Réseau routier de l'Orne

Cet article présente l'histoire, les caractéristiques et les événements significatifs ayant marqué le réseau routier du département de l'Orne en France.

Réseau routier de l'Orne

Carte du réseau routier national (autoroutes et routes nationales) dans le département de l'Orne
Géographie
Pays France
Région Normandie
Département Orne
Superficie 6 103 km2
Population 279 942 hab. (2019)
Caractéristiques générales
Longueur totale 12 235 km (2017) [1]
Densité de réseau 2 km/km2
Densité de réseau 2 44 km/1 000 hab.
Consistance
Autoroutes 94 km (2017)
Routes nationales 81 km (2017)
Routes départementales 5 855 km (2017)
Voies communales 6 205 km (2017)
Accidentalité routière
Nombre d'accidents 228 (2017) [2] ,[alpha 1]
dont mortels 25 (2017)
Tués 27 (2017)
8 % (2017/2010)
(France : - 14 %)
Blessés hospitalisés 162 (2017)
Blessés légers 131 (2017)

Au , la longueur totale du réseau routier du département de l'Orne est de 12 235 kilomètres, se répartissant en 94 kilomètres d'autoroutes, 81 kilomètres de routes nationales, 5 855 kilomètres de routes départementales et 6 205 kilomètres de voies communales.

Réseau routier principal de l'Orne en 2008

Histoire

Carte Levasseur du département de l'Orne (1852)

XVIIIe siècle

De 1750 à 1784, l’ensemble du réseau routier est pour la première fois cartographié à grande échelle (au 86400e) et de manière complète par Cassini de Thury[3], à la demande Louis XV. Ces cartes sont d’une grande richesse toponymique, mais d’une grande pauvreté quant à la figuration du relief et de l’altimétrie. De même les chemins secondaires sont rarement représentés, du fait d’une part de leur état médiocre, d’autre part de leur faible importance économique.

XIXe siècle

L’Atlas national illustré réalisé par Victor Levasseur est un précieux témoignage du XIXe siècle, les cartes coloriées à la main sont entourées de gravures indiquant statistiques, notes historiques et illustrations caractéristiques des départements. Sur ces cartes sont représentées les routes, voies ferrées et voies d'eaux. Par ailleurs, les départements sont divisés en arrondissements, cantons et communes[4].

Réforme de 1930

Devant l'état très dégradé du réseau routier au lendemain de la Première Guerre mondiale et l'explosion de l'industrie automobile, l'État, constatant l'incapacité des collectivités territoriales à remettre en état le réseau routier pour répondre aux attentes des usagers, décide d'en prendre en charge une partie. L'article 146 de la loi de finances du prévoit ainsi le classement d'une longueur de l'ordre de 40 000 kilomètres de routes départementales dans le domaine public routier national[5].

En ce qui concerne le département de l'Orne, ce classement devient effectif à la suite du décret du [6].

Réforme de 1972

En 1972, un mouvement inverse est décidé par l'État. La loi de finances du prévoit le transfert dans la voirie départementale de près de 53 000 kilomètres de routes nationales[7]. Le but poursuivi est[8] :

  • d'obtenir une meilleure responsabilité entre l'État et les collectivités locales en fonction de l'intérêt économique des différents réseaux,
  • de permettre à l'État de concentrer ses efforts sur les principales liaisons d'intérêt national,
  • d'accroître les responsabilités des assemblées départementales dans le sens de la décentralisation souhaitée par le gouvernement,
  • d'assurer une meilleure gestion et une meilleure programmation de l'ensemble des voies.

Le transfert s'est opéré par vagues et par l'intermédiaire de plusieurs décrets publiés au Journal officiel. Après concertation, la très grande majorité des départements a accepté le transfert qui s'est opéré dès 1972. En ce qui concerne le département de l'Orne, le transfert est acté avec un arrêté interministériel publié au journal officiel le [9].

Réforme de 2005

Une nouvelle vague de transferts de routes nationales vers les départements intervient avec la loi du relative aux libertés et responsabilités locales, un des actes législatifs entrant dans le cadre des actes II de la décentralisation où un grand nombre de compétences de l'État ont été transférées aux collectivités locales. Dans le domaine des transports, certaines parties des routes nationales sont transférées aux départements et, pour une infime partie, aux communes (les routes n'assurant des liaisons d'intérêt départemental)[10].

Le décret en Conseil d’État définissant le domaine routier national[11] prévoit ainsi que l’État conserve la propriété de 8 000 kilomètres d’autoroutes concédées et de 11 800 kilomètres de routes nationales et autoroutes non concédées et qu'il cède aux départements un réseau de 18 000 kilomètres[12].

Dans le département de l'Orne, le transfert est décidé par arrêté préfectoral signé le [13]. 219 kilomètres de routes nationales sont déclassées. La longueur du réseau routier national dans le département passe ainsi de 300 kilomètres en 2004 à 80 en 2006 pendant que celle du réseau départemental s'accroît de 5 543 à 5 810 kilomètres.

Caractéristiques

Consistance du réseau

Le réseau routier comprend cinq catégories de voies : les autoroutes et routes nationales appartenant au domaine public routier national et gérées par l'État[14], les routes départementales appartenant au domaine public routier départemental et gérées par le Conseil général de l'Orne[15] et les voies communales[16] et chemins ruraux[17] appartenant respectivement aux domaines public et privé des communes et gérées par les municipalités. Le linéaire de routes par catégories peut évoluer avec la création de routes nouvelles ou par transferts de domanialité entre catégories par classement ou déclassement, lorsque les fonctionnalités de la route ne correspondent plus à celle attendues d'une route de la catégorie dans laquelle elle est classée. Ces transferts peuvent aussi résulter d'une démarche globale de transfert de compétences d'une collectivité vers une autre.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de l'Orne est de 11 987 kilomètres, se répartissant en 94 kilomètres d'autoroutes, 81 kilomètres de routes nationales, 5 834 kilomètres de routes départementales et 5 978 kilomètres de voies communales. Il occupe ainsi le 39e rang au niveau national sur les 96 départements métropolitains quant à sa longueur et le 51e quant à sa densité avec 2,0 kilomètres par km2 de territoire[18].

Trois grandes réformes ont contribué à faire évoluer notablement cette répartition : 1930, 1972 et 2005.

L'évolution du réseau routier entre 2002 et 2017 est présentée dans le tableau ci-après.

Évolution du réseau routier entre 2002 et 2017[1]
2002200320042005200620072008200920102011201220132014201520162017
Autoroutes 22359596075759494949494949494
Routes nationales 30030030080808181818181818181818181
Routes départementales 5 5435 5435 5435 5425 8105 8115 8185 8185 8345 8345 8245 8565 8625 8615 8575 855
Voies communales 5 7975 7975 8435 8485 8895 9515 9515 9785 9785 9786 0336 0466 0466 0986 1746 205
TOTAL 11 64211 64211 68911 52911 83811 90311 92511 95211 98711 98712 03212 07712 08312 13412 20612 235


Le réseau routier départemental se répartit lui-même en 2009 en :

Type de réseau Longueur
Réseau principal 1 542,543 km
Réseau secondaire 4 275,462 km


Routes nationales

Le département de l'Orne est traversé par plusieurs axes importants :

  • La RN12 (Paris-Dreux-Alençon-Rennes-Saint brieuc-Brest)
  • La RN138 (Rouen-Alençon-Le Mans-Tours) Rebaptisée D438
  • La RN158 (Caen-Falaise-Argentan-Sées) où elle rejoint la RN138 Rebaptisée D958
  • La RN26 (Argentan-L'Aigle-Verneuil Sur Avre) où elle rejoint la RN12 Rebaptisée D926
  • La RN176 (Alençon-Le Mont Saint Michel-Saint Malo-Dinard-Dinan-Saint Brieuc) elle dessert Domfront, Avranches (sa rocade sud), Pontorson - où elle croise la route du Mont, Dol de Bretagne ou elle croise une première route pour St Malo et Dinard, elle croise la RN137 (Saint Malo-Rennes-Nantes)continue vers Dinan et se termine en rejoignant la RN12 qu'elle avait quittée 184 kilomètres plus tôt. Elle a été déclassée en 2006 en D976 dans l'Orne.
  • La RN162 (Angers-Laval-Flers-Caen) elle dessert donc Domfront et Flers lors de son passade dans l'Orne. Déclassée en 2006 pour devenir D962.

Routes départementales principales

La D924 (Granville-Villedieu Les Poeles-Vire-Flers-Argentan)elle dessert donc Tinchebray, Flers et Argentan avant son déclassement en 1976 elle était appelée RN24bis

La D1 qui relie Villaines-La-Juhel et Radon desservant La Ferrière-Bochard, Condé-Sur-Sarthe-Lonrai-Colombiers.

La D2 qui relie Alençon et Argentan via Carrouges, elle dessert Lonrai, Cuissai, Livaie, Roupperroux, Chahains, Carrouges, Le Menil-Scelleur, Boucé, Fleuré et Sarceaux.

Réalisations ou événements récents

Notes et références

  1. Les statistiques d'accidents recensent les accidents s'étant produits sur les réseaux publics (autoroutes, routes nationales, routes départementales et voies communales) mais aussi hors réseau public, sur les parkings publics et sur les autres voies.
  1. Ministère de la transition écologique et solidaire, « Mémento des transports urbains et routiers 2017 », sur https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ (consulté le )
  2. Ministère de la transition écologique et solidaire, « Les accidents corporels de la circulation 2017 - Recueil de données brutes », sur http://www.securite-routiere.gouv.fr/ (consulté le )
  3. Pour la zone de Domfront, pour la zone d'Argentan et pour la zone d'Alençon sur Gallica
  4. Carte Levasseur du département de l’Orne sur Wikimedia Commons
  5. Jacques Borredon, Code de la voirie routière et textes annexes : explicitations et commentaires, Editions du Papyrus, , 645 p. (lire en ligne), p. 22-23-87.
  6. Fac-simile du décret signé par le Président de la République Gaston Doumergue, publié au Journal officiel en date du , classant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  7. « Projet de loi relatif aux libertés et aux responsabilités locales - Chapitre 1 - la voirie », sur le site du Sénat (consulté le )
  8. Rapport sur le transfert du réseau de la voirie nationale secondaire dans la voirie départementale, Conseil général du Loiret, séance du 6 décembre 1972
  9. Fac-simile de l'arrêté interministériel publié au Journal officiel en date du , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  10. « La décentralisation : acte II », sur www.vie-publique.fr, (consulté le )
  11. Décret no 2005-1499 du 5 décembre 2005 relatif à la consistance du réseau routier national
  12. « Rapport d'information sur la mise en application de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. », sur le site de l'Assemblée nationale, (consulté le ) p. 42
  13. Fac-simile de l'arrêté préfectoral signé le , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire
  14. Art. 123-1 du Code de la voirie routière
  15. Art. 131-1 du Code de la voirie routière
  16. Art. 141-1 du Code de la voirie routière
  17. Art. 161-1 du Code de la voirie routière
  18. « Mémento de statistiques des transports, Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux », sur le site Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / Économie et statistiques. (consulté le )


Articles connexes

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