Sarah Bernhardt

Sarah Bernhardt, née entre le et [1],[alpha 1] à Paris 5e et morte le à Paris 17e[2], est une actrice, peintre et sculptrice française. Elle est considérée comme une des plus importantes actrices françaises du XIXe et du début du XXe siècle.

Pour les articles homonymes, voir Bernhardt, Bernard et Sarah Bernhardt (Lucky Luke).

Ne doit pas être confondu avec Sandra Bernhard ou Sarah Bertrand.

Sarah Bernhardt
Sarah Bernhardt vers 1880,
photographie de Napoléon Sarony.
Nom de naissance Sara Marie Henriette-Rosine Bernhardt[1]
Naissance [1]
Paris
Décès (à 78 ans)
Paris 17e[2]
Activité principale Actrice
Activités annexes Directrice de théâtre
Dramaturge
Peintre
Sculptrice
Années d'activité 1862-1923
Collaborations Edmond Rostand
Marcel Proust
Oscar Wilde
Formation Conservatoire d'art dramatique de Paris
Maîtres Jean-Baptiste Provost
Conjoint Aristidès Damala
Descendants Maurice Bernhardt
Famille Jeanne-Rosine Bernhardt (sa sœur, également comédienne)
Distinctions honorifiques Légion d'honneur

Répertoire

Appelée par Victor Hugo « la Voix d'or », mais aussi par d'autres « la Divine » ou encore « l'Impératrice du théâtre », elle est considérée comme une des plus grandes tragédiennes françaises du XIXe siècle. Première « étoile » internationale, elle est la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle l'expression de « monstre sacré ».

Biographie

Naissance

Plaque commémorative au 5, rue de l'École-de-Médecine à Paris.
Sarah Bernhardt et sa mère.

La mère de Sarah, Judith-Julie Bernardt[alpha 2] (1821-1876), modiste sans le sou et fille d'un marchand de spectacles néerlandais itinérant, était une courtisane parisienne juive originaire de Hollande, connue sous le nom de « Youle » (diminutif de Youlie, prononciation allemande de Julie)[3],[4],[5]. On ignore qui était son père[6], Sarah ayant toujours gardé le silence sur son identité. Les noms d'Édouard Bernhardt[1] ou de Paul Morel, officier de marine, sont les plus couramment proposés[7].

Du fait de la destruction des archives de l'état civil, la date de naissance de Sarah Bernhardt est incertaine et débattue[8]. Si ses biographes donnent habituellement les dates ou [9], certains proposent juillet ou septembre 1844[8], voire 1843 ou même 1841[8].

En outre, pour faciliter les démarches d'obtention de la Légion d'honneur et prouver la nationalité française de l'actrice, un acte de naissance rétrospectif est établi par décision de justice le [1], sur base d'un certificat de baptême produit par Sarah Bernhardt, bien que la falsification de celui-ci n'ait trompé personne, y compris les magistrats[10]. Le document[11] est ainsi daté du et affecté aux registres du 15e arrondissement[10]. Elle s'y déclare fille de Judith van Hard et d'Édouard Bernhardt, un père qui, selon ses différentes versions, appartenait à une riche famille d'armateurs du Havre ou y était un étudiant en droit.

De même, le lieu de sa naissance n'est pas plus sûrement établi : une plaque mentionnant sa naissance (le ) est apposée au 5, rue de l'École-de-Médecine (ancien 11e), on évoque également la rue Saint-Honoré  au 32 ou au 265  ou encore le 22, rue de La Michodière (2e)[8].

Ses prénoms  Sara Marie Henriette selon l'état civil reconstitué  sont également parfois présentés dans un ordre différent selon les sources, certaines indiquant « Henriette-Marie-Sarah » ou encore « Henriette-Rosine (Bernard) », suivant le nom qu'elle avait donné lors de son inscription au Conservatoire, « Rosine (dite Sarah) »[alpha 3].

Une certaine inclination de l'actrice à l’affabulation concernant sa vie n'a pas aidé à démêler l'écheveau[8].

Enfance

Sarah Bernhardt eut au moins trois sœurs et souffrit en particulier longtemps de la préférence de sa mère pour sa jeune sœur Jeanne-Rosine, également comédienne. Délaissée par Youle qui choisit la vie mondaine à Paris, elle passe une petite enfance solitaire chez une nourrice à Quimperlé où elle ne parle que le breton. Le duc de Morny, l'amant de sa tante, pourvoit à son éducation en l'inscrivant dans l’institution de Mlle Fressard[réf. nécessaire] puis en 1853 au couvent des Grand-Champs à Versailles, où elle étudie jusque 1858[12]. Elle y devient mystique catholique[13]. Elle y joue son premier rôle, un ange dans un spectacle religieux[14]. Elle y organise sa conversion à la religion catholique, reçoit le baptême chrétien en 1857 et envisage de devenir religieuse[alpha 4].

C'est alors que son nom aurait été francisé en « Bernard »[réf. nécessaire] et qu'elle quitte vers 14 ans la vie monacale et passe le concours du Conservatoire où elle est reçue. « Tout le monde m'avait donné des conseils. Personne ne m'avait donné un conseil. On n'avait pas songé à me prendre un professeur pour me préparer[15] ».

Elle prend aussi des leçons d'escrime, dont elle tirera profit dans ses rôles masculins comme Hamlet[16].

Débuts et engagement à la Comédie-Française

Sarah Bernhardt dans Le Passant (1869) de François Coppée.
Sarah Bernhardt dans Ruy Blas (1872) de Victor Hugo.

Elle entre en 1859 au Conservatoire d'art dramatique de Paris sur la recommandation du duc de Morny dans la classe de Jean-Baptiste Provost[17]. Sortie en 1862 avec un second prix de comédie, elle entre à la Comédie-Française mais en est renvoyée en 1866 pour avoir giflé une sociétaire, Mlle Nathalie, celle-ci ayant elle-même violemment bousculé sa sœur qui avait marché sur sa traîne[18].

À cette époque, la police des mœurs compte Sarah parmi 415 « dames galantes » soupçonnées de prostitution clandestine[19].

Elle signe un contrat avec l'Odéon[20]. Elle y est révélée en jouant Le Passant de François Coppée en 1869. En 1870, pendant le siège de Paris, elle transforme le théâtre en hôpital militaire et y soigne le futur maréchal Foch qu'elle retrouvera quarante-cinq ans plus tard sur le front de la Meuse, pendant la Première Guerre mondiale[21]. Elle triomphe dans le rôle de la Reine de Ruy Blas en 1872, ce qui la fait surnommer la « Voix d'or » par l'auteur de la pièce, Victor Hugo, à l'occasion d'un banquet organisé pour la centième représentation[22]. Ce succès lui vaut d'être rappelée par la Comédie-Française dont elle est nommée sociétaire en 1875 ; elle y joue dans Phèdre en 1874 et dans Hernani en 1877[23].

Avec le succès, les surnoms élogieux se multiplieront : « la Divine »[24], l'« Impératrice du théâtre »[25]

Consécration et indépendance

Caricature de Sapeck (1880) sur la démission de Sarah Bernhardt.
Manuel Orazi, Sarah Bernhardt, 1895, affiche lithographiée.

En 1880, elle démissionne avec éclat du « Français », devant lui payer cent mille francs-or en dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat. Elle crée sa propre compagnie avec laquelle elle part jouer et faire fortune à l'étranger jusqu'en 1917. Première « star » internationale, elle est la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle l'expression de « monstre sacré »[25]. Dès 1881, à l'occasion d'une tournée de Bernhardt en Russie, Anton Tchekhov, alors chroniqueur au journal moscovite Le Spectateur[26], décrit malicieusement « celle qui a visité les deux pôles, qui de sa traîne a balayé de long en large les cinq continents, qui a traversé les océans, qui plus d'une fois s'est élevée jusqu'aux cieux »[27], brocarde l'hystérie des journalistes « qui ne boivent plus, ne mangent plus mais courent » après celle qui est devenue « une idée fixe [sic] »[28].

Elle interprète à plusieurs reprises des rôles d'homme (Hamlet, Pelléas), inspirant à Edmond Rostand sa pièce L'Aiglon en 1900. Elle se produit à Londres, à Copenhague, aux États-Unis (1880-1881) où elle affrète un train Pullman pour sa troupe et ses 8 tonnes de malles, au Pérou (1886) où tous les billets pour ses représentations se vendent en 48 heures, au Chili (1886), dont elle critique les habitants[29] et en Russie, notamment au théâtre Michel de Saint-Pétersbourg (en 1881, 1892 et 1908). Son lyrisme et sa diction emphatique enthousiasment tous les publics. Afin de promouvoir son spectacle, elle rencontre Thomas Edison à New York et y enregistre sur cylindre une lecture de Phèdre[23]. Elle devient l'un des très rares artistes français à avoir son étoile sur le Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.

Invitée en Australie en février 1891, elle se produit à Melbourne notamment, fait la connaissance d'Adrien Loir, neveu de Pasteur, avec lequel elle a sans doute une liaison[30].

Collaboration avec Oscar Wilde

Le jour de l'arrivée de Sarah à Folkestone avec la Comédie-Française en mai 1879, Oscar Wilde est présent pour l'accueillir. L'anecdote racontant la façon dont il jette des lys à ses pieds est souvent répétée, mais la version des événements de Sarah suggère qu'il réagit plutôt avec humour à une remarque désagréable faite à ses dépens :

« Un de mes camarades qui était juste à côté, et qui était loin de m'apprécier, me dit d'un ton rancunier :

"Ils te feront bientôt un tapis de fleurs".

"En voici un !" s'écria un jeune homme en jetant par terre devant moi une brassée de lys.

Je m'arrêtai net, un peu confuse, n'osant marcher sur ces fleurs blanches, mais la foule qui se pressait derrière m'obligea à avancer, et il fallut fouler aux pieds les pauvres lys »[31].

Lorsqu'Oscar voit Sarah jouer Phèdre au Gaiety Theatre le 2 juin 1879, il déclare : c'est « la création la plus splendide que j'aie jamais vue »[32]. Près d'une décennie plus tard, il écrit : « ce n'est qu'en entendant Sarah Bernhard dans Phèdre que je me suis absolument rendu compte de la douceur de la musique de Racine ». Elle lui inspire un sonnet, débutant par ce vers : « Comme ce monde commun doit sembler fade et ennuyeux à quelqu'un comme toi ». Il est publié dans The World en juin 1879 sous le titre « To Sarah Bernhardt », et réimprimé dans Poems (1881) sous le titre « Phèdre ».

Sur le pan entier d'un mur de l'appartement qu'occupent Oscar Wilde et Frank Miles au 13 Salibsury Street à Londres, juste en dessous du plafond, Sarah écrit « Sarah Bernhardt » en lettres surdimensionnées avec un gros crayon de menuisier. Oscar explique à son ami William Ward que Sarah a « essayé de voir à quelle hauteur elle pouvait sauter et écrire son nom ». Il emmène Lillie Langtry au British Museum à la recherche de statues antiques romaines qui ressemblaient à « la divine Sarah ». D'après Lillie Langtry, Oscar baptise Sarah « la divine Sarah » après l'avoir vue jouer la reine dans Ruy Blas de Victor Hugo.

Oscar songe à lui faire jouer le rôle d'Elizabeth I, déclarant : « Elle serait magnifique dans des robes monstrueuses couvertes de paons et de perles ! »[33]. Elle lui commande la pièce Salomé, dont elle interprète le rôle-titre en 1892.

Direction du Théâtre Sarah-Bernhardt

En 1893, elle se lie d'amitié avec de Max avec lequel elle joue Les Rois au Théâtre du Palais-Royal, et lui propose d'intégrer la nouvelle troupe du théâtre de la Renaissance dont elle s'apprête à prendre la direction. Elle remonte quelques-uns de ses plus grands succès (Phèdre, La Dame aux camélias) et crée de nombreuses pièces : Gismonda de Victorien Sardou, La Princesse lointaine d'Edmond Rostand, Les Amants de Maurice Donnay, La Ville morte de Gabriele D'Annunzio et Lorenzaccio d'Alfred de Musset (inédit à la scène).

En 1899, elle prend la direction du théâtre des Nations qu'elle rebaptise « théâtre Sarah-Bernhardt » et où elle constitue une nouvelle troupe avec son partenaire de jeu de Max et Marguerite Moreno qui partagent avec elle une vision « corporelle » du jeu d'acteur.

En opposition à son fils, elle apporte son soutien à Émile Zola au moment de l’affaire Dreyfus[34], elle soutient Louise Michel et prend position contre la peine de mort.

Le , une « journée Sarah Bernhardt » est organisée à la gloire de l'actrice par Catulle Mendès et d'autres sommités de l'art : Edmond Rostand, Antonio de La Gandara qui fit d'elle plusieurs portraits, Jean Dara, José-Maria de Heredia, Carolus-Duran. Le Tout-Paris s'y presse : un repas de 500 convives au Grand Hôtel précède un gala au théâtre de la Renaissance  qu'elle dirige alors  où l'actrice se rend accompagnée de 200 coupés et où l'on peut entendre entre autres hommages un Hymne à Sarah composé par Gabriel Pierné sur des paroles d'Armand Silvestre et interprété par l'orchestre Colonne[35].

Ayant compris l'importance de la réclame, elle met en scène chaque minute de sa vie et n'hésite pas à associer son nom à la promotion des produits de consommation. Son style et sa silhouette inspirent la mode, les arts décoratifs mais aussi l’esthétique de l’Art nouveau. Elle fait elle-même appel au peintre Alfons Mucha pour dessiner ses affiches à partir de . Ces six années de collaboration donnent un second souffle à sa carrière. Tuberculeuse comme sa sœur Régina qui en meurt en 1874, elle développe une certaine morbidité en se reposant régulièrement dans un cercueil capitonné qui trône chez elle. Devant le scandale suscité, elle s'y fait photographier par un opérateur du studio Melandri pour en vendre des photos et cartes postales[36].

En 1905, lors d'une tournée au Canada, le Premier ministre Wilfrid Laurier l'accueille à Québec ; mais l’archevêque Louis-Nazaire Bégin, détestant le théâtre et reprochant à l'actrice un jeu du corps nouveau pouvant être qualifié d'érotique, demande à ses paroissiens de boycotter la représentation et l’actrice, habituée aux foules, se produit devant une salle en partie vide[37].

Après avoir joué dans plus de 120 spectacles, Sarah Bernhardt devient actrice de cinéma. Son premier film est Le Duel d'Hamlet réalisé en 1900. C'est un des premiers essais de cinéma parlant avec le procédé du Phono-Cinéma-Théâtre, où un phonographe à cylindre synchronisait plus ou moins la voix de l'actrice aux images projetées[38]. Elle tournera d'autres films  muets  dont deux œuvres autobiographiques, la dernière étant Sarah Bernhardt à Belle-Île en 1912, qui décrit sa vie quotidienne[39].

Dernières années

En 1914, le ministre René Viviani lui remet la croix de chevalier de la Légion d'honneur, pour avoir, en tant que comédienne, « répandu la langue française dans le monde entier » et pour ses services d'infirmière pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871[40].

Sarah Bernhardt dans sa loge pour La Gloire d'Edmond Rostand, 1921, photographie d'Henri Manuel.

Sarah Bernhardt est amputée de la jambe droite en 1915[41], à l'âge de 70 ans, en raison d'une tuberculose osseuse du genou. Les premiers symptômes remontent à 1887, lorsqu’elle se blesse au genou sur le pont d'un bateau qui la ramène d'une tournée aux Amériques[41]. Cette première luxation, non soignée, s’aggrave en 1887, lors des sauts répétés du parapet dans le final de La Tosca, la comédienne ayant chuté à de nombreuses reprises sur les genoux[42], puis en 1890 à la suite d'une nouvelle blessure contractée lors d'une représentation du Procès de Jeanne d'Arc au théâtre de la Porte-Saint-Martin[réf. nécessaire]. En 1902, lors d’une tournée, un professeur de Berlin diagnostique une tuberculose ostéo-articulaire et prescrit une immobilisation de six mois que l’actrice ne peut se résoudre à suivre[43]. Elle se contente de séances d'infiltrations et, en 1914, d'une cure à Dax, d'ailleurs sans effet[44].

En , craignant que Sarah Bernhardt ne soit prise en otage, lors d’une éventuelle avancée allemande sur Paris, le ministère de la Guerre conseille à l’actrice de s’éloigner de la capitale. Henri Cain, un de ses proches dont la femme, Julia Guiraudon, est fille d’un ostréiculteur de Biganos, lui recommande de séjourner sur le bassin d’Arcachon, où lui et son épouse louent une villa à Andernos-les-Bains[41]. Elle arrête son choix sur la villa « Eurêka », où elle s'installe de à [alpha 5].

Plâtré durant six mois, son genou développe une gangrène[45]. Son médecin et ancien amant, Samuel Pozzi, que Sarah surnomme « Docteur Dieu »[46], ne peut se résoudre à pratiquer lui-même l'opération et sollicite le concours du professeur Jean-Henri Maurice Denucé, désormais chirurgien à Bordeaux[47]. L'actrice est amputée au-dessus du genou le à la clinique Saint-Augustin de Bordeaux[alpha 6]. Sarah revient en convalescence à Andernos en [48]. Elle participe à une manifestation patriotique le où elle lit deux poèmes puis quitte définitivement Andernos en [41]. Elle va à Reims, « la ville où il faut être vu », le [49] et joue le rôle d'une infirmière devant la cathédrale martyre[50].

Tombe de Sarah Bernhardt, Paris, cimetière du Père-Lachaise.

Cela ne l'empêche pas de continuer à jouer assise  elle refuse de porter une jambe en bois ou une prothèse en celluloïd , ni de rendre visite aux poilus au front en chaise à porteurs, lui valant le surnom de « Mère La Chaise »[51]. Elle ne s'épanche jamais sur son infirmité, sauf pour rire : « Je fais la pintade ! »[52]. Son refus des faux-semblants n'a pas été jusqu'à lui faire négliger la chirurgie esthétique. En 1912, elle demande au chirurgien américain Charles Miller un lifting, technique alors débutante, dont les résultats seront corrigés par Suzanne Noël[53].

Alors qu'elle est en train de tourner un film pour Sacha Guitry, La Voyante, elle meurt « d'une insuffisance rénale aiguë »[54] le [55], au 56, boulevard Pereire à Paris, en présence de son fils. Elle est enterrée à Paris au cimetière du Père-Lachaise (44e division)[56].

L'artiste

Style dramatique

La performance théâtrale de Sarah Bernhardt, que ses contemporains acclamèrent à l'égale de celle de Mounet-Sully, est, comme cette dernière, emphatique tant dans la pantomime que dans la déclamation. Les modulations de la voix s'éloignent délibérément du naturel[57] ; les émotions sont rendues, tant par le geste que par l'intonation, plus grand que nature[58]. Ce style hérité de la déclamation baroque se démode avant la fin de sa carrière ; Alfred Kerr remarque « tout ce qui sort de sa bouche est faux ; sinon, tout est parfait[59] ». Les critiques modernes qui écoutent ses enregistrements de Phèdre chez Thomas Edison en 1903 sont souvent déçus[60].

Peinture et sculpture

Vers 1874, alors qu'elle est une comédienne au talent reconnu, mais manquant d'emplois qui l'intéressent, Sarah Bernhardt apprend le modelage[61], puis la peinture. Elle fréquente l'Académie Julian à Paris et présente au Salon de 1880 La Jeune Fille et la Mort, reçu « moins comme un résultat qu'une promesse[62] ».

Elle réalise également quelques bronzes[63], dont un buste d'Émile de Girardin et un de Louise Abbéma exposés aujourd'hui à Paris au musée d'Orsay.

Un autoportrait est exposé dans une des salles consacrées à la peinture moderne de la Fondation Bemberg à Toulouse.

Vie privée

Louise Abbéma, Portrait de Sarah Bernhardt, 1875, localisation inconnue.

Les détails de la vie privée de Sarah Bernhardt sont souvent incertains ; quand elle expliquait : « Je suis si mince, si maigre, que quand il pleut je passe entre les gouttes », Alexandre Dumas fils — qui la détestait — ajoutait dans une discussion avec le journaliste Louis Ganderax : « Elle est si menteuse qu’elle est peut-être grasse[64]. »

La vie privée de Sarah Bernhardt fut assez mouvementée. À l'âge de vingt ans, elle donne naissance à son seul enfant qui deviendra écrivain, Maurice Bernhardt, fruit d'une liaison avec un prince belge, Henri de Ligne (1824-1871), fils aîné d'Eugène, 8e prince de Ligne[65]. Elle a par la suite plusieurs amants, dont Charles Haas, mondain très populaire à qui elle vouait une véritable passion alors qu'il la traitait en femme légère et la trompait sans états d'âme. Après leur rupture, ils demeurèrent cependant amis jusqu'à la mort de Haas. On compte également des artistes tels que Gustave Doré et Georges Jules Victor Clairin et des acteurs tels que Mounet-Sully, Lucien Guitry et Lou Tellegen ou encore son « Docteur Dieu » Samuel Pozzi. On parle également de Victor Hugo[66] et du prince de Galles[67]. Certaines sources lui prêtent également des liaisons homosexuelles, notamment avec la peintre Louise Abbéma[68] qui fit d'elle plusieurs portraits[alpha 7]. Elle est également portraiturée par Gustave Doré, Giovanni Boldini et Jules Bastien-Lepage.

En 1874-1875, elle entretient des rapports intimes moyennant rétribution avec plusieurs députés dont Léon Gambetta, Henri Ducasse et le comte de Rémusat[19].

En 1882, elle se marie à Londres avec un acteur grec, Aristides Damala (en), mais celui-ci est dépendant de la morphine et leur relation ne dure guère. Elle restera cependant son épouse légitime jusqu'à la mort de l'acteur, en 1889 à l'âge de 34 ans. Mais elle perd sa nationalité française en épousant un étranger. Donc en 1916, elle fait une demande de réintégration dans la nationalité française[69].

Elle était amie du poète Robert de Montesquiou qui lui avait dédié un poème (inédit). Ce poème manuscrit faisait partie de sa bibliothèque vendue en 1923[70].

En 1890, elle est victime d'un vol dans sa propriété du Havre pendant qu'elle réside dans sa villa de Sainte-Adresse. Plusieurs objets de valeur auraient été dérobés, notamment un diamant de grande valeur. Elle portera un temps des soupçons sur sa gouvernante Mme Guérard, qui s'occupa d'elle telle une mère adoptive. L'affaire ne se résoudra pas et l'actrice ne remettra pas la main sur son précieux diamant[71].

Dédaignant les stations balnéaires à la mode et désireuse d'établir sa retraite en un lieu qui lui soit particulier, à l'écart du monde, Sarah Bernhardt choisit de séjourner face à l'Océan, sur une pointe rocheuse déchiquetée et venteuse, éloignée du chef-lieu d'une île bretonne, Belle-île, elle-même relativement difficile d'accès et alors inconnue du grand tourisme. C'est son portraitiste attitré, Georges Clairin[72], qui la lui avait fait découvrir. Elle s'y installe progressivement avec ses animaux exotiques et sa petite cour de commensaux — qu'elle appelait indistinctement « sa ménagerie » — dans un fortin militaire désaffecté qu'elle avait acquis en 1894 au lieu-dit « La pointe des Poulains ». À côté de ce fortin elle avait fait bâtir, décorer et meubler la villa Lysiane (le prénom de sa petite-fille) et la villa Les Cinq Parties du monde, travaux importants qui lui coûtèrent plus d'un million de francs-or, somme considérable pour l'époque. Elle s'installa plus tard dans le manoir de Penhoët, un manoir de briques rouges disparu lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale qu'elle avait acheté car elle le jugeait trop proche de son fortin et aussi plus confortable. Pour s'y rendre elle prenait le train de Paris jusqu'à Vannes, où elle donnait à l'occasion quelques représentations, avant d'embarquer pour "son" île où elle faisait grand effet aux îliens. En 1922, infirme, malade et désargentée, elle vend ses propriétés belle-îloises. Là, un musée lui est consacré depuis 2007[73] : le fort à la pointe des Poulains et ses abords ont été aménagés pour recevoir du public.

Elle était la marraine de l'actrice franco-américaine Suzanne Caubet[74]. Selon son passeport de 1886, elle mesurait 1,54 m[75].

Personnalité

Jean-Désiré Ringel d'Illzach, Portrait de Sarah Bernhardt, 1895, cire polychrome, musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg.
Sceau de Sarah Bernhardt : S. B. barré d'une banderole portant la devise « Quand même » et surmonté d'un masque tragique, d'une épée et d'une marotte.

Sa devise était « Quand même » en référence à son audace et à son mépris des conventions. Alors qu'elle est attaquée par des détracteurs sur ses origines, après la défaite de 1871, elle déclare : « Je suis Française, Monsieur, absolument Française. [...] Toute ma famille est originaire de la Hollande. Amsterdam est le berceau de mes modestes aïeux. Si j'ai de l'accent, Monsieur (et je le regrette beaucoup), mon accent est cosmopolite, et non tudesque. Je suis une fille de la grande race juive, et mon langage un peu rude se ressent de nos pérégrinations forcées »[76].

Elle a en partie inspiré à Marcel Proust  sans doute avec les comédiennes Rachel et Réjane  le personnage de l'actrice « la Berma » dans À la recherche du temps perdu[77]. Proust la désignait parfois dans sa correspondance par « Haras », son prénom à l'envers[78].

Sacha Guitry, dans ses Mémoires, l'évoque ainsi :

« Madame Sarah jouait un grand rôle dans notre existence. Après notre père et notre mère, c'était assurément la personne la plus importante du monde à nos yeux. […] Que l'on décrive avec exactitude et drôlerie — ainsi que Jules Renard l'a fait dans son admirable Journal — sa maison, ses repas, ses accueils surprenants, ses lubies, ses excentricités, ses injustices, ses mensonges extraordinaires, certes […] mais qu'on veuille la comparer à d'autres actrices, qu'on la discute ou qu'on la blâme, cela ne m'est pas seulement odieux : il m'est impossible de le supporter. […] Ils croient qu'elle était une actrice de son époque. […] Ils ne devinent donc pas que si elle revenait, elle serait de leur époque »

 Sacha Guitry, Si j'ai bonne mémoire[79]

Citation :

« Il faut haïr très peu, car c'est très fatigant. Il faut mépriser beaucoup, pardonner souvent, mais ne jamais oublier. Le pardon ne peut entrainer l'oubli ; pour moi, du moins.[80]. »

On lui attribue aussi ce mot :

« Sarah Bernhardt, à qui une jeune comédienne a déclaré qu'elle avait déjà joué plusieurs fois et qu'elle n'avait même plus de trac, aurait alors répondu : « Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent ». »

 Maurice Thévenet, Les Talents[81]

Elle aurait déclaré avoir gagné au cours de sa carrière quelque 45 millions de francs, soit 185 millions d'euros.

Dans son testament, elle déclare léguer « tout ce que j'ai immeubles, bijoux, reconnaissances au Mont-de-Piété, meubles, bibelots, toute ma bibliothèque, mon argenterie, mes robes, mon linge, tout ce qui se trouve dans mon hôtel bl Péreire […] à mon fils Maurice Bernhardt. […] Enfin il n'est pas un brin de fil m'appartenant qui ne soit à mon fils, auquel je donne tout tout[82]. »

Théâtre

Sarah Bernhardt dans Froufrou, 1880.
Dans Théodora de Victorien Sardou, cliché de Nadar, 1882.
Dans La Tosca, 1887.
Dans Cléopâtre, 1890.
Dans La Dame aux camélias, vers 1896.
Dans Ruy Blas par Georges Clairin, 1897.
Dans Hamlet, 1899.

Filmographie

Cinéma

Publications

Sculptures

Peintures

  • La Jeune Fille et la Mort, Salon de 1880, localisation inconnue.

Musée Sarah-Bernhardt à Belle-île-en-Mer

Fort à la pointe des Poulains à Belle-Île-en-Mer, acquis par le Conservatoire du littoral et transformé en musée.

À la pointe des Poulains (Belle-Île-en-Mer), le fort, la villa Lysiane et la villa Les Cinq Parties du monde sont désormais accessibles au public comme Espace muséographique Sarah-Bernhardt. Les demeures de la tragédienne sont réaménagées dans leur décor du début du XXe siècle.

Demeures de Sarah à Paris[87]

  • Chez sa mère, au 265, rue Saint-Honoré (selon ses Mémoires).
  • Rue Duphot (selon ses Mémoires).
  • 11, boulevard Malesherbes, à la naissance de son fils.
  • 16, rue Auber.
  • En 1870, elle loue un logement neuf au propriétaire architecte Jules Bon, au 4, rue de Rome.
  • En 1875-1876, elle achète deux terrains rue Fortuny et y fait bâtir un hôtel particulier, de style Louis XIII, par l'architecte Félix Escalier. Ruinée, elle est obligée de le vendre aux enchères en 1885. L'hôtel est démoli, mais le musée Carnavalet en conserve deux dessins le représentant[88].
  • Au 15, rue Saint-Georges, elle loue un hôtel meublé de 1885 à 1886 à Madame Hesse, avant de repartir en tournée.
  • À partir de 1887, elle s'installe dans un hôtel au 56, boulevard Pereire, appartenant au directeur de théâtre Louis Cantin, moyennant un loyer annuel de 11 000 francs. C'est ici qu'elle meurt en 1923. L'hôtel fut démoli par la suite.

Postérité

Le musée Carnavalet conserve une médaille en or à l'effigie de Victor Hugo, exécutée par le graveur Jules-Clément Chaplain et qui fut offerte à Sarah Bernhardt en 1911 pour la centième représentation de Lucrèce Borgia (ND 1080).

Dans Du côté de chez Swann de Marcel Proust, le narrateur, jeune, classe « par ordre de talent les [actrices] plus illustres : Sarah Bernhardt, la Berma, Bartet, Madeleine Brohan, Jeanne Samary »[89].

Jean-Léon Gérôme, Sarah Bernhardt, vers 1895, marbre teinté, Paris, musée d'Orsay.

Odonymie

Bâtiments publics

Une école Sarah-Bernhardt est située à Montpellier dans l'Hérault[92] et à Nantes en Loire-Atlantique[93].

L'Espace Sarah Bernhardt est situé à Goussainville (Val-d'Oise)[94].

Statuaire

François Sicard, Monument à Sarah Bernhardt, 1926, Paris, place du Général-Catroux.

Philatélie

Pour son centenaire, un timbre a été émis, avec retard, le [96],[97]. Elle est alors en France la première actrice honorée de la sorte[98]. Existent aussi un timbre de Cuba (1989) et un (du sesquicentenaire) de Monaco (1994).

Culture

Le personnage de Sarah Bernhardt apparaît dans de nombreuses œuvres de fiction de la culture populaire contemporaine.

En tant que personnage principal
  • Glenda Jackson interprète Sarah Bernhardt dans le film de Richard Fleischer, The Incredible Sarah (1976) ;
  • Le film Hibernatus la cite : le personnage qui joue le professeur Loriebat se réveille et le médecin à son chevet lui dit : « Nous sommes en 1905, Sarah Bernhardt a eu hier soir un triomphe dans L'Aiglon et M. Loubet est toujours président ».
  • Sarah Bernhardt est le principal protagoniste de la pièce de John Murrell (en) Memoirs, traduite en français par Georges Wilson en 1982 sous le titre Sarah et le Cri de la langouste et par Éric-Emmanuel Schmitt en 2002 sous le titre Sarah ;
  • Sarah Bernhardt est le personnage principal de l'album Sarah Bernhardt (1982) de la série de bandes dessinées Lucky Luke ;
  • Elle est le personnage principal du téléfilm Sarah Bernhardt, une étoile en plein jour, en 2008, réalisé par Laurent Jaoui et interprété par Ludmila Mikaël ;
  • Sarah Bernhardt est le personnage principal de l'album de bande dessinée Divine, vie(s) de Sarah Bernhardt (2020) de Marie Avril et Eddy Simon aux éditions Futuropolis ;
  • Sarah Bernhardt est également présente dans le jeu vidéo The Invisible Hours


Autres évocations

Documentaire

En 2013, un documentaire-fiction, intitulé Sarah Bernhardt, sa vie, ses folies, réalisé par Dominique Leeb, lui est consacré dans le cadre de l'émission Secrets d'Histoire[105].

Notes et références

Notes

  1. D'autres sources indiquent juillet ou septembre 1844, voire 1841 ou 1843. Cf. #Naissance.
  2. Orthographié sans « h », selon les actes de naissance de Sarah et de ses sœurs.
  3. Témoignage de ces incertitudes, les échanges publiés dans « L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux ». Interrogée, à plusieurs reprises sur ce point de son vivant, Sarah Bernhardt n'a jamais répondu. Voir aussi Tierchant 2009, p. [réf. souhaitée].
  4. Elle ne reniera cependant jamais ses origines, comme l'indique le choix de son nom de scène et ses prises de position. Cf. lettre à M. Jouvin citée dans Jules Huret, Sarah Bernhardt, F. Juven, (lire en ligne), p. 30.
  5. Située au 245, avenue de la République, la villa a été détruite en 1978 pour faire place à l'ensemble immobilier « Les Vacances » ; la mention de la plaque qui y est apposée, « Ici se trouvait la villa Eurêka dans laquelle Sarah Bernhardt résida de 1915 à 1917 », est de fait erronée.[réf. nécessaire]
  6. La prétendue «  jambe de Sarah Bernhardt », que le directeur du cirque Barnum de San Francisco aurait proposé d'acquérir pour 100 000 livres pour la montrer dans les foires, aurait été retrouvée en 2007 dans le laboratoire d'anatomopathologie de la faculté de médecine de Bordeaux où elle était conservée dans un bocal de formol. Cf. Laurence Liban, « Qui a volé la jambe de Sarah Bernhard? », L'Express, .
  7. Les deux femmes réalisèrent également un bronze d'après le moulage de leurs mains jointes, aujourd'hui disparu. Quelques œuvres de Louise Abbéma (1853-1927).

Références

  1. Actes nos 211-212 rétabli par jugement du 23 janvier 1914 (vue 7/31), registre des naissances de l'année 1914 pour le 5e arrondissement, État civil numérisé de la ville de Paris.
  2. Acte no 779 (vue 28/31), registre des décès de l'année 1923 pour le 17e arrondissement, État civil numérisé de la ville de Paris.
  3. Henry Gidel, Sarah Bernhardt : biographie, Flammarion, , p. 10.
  4. Ma double vie, p. 6.
  5. « Ayant toujours conservé un léger accent hollandais, elle prononçait son propre nom à l’allemand : Youlie. Et trouvant cela moins banal que Julie, presque tous ses amis l’appelaient Youle. » Louis Verneuil, La vie merveilleuse de Sarah Bernhardt, , p. 38.
  6. (en) Robert Gottlieb, Sarah : The Life of Sarah Bernhardt, Yale University Press, , p. 2.
  7. (en) Harmen Snel, The Ancestry of Sarah Bernhardt : A Myth Unraveled, Jewish Historical Museum, , p. 14.
  8. Robert Gottlieb, The Life of Sarah Bernhardt, op. cit., p. 1.
  9. Harmen Snel, The Ancestry of Sarah Bernhardt, op. cit., p. 9-10 ; Elizabeth Silverthorne, op. cit., Sarah Bernhardt, p. 24 ou encore (en) « Bernhardt, Sarah », dans Encyclopædia Britannica. Encyclopædia Britannica Ultimate Reference Suite, Chicago, (lire en ligne).
  10. Harmen Snel, The Ancestry of Sarah Bernhardt, op. cit., p. 11.
  11. Acte de naissance reconstitué (vue 11/51), état civil reconstitué de la ville de Paris.
  12. « Notre-Dame du Grandchamp, une histoire d'éducation », sur nd-grandchamp.fr (consulté le ).
  13. Ma double vie, p. 34.
  14. « Sarah Bernhardt en impératrice byzantine », sur La Dépêche du Midi,  ; Ma double vie, p. 35 & sq.
  15. Ma double vie, p. 82.
  16. Ma double vie, p. 102.
  17. Jacques Lorcey, La Comédie française, Fernand Nathan, , p. 78.
  18. Jules Huret, Sarah Bernhardt, F. Juven, (lire en ligne), p. 17.
  19. Fiche de Sarah Bernhardt, registre des dames galantes, Paris SAM Série BB, registre no 1, citée dans Gabrielle Houbre, Le Livre des courtisanes : archives secrètes de la police des mœurs, 1861-1876, Paris, Taillandier, (cf. notice de Florence Rochefort dans Clio no 26, 2007) et Gabrielle Houbre, « Courtisanes sous surveillance », dans Bruno Fuligni, Dans les archives secrètes de la police : Quatre siècles d'histoire, de crimes et de faits divers, Paris, L'iconoclaste, (cf. notice de Jean-Marc Leclerc, Le Figaro, 3 décembre 2008).
  20. Tierchant 2009, p. 62.
  21. Tierchant 2009, p. 80.
  22. (en) Éric Salmon, Bernhardt and the Theatre of Her Time, Greenwood, , p. 60 et Béatrix Dussane, Reines de théâtre : 1633-1941, H. Lardanchet, , p. 177.
  23. Louis Forestier, « Sarah Bernhardt, « tout entière au théâtre attachée » », revue de l'AMOPA, no 188, , p. 31-34.
  24. cf. Henry Gidel, Sarah Bernhardt : biographie, Flammarion, , p. 277,283, Michel Peyramaure, La Divine : Le roman de Sarah Bernhardt, Robert Laffont, .
  25. Salomé Broussky, La Comédie Française, Le Cavalier Bleu, , p. 119.
  26. Le Spectateur, nos 21-22, .[source insuffisante]
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  28. Françoise Darnal-Lesné, Dictionnaire Tchekhov, L'Harmattan, , p. 33.
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  31. (en) Sarah Bernhard, My Double Life: Memoirs of Sarah Bernhard, London, William Heinemann, , p. 297
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  33. (en) Charles Ricketts, Recollections of Oscar Wilde, Nonesuch Press,
  34. Tierchant 2009, p. 271.
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  36. Tierchant 2009, p. 107-108 ; Ma double vie, p. 336 & sq.
  37. Jean-Marie Lebel, Québec 1608-2008 : Les Chroniques de la capitale, cité par Baptiste Ricard-Châtelain dans Le Soleil, .
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  39. René Navarre, Fantômas c'était moi : Souvenirs du créateur de Fantômas en 1913, L'Harmattan, 2012 (aperçu sur Google Livres).
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  41. Claude Perreaud, « Sarah Bernhardt à Andernos-les-Bains », Bulletin de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch, no 163, , p. 29-62.
  42. Michel Bénézech, La Chair de l'âme, Latresne, Le Bord de l'eau, , 120 p. (ISBN 978-2-915651-59-1), « La jambe perdue de Sarah Bernhardt ».
  43. Le diagnostic est précisément « atteinte de l'articulation fémoro-tibiale, probablement d'origine tuberculeuse ». Cf. Tierchant 2009, p. 294.
  44. Tierchant 2009, p. 325.
  45. (en) Robert S. Pinals, « Sarah’s Knee : A famous actress with chronic, inflammatory monoarthritis (abstract) », Journal of Clinical Rheumatology, vol. 10, no 1, , p. 13-15 (lire en ligne, consulté le ).
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  47. (en) Caroline de Costa et Francesca Miller, « Sarah Bernhardt's missing leg », The Lancet, vol. 374, no 9686, , p. 284-285 (DOI 10.1016/S0140-6736(09)61353-2, lire en ligne).
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  49. Les villes en guerre : (1914-1945), p. 75 sur Google Livres
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  65. Tierchant 2009, p. 55
  66. Alain Decaux, Victor Hugo, Perrin, 1984.
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  69. archives nationales https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/media/FRAN_IR_057271/c2qrjetp7abx-ijrjln4ze6xw/DAFANCH94_NUMJ046413_D
  70. Bibliothèque de Mme Sarah Bernhardt. Paris, Librairie Henri Leclerc, 1923, 2 vol. (no 229 : Robert de Montesquiou, « À Sarah Bernhardt » [pour sa fête en 1897], poème manuscrit inédit). Ce manuscrit inédit a été à nouveau vendu le chez Christie's à Paris.
  71. « Archives Départementales 76 », sur www.archivesdepartementales76.net (consulté le )
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  73. Jean-Piette Thibaudat, « Sarah Bernhardt en son for intérieur », sur Libération.fr, .
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  76. Lettre à M. Jouvin rapportée par Jules Huret, Sarah Bernhardt, F. Juven, (lire en ligne), p. 30 cité par (en) Elana Shapira, « Sarah Bernhardt », sur Encyclopedia of Jewish Women, Jewish Women's Archive (consulté le )
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  79. Sacha Guitry, Si j'ai bonne mémoire, Libraire académique Perrin, 1965, pp. 112-113.
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  82. Danièle Prévost, « Sarah Bernhardt chez elle à Paris », Bulletin de la Société historique et archéologique des 8e et 17e arrondissements, no 151, , p. 52.
  83. « Portrait de Sarah Bernhardt en Hermione »
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  85. Joli Sosie au format epub sur Affinibook.
  86. Inv : PPS3348.
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Annexes

Monographies

  • À titre d'éloge funèbre : Robert de Beauplan, Sarah Bernhardt, L'illustration, 31 mars 1923
  • Louis Verneuil, La Vie merveilleuse de Sarah Bernhardt, Brentano's, New York, 1942
  • Catherine Simon Bacchi (préf. Robert Manuel), Sarah Bernhardt : mythe et réalité (Biographie), Paris, SEDAG, , 147 p. (OCLC 12555971, lire en ligne)
  • Françoise Sagan, Sarah Bernhardt : le rire incassable, Paris, R. Laffont, coll. « Elle était une fois », , 246 p. (ISBN 978-2-221-05195-5, OCLC 18834826)
  • Arthur Gold et Robert Fitzdale (trad. de l'anglais), Sarah Bernhardt, Paris, Gallimard, , 357 p. (ISBN 2-07-073190-1)
  • Noëlle Guibert (dir.), Portrait(s) de Sarah Bernhardt, catalogue de l'exposition Sarah Bernhardt ou le divin mensonge, éd. Bibliothèque nationale de France, Paris, 2000 (ISBN 2-7177-2113-4)
  • Anne Delbée, Le sourire de Sarah Bernhardt, Paris, Librairie générale française, , 379 p. (ISBN 978-2-253-15293-4)
  • Claudette Joannis, Sarah Bernhardt : reine de l'attitude et princesse des gestes, Paris, J'ai lu, coll. « Biographie », (ISBN 978-2-290-32905-4)
  • (en) Elizabeth Silverthorne, Sarah Bernhardt, Chelsea House Publishers, , 136 p. (ISBN 978-0-7910-7458-9)
  • Jacques Lorcey (préf. Alain Feydeau), Sarah Bernhardt : l'art et la vie, Paris, Séguier, , 151 p. (ISBN 2-84049-417-5)
  • Louis Garans, Sarah Bernhardt : itinéraire d'une divine, Plomelin, Palantines, , 127 p. (ISBN 978-2-911434-43-3)
  • (en) Carol Ockman, Sarah Bernhardt : The Art of High Drama, Yale University Press, , 216 p. (ISBN 978-0-300-10919-1)
  • Henry Gidel, Sarah Bernhardt : biographie, Flammarion, coll. « Grandes biographies », , 401 p. (ISBN 978-2-08-068531-5)
  • (en) Harmen Snel, The Ancestry of Sarah Bernhardt : A Myth Unravelled, Amsterdam, Joods Historisch Museum, , 110 p. (ISBN 978-90-802029-3-1)
  • Hélène Tierchant, Sarah Bernhardt : Madame « Quand même », SW-Télémaque, coll. « Grands docs », (ISBN 978-2-7533-0092-7)
  • André Castelot, Sarah Bernhardt, Pocket, 1973
  • Pascale Védère d'Auria, Il était une fois Sarah Bernhardt, Saint-Herblain, Gulf stream éd, , 175 p. (ISBN 978-2-35488-056-9)
  • (en) Robert Gottlieb, Sarah : The Life of Sarah Bernhardt, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-19259-9)
  • Sophie-Aude Picon, Sarah Bernhardt, Paris, Gallimard, , 283 p. (ISBN 978-2-07-034544-1)
  • Marie Avril, Eddy Simon, Divine vie(s) de Sarah Bernhardt, Futuropolis, 2020 (ISBN 9782754823166)

Liens externes

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