Rose Demay

Rose Demay est une actrice de théâtre et demi-mondaine de la Belle Époque.

Pour les articles homonymes, voir Demay.

Rose Demay
Biographie
Activités
Fratrie
Églantine Demay (d)
Autres informations
Cheveux

Biographie

Rose Demay est la sœur, ou demi-sœur, cadette d'Églantine Demay [(d) ], danseuse de Cancan qui a acquis aussi une renommée d'horizontale[note 1],[2].

En 1890, Rose Demay apparait à la Renaissance dans Tailleur pour Dames de Feydeau[2] puis abandonne le théâtre[3] et apparaît, avec sa sœur, aux cotés des artistes, des reines de beauté et des demi-mondaines.

Rose Demay est parmi les premières femmes à pratiquer le vélo, dès 1891, avec ses amies mondaines et comédiennes, Henriette et Madeleine Demongey[4]. Ce qui est une marque d'émancipation à la fin du XIXe siècle[note 2].

En décembre 1896, elle crée le rôle de la princesse dans Rêve de Noël, pantomime de Jean Lorrain, à l'Olympia. Liane de Pougy joue un jeune page[5]. Ce spectacle fait allusion aux plaisirs saphiques que les courtisanes se plaisent à exalter dans leurs écrits : « Je vous recommande, par exemple, au premier tableau, le moment où se joignent les deux bouches, celles de Liane et celle de Rose Demay »[6],[7].

Le journal Gil Blas publie une liste de « théâtreuses », des femmes « autrefois amuseuses » mais « devenues artistes », dans laquelle on rencontre notamment les noms de Liane de Pougy, Émilienne d’Alençon, Renée de Presles, Blanche de Marcigny, Mathilde Castera, Léo Guyon, Suzanne Derval et Rose Demay[8],[7].

En 1897, elle joue au Grand-Guignol, Fleur de Brocante de Jean Lorrain[9]. Fin 1897, elle passe aux Variétés dans Paris qui marche, revue d'Hector Monréal et Henri Blondeau, musique d’Henri Chatau[note 3], avec pour partenaire Juliette Méaly, Germaine Gallois, Ève Lavallière, Amélie Diéterle, Émilienne d’Alençon et Suzanne Derval[10],[11],[12],[13].

Rose Demay figure dans le premier fascicule illustré, dans la série intitulée Les Reines de Paris chez elles, publiée en 1898, aux côtés des artistes, des reines de beauté et des demi-mondaines : Clémence de Pibrac, Albany Debriège, Cléo de Mérode, Liane de Pougy, Émilienne d'Alençon qui montre une frontière floue entre cabaret et demi-monde[14].

Elle habite un hôtel particulier dans le 16e arrondissement de Paris, au 20 rue Berlioz, au temps de sa célébrité, de 1899 à 1911[15],[16] et l'été, elle réside à la Villa des Fougères à Deauville[17].

En 1899, elle joue dans le ballet-féerie Les Mille et une nuits de Max Maurey et Augustin Thierry, musique d'Henri Hirschmann à l'Olympia[18],[19].

En 1901, elle se produit dans des spectacles de magie aux Folies-Bergères[20].

Au mois de décembre 1911, la presse annonce son suicide, mais c'est une méprise sur le nom de la victime. Les journaux publient un démenti peu après[21]

En 1911, elle apparait sous le nom de Rose Demay-Moreville[22].

Notes et références

Notes

  1. Églantine Demay, élève de Nini Patte-en-l'air, du Moulin-Rouge, avait recruté une troupe de danseuses avec Jane Avril, qui parcourait le monde. La Troupe de Mlle Églantine est représentée sur une affiche d'Henri de Toulouse-Lautrec de 1895, commandée pour annoncer leur passage au Palace Theatre à Londres .
    Églantine Demay était propriétaire d'un château, près de Marquise, acheté 400.000 francs (lire : Gil Blas) et d'une villa, Les Soupirs, qui donnait sur le Lac Léman. Elle résidait également rue d'Orléans à Trouville. Morphinomane, Églantine Demay se suicide à Saint-Moritz, le 9 ou 10 août 1895 et est inhumée à Paris le 16 août 1895.
    Églantine Demay a une autre demi-sœur, la comédienne Alphonsine Demay (lire : Gil Blas, également demi-mondaine, habitant rue du Faubourg-Saint-Honoré.
  2. La féministe Susan B. Anthony a ainsi déclaré en 1896 que l'engin avait accompli davantage pour cette libération que quoi que ce soit d'autre au monde
  3. qui compose notamment pour cette revue, la célèbre chanson, Frou-frou.

Références

  1. Référence des portraits contemporains : publication mensuelle, Paris, Librairie Nilsson, Per Lam (Succr), (lire en ligne).
  2. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  3. « L'Illustré théâtral », sur Gallica, (consulté le )
  4. « La Presse », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  6. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  7. Tralongo 2016.
  8. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  9. « La Vie théâtrale », sur Gallica, (consulté le )
  10. Hector Monréal et Henri Blondeau, Paris qui marche : revue en trois actes, dix tableaux, Paris, Stock, , 196 p. (lire en ligne).
  11. « Paris qui marche, revue de Monréal et Blondeau : documents iconographiques », sur Gallica, (consulté le )
  12. « Paris-théâtre », sur Gallica, (consulté le )
  13. « Revue illustrée », sur Gallica, (consulté le )
  14. « La Fronde », sur Gallica, (consulté le )
  15. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  16. Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical
  17. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  18. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  19. « La Politique coloniale », sur Gallica, (consulté le )
  20. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  21. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  22. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )

Bibliographie

 : documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article :

  • Louis Boulanger, Les reines de Paris chez elles (Beauty's queens), (OCLC 15040358, lire en ligne).
  • Catherine Guigon, Les Cocottes : Reines du Paris 1900, Parigramme, , 185 p. (ISBN 978-2-84096-998-3, présentation en ligne).
  • Stéphane Tralongo, « Du côté de Cythère. Le “demi-monde” des actrices de Marcel Proust », Revue d'études proustiennes, vol. Proust au temps du cinématographe : un écrivain face aux médias, no 4, , p. 155-178 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

  • Portail des années 1900
  • Portail du théâtre
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.