Rue de la Solidarité

La rue de la Solidarité est une voie du 19e arrondissement de Paris, en France.

19e arrt
Rue de la Solidarité

Situation
Arrondissement 19e
Quartier Amérique
Début 9, rue David-d'Angers
Fin 135, boulevard Sérurier
Morphologie
Longueur 410 m
Largeur 12 m
Historique
Création 1889
Dénomination 1889
Géocodification
Ville de Paris 8634
DGI 9015
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 19e arrondissement de Paris

Situation et accès

La rue de la Solidarité est une voie publique située dans le 19e arrondissement de Paris. Elle débute au 9, rue David-d'Angers et se termine au 135, boulevard Sérurier. Situé à moins de 2 minutes du quartier paisible et bucolique de la Mouzaïa[1], cette rue est emblématique de la mixité sociale à l’œuvre dans le 19e, arrondissement autrefois populaire, aujourd'hui en voie de gentrification. Faisant partie du quartier Danube (qui est également le nom de la station de métro desservant la rue), cette rue a connu un renouveau depuis le milieu des années 2000, en partie à la suite d'une action municipale visant à y favoriser l'implantation d'entreprises de l'économie locale et solidaire[2]. On y dénombre ainsi des ateliers de création graphique[3], des espaces de co-working, le Danube Palace, café qui "réinvente le café parisien"[4] et surtout l’Éternel Solidaire, un tiers lieu qui contribue à l'animation du quartier en proposant un café associatif, un potager, un poulailler et de nombreuses actions culturelles et numériques[5]. L'histoire de la rue est intimement liée au passé ouvrier du quartier. L’Éternel Solidaire jouxte d'ailleurs les tombes des derniers combattants de la Commune, tombés avec les dernières barricades du 19ème arrondissement et enterrés à la hâte dans le quartier de Danube, sous la place du Rhin et la rue David D'Angers (le 1 rue de la solidarité était anciennement le 9 rue David D'Angers)[6],[7].

Origine du nom

La rue de la Solidarité est indissociable des autres rues du quartier (rue de la Liberté, rue de l’Égalité, rue de la Fraternité) dont le tracé en forme de Y fut achevé en 1889 afin de célébrer le centenaire de la Révolution[8].

Avec l'ouverture de la rue en 1889, la Mairie a souhaité mettre en lumière la dimension ouvrière du quartier qui comptait aussi au 5, rue de la Fraternité un réfectoire pour les indigents administré par l’œuvre La Bouchée de Pain fondée en 1884 par Mr et Mme Dehaut[9].

D'un point de vue architectural, la rue de la Solidarité est caractérisée dans sa première partie par de nombreux immeubles en brique rouge, des HBM - Habitations à bon marché, ancêtre des HLM - instituées après la loi Siegfried de 1894 qui correspondent aux normes hygiénistes de l'époque[10],[11]. On notera aussi les grandes verrières aux derniers étages, souvent occupés par des artistes peintres. Puis, plus bas, on trouve la cité blanche, îlot de 637 habitations[12], érigées dans les années 1980. Du côté impair de la rue de la Solidarité, se trouvent des propriétés privées et les villas de l'allée pavée "Villa Manin."

Historique

Cette rue ouverte en 1889, sous sa dénomination actuelle, entre les rues David-d'Angers et d'Alsace-Lorraine, est classée dans la voirie de Paris par un décret du [13].

La rue se situe au bas des anciennes carrières de gypse exploitée depuis le XIIIe siècle jusqu'au XIXè siècle. La station de métro Danube présente d'ailleurs la particularité d'être construite sur des fondations qui descendent à plus de trente mètres pour prendre appui sur un sol ferme, ce qui en fait un véritable viaduc souterrain. Le niveau du rail se situe ainsi à 33,49 mètres au-dessus du sol ferme[14].

Au milieu du XIXe siècle, le quartier connaît un premier essor avec l'exploitation de la carrière d'Amérique alors que celle des Buttes Chaumont a diminué sa production. En 1856, Adolphe Joanne décrit dans Les environs de Paris illustrés : itinéraire descriptif et historique la nécessité d'une main d’œuvre abondante : "la carrière d’Amérique seule va encore chercher sa pierre à plâtre dans le fond de ses vastes galeries qui n’ont pas moins de 1000 mètres de profondeur et dont d’énormes piliers supportent les voûtes hautes de 15 mètres, consolidées çà et là par des échafaudages."[15]. Avec l'épuisement des ressources minières, le propriétaire de la carrière, Jacques Montéage, décide en 1875 de mettre à disposition de la ville de Paris ses terrains pour la vaste opération immobilière du marché aux chevaux et à fourrage[16].

Prolongée de la rue d'Alsace-Lorraine au boulevard Sérurier, cette partie est classée dans la voirie de Paris par un arrêté du .

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Sur l'immeuble situé à gauche de l'entrée du no 1 est apposée une plaque commémorant de nombreux morts de la Semaine sanglante de , enterrés à proximité.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. « "La Mouzaïa, le quartier secret et bucolique de Paris" », sur pariszigzag.fr (consulté le )
  2. « La rue de la Solidarité fête son renouveau », www.leparisien.fr, 27 mars 2010.
  3. « Fabrication Maison » (consulté le )
  4. « "Le Danube Palace Café réinvente le café parisien." », sur paris.fr, (consulté le )
  5. Éternel Solidaire, « site web de l’Éternel Solidaire », sur L'éternel Solidaire, (consulté le )
  6. « "La Commune de Paris 1871-2021" », sur eternel-solidaire.fr
  7. « "Regard sur un quartier paisible." », sur Les amies et amis de la Commune de Paris
  8. Caroline Hauer, « "Paris : Mouzaïa, le micro-quartier de charme, la Butte Beauregard bucolique - XIXème." », sur www.parisladouce.com, (consulté le )
  9. Laurent Bourcier, « La bouchée de pain, générosité », sur CENTRE de RECHERCHE et d'ETUDE de la BOULANGERIE ET de SES COMPAGNONNAGES.,
  10. Stébé Jean-Marc, « Chapitre III. L’habitation à bon marché, un souci du législateur et des architectes », sur CAIRN,
  11. Pauline Rossi, Les HBM :un patrimoine multiple(1894-1949), DHAAP / DAC - RAPPORT 2019, (lire en ligne)
  12. « La réhabilitation démarre à la Cité Blanche », sur parishabitat.fr,
  13. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de Minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol.  [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), t. 2, p. 525.
  14. « Quartier de la Mouzaia », sur pietondeparis,
  15. Adolphe Joanne, Les environs de Paris illustrés : itinéraire descriptif et historique, , page 92
  16. Bouvery, « Rapport Bouvery », Archives de Paris, D9K3 5,
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