Rose Caron
Rose Lucile Meunier, dite Rose Caron, née le à Monnerville et morte le à Paris (8e arrondissement[1]) est une cantatrice française fameuse notamment pour ses interprétations du répertoire wagnérien.
Nom de naissance | Rose Lucile Meunier |
---|---|
Naissance |
Monnerville, France |
Décès |
(à 72 ans) Paris, France |
Activité principale |
artiste lyrique soprano |
Style |
Opéra |
Activités annexes | professeur de chant |
Lieux d'activité | Opéra de Paris (1885 à 1887) |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres | Jules Massenet, Marie Sasse |
Enseignement | Conservatoire de Paris |
Conjoint |
Benoni Caron maîtresse de Théophile Delcassé Chère amie de Georges Clemenceau |
Distinctions honorifiques | chevalier de la Légion d'honneur (1905) |
Répertoire
Biographie
Vie personnelle
Rose Lucile Meunier est originaire de Monnerville dans l'Essonne, d'une famille modeste puisque ses deux parents sont maraîchers. Elle épouse très jeune Benoni Caron, un pianiste atteint d'une déformation dorsale, ce dernier lui donne l'occasion de monter à Paris mais elle restera attachée à son village d'origine alternant les séjours dans sa demeure familiale à Monnerville (l'ancienne auberge du Cygne) et son appartement à Paris, 4 square du Roule.
Séparée depuis longtemps de son mari, elle divorce en 1886 tout en conservant son nom au théâtre.
Brune, jolie, élancée, elle exerce un certain envoûtement sur ses nombreux admirateurs et son succès lui permet de côtoyer les grands de ce monde. Son charme est grand et reste intact au fil des ans et c'est ainsi qu'autour de la cinquantaine[2] elle rencontre Georges Clemenceau dont elle sera la compagne, l'amie dévouée et fidèle, peut-être même la conseillère[3].
Elle a également été la maîtresse de Théophile Delcassé[4].
En 1895, le peintre Antonio de La Gandara réalisa un portrait d'elle qui fut exposé au Salon de la Société nationale des Beaux-arts cette même année. Le tableau n'est pas localisé à ce jour.
En 1878 elle eut une fille, Hélène Pauline, qui épousa en 1908 Georges Victor Sorlin, directeur de banque et qui en 1920 habitait 53, avenue des Ternes à Paris. En 1911 elle donna à sa mère une petite-fille, Rose-Marie, qui mourut d’une péritonite en août 1929; de ce décès, Rose Caron garda une grande douleur[5].
Rose Caron est faite chevalière de la Légion d'honneur en 1905 par le sous-secrétaire d'État aux Beaux-arts Étienne Dujardin-Beaumetz lors de la cérémonie de remise des prix au Conservatoire de Paris.
Elle meurt à Paris le à 72 ans, quelques mois après Georges Clemenceau (), et est enterrée au cimetière de Monnerville dans le caveau familial.
Sur son acte de décès, il est mentionné qu'elle est membre du Conseil supérieur du Conservatoire de Paris et chevalier de la Légion d'honneur[6].
Vie professionnelle
Cantatrice classique douée d'une belle voix de soprano et d'un joli physique, elle entre au Conservatoire de Paris en 1875. Elle étudie aussi ensuite avec Jules Massenet puis avec Marie Sasse[7], elle-même grande tragédienne lyrique[8].
En 1878, elle termine sa scolarité au Conservatoire de Paris et obtient un deuxième prix en chant et un premier accessit en opéra.
Elle débute aux concerts Pasdeloup en 1879 ou elle chante le rôle d'Elsa dans Lohengrin de Wagner puis elle rejoint les chœurs du théâtre de la Monnaie à Bruxelles en 1882 ou elle se fait remarquer dans le rôle de Marguerite du Faust de Gounod, et Valentine des Huguenots de Meyerbeer[9].
En 1885, elle crée le rôle de Brünnehilde dans Sigurd d'Ernest Reyer et rencontre un très grand succès à tel point que l'auteur, Ernest Reyer, demanda spécifiquement que le rôle de Brünnehilde soit confié à Rose Caron lorsque le directeur de l’Académie nationale de musique de l'Opéra de Paris veut monter son œuvre à Paris[10].
Elle rejoint l'Opéra de Paris de 1885 à 1887 et participe à de nombreuses créations telle Salammbô[11], puis repart vers le théâtre de la Monnaie à Bruxelles en novembre 1887.
Pour ce rôle-titre, Alfons Mucha la représenta sur une "séduisante affiche, couverte de mystérieuses parures pseudo-orientales" (Potez; cf. la lithographie de 1896 reproduite par Ellridge dans Mucha - Le triomphe du Modern style).
En 1888, elle crée le rôle de Laurence dans l'opéra Jocelyn de Benjamin Godard, œuvre tirée d'un poème de Lamartine refusée à l'Opéra de Paris et qui sera créée au théâtre de la Monnaie à Bruxelles.
Son départ de l'Opéra Garnier empêcha tout d'abord Verdi de faire représenter son Otello à Paris, car le maître ne pouvant imaginer d'autre cantatrice que Rose Caron pour le rôle de Desdémone, elle créera néanmoins le rôle le [12].
Elle fait aussi un court séjour à l'Opéra-comique où elle rencontre le succès dans Iphigénie en Tauride[13] et Orphée de Gluck.
Elle quitte la scène en 1902 et se concentre ensuite sur l'enseignement du chant au Conservatoire national supérieur de Paris[14].
Décoration
Notes et références
- Archives de Paris, acte de décès n°687, vue 9 / 31
- « 14 janvier 1908 : Restons discrets sur la vie privée de Clemenceau », sur Il y a un siècle, (consulté le ).
- Georges Gatineau-Clemenceau, Des pattes du Tigre aux griffes du destin, Paris, 1961, 412 pages.
- Louis Claeys, Delcassé, Acala, 2001 (ISBN 2914607601), (ISBN 9782914607605) 345 pages.
- Correspondances de Clemenceau, coll. Bouquins, partie Dictionnaire, pages 973-974.
- « Cote 19800035/136/17166 », base Léonore, ministère français de la Culture
- « Ma cousine Rose Caron » (consulté le ).
- https://archive.org/stream/lecostumeauth42pariuoft/lecostumeauth42pariuoft_djvu.txt
- Frédérique Patureau, Le Palais Garnier dans la société parisienne: 1875-1914, Éditions Mardaga, 1991 (ISBN 2870094027), (ISBN 9782870094020) 489 pages.
- L'Illustration, no 2134 du : Sigurd à Bruxelles. L'œuvre de M. Reyer a trouvé à Bruxelles une interprétation digne d'elle : les rôles de Sigurd et de la Walkyrie, attribués à M. Jourdain et à Mme Caron, sont remarquablement tenus. Mme Caron a une voix chaude et bien timbrée, une prononciation d'une extrême pureté et elle donne à son rôle un cachet dramatique auquel sa jeunesse et sa beauté ajoutent un charme irrésistible. Sa place est marquée à l'Opéra de Paris).
- Bailbé, Joseph-Marc, « Salammbô de Reyer : du roman à l'opéra », Romantisme, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 12, no 38, , p. 93–103 (DOI 10.3406/roman.1982.4579, lire en ligne, consulté le ).
- [PDF] http://www.bibliorare.com/cat-vent_rossini20-04-07-2.pdf
- Ces musiciens qui ont fait la musique: autographes et manuscrits musicaux du XVIe au XXe siècle : Musée royal de Mariemont26 octobre 1985-31 mars 1986, Musée royal de Mariemont, Gérard Pinsart Publié par Le Musée, 1985
- Adrien Bernheim, Trente ans de théâtre, Rueff, 1904.
Arthur Ellridge, Mucha - Le triomphe du Modern style (Terrail, 1992); Wandrille Potez, Mille et une Salammbô se dévoilent en Normandie (The Art Newspaper, n°33 / septembre 2021, p.23).
Galerie d'images
- Rose Caron dans l'Opéra Fêtes russes (Atelier Nadar)
Liens externes
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