Roger Fry
Roger Eliot Fry ( - ) est un critique et théoricien de l'art britannique, particulièrement actif dans les premières décennies du XXe siècle. Également peintre, il appartenait au Bloomsbury Group.
Pour les articles homonymes, voir Fry.
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(à 67 ans) Londres |
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Père |
Edward Fry (en) |
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Mariabella Hodgkin (d) |
Fratrie |
Joan Mary Fry (en) Agnes Fry (en) Ruth Fry Margery Fry |
Conjoint |
Helen Fry (d) |
Enfants | |
Archives conservées par |
University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC100)[1] University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC100)[1] University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC100)[1] Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 4322, 1 pièce, -)[2] |
L'historien de l'art Kenneth Clark voyait en lui le successeur de John Ruskin ; Virginia Woolf publia sa biographie en 1940.
Origines
Une généalogie mythique faisait remonter les Fry de Bristol au roi Édouard III via la prestigieuse lignée des Beaufort, dont ils étaient parents. Toujours est-il que cette famille de quakers trouva fortune vers le milieu du XVIIIe siècle en se lançant avec succès dans l'industrie du chocolat. D'une modeste épicerie de village naquit bientôt un empire industriel qui comprenait, outre la firme initiale, la fabrication de la porcelaine, une station de pompage et l'exploitation des premiers chemins de fer. De génération en génération, les Fry comptèrent dans leurs rangs plus d'un député, plus d'un baronnet, mais aussi, fidèles à leurs convictions religieuses, plus d'un réformateur social. Philanthropes, ils participèrent également à la fondation de l'université de Bristol.
Le père de Roger Fry, Sir Edward Fry (1827-1918), était le deuxième de quatre frères dont l'aîné dirigeait la chocolaterie tandis que lui-même, juriste de formation, occupait les fonctions de juge à la cour d'appel, avant de devenir arbitre international au Tribunal de La Haye, ancêtre de la Cour internationale de justice. Administrateur du University College de Londres, membre de la Royal Society en tant que zoologue amateur, il avait épousé Mariabella Hodgkin, sœur de l'historien Thomas Hodgkin.
Jeunesse et maturité
Né à Londres dans le quartier de Highgate le , Roger Fry suit ses études au Clifton College de Bristol, public school où lui succéderont, deux générations plus tard, Sir Michael Redgrave et Trevor Howard. Ensuite, au King's College de l'université de Cambridge, il se spécialise dans les sciences naturelles et fait partie de la société secrète des Cambridge Apostles.
Au cours de plusieurs voyages à Paris, en Provence (où il travaille avec le peintre de l'École de Paris Zygmunt Landau) et en Italie, il commence à peindre des paysages. Plus tard, il réalise différents portraits et autoportraits.
En 1896, il épouse Helen Coombe, qui lui donnera deux enfants, Pamela et Julian. Mais Helen souffre de troubles mentaux qui conduisent à son internement en 1910, date à partir de laquelle Roger Fry élève seul sa fille et son fils. En 1911, il a une liaison passionnée avec Vanessa Bell, peintre et décoratrice, sœur de Virginia Woolf et mère de Quentin Bell. Puis, en 1913, Vanessa Bell le quitte pour un autre peintre, Duncan Grant.
Après une liaison avec deux jeunes artistes, Nina Hamnett et Josette Coatmellec, il fait la connaissance de Helen Maitland Anrep, ancienne épouse du peintre sur mosaïque Boris Anrep. Celui-ci, proche du Bloomsbury Group, est un ancien élève de l'académie de la Grande Chaumière à Montparnasse. Roger Fry et Helen Maitland Anrep ne se sépareront jamais.
Carrière
Il publie ses premiers articles dans des revues relativement confidentielles comme The Dome. Dans les années 1900, Roger Fry commence à enseigner l'histoire de l'art à la Slade School of Fine Art de University College à Londres. Il collabore à l’Athenaeum à partir de 1901 et participe en 1903 à la fondation du Burlington Magazine avec Bernard Berenson et Herbert Horne.
De 1906 à 1910, il passe quatre ans aux États-Unis, où il travaille au Metropolitan Museum of Art de New York comme conservateur du département des peintures. C'est lors de ce séjour qu'il découvre l'œuvre de Cézanne et se désintéresse peu à peu des primitifs italiens, au profit des peintres français de la fin du XIXe siècle.
De retour en Angleterre, il organise aux Grafton Galleries de Londres, en 1910, une exposition Manet et les postimpressionnistes, terme dont il est l'auteur. Celle-ci exerce une influence considérable sur le goût du public, tout en étant fraîchement accueillie par la critique. Fry organise alors, en 1912, une seconde exposition d'art post-impressionniste. Il reçoit le soutien financier de Lady Ottoline Morrell, avec qui il a une liaison éphémère.
En 1913, il fonde avec Vanessa Bell et Duncan Grant les Omega Workshops, un atelier d'art et d'artisanat situé à Fitzroy Square (Londres).
Deux de ses essais, Vision and Design (1920) et Transformations (1926), contribuent également à faire découvrir la peinture française contemporaine.
En 1932, Roger Fry apporte son soutien à l'Institut Courtauld de Londres pour en faire le premier centre britannique d'étude de l'histoire de l'art[3].
En 1933, il occupe la chaire Slade pour l'enseignement des beaux-arts à l'université de Cambridge, poste qu'il avait vivement souhaité.
Roger Fry est mort d'une chute à son domicile. Vanessa Bell a décoré son cercueil avant qu'il ne soit enseveli dans la chapelle de King's College, à Cambridge.
Hommage
La toile Les Petits Prés au printemps, By par Alfred Sisley, dont le précédent propriétaire est Arthur Tooth & Sons (en) à Londres, est offerte à la National Gallery par souscription en sa mémoire en 1936[4].
Œuvres
- Vision and Design, 1920
- Transformations, 1926
- « Le développement de Cézanne », 1926
- Cézanne : A Study of His Development, 1927
- Henri Matisse, 1930
- French Art, 1932
- Reflections on British Painting, 1934
Sources
- (en) University of Bristol History
Bibliographie
- (en) Isabelle Anscombe, Omega and After : Bloomsbury and the Decorative Arts, Thames & Hudson, 1981
- (en) Quentin Bell, Bloomsbury, Futura Publications, 1974
- (en) Judith Collins, The Omega Workshops, Secker & Warburg, 1984
- (en) Richard Deacon, The Cambridge Apostles, Robert Royce, 1985
- (en) J. K. Johnstone, The Bloomsbury Group, Secker & Warburg, 1954
- (en) Wyndham Lewis, Blasting and Bombardiering, Calder & Boyars, 1967
- (en) Frances Spalding, Roger Fry, Art and Life, 1980
- (en) Frances Spalding, Vanessa Bell, Ticknor & Fields, 1983
- (en) Stephen Watney, English Post-Impressionism, Studio Vista, 1980
- (fr) Virginia Woolf, La Vie de Roger Fry, Payot, 1999 (Roger Fry : A Biography, 1940)
- (en) Walter Sickert, Roger Fry, Maurice Asselin, in The complete writings on art, Anna Gruetzner Robins / Oxford University Press, 2000.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- (en) Te Papa Tongarewa
- (en) Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Roger Fry at artcyclopedia.com
Références
- « https://uvic2.coppul.archivematica.org/fry-roger-1866-1934 » (consulté le )
- « ark:/36937/s005b098ae2ca87c », sous le nom FRY Roger E. (consulté le )
- cf étiquette descriptive de son autoportrait de 1928 présenté à l'Institut Courtauld, Londres
- William R. Johnston, Sisley: Royal Academy of Arts, Londres, 3 juillet-18 octobre 1992, Musée d'Orsay, Paris, 28 octobre 1992-31 janvier 1993, Walters Art Gallery, Baltimore, 14 mars-13 juin 1993, Réunion des musées nationaux, 1992, p. 196
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