Rue Merly

La rue Merly (en occitan : carrièra Josèp Merlin) est une voie publique du centre historique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se trouve à l'est du quartier Arnaud-Bernard, dans le secteur 1 de la ville.

Rue Merly
(oc) Carrièra Josèp Merlin

La première partie de la rue Merly.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 35″ nord, 1° 26′ 33″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Arnaud-Bernard (Secteur 1)
Début no 19 place Saint-Sernin
Fin no 1 boulevard d'Arcole et no 79 boulevard de Strasbourg
Morphologie
Type Rue
Longueur 204 m
Largeur entre 7 et 10 m
Histoire
Anciens noms Rue du Pla-Vidal-Guilhem (XIIIe siècle)
Rue du Vent (XVe siècle), puis des Treize-Vents (XVIe siècle)
Rue Merly (1897)
Protection Site patrimonial remarquable (1986)
Géolocalisation sur la carte : Toulouse
Géolocalisation sur la carte : France

Description

Voies rencontrées

La rue Merly rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Place Saint-Sernin
  2. Rue Saint-Charles (g)
  3. Rue Pouzonville (d)
  4. Boulevard d'Arcole (g)
  5. Boulevard de Strasbourg (d)

Odonymie

Le nom de la rue rend hommage à Jean-Baptiste (Joseph) Merly (1828-1885)[N 1]. Né à Toulouse, 38 rue Montoulieu-Vélane, d'un père brasseur originaire de Montesquieu-Volvestre, il se consacre au chant et finit ses études au conservatoire de Paris. À l'opéra de Paris, il participe à la création de la Corbeille d'oranges de Daniel Auber en 1851, du Juif errant de Fromental Halévy en 1852, de la Nonne sanglante de Charles Gounod en 1854. En 1855, il reprend le rôle-titre de Charles VI d'Halévy : il est évincé pour avoir, lors d'une représentation, chanté l'air « Mort au tyran, jamais, jamais en France / Un assassin ne règnera » en menaçant de son poing la loge impériale de Napoléon III. À cette date, il commence des tournées en province à Lyon, Marseille et Bordeaux, puis à l'étranger, en Italie, en Espagne, en Belgique, en Allemagne ou encore en Russie[1]. Revenu à Toulouse, il est directeur du théâtre du Capitole de 1882 à sa mort, en 1887, à son domicile du 7 rue Lakanal[2].

Les mentions les plus anciennes de la rue, au XIIIe siècle, la désignent comme la rue du Pla-Vidal-Guilhem, sans doute d'un personnage de ce nom qui y possédait un pré (pla en occitan) : carraria Plani Vitalis Guillelmi dans les textes latins, carrièra del Pla Vidal Guilhem dans les textes occitans. À partir du XVe siècle, elle devient la rue du Vent (carrièra del Vent en occitan), qui se transforme en rue des Vents, puis des Treize-Vents, à partir du siècle suivant. L'origine de ces noms est obscure : si la première dénomination reste inexpliquée, Pierre Salies voit dans la déformation des « treize vents » la trace d'une expression locale qui désigne une personne riche, qui possède des biens plus qu'elle n'en a besoin. En 1794, pendant la Révolution française, on donne à la rue le nom de rue des Législateurs, pour honorer les députés de la Convention nationale, mais il ne subsiste pas. Finalement, c'est en 1897 que la municipalité radicale d'Honoré Serres décide d'attribuer le nom de Merly à la vieille rue des Treize-Vents[3].

Histoire

Le N°5 bis n'existe plus il était une dépendance de la caserne Clauzel abritant le foyer du soldat de 1929 à au moins 1940[4],[5].

Patrimoine et lieux d'intérêt

  • no  1-3 : Bourse du travail[6].
  • no  5 : école maternelle Merly.
    L'école maternelle Merly est installée dans un immeuble du XVIIe siècle. Elle se compose d'un corps de bâtiment sur rue et de deux ailes en retour, qui encadrent la cour intérieure. La façade sur rue, de style classique, a été remaniée. La porte est surmontée d'une corniche et de l'inscription "Ecole maternelle Merly", peinte dans un cadre en brique. Au 1er étage, les fenêtres sont également surmontées d'une fine corniche[7].
  • no  7-9 : séminaire Saint-Charles ; caserne Saint-Charles, puis Clauzel ; lycée Raymond-Naves, puis Ozenne.
    Le séminaire, destiné à l'enseignement et à la formation des prêtres, est établi en 1738 par Antoine de Calvet et confié à la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Les bâtiments sont complètement remaniés dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et plusieurs corps de bâtiment sont élevés entre la rue Merly et la rue Saint-Charles. Après la Révolution française, les bâtiments accueillent une caserne, affectée à l'infanterie et connue comme la caserne Saint-Charles, puis Clauzel. En 1949, l'armée quitte les lieux, qui abrite dès lors un lycée de jeunes filles, le lycée Clauzel, rapidement renommé Raymond-Naves puis, en 1962, lycée Ozenne[N 2].
    L'édifice s'organise autour d'une grande cour centrale. Les bâtiments du séminaire formant initialement un U ont été complétés par de nouveaux corps de bâtiment qui ferment la cour du côté de la rue Merly[8].
  • no  16 : établissement de bienfaisance Saint-Vincent-de-Paul[9].
  • no  17 : immeuble[10].
  • no  18-20 : emplacement du collège Saint-Bernard ; manufacture de céramique Fouque et Arnoux ; école Saint-Jude, puis.
    Le collège Saint-Bernard est construit pour les religieux cisterciens entre 1281 et 1294. En 1793, la manufacture de faïence Fouque et Arnoux s'y installe. En 1849, les Jésuites y aménagent le collège Sainte-Marie et entreprennent de grands travaux, dont subsistent l'ancienne chapelle. En 1892, le chanoine Albouy, curé de la basilique Saint-Sernin, ouvre dans les bâtiments de la rue Merly (actuel no 18), grâce à une souscription auprès des fidèles, l'école Saint-Jude, confiée aux Frères des écoles chrétiennes. Ceux-ci avaient effectivement été expulsés de l’école qu’il dirigeaient près de la place Saint-Sernin. À cette date, une nouvelle campagne de travaux est menée par l’architecte Jacques Lacassin. C'est à la même époque, en 1895, que la chapelle reçoit des vitraux. Le portail sur la rue Merly est, quant à lui, réalisé quelques années plus tard, par le même architecte, en 1902. Au milieu du XXe siècle, de nouveaux travaux permettent la construction de nouveaux corps de bâtiment autour de la cour. Dans les années 1970, l'école et le collège Saint-Jude passent sous la tutelle diocésaine. En 1990, l'établissement fusionne avec deux autres collèges privés du centre-ville, L'Immaculée Conception et Sainte-Barbe, et devient l'Institution Saint-Sernin. En 2000, il est confié pour cinq ans aux Sœurs de la charité de Nevers et prend le nom d'école et collège Sainte-Marie-de-Nevers qu’il a conservé depuis[11].

Notes et références

Notes

  1. Malgré une brillante carrière, le relatif oubli dans lequel est tombé Jean-Baptiste Merly explique peut-être que, entre 2002 et 2003 lorsqu'ont été installées les plaques de rue en occitan, ce soit son deuxième prénom, Joseph (Josèp en occitan), qui ait été retenu.
  2. C'est justement en 1960 qu'est achevée la construction de l'actuel lycée Raymond-Naves, dans le quartier de Croix-Daurade (actuel no 139 route d'Albi), à l'emplacement d'une propriété léguée en 1895 par Théodore Ozenne au lycée de jeunes filles de Saint-Sernin.

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).

Articles connexes

Liens externes

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