Ève Lavallière

Eugénie Marie Pascaline Fénoglio, de son nom de scène Ève Lavallière, est une comédienne puis religieuse franciscaine française, née le à Toulon, morte le à Thuillières (Vosges).

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Ève Lavallière
Ève Lavallière vers 1890
Nom de naissance Eugénie Marie Pascaline Fénoglio
Naissance
Toulon
Décès
Thuillières
Activité principale Actrice
Années d'activité 1889-1917
Famille Son fils dit Jean-Jean (né Jeanne Louveau, 1895-†1980)

Biographie

Ève Lavallière est née au 8 rue du Champ-de-Mars à Toulon. Elle était la fille de Louis-Émile Fénoglio, tailleur d'origine napolitaine, et d'Albanie-Marie Audenet, née à Perpignan. À sa naissance, ses parents avaient déjà un garçon. Sa venue n'étant pas désirée, elle a été placée, jusqu'à l'âge de sa scolarité, chez des paysans, de braves gens mais assez frustes. À l'âge scolaire, elle a été inscrite par ses parents dans une école privée de bonne notoriété. Mais le , Ève assiste à une dispute de ses parents, et son père tue sa mère de deux coups de revolver avant de se donner la mort à son tour.

Orpheline, à peine âgée de 18 ans quand l'âge de la majorité légale était 21 ans, la jeune fille part vivre à Toulon puis à Nice, avant de faire ses débuts sur les scènes du Music-hall et du Théâtre dans une troupe ambulante sous le nom de Éveline Lavalette. Rêvant de Paris, elle s'y retrouve en 1889 et se fait remarquer à des cours de danse.

En 1891, on la présente à Eugène Bertrand, le directeur du théâtre des Variétés, qui l'embauche dès ses premiers essais. Elle commence par tenir un rôle de figuration dans La Belle Hélène de Jacques Offenbach, mais Mlle Crouzet qui tenait le rôle d'Oreste meurt subitement et c'est Ève qui reprend le rôle. Elle n'a alors que 25 ans. La voix d'Ève Lavallière est d'une gamme très étendue, ce qui va en faire une comédienne de théâtre renommée à la Belle Époque (entre 1891 et 1917). Plusieurs grandes réalisations voient sa participation à l'époque dont Le Sire de Vergy au côté d'Albert Brasseur (1903). Sa renommée est semblable à celle de son aînée Sarah Bernhardt.

Dans le même temps, elle partage la vie du directeur du Théâtre des Variétés, Adolphe Amédée Louveau[1] dit Samuel le Magnifique et qui se fait appeler Fernand Samuel, de 1892 à 1914, dont elle se sépare dès 1897. Elle aura avec Louveau un enfant, Jeanne. Fernand Samuel achète Le château de Saint-Baslemont, situé à km de Vittel, ville thermale renommée où le couple vient régulièrement. À la mort de Louveau en 1914, le château passe par héritage à son unique enfant, appelé Jean-Jean (né Jeanne Louveau,1895-†1980). Ce dernier est transgenre et se fait appeler Jean Lavallière, dans le village on l'appelle Jean-Jean. Ne s'entendant pas avec son enfant, Ève Lavallière achète dans le village voisin de Thuillières une petite maison nommée Béthanie où elle finit ses jours.

En 1917, en pleine Première Guerre mondiale, à la suite de la dernière représentation de Carmenitta au théâtre Michel à Paris, Ève Lavallière tombe malade et ne paraîtra plus jamais sur scène. A 51 ans, elle cherche du repos en Touraine et loue le château de La Porcherie, ou Domaine de Choisille à Chanceaux-sur-Choisille (plus tard occupé par le cirque Pinder). Sa rencontre avec l'Abbé Chasteignier de Chanceaux va aboutir à sa conversion au catholicisme le . En , elle quitte le château de La Porcherie pour se rendre là où réside son enfant, le Château de Saint-Baslemont, dans les Vosges, reçu en héritage de son père Fernand Samuel. Elle achète à Thuillières une modeste maison baptisée Béthanie. Elle continue à correspondre avec l'abbé Chasteigner qu'elle considère comme son parrain en religion.

En 1919, elle se rend à Pau, Guéthary, Marseille, Nice, Paris, Sanary et le couvent dominicain de la Sainte Baume en Provence. Elle souhaite entrer dans les ordres et finir sa vie au couvent mais n'étant reçue dans aucune congrégation, elle entre dans le Tiers-Ordre franciscain. Elle peut ainsi revêtir la robe de bure, mais continuer sa vie laïque. Elle devient Sœur Ève-Marie du Cœur de Jésus le . Elle entreprend ensuite de 1921 jusqu'au milieu de 1923 plusieurs voyages en Tunisie où elle distribue sa fortune estimée à 1 million de francs or, souhaitant vivre dans la pauvreté.

À partir de l'été 1924, elle revient définitivement vivre en France à Thuillières. Elle termine sa vie dans le dénuement à la suite de la dépossession de ses biens par son propre enfant, drogué, mais aussi par les nombreux dons qu'elle fait aux œuvres caritatives notamment en Tunisie. Elle décède le à l'âge de 63 ans et sera inhumée très simplement au pied du mur de l'église du village.

Théâtre

Caricature de Sem (1902).
Eve Lavallière et Albert Brasseur dans 'Les favorites' d'Alfred Capus, dessin de Yves Marevéry, 1911

Hommages

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Omer Englebert, Vie et conversion d'Eve Lavallière, Librairie Plon, Paris, 1936, avec 11 gravures hors texte et 2 fac-similés, 335 pages
  • (es) Omer Englebert, Vida y conversión de Eva Lavallière, Mundo Moderno, Biografías y Memorias, Buenos Aires, 1953
  • (es) José María Hernández Gamell, Una mujer extraordinaria. Vida y conversión de la famosa artista de París, Eva Lavallière. Ed. Caballeros Comendadores de Santa Teresita del Niño Jesús y de la Santa Faz, Madrid, 1944 ; réédition, Afrodisio Aguado, Madrid, 1945
  • Jean-Paul Claudel, Ève Lavallière : Orpheline de la terre, Gérard Louis éditeur, 2007 (ISBN 2914554796)
  • Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 9782749121697, lire en ligne), p. 272

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