Boulevard Diderot

Le boulevard Diderot est une voie située dans les quartiers des Quinze-Vingts et de Picpus du 12e arrondissement de Paris.

Pour les articles homonymes, voir Mazas.

12e arrt
Boulevard Diderot

Boulevard Diderot en direction de Nation, vu de la Promenade plantée.
Situation
Arrondissement 12e
Quartier Quinze-Vingts
Picpus
Début 90, quai de la Rapée
Fin 2, place de la Nation
Historique
Création Ord. roy. du 29 octobre 1845
Ord. roy. du 27 novembre 1847 et décret du 9 juillet 1850 (élargissement)
Dénomination Arrêté du
Ancien nom Rue Mazas
boulevard Mazas
Géocodification
Ville de Paris 2814
DGI 2792
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 12e arrondissement de Paris
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Situation et accès

Le boulevard Diderot à proximité de son extrémité sud-ouest, le quai de la Rapée.

Le boulevard Diderot est globalement orienté ouest-est, du quai de la Rapée à la place de la Nation.

Le boulevard Diderot est accessible par la ligne de métro à la station Nation, Reuilly - Diderot et Gare de Lyon , Quai de la Rapée (métro de Paris) ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP 2426294656576163717277868791351 et NoctilienN01N02N11N16N31N32N33N34N35N144

Origine du nom

La dénomination de la voie est un hommage à Denis Diderot (1713-1784), écrivain, philosophe et encyclopédiste.

Historique

Une ordonnance royale du 15 octobre 1814, les plans d'un boulevard, d'une largeur de 31,80 mètres, reliant la place Mazas à la place du Trône sont adoptés. La rue est nommée en l’honneur du colonel Jacques François Marc Mazas (1765-1805). La rue, comme la place toujours ainsi dénommée, est proche du pont d'Austerlitz, ce qui rappelle que le colonel était mort à la bataille d'Austerlitz. Cette ordonnance indique que le boulevard doit être réalisé aux frais de la ville[1].

L'ordonnance royale du 15 octobre 1814 porte ce qui suit : « 

  • Article 1er.
La promenade publique projetée le long de la place Mazas en face du pont du Jardin-du-Roi, dont la formation avait été ordonnée par décret du 24 février 1811 est définitivement supprimée.
  • Article 2.
La portion de terrain acquise du sieur Sellier pour la formation de la dite promenade supprimée par l'article précédent, sera vendue par adjudication publique, par devant le préfet du département de la Seine, suivant les formes accoutumées, au profit de notre bonne ville de Paris.
  • Article 3.
La direction d'un boulevart[2] qui doit joindre les deux places Mazas et du Trône, et dont l'axe unique et rectiligne vient aboutir au centre de cette dernière place, est adoptée, conformément au projet approuvé par notre directeur des ponts-et-chaussées. Les travaux resteront néanmoins ajournés jusqu'à ce que la ville de Paris, qui doit supporter la dépense à faire pour la formation du boulevart, ait acquitté les indemnités des diverses propriétés à acquérir pour son exécution, au moyen des fonds qui pourront être alloués dans son budget, tant pour les indemnités que pour les travaux.
  • Article 4.
Toute construction nouvelle sur l'emplacement que doit occuper ce boulevart est interdite à compter de ce jour, mais cette interdiction ne pourra point préjudicier aux propriétaires des terrains situés sur la ligne du projet approuvé, et ceux qui se croiraient lésés auront la faculté de contraindre la ville de Paris à faire l'acquisition de leurs propriétés, d'après une expertise contradictoire, et conformément à la loi du 8 mars 1810, etc.
Signé Louis »

Le projet n'aboutit pas et une nouvelle ordonnance royale est prise le 29 octobre 1845 pour déclarer d'utilité publique la création d'une rue de 15 m de large, dite « rue Mazas[3] » :

« Article 1er. L'ordonnance royale du 15 octobre 1814 qui a mis à la charge de la ville l'ouverture du boulevard Mazas destinée à mettre en communication la place Mazas et celle de la barrière du Trône, est et demeure rapportée dans toutes ses dispositions. Le boulevard Mazas sera remplacé par une rue de quinze mètres de largeur dont le côté droit doit être celui du boulevard, et le côté gauche une ligne parallèle à quinze mètres de distance. L'ouverture de cette rue nouvelle sera à la charge de la ville de Paris […]. »
Le boulevard Diderot lors de l'inondation de 1910.

En 1847, l'embarcadère de Lyon (gare de Lyon) est ouvert par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon en bordure de la rue Mazas comme le souhaitait la ville. Une autre ordonnance royale du 27 novembre 1847 autorise la création de la rue de Lyon et l'élargissement de la rue Mazas à 31,80 m entre la place Mazas et le quai de la Rapée et le croisement des rues Legraverend et des Charbonniers (actuelle rue Hector-Malot)[4].

La largeur de la rue est harmonisée jusqu'à la place du Trône par un décret du 9 juillet 1850[5]. Cet axe majeur du 12e arrondissement est réalisé par le baron Haussmann en 1853. La prison Mazas, dite « prison de la nouvelle Force », se trouvait sur ce boulevard de 1850 à 1898.

La voie est renommée par l'arrêté du [6].

Le 30 janvier 1918, durant la première Guerre mondiale, le no 107 boulevard Diderot est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands[7]. Lors du raid du , une bombe tombe à l'angle du boulevard Diderot et de la rue de Reuilly.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Le boulevard rencontre le viaduc des Arts au croisement de l'avenue Daumesnil.
  • La gare de Lyon.
  • La prison Mazas qui était située face à la gare de Lyon tirait son nom du boulevard Mazas ; elle fut détruite à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900.
  • no 13 : entrée d’un immeuble (12, rue Traversière et 213, rue de Bercy aussi : bâtiment unique d’une parcelle triangulaire) ; cet ancien hôtel Massilia est dû à l’architecte Marcel Oudin.
  • Au no 57, la caserne Chaligny de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
  • Au no 127, le siège de l’ancienne maison de confection Bourret spécialisée dans la mode pour enfants et hommes, édifiée en 1913[8].
  • Au no 133, le cinéma MK2 Nation, ouvert en 1912 sous le nom de Le Brunin et devenu après les années 1950 Le Trois Nation.
  • Au no 135, l'hôtel Le Paradiso, ouvert début 2021 par Elisha et Nathanaël Karmitz, communique avec le cinéma voisin et présente la particularité de proposer une loge privative surplombant la salle ainsi que des chambres (34 et deux suites), dont chacune peut se transformer en salle de projection privée[9].
  • Au no 141, une façade factice cache un poste de redressement RATP.

Références

  1. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), , « Ordonnance royale du 15 octobre 1814 », p. 58.
  2. L'ordonnance fait bien état d'un boulevart, avec un « T ».
  3. Ibid., « Ordonnance royale du 29 octobre 1845 », p. 205
  4. Ibid., « Ordonnance royale du 27 novembre 1847 », p. 232.
  5. Ibid., « Décret du 9 juillet 1850 », p. 251.
  6. Ibid., « Arrêté préfectoral du 16 août 1879 », p. 434-435.
  7. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  8. « Séance plénière de la Commission du Vieux Paris du 28 juin 2017, p. 3.
  9. Adrien Gombeaud, « Premier cinéma-hôtel, les enfants du Paradiso », Le Figaro magazine, , p. 70-74 (lire en ligne).
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