Rue du Champ-de-l'Alouette

La rue du Champ-de-l'Alouette est une voie située dans le quartier Croulebarbe du 13e arrondissement de Paris.

13e arrt
Rue du Champ-de-l'Alouette

Vue de la rue depuis la rue de la Glacière.
Situation
Arrondissement 13e
Quartier Croulebarbe
Début 24, rue Corvisart et 2, rue Vulpian
Fin 59, rue de la Glacière
Morphologie
Longueur 208 m
Largeur 13 m
Historique
Création XVIIe siècle
Dénomination
Ancien nom Rue Payen
Rue de la Barrière
Rue du Petit-Champ-de-l'Alouette
Géocodification
Ville de Paris 1715
DGI 1714
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 13e arrondissement de Paris
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Situation et accès

La rue du Champ-de-l'Alouette est accessible par la ligne à la station Glacière, ainsi que par la ligne de bus RATP 21.

Origine du nom

Elle doit son nom à un champ très vaste sur lequel elle fut ouverte.

Historique

Le nom provient d’un lotissement en 1547, par Eustache Lalouette, d’un champ lui appartenant pour ouvrir une rue qui correspond à la partie nord de l’actuelle rue Corvisart entre la rue Léon-Maurice-Nordmann, ancienne rue de Lourcine et le croisement avec la rue des Cordelières. Cette origine patronymique fut oubliée au profit d’une évocation plus poétique de l’oiseau[1].

Elle est citée sous le nom de « rue du Chant de l'allouette » dans un manuscrit de 1636

D’après les cartes anciennes, le champ de l’Alouette était un domaine assez vaste à l’ouest de la vallée de la Bièvre de part et d’autre du boulevard du Midi (actuel boulevard Auguste-Blanqui) créé en 1760. Ses limites approximatives étaient, à l’ouest la rue de la Santé, au nord, la rue Léon-Maurice-Nordmann, à l’est, la rue Corvisart, même un peu au-delà vers la Bièvre (vers l'actuelle rue des Cordelières) et la rue Vulpian, au sud, la rue Daviel et le passage Victor-Marchand.

Le champ de l’Alouette jouxtait le clos Payen au sud-est, avec lequel il est confondu sur certaines cartes, et le domaine du couvent des Cordelières au nord-est.

La voie est dénommée « rue Payen » en raison du clos qui la bordait au sud, puis « rue de la Barrière » et, enfin, « rue du Petit-Champ-de-l'Alouette[2] ».

Le préfixe « petit » est retiré à la rue actuelle en 1867, et la plus grande partie de la rue est renommée « rue Corvisart ». Le , ce qui reste de la rue prend son nom actuel.

Environnement

La rue jouxtait le domaine des religieuses bénédictines anglaises, dont l’ancien couvent a son entrée actuelle au 28 rue des Tanneries, ancienne rue des Anglaises. Cette communauté s'est établie en 1664 sur un terrain du clos Payen et s'est étendue en achetant en 1686 un terrain du champ de l’Alouette. Ce couvent fut saisi durant la Révolution française comme bien national, transformé en prison, et la propriété vendue en 1797[3].

Dans la littérature

Le champ de l’Alouette qui resta jusque vers 1880 un quartier isolé et très peu construit est évoqué par Victor Hugo au chapitre I du livre 2e des Misérables :

« Quand on a monté la rue Saint-Jacques, laissé de côté la barrière et suivi quelque temps à gauche l'ancien boulevard intérieur, on atteint la rue de la Santé, puis la Glacière, et, un peu avant d'arriver à la petite rivière des Gobelins, on rencontre une espèce de champ, qui est, dans toute la longue et monotone ceinture des boulevards de Paris, le seul endroit où Ruysdaël serait tenté de s'asseoir.

Ce je ne sais quoi d'où la grâce se dégage est là, un pré vert traversé de cordes tendues où des loques sèchent au vent, une vieille ferme à maraîchers bâtie du temps de Louis XIII avec son grand toit bizarrement percé de mansardes, des palissades délabrées, un peu d'eau entre des peupliers, des femmes, des rires, des voix ; à l'horizon le Panthéon, l'arbre des Sourds-Muets, le Val-de-Grâce, noir, trapu, fantasque, amusant, magnifique, et au fond le sévère faîte carré des tours de Notre-Dame.

Comme le lieu vaut la peine d'être vu, personne n'y vient. À peine une charrette ou un routier tous les quarts d'heure. Il arriva une fois que les promenades solitaires de Marius le conduisirent à ce terrain près de cette eau. Ce jour-là, il y avait sur ce boulevard une rareté, un passant. Marius, vaguement frappé du charme presque sauvage du lieu, demanda à ce passant :
– Comment se nomme cet endroit-ci ?
Le passant répondit :
– C'est le champ de l'Alouette[4]. »

Le paysage décrit par l'écrivain est indiqué « clos Payen » sur les plans du XIXe siècle jusqu'à l'urbanisation de ce territoire à la fin de ce siècle, au moins pour la partie longeant le boulevard du Midi et la Bièvre. Il existe une certaine confusion entre les deux lieux-dits ou, au moins, de leurs limites dans un quartier méconnu. Le boulevard intérieur était la partie côté Paris longeant le mur des Fermiers généraux qui formait la limite administrative et fiscale de la capitale jusqu'en 1860.

Le bâtiment décrit par Victor Hugo figure sur les plans des XVIIIe et XIXe siècles jusqu’à sa destruction pour lotissement de ces terrains du clos Payen vers 1890 avec percement de la rue Vulpian.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • La rue abritait des bâtiments du couvent des Filles-Anglaises, détruit au début du XXe siècle, dont les derniers vestiges se trouvent au 28, rue des Tanneries.
  • Le peintre Léon Gard a vécu dans son enfance au no 21.
  • C’est en un lieu appelé « le champ de l'Alouette », dans le quartier où se trouve aujourd’hui la rue, que le Honoré Ulbach tue de cinq coups de couteau, par dépit amoureux, Aimée Millot, dite « la bergère d’Ivry ».

Notes et références

  1. Marcel Brongniart, La Paroisse Saint-Médard, A. et J. Picard, , 33 p..
  2. Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, (lire en ligne), p. 122.
  3. Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, (lire en ligne), p. 19.
  4. Les Misérables, livre 2e, chapitre I : « Le champ de l’Alouette ».
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