Rose Mary Woods
Rose Mary Woods, née le à Sebring dans l'Ohio aux États-Unis[1],[2] et morte le à Alliance[2], toujours dans l'Ohio, fut la secrétaire de Richard Nixon, entre son arrivée au Congrès en 1951 et la fin de sa carrière politique[1],[2].
Secretary to the President of the United States | |
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- | |
Gerri Whittington (en) |
Naissance | |
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Décès |
(à 87 ans) Alliance (Ohio, États-Unis) |
Nationalité | |
Formation |
McKinley High School (en) |
Activité |
Parti politique |
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Biographie
Jeunesse
Mary Rose Woods est née le à Sebring dans l'Ohio aux États-Unis[1],[2] dans une maison de plain-pied de East Florida Avenue[1]. Sa famille est issue de l'immigration irlandaise catholique[1] et ses parents, Thomas et Mary Woods, sont démocrates[2]. Elle a deux grands frères et deux petites sœurs[1].
Elle fait ses études au lycée McKinley de Sebring, dont elle sort diplômée en 1935[1].
Carrière
Mary Rose Woods obtient son premier emploi chez Royal China Inc., une entreprise de poterie à Sebring appartenant à Beatrice Lucille Miller[2]. L'entreprise emploie également son père et l'un de ses frères[1].
À son arrivée à Washington, elle travaille pour plusieurs agences fédérales[2] dont le Office of Censorship pendant la Seconde Guerre mondiale[1]. Elle rencontre Richard Nixon alors qu'elle est secrétaire à la Select House Committee on Foreign Aid et que lui est un jeune élu californien du Congrès[2],[1].
Carrière au service de Richard Nixon
Nixon propose à Woods un emploi en 1951, lorsqu'il est élu sénateur[1],[2]. Elle reste sa secrétaire pendant toute sa carrière politique[2], alors qu'il est vice-président, avocat, candidat pour devenir gouverneur, puis enfin président des États-Unis[1].
Jusqu'à l'arrivée de Haldeman et de John Ehrlichman dans l'équipe de campagne présidentielle de Nixon, c'est elle qui décide de qui peut et ne peut pas rencontrer Nixon[2]. Woods l'accompagne lors de plusieurs déplacements à l'étranger, dont son importante visite en Chine en 1972[1].
Après la démission de Nixon, Woods reste brièvement à la Maison-Blanche pour le nouveau président Gérald Ford, puis elle rejoint Nixon en Californie, où elle l'aide à écrire ses mémoires et peut-être également à planifier sa bibliothèque présidentielle[1].
Rôle dans le scandale du Watergate
En plein scandale du Watergate, le président Nixon se voit obligé de remettre à la justice des enregistrements qu'il a fait faire de ses conversations. Or, l'enregistrement audio du , qui pourrait prouver l'implication du président dans le cambriolage des locaux du Parti Démocrate, contient un trou de 18 minutes. Pendant l'investigation, en 1974, Woods témoigne être à l'origine de l'effacement accidentel d'entre quatre et cinq minutes de cette cassette. Elle explique qu'au cours d'un exercice de retranscription des enregistrements audio en 1973, elle aurait accidentellement appuyé à la fois sur la touche effacer et sur la touche avance rapide de l'enregistreur en se penchant pour répondre au téléphone, effaçant ainsi plusieurs minutes[2].
La photo de Woods en train de montrer aux enquêteurs comment elle aurait effacé une partie de la bande devient célèbre et son geste est connu comme le « Rose Mary Stretch ».
Woods n'est jamais mise en examen dans cette affaire. Le comité d'experts conclut le à un effacement délibéré à quatre ou cinq reprises[3].
Relation avec la famille Nixon
Woods est si proche de la famille Nixon qu'elle est appelée « Tante Rose » par Julie et Tricia Nixon (en), les filles du président, et qu'elle s'échange des vêtements avec la Première dame Pat Nixon[2].
Quand Nixon fait campagne à Akron en , Woods invite sa famille, dont sa nièce Brown de onze ans à l'époque, à rencontrer Nixon dans un hôtel de la ville. De plus, Woods fait don de costumes et smokings que Nixon ne porte plus à son frère, Joseph Woods, qui est à l'époque shérif dans l'Illinois[1].
C'est Woods qui annonce à la famille Nixon l'intention du président de démissionner le [2].
Décès
En 1976, elle retourne vivre en Ohio[2],[4] et s'installe dans une maison de West Cambridge Street à Alliance pour être proche de ses deux sœurs et de ses neveux et nièces[1].
Diagnostiquée comme malade Alzheimer[1], elle meurt à l'âge de 87 ans, le , dans une maison de retraite d'Alliance[2],[4]. Ses funérailles ont lieu en l'église catholique Saint Ann, proche de la maison ou elle a grandi. Elle est enterrée au cimetière Grandview à Sebring, au côté des autres membres de sa famille[1].
Vie privée
Woods se fiance à un homme reconnu localement pour ses talents de joueur de basket-ball, mais celui-ci décède d'une méningite rachidienne[1]. À la mort de son fiancé, en 1943, elle déménage à Washington[2]. Elle ne se marie jamais et n'a pas d'enfants. Cependant, pendant toute sa carrière, elle rend régulièrement visite à ses parents à Sebring[1].
Distinctions
Elle est nommée parmi les 75 femmes les plus importantes des États-Unis par le Ladies' Home Journal en , une décennie après que le Los Angeles Times l'a nommée « Femme de l'Année ». Elle fait également la une du Time magazine le [2].
Notes et références
- (en) Robert Wang, « Nixon's loyal secretary put scandal behind her », sur The Repository (consulté le )
- « Rose Mary Woods Dies; Loyal Nixon Secretary (washingtonpost.com) », sur www.washingtonpost.com (consulté le )
- (en) Advisory Panel on White House tapes, « The EOB Tape of June 20, 1972 »,
- (en) « Rose Mary Woods, Devoted Nixon Secretary, Dies », sur NPR.org (consulté le )
Liens externes
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