Route Billy-Diamond
La route Billy-Diamond, connue jusqu'en 2020 comme la route de la Baie-James, est une route isolée d'une longueur de 620 km qui traverse la région de la Jamésie dans le nord-ouest de la province du Québec. Elle constitue le prolongement nordique de la route 109 et relie les villes de Matagami et de Radisson. La route est pavée du début à la fin, entretenue et déneigée en hiver. Depuis 2002, elle n’a plus le statut de route provinciale et est maintenant administrée par la Société de développement de la Baie-James. La route attire de nombreux touristes désirant se rendre jusqu’à la baie James.
Route Billy-Diamond | |
Autres noms | James Bay Road (en) |
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Caractéristiques | |
Longueur | 620 km |
Direction | Nord / Sud |
Extrémité Nord | Radisson (km 617) |
Intersections | |
Extrémité Sud | Matagami (km 0) |
Toponymie
Pour souligner le 45e anniversaire de la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, l'Assemblée nationale du Québec adopte une motion pour renommer la route de la Baie-James d'après Billy Diamond, l'un des principaux artisans de la convention et l'un de ses signataires[1].
Histoire
La route de la Baie James a été conçue dans le but premier de permettre à la machinerie et aux travailleurs d’accéder par voie terrestre aux grands chantiers des projets hydroélectriques entrepris au cours des années 1970. La construction de la route a débuté en 1971 et a été complétée en octobre 1974, ce qui a constitué une durée particulièrement courte compte tenu de l’ampleur des travaux à réaliser. La route, qui possède un empattement plus large qu'à l'ordinaire, a été conçue de manière à pouvoir supporter des poids aussi lourds que 500 tonnes.
Le premier jalon de sa construction a été posé en juin 1971 dans la petite ville minière de Matagami, située à 630 km au sud de la Grande Rivière. La firme d'ingénieurs Desjardins, Sauriol et Associés reçoit le mandat de construire une route carrossable vers La Grande Rivière et ensuite vers le village de Fort George, sur la côte de la baie James. Le délai imparti est particulièrement court : 450 milles (750 km) en 450 jours[2].
Le maître d'œuvre doit d'abord déployer des équipes d'arpenteurs et de bûcherons afin de délimiter le tracé de la route permanente. Ces quelques centaines d'hommes seront déployés au milieu de la forêt boréale en hydravion ou en hélicoptère. Ils devront d'abord aménager des campements de fortune avant de se mettre au travail. Les conditions de vie des travailleurs, qui passent des périodes de 45 à 60 jours dans le bois, sont difficiles. Selon la saison, ils doivent affronter la présence des mouches noires ou le froid intense. Malgré les salaires, « il faut engager en gros 1 500 hommes pour en avoir 500 sur le terrain »[3].
Parallèlement à ce tracé, une route de glace est construite pour déplacer les équipements et le matériel nécessaire vers le nord. Le projet atteint son premier objectif avec la mise en service, le , d'un pont de glace de 555 m[4] qui traverse la rivière Rupert[5],[6]. La route temporaire atteint la Grande Rivière en et permet de répondre aux besoins logistiques minimaux nécessaires pour commencer les travaux ainsi que la construction des infrastructures nécessaires afin de loger et de nourrir les milliers de travailleurs qui se succéderont au cours des dix prochaines années.
La route permanente, temporairement recouverte de gravier, sera officiellement ouverte le . Elle sera complètement asphaltée au cours des deux années suivantes. L'ensemble des travaux a coûté 348 millions $[7].
Description de la route
Quelques tronçons reliant la route de la Baie James à certaines installations d’Hydro-Québec ou à certains villages cris ont également été construits depuis son inauguration. Ainsi, les communautés cries de Waskaganish, Eastmain, Wemindji et Chisasibi sont maintenant accessibles par la route. Par ailleurs, la route Transtaïga, construite en 1979 et qui peut être empruntée à la jonction du kilomètre 544 de la route de la Baie James, permet d’atteindre Caniapiscau et donne accès à plusieurs installations du complexe hydroélectrique La Grande. La route du Nord relie quant à elle la ville de Chibougamau au kilomètre 275 de la route de la Baie James.
À l’exception de quelques campements cris, il n’y aucun territoire habité le long de la route de la Baie James et il n’y a qu’un seul relais routier, situé au kilomètre 381 à partir de Matagami. Il s'agit du seul endroit aux abords de la route où se trouve une station-service.
Puisque la route traverse un territoire isolé et éloigné, pour leur sécurité, les voyageurs sont invités à s’inscrire à un kiosque d’enregistrement situé à 6 kilomètres au nord de Matagami. Par ailleurs, six téléphones d’urgence sont installés le long de la route de la Baie James pour des raisons de sécurité.
Intersection | Numéro du kilomètre | |
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Matagami | km 0 | |
Rivière Bell | km 2 | |
Kiosque d'enregistrement | km 6 | |
Rivière Waswanipi | km 38 | |
Rivière Canet | km 49 | |
Rivière Muskeg | km 99 | |
Téléphone d'urgence | km 135 | |
Téléphone d'urgence | km 201 | |
Rivière Broadback | km 232 | |
Jonction avec la route vers Waskaganish (à 102 km) | km 237 | |
Téléphone d'urgence | km 247 | |
Rivière Rupert | km 257 | |
Jonction avec la route du Nord, vers Nemaska (à 117 km) et Chibougamau (à 440 km) | km 275 | |
Rivière Pontax III | km 294 | |
Téléphone d'urgence | km 301 | |
Rivière Pontax I | km 307 | |
Rivière Pontax II | km 312 | |
Rivière Jolicœur | km 326 | |
Jonction avec la route vers Eastmain (à 103 km) | km 351 | |
Relais routier | km 381 | |
Rivière Eastmain | km 395 | |
Rivière Opinaca | km 411 | |
Téléphone d'urgence | km 444 | |
Téléphone d'urgence | km 504 | |
Jonction avec la route vers Wemindji (à 96 km) | km 518 | |
Jonction avec la route Transtaïga | km 544 | |
Aéroport de Radisson Grande-Rivière | km 589 | |
Jonction avec la route vers Chisasibi (à 90 km) | km 600 | |
Jonction avec la route vers Radisson (à 5 km) | km 617 | |
Fin de la route. Un chemin se poursuit jusqu'à l'aménagement Robert-Bourassa | km 620 |
Galerie
- Départ de la route
- Vue sur la Route de la Baie James au kilomètre 464
- Vue sur la Route de la Baie James au pont de la rivière Rupert
- Le pont de la route de la Baie James enjambant la rivière Rupert vu d'une aire de repos
- Autre vue du pont de la rivière Rupert
- Panneau de signalisation bilingue (français et cri) avant d'entrer sur la Route de la Baie James au km 257
- Vue sur la Route de la Baie James à un endroit ravagé par un feu de forêt
- La rivière Rupert vue sur le pont de la route de la Baie James
Notes et références
- « Hommage toponymique à Billy Diamond », sur www.toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
- Lacasse 1983, p. 242-246
- Lacasse 1983, p. 247-253
- Société d'énergie de la Baie James 1987, p. 58
- Lacasse 1983, p. 257
- Société Radio-Canada, « La grande aventure de la baie James : Construire la route de la baie James », sur Les Archives de Radio-Canada, (consulté le )
- Lacasse 1983, p. 273-274
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- André Bolduc, Du génie au pouvoir : Robert A. Boyd, à la gouverne d'Hydro-Québec aux années glorieuses, Montréal, Libre Expression, , 259 p. (ISBN 2-89111-829-4).
- Daniel Étienne Laby, Baie James : route d'accès, Laval, Québec, Desjardins, Sauriol & associés, , 91 p. (OCLC 49140359).
- Roger Lacasse, Baie James, une épopée, Montréal, Libre Expression, , 653 p. (ISBN 2-89111-109-5).
- (en) Walter Muma, « Travelling the James Bay Road : Join a remote-road explorer as he drives the lonely James Bay and Trans-Taiga Roads », Canadian Geographic, (lire en ligne)
- Société d'énergie de la Baie James, Le complexe hydroélectrique de la Grande Rivière : réalisation de la première phase, Montréal, Société d'énergie de la Baie James / Éditions de la Chenelière, , 496 p. (ISBN 2-89310-010-4).
- Pierre Turgeon, La Radissonie, le pays de la baie James, Montréal, Libre expression, , 191 p. (ISBN 2-89111-502-3).
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