse qu'une nouvelle cohabitation entraînerait[8]. »

Il se définit alors dans la même interview comme un saint-simonien : « Comme lui, je crois au progrès, à l'action humaine et à la raison, à l'éducation et à la morale, à l'esprit d'entreprise et à l'État. Je crois au marché mais pas à ses miracles. (...) Bref, je crois à l'industrie des hommes[8]. »

Propriétaire d'une ferme près de Saint-Girons, dans l'Ariège, il est maire de cette commune de 1989 à 1995[9].

Il succède à Simone Veil à la présidence du Haut Conseil à l’Intégration qu'il dirige[3] de 1998 à 2002.

Il consacre ensuite son temps à l’Institut catholique et à ses mandats d'administrateur de société et à la rédaction de différents rapports commandés par les autorités politiques : Pour l'École () et La lutte contre les discriminations ethniques dans le domaine de l'emploi (septembre 2005). Il est président du comité de réflexion d'Habitat et Humanisme.

Il est l'époux de Marie Le Roy Ladurie (1928-2021, sœur de l'historien Emmanuel Leroy-Ladurie) archiviste paléographe.

Il meurt le à Paris à l'âge de 94 ans[1], trois mois après son épouse, et est inhumé au cimetière des Moutiers-en-Cinglais (Calvados)[10].

Décorations

Ouvrages

  • Pour l'École (1996) ;
  • États de service (1998), Hachette[14] ;
  • Notre État (sous la direction de Roger Fauroux et Bernard Spitz, 2001) ;
  • Dieu n'est pas un pur Esprit (Éd. Bayard, Paris 2002 ; coll. « Qui donc est Dieu? ») ;
  • Nous sommes tous des immigrés (avec Hanifa Cherifi, 2003) ;
  • État d'urgence (sous la direction de Roger Fauroux et Bernard Spitz, 2004) ;
  • En finir avec le mal-logement, une urgence et une espérance (sous la direction de Roger Fauroux et Bernard Devert, Éd. du Cerf, 2010).

Notes et références

  1. AFP, « Roger Fauroux, ancien ministre sous Mitterrand et capitaine d'industrie, s'est éteint à 94 ans », Le Figaro, (lire en ligne)
  2. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  3. Isabelle Chaperon, « La mort de Roger Fauroux, industriel, ancien ministre et intellectuel humaniste », Le Monde, no 23806, , p. 25 (lire en ligne)
  4. « L'annuaire | a-Ulm », sur www.archicubes.ens.fr (consulté le )
  5. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 | Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr (consulté le )
  6. « AAEENA | Association des Anciens Élèves de l'École Nationale d'Administration », sur www.aaeena.fr (consulté le )
  7. Attali, Jacques, (1943- ...), Verbatim III : chronique des années 1988-1991. Première partie : 1988-1989, Paris, Librairie générale française, (ISBN 2-253-14409-6 et 9782253144090, OCLC 496064040, lire en ligne)
  8. Voir son interview par Eric Le Boucher dans le quotidien Le Monde, 3 mars 1990
  9. « Les " miracles " d'un ministre-maire M. Roger Fauroux annonce la création de 180 emplois dans sa commune de Saint-Girons (Ariège). Du coup, la population semble rassurée sur l'influence de son premier magistrat », Le Monde, (lire en ligne)
  10. Cimetières de France et d'ailleurs
  11. Décret du 25 mars 2016 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
  12. Décret du 13 juillet 2012 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
  13. Décret du 14 mai 1998 portant promotion et nomination
  14. Jean-Paul Cazes, « Roger Fauroux sans complaisance », La Dépêche du midi, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Louis Claeys, Deux siècles de vie politique dans le département de l'Ariège - 1789-1989, Pamiers 1994

Liens externes

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