Rue du Martroi-Saint-Jean
La rue du Martroi, également appelée rue du Martroi-Saint-Jean, est une ancienne voie de Paris qui était située dans l'ancien 9e arrondissement et qui est supprimée lors de l'ouverture de la rue de Lobau et de l'agrandissement de l'hôtel de ville de Paris en 1837.
Anc. 9e arrt Rue du Martroi-Saint-Jean
(supprimée en 1837) | ||
Plan de la place de Grève, de l'hôtel de ville de Paris et des rues alentour avec la rue du Martroi. | ||
Situation | ||
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Arrondissement | Anc. 9e | |
Quartier | Hôtel-de-Ville | |
Début | Place de l'Hôtel-de-Ville | |
Fin | Rue du Tourniquet-Saint-Jean et rue du Monceau-Saint-Gervais | |
Historique | ||
Création | Avant 1130 | |
Ancien nom | Rue Saint-Jean Rue Saint-Jehan-en-Grève Rue Saint-Jean-sur-la-Rivière Rue du Chevet-Saint-Jean Rue du Martrai Rue du Martroy Rue du Martray Rue du Martelet Rue du Martelet-Saint-Jean Rue du Marteret Rue du Martel Rue du Maltois |
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Géolocalisation sur la carte : Paris
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Origine du nom
L’étymologie du nom divise les historiens :
- Sauval le fait dériver du vieux mot martyretum, diminutif de martyrium, qui, selon lui signifie un tombeau, une châsse, un cimetière, une église ;
- Borel et Jaillot disent que le mot « martroi » vient de martyrium qui signifie « lieu de supplice ». Cette étymologie parait mieux fondée car cette rue n'a porté ce nom que depuis que la place de Grève, où elle aboutissait, a été destinée au supplice des criminels.
Situation
Située dans l'ancien 9e arrondissement, quartier de l'Hôtel-de-Ville, la rue du Martroi-Saint-Jean commençait, sous une arcade, aux 6-8, place de l'Hôtel-de-Ville et finissait aux 1-2, rue du Tourniquet-Saint-Jean et aux 1-2, rue du Monceau-Saint-Gervais[1].
Les numéros de la rue étaient noirs[2]. Il n'y avait pas de numéros impairs et le dernier numéro pair était le no 24.
Historique
D'après une source tardive et parfois fantaisiste, celle de Jean le Long dans la Chronique de Saint-Bertin, c'est en passant soit par cette rue (« in medio vico S. Johannis »), soit par la rue Rue Saint-Jacques (une autre version porte: « in medio vico S. Iacobi »)[3] que le roi associé Philippe de France (1116-1131) mourut le quand un cochon s’embarrassa dans les jambes de son cheval qui se cabra, faisant chuter son cavalier, puis tomba sur lui et l'écrasa. Suger, contemporain des faits, ne mentionne aucune rue particulière, et signale seulement dans sa Vie de Louis VI le Gros que l'événement se produisit alors que Philippe se promenait « dans un faubourg de la cité de Paris » (« cum quadam die per civitatis Parisiensis suburbium equitaret »)[4]. Le jeune roi, d'après Suger, décéda des suites de son accident le jour même, « à la tombée de la nuit ». Bien qu'on ne dispose d'aucune preuve l'attestant, il est possible que cet accident fut à l'origine de l'interdiction de laisser vaguer des pourceaux dans la rue[5].
En 1300, elle est nommée « rue Saint-Jehan-en-Grève » ; en 1313, « rue Saint-Jean-sur-la-Rivière » puis on la trouve sous les noms de « rue Saint-Jean » et « rue du Chevet-Saint-Jean » à cause de la proximité de l'église Saint-Jean-en-Grève.
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous le nom « rue du Martrai ».
On trouve ensuite cette voie sous les noms de « rue du Martroy », « rue du Martray », « rue du Martelet » et « rue du Martelet-Saint-Jean », « rue du Marteret », « rue du Martel », « rue du Maltois »… Elle est citée sous le nom de « rue du Martroy » dans un manuscrit de 1636.
Elle débouchait sous une arcade dans la place de Grève.
Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI () fixe la largeur de cette voie publique à 10 mètres.
La rue du Martroi est supprimée en 1837, lors de la reconstruction et de l'agrandissement de l'hôtel de Ville de Paris.
Notes et références
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 34e quartier « Hôtel de Ville », îlots nos 16 à 18, F/31/89/25, îlot no 19, F/31/89/26, îlots nos 20 et 21, F/31/89/27, îlots nos 21 bis à 23, F/31/89/28.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
- Chronicon Iperii: « Rex Franciæ Ludovicus Grossus quinque filios habuit et filiam unam; primus Philippus, quem pater coronari fecit a Papa Innocentio; hunc in Parisiis equitantem in medio vico S. Johannis (S. Iacobi) porcus anticipavit, per quem equus ejus cespitans cecidit; ipse verò sub equo collisus exspiravit. »
- Michel Pastoureau lui-même, dans Le Roi tué par un cochon, ironise sur les anachronismes des localisations tardives qu'il n'hésite pas révoquer en doute: "Plus on avance dans le temps, écrit-il, plus les sources se font bavardes. Annales, chroniques, histoires, textes narratifs de toutes sortes apportent des précisions ignorées des premiers témoignages. Pour certains auteurs, l'accident eut lieu à Paris même, dans une rue, dans une ruelle, sur une place, près du cimetière Saint-Gervais, ou bien dans le quartier Saint-Jean, voire rue Saint-Jean même (toutes zones situées aujourd'hui derrière l’hôtel de ville)."
- Jacques-Maximilien Benjamin Saint-Victor, Tableau historique et pittoresque de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, vol. 2, p. 477.
Bibliographie
- Pierre Borel, Dictionnaire des termes du vieux françois ou Trésor de recherches et antiquités gauloises et françoises.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit.
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.
- Jacques-Maximilien Benjamin Saint-Victor, Tableau historique et pittoresque de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, Paris, C. Gosselin, 1822-1827, vol. 2.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
Annexes
Articles connexes
- Dénomination des voies de Paris
- Histoire de Paris
- Liste des anciens noms de voies de Paris
- Transformations de Paris sous le Second Empire
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