Théâtre du Vaudeville (Paris)
Le théâtre du Vaudeville est une salle de spectacle parisienne, aujourd'hui disparue, dont l'emplacement a varié au fil des siècles.
Pour les articles homonymes, voir Théâtre du Vaudeville.
1838
Le Vaudeville ouvre une première fois ses portes le rue de Chartres-Saint-Honoré[1] (1er arr.), dans l'ancien Waux-hall d'Hiver (ou Petit-Panthéon), une salle de danse édifiée par l'architecte Albert Lenoir et située sur une partie des terrains de l'ex-hôtel de Rambouillet dans les années 1770. Ses directeurs, Piis et Barré, y font représenter principalement des « petites pièces mêlées de couplets sur des airs connus », dont des vaudevilles de leur propre répertoire. En 1794 Joseph-Denis Doche entre à l'orchestre du Vaudeville. Durant longtemps il sera chargé de l'arrangement des partitions des ouvrages nouveaux. En 1799, à la suite d'une brouille, Piis quitte l'association pour fonder le théâtre des Troubadours.
Durant l’Empire, les pièces à caractère politique sont interdites. Barré se tourne alors vers les « comédies de galeries », mettant en scène des personnages historiques. La comédienne Virginie Déjazet y fait ses débuts en 1807. Joseph-Denis Doche est nommé chef de l'orchestre du Vaudeville en 1810. Il va se faire connaître et apprécier par les très nombreux airs et morceaux détachés qu'il compose pour ce théâtre : on en compte plus de 500 parmi lesquels on cite une grande partie de la musique de Fanchon la vielleuse, de La Belle au bois dormant, etc[2]. Barré est remplacé en 1815 par le comédien et auteur dramatique Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers qui crée les premiers ouvrages d'Eugène Scribe. Mais l'ouverture du Gymnase en 1820 privant le Vaudeville de ses meilleurs éléments, Désaugiers est contraint de passer la main en 1822 à Cyprien Bérard. Il retrouve son poste en 1825 mais meurt en 1827. Lui succèdent le marquis de Guerchy et le comédien Bernard Léon puis, en , Étienne Arago. Son activité intense (il monte plus de trente pièces par an dont certaines écrites par lui) permettent au Vaudeville de renouer avec le succès. Lors des Trois Glorieuses le théâtre est rebaptisé « Théâtre-National ».
1838-1868
Après l'incendie qui le ravage dans la nuit du 16 au , le Vaudeville s'installe provisoirement au Gymnase, boulevard de Bonne-Nouvelle, avant de s'établir le place de la Bourse (IIe arr.) dans l'ancienne salle des Nouveautés, laissée vacante par la troupe de l'Opéra-Comique. C'est dans cette salle qu'est créée en 1852, La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils. Pour la première fois, une pièce connaît plus de cent représentations consécutives. Verdi y assiste et en fait le sujet de son opéra La traviata (1853). Eugène Labiche et Henri Meilhac y donnent quelques-unes de leurs œuvres et Jules Verne l'une de ses pièces de théâtre, Onze jours de siège, en . La salle est démolie en [3].
- Un jour de liberté (1844)
- Le Petit Poucet ou Le Général Tom Pouce (1845)
- La Famille Benoiton (1865)
1868 à nos jours
De à , un nouveau théâtre du Vaudeville est construit sur le boulevard des Capucines, à l'angle de la rue de la Chaussée-d'Antin (IXe arr.). Commandé par la ville de Paris et construit par l’architecte Auguste-Joseph Magne à la place de l'hôtel de Montmorency, il présente à l’étage supérieur quatre cariatides symbolisant la Folie, la Comédie, la Satire et la Musique dues au sculpteur Jules Salmson (1823-1902). La disposition d’ensemble est directement inspirée des façades de palais comme c'est la règle au tournant du siècle pour les façades de théâtres ou de banques. Le pan coupé du bâtiment est remanié ultérieurement avec l’ajout d’une coupole d’angle et la transformation des fenêtres hautes qui sont alors encadrées de six nouvelles cariatides conçues à partir d’un modèle unique (toujours en place) conçu par Jules Salmson. Le théâtre comporte une entrée latérale située au 3, rue de la Chaussée-d'Antin, postérieure à la construction de l’immeuble et liées à son remaniement. Composée de deux portes jumelées, elle est surmontée d’un atlante et de deux cariatides[4].
À la fin des années 1920, le théâtre est acquis par la société Paramount. Après d'importants travaux, il est transformé en une salle de cinéma de 1900 places inaugurée le , ce qu'il est encore aujourd'hui sous le nom de Gaumont-Opéra.
Notes
- Rue aujourd'hui disparue, située entre la place du Carrousel et le Palais-Royal.
- Joseph-Denis Doche en 1822 a publié ces airs et beaucoup d'autres sous le titre de La musette du vaudeville, ou, Recueil complet des Airs de Monsieur Doche Ancien Maître de Chapelle et Chef d'Orchestre du Théâtre du Vaudeville, chez l'auteur, Paris 1822, (498 pages). Il est précisé dans cet ouvrage que « L'auteur prévient qu'il ne faut pas s'étonner de trouver quelques pages en blanc ... ces lacunes sont faites pour attendre ses nouvelles productions qu'il fera paraitre dans sa seconde et dernière édition. »
- À son emplacement se trouve aujourd'hui une brasserie nommée en sa mémoire Le Vaudeville.
- Tableau de la façade historique sur le site du musée d'Orsay.
Annexes
Bibliographie
- Préfecture du département de la Seine. Direction des travaux, « Théâtre de la Gaité », dans Inventaire général des œuvres d'art appartenant à la Ville de Paris dressé par le service des beaux-arts, t. 1 Édifices civils, Paris, Imprimerie centrale des chemins de fer A. Chaix et Cie, (lire en ligne), p. 60-64
Liens externes
- Théâtre du Vaudeville : documents iconographiques (1903-1907) lire en ligne sur Gallica
- Florence Courtial, Le Théâtre du Vaudeville de 1848 à 1869, thèse de l'Ecole des chartes, 1991
- Les Deux Panthéons, ou l'Inauguration du théâtre du Vaudeville, fragments en trois actes, en vers, mêlés de vaudevilles, par M. de Piis. lire en ligne sur Gallica
- Toutes les pièces et les représentations données au premier théâtre du Vaudeville (1792-1799) sur la base CÉSAR
- Histoire du Paramount Opéra
- Histoire et photos du cinéma Paramount Opéra (Salles-cinema.com).
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