Collectif Roosevelt
Le Collectif Roosevelt est un mouvement citoyen français né en 2012, structuré autour d'une association loi de 1901[3] et de groupes locaux[4].
"Dire l’urgence et Reconstruire l’Espoir"[1] |
Fondation |
24 mars 2012 |
---|---|
Dissolution |
Zone d'activité | |
---|---|
Type | |
Forme juridique | |
Structure |
Organisation citoyenne |
Domaine d'activité |
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire |
Financement |
Cotisation des membres |
Objectif |
Provoquer un sursaut citoyen[2] |
Méthode | |
Pays |
Fondateur |
---|
RNA | |
---|---|
SIREN | |
OpenCorporates |
Pour reprendre une expression de Stéphane Hessel et Edgar Morin[5] (qui font partie des fondateurs du mouvement), le Collectif Roosevelt vise « une politique du vouloir-vivre et re-vivre, qui nous arrache à une apathie et à une résignation mortelles ».
Le Collectif Roosevelt s’inspire de la démarche volontariste et interventionniste de l'ancien président américain Franklin Delano Roosevelt pour sortir de la crise de 1929, le « New Deal ». Il agit selon deux modalités principales : d'une part, en promouvant quinze propositions de réformes économiques et sociales[6] auprès des parlementaires, des partenaires sociaux et des gouvernements, d’autre part en animant des groupes locaux qui organisent formations, débats et conférences, dans l'esprit de l'Éducation populaire.
Le Collectif Roosevelt se dissout lors d'une assemblée générale extraordinaire le 17 novembre 2018[7].
Historique
Le Collectif Roosevelt a été fondé par des personnalités politiques et intellectuelles telles que Stéphane Hessel[8], Susan George[9], Pierre Larrouturou[10], Edgar Morin[11], Cynthia Fleury[12], Roland Gori, Dominique Méda, Michel Rocard[13], Patrick Viveret, Bruno Gaccio[14], Patrick Pelloux, Claude Alphandéry ou Curtis Roosevelt[15] (petit-fils de Franklin Delano Roosevelt). Il est également le point de rencontre de réseaux qui partagent ses idées et d'ONG[16] (Fondation Danielle Mitterrand, Fondation Abbé Pierre, ...).
L'objectif initial du Collectif Roosevelt était de pousser François Hollande à agir vite et fort , dès la sortie des élections présidentielles de 2012.
Présent uniquement en France jusqu'en novembre 2012, le mouvement cherche ensuite à s'implanter en Belgique[17]. Il existe aujourd'hui une antenne indépendante du Collectif Roosevelt en Belgique[18] ainsi qu'au Portugal[19].
Le , 100 000 personnes avaient signé le manifeste Roosevelt 2012[20]. En 2016, ils sont plus de 115 000 signataires[21].
En 2013, la campagne nationale du Collectif Roosevelt s'est principalement axée sur la régulation des banques et de la finance[22].
Fin 2013, certains fondateurs et membres du Collectif Roosevelt, souhaitant changer de stratégie, quittent le mouvement pour fonder avec d'autres le parti Nouvelle Donne, autour de Pierre Larrouturou. Ils souhaitent ainsi pouvoir présenter les propositions du manifeste devant les électeurs. Le Collectif, tout en se réjouissant qu'un parti politique décide de reprendre ses propositions, a décidé de conserver son statut de mouvement citoyen non-partisan. Ce positionnement lui permet de constituer de nombreux partenariats et alliances (Collectif de la transition citoyenne, Finance Watch, Alternatives Economiques, … )[23].
La campagne nationale de 2014-2015 s'est quant à elle intéressée au réchauffement climatique, tout en y intégrant les enjeux économiques, sociaux et sociétaux. Cette campagne avait pour slogan : « Climat, emploi, social : les penser ensemble c'est vital ! »[22].
Pour l'année 2016-2017, le Collectif Roosevelt travaille sur la question du temps de travail. Un livre et plusieurs actions de sensibilisation sont prévus afin de proposer des pistes de réflexion pour mettre un terme au chômage de masse[22].
Objectifs et propositions [6]
Les 15 propositions ont pour objectif d'éviter un effondrement de l'économie, élaborer une nouvelle société, lutter contre le chômage endémique et créer une Europe démocratique[24],[8]. Elles sont classées en trois grandes catégorie : Finance et Economie / Democratie Europe / Un autre modèle de développement social et écologique.
Finance et Économie
- Diminuer fortement les taux d'intérêt sur la dette des États, via des prêts de la Banque Centrale Européenne aux organismes publics de crédit et aux organisations internationales (article 21.3 et 23 du statut du système européen des banques centrales).
- Créer un impôt européen sur les bénéfices des entreprises, la moyenne européenne étant de 25 % contre 40 % pour les États-Unis, ce qui permettrait de redonner plus de puissance financière.
- Annuler les baisses d'impôt accordées aux entreprises et aux plus hauts revenus en France au cours des dix dernières années, ce qui permettrait de revenir à un budget national bénéficiaire.
- Lutter contre les paradis fiscaux qui font perdre à chaque État membre de l'Union Européenne de 1 % à 1,5 % du PIB en utilisant la pression des commandes publiques.
- Créer une taxe sur les transactions financières afin que les marchés financiers contribuent au Fonds Européen de stabilité financière.
- Interdire la spéculation des banques avec l'épargne privée en séparant les banques de dépôts et les banques d'affaires.
Démocratie Europe
- Faire éclore la démocratie en Europe en changeant radicalement les institutions.
- Négocier un traité de l'Europe sociale qui évitera les délocalisations et le dumping intra-européen.
Un autre modèle de développement social et écologique
- Créer des emplois dans le secteur du bâtiment et réduire les loyers avec une politique du logement ambitieuse.
- Combattre le réchauffement climatique en investissant dans les économies d'énergie, notamment par l'isolation des bâtiments qui est également une source d'emploi.
- Développer une économie sociale et solidaire plus respectueuse de l'environnement et des personnes.
- Partager le temps de travail et les revenus entre les suractifs et les précaires.
- Sécuriser les précaires en prolongeant l'indemnisation des chômeurs et en améliorant leur accompagnement et leur accès à la formation.
- Limiter le plus possible les licenciements avec le mécanisme de Kurzarbeit (Allemagne).
- Combattre les délocalisations en instituant des normes sociales et environnementales dans le commerce mondial.
Publications[25]
Depuis plusieurs années, le Collectif Roosevelt s'est associé avec les Editions de l'atelier afin d'éditer de petits livres thématiques reprenant les propositions du manifeste. De leur collaboration sont parus quatre ouvrages :
- Stop à la dérive des banques et de la finance, 2014
- Stop au dérèglement climatique, 2015
- Stop au mirage de la croissance, 2015
- Stop au chômage et à la régression sociale, 2016
Dissolution de l'association le 17 novembre 2018
La mobilisation citoyenne est devenue difficile et les moyens financiers ne permettaient plus de continuer l'activité de l'association[26]. Sur proposition du CA, l'Assemblée générale extraordinaire du Collectif Roosevelt décide de la dissolution de l'association. Voilà ce que le collectif Roosevelt veut transmettre :
- La réappropriation du politique par les citoyens est un enjeu essentiel, et elle passe par le local.
- La réappropriation de l’économique par les citoyens est possible : un projet d’écosystème territorial résilient est proposé au sein de l'Archipel Osons les Jours Heureux.
- Sortir des logiques de compétition et appuyer les dynamiques de reliances entre mouvements citoyens.
- L'existence de petits groupes locaux de citoyens qui réfléchissent et agissent est essentielle pour la résistance créatrice et le développement de la résilience : pour partager une vision et agir au niveau local. La résilience passe par la culture, l’éducation et ... savoir faire la fête.
La dissolution est enregistrée le 2 janvier 2021[27].
Notes et références
- Crise : l'appel pour un New Deal à la française, Nouvel Observateur, 21-06-2012
- De l'audace ! Et si Hollande faisait comme Roosevelt..., Nouvel Observateur, 21-06-2012
- Manifeste du Collectif Roosevelt
- Page d'accueil du Collectif
- Publication au JO Associations du 24/03/2012 et 16/02/2013 (R.N.A. W751214048)
- Liste des groupes locaux
- « Le Chemin de l'espérance (essai) », Stéphane Hessel et Edgar Morin, Éditions Fayard, 28/09/2011, (ISBN 978-2-213-66621-1)
- « 15 solutions pour sortir de la crise : Collectif Roosevelt », sur collectif-roosevelt.fr (consulté le )
- « Dissolution du Collectif Roosevelt », sur Collectif Roosevelt, (consulté le )
- Roosevelt 2012 : le nouvel appel de Stéphane Hessel face à la crise, La Vie, .
- Susan George: Il faut modifier le rapport de force, Les Inrocks, .
- Pierre Larrouturou : comment lutter contre la crise ?, France Info, .
- En 2013, il faudra plus encore se méfier de la docte ignorance des experts, Le Monde, .
- Lettre à Jean-Marc Ayrault, membre du collectif Roosevelt, Libération (journal), .
- Rocard engage Roosevelt, Jdd, .
- Démocratie… ou bancocratie ?, Libération (journal), le .
- Roosevelt, géronte frondeur, Le Monde, .
- Liste des premiers signataires du manifeste Roosevelt 2012.
- L'économiste français Pierre Larrouturou parraine le collectif Roosevelt 2012 Belgique, Bel RTL, .
- Collectif Roosevelt fr Belgique.
- Collectif Roosevelt du Portugal.
- Sur le site pétition roosevelt2012.fr.
- « Collectif Roosevelt 2012 : NOUS AVONS DÉCIDÉ D'AGIR », sur roosevelt2012.fr (consulté le ).
- « Ressources pour stimuler le débat sur les questions du travail, des banques et du climat - Collectif Roosevelt », sur collectif-roosevelt.fr (consulté le ).
- « Cartographie de nos partenariats - Collectif Roosevelt », sur collectif-roosevelt.fr (consulté le ).
- Collectif Roosevelt, site officiel
- « Collectif Roosevelt - Ressources », sur collectif-roosevelt.fr (consulté le )
- « CoRoos AGE20181117 PV.pdf », sur Google Docs (consulté le )
- « Annonce n° 1387 - 75 - Paris - ASSOCIATIONS - Dissolutions - COLLECTIF ROOSEVELT. » [PDF], sur annuaire-entreprises.data.gouv.fr, (consulté le )
Liens externes
- Portail de la politique française