Rue Ordener

Situation et accès

La rue Ordener se trouve dans le quartier des Grandes-Carrières du 18e arrondissement de Paris.

Longue de plus de deux kilomètres, cette voie traverse pratiquement tout le 18e arrondissement d’est en ouest, en longeant par la face nord le pied de la butte Montmartre. La mairie de l’arrondissement est située dans cette rue, au niveau de la place Jules-Joffrin et face à l’église Notre-Dame de Clignancourt.

Le quartier est desservi par la ligne , Aux stations Jules Joffrin, Marcadet Poissonniers, Marx Dormoy et par les lignes de bus RATP 316085 302.

Origine du nom

Michel Ordener.

Elle porte le nom de Michel Ordener (1755-1811), général français de la Révolution et de l’Empire.

Historique

Cette voie, de l'ancienne commune de Montmartre était initialement une partie :

Rattachée à la voirie de Paris en 1863, elle est prolongée entre les rues Stephenson et de Clignancourt et elle prend son nom actuel le .

Les ateliers de l'artificier Ruggieri, no 164, rue Ordener, au centre d'un terrain vague, explosent le [1].

Le fut posée la première pierre de l'église Notre-Dame de Clignancourt, en face de ce qui deviendra la mairie du 18e arrondissement[2].

Le [3], à 9 h, devant le no 148, Bonnot[4] et sa bande se présentent à la Société générale pour ce qui va être le premier braquage utilisant une voiture (une Delaunay-Belleville verte et noire de 12 CV, modèle 1910).

Lors de l'élargissement du faisceau ferroviaire de la gare du Nord, les immeubles du début de la rue (entre les nos 14 et 20, côté nord, et entre les nos 17 et 19, côté sud) ont été détruits[5],[6]. Le pont Marcadet[7] est alors prolongé à l'est, ce qui explique pourquoi le grillage est plus moderne à cet endroit. À cette occasion, les derniers vestiges de la gare de Pont-Marcadet sont détruits.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Tsugouharu Foujita habita dans un petit hôtel de la rue Ordener[8] lorsqu'il arriva à Paris.
  • No 2 : jusqu'au carrefour du no 1, rue de la Chapelle, emplacement d'une grande propriété acquise le par Jean-Louis De Bucourt, huissier à cheval, où il mourut en 1801. Son fils, le peintre Philibert-Louis Debucourt (né en 1755), y habita avec sa seconde épouse de 1803 à 1823[9].
  • No 28 : Carlo Marangio, artiste peintre italien, y vécut jusqu'en 2006.
  • No 100 : Nicolas Sarkozy y demeura dans son enfance[10].
  • No 189 : en 1924, la société « Montmartre aux artistes » se constitue sous la présidence du sculpteur Louis Le Jeune. En 1925, un conseiller municipal propose d’attribuer à cette société des terrains situés aux nos 187-193 de la rue pour y construire logements et ateliers[11]. Ainsi naît à cette adresse la cité Montmartre-aux-artistes, la plus grande cité d'artistes d'Europe, construite entre 1929 et 1936 par l'architecte Adolphe Thiers[12]. Le 25 septembre 1934, la cité se réveille en état de siège. Les résidents protestent contre le projet d'expulsion et de vente des meubles d’un artiste chômeur n’ayant pas payé son loyer. Une barricade est dressée devant l’entrée[13],[14]. Parmi les artistes ayant vécu dans la cité, on compte Aline Gagnaire, Guillemette Morand, Annette Charlot, Jean-Louis Viard et bien d'autres[15].

La rue Ordener dans la culture

  • (en) Sarah Kofman, Rue Ordener, rue Labat, University of Nebraska Press, 1996 (ISBN 978-0803277809).
  • La rue Ordener est citée par le groupe de rap Svinkels dans sa chanson Série Noire :

« Arrivés à Marx Do où la lumière glauque d'un réverbère,
D'vant l'McDo' s'réverbère dans une flaque d'eau et d'poussière,
Où une p'tite souris termine le burger d'hier,
Non, arrête, y'a notre sauveur qu'est ouvert rue Ordener. »

Notes et références

  1. Paul Adolphe van Cleemputte, La Vie parisienne à travers le XIXe siècle. Paris de 1800 à 1900…, volume 3.
  2. Paris à travers les siècles. Histoire nationale de Paris et des…, volume 5.
  3. Christian Benoît, « Braquage de la Société générale par la bande à Bonnot », dans 250 réponses aux questions d'un flâneur parisien : en hommage à Léon-Paul Fargue (1878-1947), poète et piéton de Paris, Aix-en-Provence, Le Gerfaut, , 260 p. (ISBN 2914622821 et 978-2-914622-82-0, BNF 41144165, lire en ligne), p. 228.
  4. Émile Becker, La Bande à Bonnot : 1911-1912, nouvelles éditions Debresse, , 197 p. (OCLC 23417182, lire en ligne), p. 108 et 145.
  5. Atelier parisien d'urbanisme, « L'évolution physique du quartier de La Chapelle », février 1999 [lire en ligne].
  6. Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe), 71e quartier « Goutte-d'Or », 122e feuille, cote PP/11981/A.
  7. Les ponts de la Goutte d'Or. 4 : Le pont Marcadet
  8. Léonard-Tsuguharu Foujita par Sylvie Buisson, Dominique Buisson.
  9. André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Paris, Éditions A. Roussard, 1999, p. 174.
  10. Anita Hausser, Sarkozy : itinéraire d'une ambition, Paris, Archipel, , 308 p. (ISBN 2-84187-495-8 et 9782841874958, OCLC 742968267, BNF 39093275, lire en ligne), p. 21
    « On a trouvé le frère de ma grand-mère maternelle. Il habitait au 100, rue Ordener dans le XVIIIe arrondissement. »
  11. « Les Ateliers d’artistes de la rue Ordener », Beaux-arts, 1er janvier 1930, sur RetroNews.
  12. Site de Montmartre aux Artistes.
  13. « L’état de siège a été proclamé dans la cité des Artistes rue Ordener », Excelsior, 26 septembre 1934, sur RetroNews.
  14. « Alerte à la cité des Artistes d’où un locataire devait être expulsé », Le Journal, 26 septembre 1934, sur RetroNews.
  15. « Liste des artistes ayant vécu ou travaillé à Montmartre aux Artistes », Montmartre aux Artistes.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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