SaccageParis
#SaccageParis est un mouvement de contestation de la politique parisienne de gestion des espaces publics, au début des années 2020.
Fondation |
Début des années 2020 |
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Zone d'activité | |
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Type |
Mouvement citoyen |
Pays |
Personnes clés |
« Paname Propre » (pseudonyme) |
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Site web |
Dans un premier temps, la ville de Paris évoque une campagne de « dénigrements » puis qualifie le mouvement de « lanceur d'alerte » et engage des actions répondant aux interpellations des participants. En 2021, #SaccageParis est en huitième position des mots-dièses les plus utilisés en France.
Historique
Le mouvement saccageparis apparait au premier trimestre 2021[1]. Il commence par un mot-dièse sur Twitter lancé par un anonyme sous le pseudonyme de « Paname Propre »[2] et repris par des médias plus traditionnels[3].
La presse étrangère, notamment de pays dont des touristes à Paris sont originaires, s'en fait parfois l'écho[4],[1],[5]. Ainsi le New York Post indique que le hashtag #SaccageParis est devenu viral sur Twitter avec des photographies de certaines rues « débordantes d'ordures »[6], annonçant, selon la Tribune de Genève, le « déclassement de la Ville Lumière »[7]. Le magazine La Tribune de l'art, spécialiste de l'histoire de l’art, s'en fait l'écho[8].
En 2021, #Saccageparis est en huitième position des mots-dièses les plus utilisés en France selon Visibrain, un service de veille des réseaux sociaux. Le concept s'est étendu à d'autres villes sous la forme de #saccagetoulouse, #saccagemarseille, #saccagegrenoble…[9].
Le cabinet d’études Saper Vedere a analysé que le recours au mot dièse #SaccageParis avait été la plus grosse crise numérique de 2021 en France, avec une volumétrie record : 2 301 990 tweets entre le 1er janvier et le 31 décembre[10], devançant ainsi les sujets « Super Ligue de football », « Coca Cola et Cristiano Ronaldo », « l’UEFA » et « WhatsApp ».
Un an après le début du mouvement, le mot-dièse #SaccageParis est associé à presque 3 millions de messages postés sur le réseau social Twitter[11] ; les 3,5 millions sont dépassés fin mai 2022[12].
Revendications
Parmi les revendications mises en avant par le mouvement figurent :
- l'entretien du patrimoine[14] et certaines innovations jugées hasardeuses comme les « Naturinoirs »[15],[16], les bancs Champignon ou les bancs Mikado[13] ;
- la gestion de la propreté[17],[18], ainsi que des ordures ménagères[4] ;
- la surabondance des déjections canines sur les trottoirs[19] ;
- le manque d'entretien et la pauvreté de l'aménagement des pieds d'arbres, en partie consécutifs à des permis de végétaliser suivis d'un abandon[20] ;
- la responsabilité de la ville est aussi mise en cause dans l'explosion de la rue de Trévise[11] ;
- les débordements de la crise du crack à Paris et l'errance des usagers de drogues dans divers lieux de la capitale[21] ;
- les restrictions à la circulation automobile[22] ;
- la sauvegarde des jardins des Champs-Élysées en leur état[23] ;
- l'invasion de certains parcs et jardins par des rats[24],[25].
Modes d'action
Le mode d'action du mouvement est principalement médiatique, notamment sur Internet[26], mais des manifestations sont aussi organisées[27],[28].
Des initiatives de sauvegarde du patrimoine sont entreprises, comme le rachat en mai 2021 d'un banc Davioud pour 1 200 euros, grâce à une cagnotte en ligne, et le don à la mairie[29] de ce mobilier urbain emblématique de Paris[2],[30].
Médiatisation
Pour ses instigateurs, il s'agit de dénoncer des problèmes de voirie, réels ou perçus comme tels[2]. Le mouvement compte plusieurs milliers de participants, dont seuls les principaux sont mis en avant[31], le plus souvent sous pseudonyme[32]. Dans le même temps, le slogan est repris par des comptes politiques controversés[9] ainsi que par des élus de droite[33] et des médias conservateurs[34]. Le mouvement serait l'un des éléments de la défaite d'Anne Hidalgo, maire de Paris, dans sa tentative d'être élue présidente de la République en 2022[35],[36],[37].
Réactions de la Mairie
La ville de Paris indique subir « une campagne de dénigrement via #saccageparis […] comme toutes les villes de France, Paris est confrontée à des incivilités et à des problèmes de régulation de l’espace public »[2], tout en reconnaissant la pertinence de certaines critiques[38] et présente en réponse un plan pour restaurer la beauté de la ville[39]. En juillet 2021, la mairie de paris reconnait le bien fondé de certaines critiques « #SaccageParis, c’est le même travail que nous » et considère que SaccageParis est un lanceur d'alerte. Plusieurs actions sont engagées en urgence[40],[41].
Une action culturelle et une campagne médiatique se font jour afin de répondre aux questions posées par le mouvement[42],[43]. Dès , les bancs Champignon sont retirés, ainsi que certains bancs Mikado ; ceux qui resteront en place devant être rénovés[13]. Les pistes cyclables temporaires, surnommées « coronapistes », installées pour répondre à l’augmentation des cyclistes lors de la crise sanitaire, seront pérennisées avant 2023 ; leurs plots verticaux jaunes et blocs de béton seront retirés et des séparateurs en granit clair seront installés[13],[40]. En , la ville de Paris annonce la fin des « permis de végétaliser » autour des arbres et le retour des grilles de type Davioud, en fonte ajourée[9], à l'exception de ceux, rares, dont « des collectifs [s’occupent] avec professionnalisme »[44]. Des poursuites judiciaires contre les auteurs des tags sont engagées[45]. En mars, la Mairie se voit contrainte d'accepter le mouvement comme un interlocuteur légitime[46]. Est annoncé en 2022 un projet de transfert de la propreté des espaces et de l’entretien du petit patrimoine aux mairies des arrondissements de Paris[3].
Notes et références
- (en-GB) « « It’s a rubbish bin » : Parisians fight for the soul of their blighted city. », sur The Guardian, (consulté le ).
- « #Saccageparis, un hashtag qui relance le problème récurrent de la propreté de la capitale. », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Un an après sa première utilisation, « #saccageparis gagne chaque jour en crédibilité », estime son créateur. », sur 20 Minutes, (consulté le ).
- (en-GB) « Paris hits back at filthy streets hashtag campaign », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- Aufruhr an der Seine: Streit um dreckiges Paris
- (en) « Photos of Paris covered in garbage spark viral hashtag ripping socialist mayor. », sur New York Post, (consulté le ).
- « Le hashtag saccageparis augure le déclassement de la Ville Lumière. », sur Tribune de Genève, (consulté le ).
- Didier Rykner, « Premiers résultats concrets pour #saccageparis », sur La Tribune de l'Art, (consulté le )
- « Poubelles pas ramassées, chantiers interminables, mobilier urbain mal entretenu… L’apocalypse selon les militants du fil Twitter #saccageparis. », sur Le Monde, (consulté le ).
- Grégory Philipps, « De #SaccageParis au wokisme, des exemples de crises numériques », sur France Culture, (consulté le )
- Par Marie-Anne Gairaud Le 1 avril 2022 à 06h05, « #SaccageParis : en un an, le cri de colère des réseaux sociaux a chamboulé la politique parisienne », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Laurent Valdiguié, « Pourquoi Paris sera toujours #saccageparis », sur www.marianne.net, 2022-05-28utc07:00:00+0200 (consulté le )
- Martine Bréson et Mélanie Kuszelewicz, « Paris : 150 sièges "Champignons" vont être supprimés par la mairie qui revoit l'esthétique de la capitale », France Bleu Paris, (lire en ligne )
- Didier Rykner dénonce sur #saccageparis le manque d'entretien du patrimoine parisien
- Pour en finir avec le « saccage » de Paris.
- Xavier Martinage, « À Paris, le fiasco des urinoirs écolo à 40.000 euros », sur Capital.fr, (consulté le )
- #SaccageParis: les manifestants dénoncent la gestion de la propreté par la municipalité.
- #Saccageparis : un hashtag relance le débat sur la propreté de la capitale.
- Les déjections canines font hélas leur grand retour !
- Bientôt la fin des pieds d'arbres décriés par #saccageParis.
- Christine Henry, « Propreté, esthétique, drogue… #SaccageParis a rassemblé des centaines de personnes devant l’Hôtel de Ville », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « #SaccageParis: des internautes expriment leur ras-le-bol face à la saleté et l'"enlaidissement" de Paris », sur BFMTV (consulté le ).
- Par Eric Le Mitouard Le 11 mai 2022 à 11h04, « Champs-Élysées : moins de voitures place de l’Étoile, des jardins valorisés... ce que prévoit Anne Hidalgo », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- #saccageParis: le débat sur la propreté dans la capitale refait surface et rattrape Anne Hidalgo
- #saccageparis : 800 000 tweets en quelques semaines
- « #SaccageParis: des internautes expriment leur ras-le-bol face à la saleté et l'"enlaidissement" de Paris. », sur BFM TV, (consulté le ).
- « #SaccageParis : en un an, le cri de colère des réseaux sociaux a chamboulé la politique parisienne. », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Manifestation du mouvement #saccageparis contre la gestion de Paris d'Anne Hidalgo
- « A Paris, une victoire pour les amoureux du banc public », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Le banc Davioud a été acquis par #saccageparis pour être offert à la Ville », sur La Tribune de l'art, (consulté le ).
- Par Marie-Anne Gairaud Le 7 février 2022 à 07h00, « #SaccageParis : «Quentin Divernois», le trentenaire qui défie la mairie de Paris sur les réseaux sociaux », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Quentin Divernois, inlassable "twittos" du mobilier urbain parisien », sur linfodurable.fr, (consulté le ).
- Nicolas Maviel, « Rachida Dati : « #saccageparis a poussé Anne Hidalgo au débat sur la propreté » », Le Parisien, (consulté le ).
- #SaccageParis: a Genuine Democratic and Conservative Movement Against an Electoral Oligarchy, europeanconservative.com.
- Marie-Anne Gairaud, « #saccageparis, trouble-fête de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo ? », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « #SaccageParis, vente de livres et candidature à la présidentielle : le fiasco Hidalgo en 2021 », sur Valeurs actuelles, (consulté le ).
- Elezioni Francia, flop della sindaca di Parigi Hidalgo (al 2%). E spariscono i socialisti, Il Mattino.
- Christine Henry, « #saccageparis : « Nous devons tous prendre soin de notre ville », exhorte Emmanuel Grégoire », sur Le Parisien, date=8 avril 2021 (consulté le ).
- Paris: la réponse de la ville au #SaccageParis
- « #SaccageParis : après avoir crié à la manipulation, l’équipe d’Anne Hidalgo tire les leçons. », sur Marianne, (consulté le ).
- « Comment #SaccageParis a influencé la politique de la Ville de Paris. », sur Challenges, (consulté le ).
- lefigaro.fr, « Une expo sur l’esthétique de la capitale pour répondre à #SaccageParis », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « #SaccageParis : la Mairie de Paris dévoile près de 500 projets pour rendre la ville plus propre ! », sur Paris ZigZag (consulté le ).
- « Anne Hidalgo signe la fin des « permis de végétaliser » à Paris. », sur Le Monde, (consulté le ).
- #SaccageParis : les tagueurs vandales et récidivistes dans le viseur de la Mairie de Paris, Paris ZigZag.
- (en) « #SaccageParis, from pariah to interlocutor of the town hall of Paris », sur Batinfo, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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