Sœtrich
Sœtrich, également orthographié Soetrich, est un village et une ancienne commune française du département de la Moselle, rattachée à Hettange-Grande depuis 1811.
Sœtrich Soetrich | |
Panorama sur le village de Sœtrich depuis la route de Zoufftgen. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Thionville |
Commune | Hettange-Grande |
Intercommunalité | Communauté de communes de Cattenom et environs |
Statut | Ancienne commune (village) |
Code postal | 57330 |
Démographie | |
Gentilé | Sœtrichois |
Population | 322 hab. (1900) |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 25′ 10″ nord, 6° 09′ 28″ est |
Élections | |
Départementales | Yutz |
Historique | |
Date de fusion | 9 septembre 1811[1] |
Commune(s) d'intégration | Hettange-Grande |
Localisation | |
Ses habitants sont appelés les Sœtrichois en français et les Séitrécher en platt.
Géographie
Sœtrich est un village français situé en région thionvilloise, sur la rivière Kiesel. Les localités proches sont Hettange-Grande (dont Sœtrich dépend administrativement), Roussy-le-Village et Boust.
- La Kiesel à Sœtrich.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes: Sinteriacum en 977; Seuteriacum en 993; Serich en 1157; Setterich en 1601; Setrich-Grande en 1606; Zetry en 1680; Soetterigh en 1696; Soetrigh et Sottrigh en 1697; Soestrich en 1756; Zetrich (carte Cassini); Soetrich en 1793; Sötrich pour les périodes 1871-1918 & 1940-44[1],[2].
- Séitréch[3] et Séidréng en francique lorrain.
Il s'agit d'une formation toponymique gallo-romaine en (i)acum, suffixe gallo-romain de localisation et de propriété d’origine gauloise qui a régulièrement abouti à la terminaison -ich par germanisation. Le premier élément s’analyse sans doute comme un nom de personne, selon le cas général. François de Beaurepaire croit reconnaître à partir de la plus ancienne mention Sinteriacum (977), l'anthroponyme gallo-romain *Sentarius, variante de Senter, attesté à Vienne (CIL XII, 5708)[4] et qu'il propose tout d'abord pour la formation gallo-romaine en -(i)acum, Cintray (Eure), ainsi que pour les autres produits de -(i)acum, Ceintrey (Meurthe-et-Moselle, Senterei 1175, Sainteri vers 1203), les Cintré et Xaintray du domaine d’oïl[4]. Albert Dauzat quant à lui, préfère suggérer le nom de personne latin *Cintirius de Cintirio ou sa variante *Cintrius dans certains cas pour ces types toponymiques, mais il n'évoque pas Sœtrich[5].
Une autre hypothèse fait remonter Ceintrey (Sinteriaco Xe siècle), commune de Meurthe-et-Moselle, au type toponymique *Sinthariacum[6], c'est-à-dire non plus comme un dérivé en -(i)acum d'un nom de personne latin ou gallo-romain, mais comme un dérivé à partir de l'anthroponyme germanique Sinthar, Sinter identifié en Gaule par Marie-Thérèse Morlet[6], qui donne aussi cette toponymie pour la localité Scientrier: Sinthar (Sindharius), anthroponyme germanique composé de sind (voyage) et hari (épée). Il est possible que les mentions Sinteriacum de 977 et Seuteriacum de 993 pour Sœtrich, se réfère en fait à Ceintrey, sans certitude cependant[6].
Remarque : la forme la plus ancienne semble être contredite par les mentions suivantes dans la mesure où le passage de [in] à [e] / [œ] est difficile sur le plan phonétique.
Se trouve dans l’aire de diffusion de la toponymie germanique en France[7],[8],[9],[10].
Histoire
Sœtrich dépendait en partie de la seigneurie d'Ottange en 1631 et en partie de la terre de Roussy en 1682. Sur le plan religieux, sa chapelle était une annexe mixte des paroisses de Hussange et d'Œutrange[1].
Le village fait partie du duché de Luxembourg jusqu'en 1659, puis de la province des Trois-Évêchés jusqu'en 1790.
Commune indépendante de 1790 à 1811, Sœtrich est rattachée à la commune de Hettange-Grande depuis cette dernière date[2].
Archéologie
Le ban de Soetrich a livré de nombreux artefacts préhistoriques couvrant les périodes du mésolithique final (armature de flèche "feuille de gui") et néolithique (meule, affutoirs, haches en pierres polies, grattoirs et racloirs en silex taillés, armatures de flèches de différents types). Des tertres funéraires sont également signalés.
Site d'habitat gallo-romain avec tegulae (tuiles plates), imbrices (tuiles creuses), tessons de céramique, monnaies, pièce remarquable en plomb, mais aussi d'une hache de combat de type Schaftloch, arme habituellement en usage parmi les auxiliaires militaires du Bas-Empire.
Démographie
En 1817, il y a 332 habitants répartis dans 53 maisons dans le village[12]. En 2010, Soetrich compte environ 1 500 âmes.
Sobriquets
Les habitants sont historiquement surnommés : Séitrécher muurtentaarten (les tartes au fromage de Sœtrich)[11] et Séitrécher fauserten (les farceurs de Sœtrich)[11].
Lieux et monuments
Édifices civils
Le Gros Ouvrage de Soetrich de la ligne Maginot, abandonné par l'armée, fut construit sur le territoire de la commune dans les années 1930.
- Salle Antoine Blondin.
- Château d'eau de Sœtrich, détruit le par dynamitage.
Édifices religieux
Sœtrich possède une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-la-Nativité située rue de la Chapelle, construite au XVe siècle ; la nef et le campanile furent reconstruits au XVIIe siècle, sans doute en 1660, date inscrite dans l'enduit sur le chevet ; la sacristie fut construite entre 1900 et 1906 ; la flèche polygonale couverte d'ardoise est transformée en flèche carrée en 1976 ; l'armoire eucharistique et l'oculus datent du XVe siècle, l'autel de 1703, avec la statue d'une Vierge à l'Enfant assise XIVe siècle. Elle conserve aujourd'hui de nombreux éléments du XVe siècle qui survécurent à la guerre de Trente Ans.
- Chapelle Notre-Dame de la Nativité de Sœtrich.
- Date portée sur la façade de la chapelle.
- Petite chapelle.
- Bildstock de Sœtrich.
Personnalités liées
- Carole Gaessler (1968-), journaliste et animatrice TV, a grandi dans ce village[13]
Bibliographie
- Norbert Hebbert, Alain Simmer, Romain Wagner, « Tombes du Bas-Empire à caractère militaire de la région de Thionville (Moselle) » dans Revue archéologique de l’Est no 50, Éditions université de Bourgogne-CNRS, 1999-2000 (ISBN 2-9510239-2-8), (ISSN 0035-0745)).
- Patrice Peiffer, Romain Wagner, Pré et Protohistoire dans le bassin de la Kieselbach, publication de la Société nord-mosellane de Pré et Protohistoire, 1997 (ISBN 2-9507118-1-2).
- Romain Wagner, Histoire de Soetrich, S.l., Quarto d'Altino, , 220 p. (ISBN 978-2-9554645-1-9).
Notes et références
- Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Sœtrich », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Marcel Konne et Albert-Louis Piernet, « Dierfer vun äiser Hemecht », Hemechtsland a Sprooch, no 1, (ISSN 0762-7440)
- François de Beaurepaire, Les noms des paroisses et anciennes communes de L’Eure, éditions Picard, 1981, p. 92.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 159a
- Monika Buchmüller-Pfaff, « Siedlungsnamen zwischen Spätantike und frühem Mittelalter: Die -(i)acum Namen der römischen Provinz Belgica Prima », Tübinge Niemeyer 1990, in Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie, Band 225, p. 137 - 138 (lire en allemand)
- Xavier De Planhol et Jeanne Lacroix, institut géographique de Nancy, « Matériaux pour la géographie historique et agraire de la Lorraine », sur https://www.persee.fr/doc/rgest_0035-3213_1963_num_3_1_2454, (consulté le ).
- Véronique Lucas-Ory, Dictionnaire des noms de Lieux de la Moselle, Archives & Culture, 15 mars 2010 (ISBN 2350771636).
- Alain Simmer (Université de Lorraine), « Peuplement et langues dans l’espace mosellan de la fin de l’Antiquité à l’époque carolingienne », sur https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01750396/document, (consulté le ).
- Romain Wagner, Mélanges d'archéologie et de toponymie à Escherange-Molvange-Volmerange, Hettange-Grande, Romain Wagner, , 32 p. (ISBN 978-2-9527697-1-6).
- Albert-Louis Piernet (dir.), Hemechtsland a Sprooch, no 9, 1985 (ISSN 0762-7440)
- Viville, Dictionnaire du département de la Moselle, 1817.
- « VIDÉO. Carole Gaessler : « Je tiens plus que tout à mes racines » », sur estrepublicain.fr,
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