Rose Adler
Rose Bettina Adler est une relieuse et une ébéniste française, née à Paris (17e arrondissement) le et morte à Paris (4e arrondissement) le [1]. Elle est surtout connue comme relieuse.
Pour les articles homonymes, voir Adler.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 68 ans) Paris |
Nationalité | |
Activités |
Maître | |
---|---|
Distinction |
Biographie
À la veille de la Première Guerre mondiale, elle se fiance avec l'un des trois fils du critique d'art Roger Marx, Léon Marx[2], lequel meurt en mai 1917 des suites d'une blessure reçue au Chemin des Dames [3].
Rose Adler étudie les arts décoratifs à Paris à l’École des Arts décoratifs de 1917 à 1925, au 112 boulevard Malesherbes, puis au 6 rue Beethoven[4]. Elle se spécialise chez le graveur et doreur Henri Noulhac[5] à partir de 1923[4].
Le couturier Jacques Doucet, bibliophile et décorateur de Pierre Legrain, remarque son travail lors d'une visite du Pavillon de Marsan où quelques étudiants de l'École de l'Union Centrale des Arts Décoratifs montraient leurs reliures[6]. Elle exerce en premier lieu ses talents pour la bibliothèque littéraire du collectionneur aux côtés de Pierre Legrain. Elle affectionne particulièrement les peaux lisses tel le veau et le parchemin. Elle fait, comme Pierre Legrain, travailler les meilleurs artisans de l'époque pour réaliser ses créations, dans la lignée des relieurs maquettistes.
Rose Adler participe à la création d'un système d'éclairage pour la maison de verre de Pierre Chareau[5]. Elle réalise aussi des meubles. Elle affectionne l'utilisation de matériaux modernes comme la laque industrielle (duco) ou la galalithe (matière à base de caséine et d'aldéhyde formique).
Appartenant à l'Union des artistes modernes fondée en 1929, elle effectue la reliure d'un album de lithographies réalisées par Georges Gimel, Chemin de Croix, en 1934. Celui-ci est acheté par le Vatican par l'intermédiaire de Jeanne Bucher. Elle était proche de Marie Laurencin.
Elle participe à l'Exposition de 1937 puis adhère à l'Union des artistes modernes[5].
En avril 1941, Paul Léautaud écrit dans son Journal que Marie Dormoy (directrice de la bibliothèque littéraire Jacques-Doucet) a reçu une lettre de Rose Adler, en zone libre, où "elle écrit qu'elle aime mieux le camp de concentration, ou partir à l'étranger, plutôt que de s'abaisser à aller faire état de belles actions ou de services rendus pour être épargnée (mesures contre les juifs)". Léautaud ajoute : « Hélas! elle était 'Front populaire' dans l'âme, grande admiratrice de Léon Blum… »[7]
Rose Adler est nommée chevalier de la Légion d'honneur le [8].
Expositions
Expositions posthumes
Œuvres dans les collections publiques
- En France :
- Bibliothèque municipale de Montpellier.
- Bibliothèque municipale de Nantes.
- Bibliothèque Carnegie de Reims.
- Bibliothèque littéraire Jacques Doucet de Paris.
- Bibliothèque nationale de France de Paris [4].
- Bibliothèque Kandinsky, Centre Georges-Pompidou de Paris.
- Musée d'art moderne de la ville de Paris de Paris.
- Musée des lettres et manuscrits de Paris.
- Bibliothèque historique de la ville de Paris.
- Bibliothèque municipale de Versailles de Paris.
- Bibliothèque Sainte-Geneviève :
- Paul Morand, Poèmes, 1920-1930. Mosaïque de veau, palladium et cabochon de papier[9].
- Paul Morand, Ouvert la Nuit et Fermé la nuit, 1920-1930. Mosaïque de veau, filets or et argent[9].
- Paul Valéry, Eupalinos, l'âme et la danse, 1923. Mosaïque de veau et de crocodile, filets dorés[9].
- Guillaume Apollinaire, Calligrammes, 1924. Veau mosaïqué, filets argent[9].
- Paul Morand, Les Amis nouveaux, 1927. Cuir, filets or, plaques de duralumin ajourés[9].
- Colette, L'Envers du music-hall, 1929. Mosaïque de maroquin et de box, filets or et argent[9].
- Francis de Croisset, Aux fêtes de Kapurthala, 1930. Décor mosaïqué, filets or, cabochon incrusté[9].
- Jean Giraudoux, Suzanne et le Pacifique, 1930. Mosaïque de veau, filets or et argent[9].
- En Belgique :
- Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles.
- Bibliotheca Wittockiana, Bruxelles.
- Musée royal de Mariemont, Morlanwelz.
- En Grande-Bretagne :
- British Library, Londres.
- Victoria and Albert Museum, Londres[4].
- Aux États-Unis :
- Spencer Collection, New York Public Library.
- Bridwell Library, Université méthodiste du sud.
- Cecil H. Green Library, Université Stanford.
- New-York Public Library, New-York.
- Tristan Bernard, Tableau de la boxe, 1922. Décor mosaïqué, filets or[9].
- Virginia Museum of Fine Arts, Richmond, Virginia. table d'ébène commandée par Jacques Doucet pour son atelier de Neuilly dans les années 1920[4].
- Colette, Chéri, 1925. Décor mosaïqué, filets dorés[9].
- Ailleurs :
- Bibliothèque royale des Pays-Bas, La Haye.
- Sutton Place Foundation.
Notes et références
- Archives de Paris acte de décès no 348 dressé le 15/03/1959, vue 6 / 31
- Un de ses frères est l'écrivain Claude Roger-Marx, qui choisit comme pseudonyme, les nom et prénom de leur père, auxquels il ajouta un "trait d'union".
- Hélène Leroy, « Rose Adler, L'accord Sensible », in Portfolios Modernes Art-Déco, sous la dir. de Francis M. Lamond et Stéphane-Jacques Addade,, (lire en ligne, consulté le )
- La reliure en France : art nouveau-art déco 1880-1940, , p. 186
- Despond-Barré, Arlette, 1947-...., UAM : Union des artistes modernes, Paris, Éditions du Regard, dl 2018, 411 p. (ISBN 978-2-84105-378-0 et 2841053784, OCLC 1048317433, lire en ligne).
- (en) Yves Peyré, Art Deco Bookbinding, p. 24
- Paul Léautaud, Journal littéraire. Tome 3 : février 1940-février 1956, Paris, Mercure de France, , 2 110, p. 320
- Base Léonore.
- La reliure en France, , p. 26-32
Annexes
Bibliographie
- Rose Adler, Reliures : présenté par Rose Adler, Paris, .
- Mobilier et Décoration, no 1, 1954 (extrait en ligne sur docantic.com).
- François Chapon, « Rose Adler », Le Jardin des Arts, , p. 53-55.
- Alastair Duncan et Georges de Bartha (trad. Solange Schnall), La reliure en France : art nouveau-art déco, 1880-1940, Paris, Éditions de l'amateur, , 200 p.
- Rose Adler et PAB. 1949-1959, [catalogue d'exposition], Alès, musée Pierre-André-Benoit, 1990.
- (en) Yves Peyré et H. George Fletcher, Art Deco Bookbinding: The work of Pierre Legrain and Rose Adler, New York, Princeton Architectural Press, 2004.
- Ouvrage collectif, Hommage aux relieurs fondateurs de la Société de la reliure originale - Rose Adler, Jacques Anthoine-Legrain, Paul Bonet, Robert Bonfils, Georges Cretté, Henri Creuzevault, Les Amis de la reliure originale/Bibliothèque historique de la ville de Paris, 2007.
- Hélène Leroy, Rose Adler et la bibliothèque Doucet, mémoire pour le diplôme de Master II de l'École du Louvre, dir. Sabine Coron et Hélène Klein, 2010.
- Alice Caillé, Les Reliures et emboîtages de Rose Adler (1922-1933), mémoire pour le diplôme de Master II de l’École pratique des hautes études, dir. Jean-Michel Leniaud, 2013.
- Alice Caillé, Au seuil du livre : les reliures de Rose Adler (1922-1959), thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe, dir. Élisabeth Parinet, 2014.
- Hélène Leroy, « Rose Adler, l'accord sensible », in Portfolios Modernes Art-Déco, sous la dir. de Francis M. Lamond et Stéphane-Jacques Addade, Paris, Éditions Norma, 2014.
- Hélène Leroy (éd.) (préf. François Chapon), Rose Adler, Journal 1927-1959, Paris, Éditions des Cendres, coll. « Inédits de la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet », .
- Hélène Leroy, « Rose Adler et Étienne Cournault, l'amitié au service de la création », in Étienne Cournault, la part du rêve (1891-1948), sous la direction de Christian Debize, Gand, Éditions Snoeck, 2015.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Bridgeman Art Library
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- Portail de la France
- Portail de l’ameublement
- Portail de l’édition