Saint-Léger-sur-Sarthe
Saint-Léger-sur-Sarthe est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 319 habitants[Note 1] (les Unionais[1]).
Pour les articles homonymes, voir Saint-Léger.
Saint-Léger-sur-Sarthe | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Alençon |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée de la Haute Sarthe |
Maire Mandat |
Didier Rattier 2020-2026 |
Code postal | 61170 |
Code commune | 61415 |
Démographie | |
Gentilé | Unionais |
Population municipale |
319 hab. (2019 ) |
Densité | 24 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 30′ 15″ nord, 0° 20′ 27″ est |
Altitude | Min. 138 m Max. 171 m |
Superficie | 13,25 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Alençon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Écouves |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ste Scolasse-sur-Sarthe », sur la commune de Sainte-Scolasse-sur-Sarthe, mise en service en 1972[10] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,5 °C et la hauteur de précipitations de 778,4 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Alençon - Valframbert », sur la commune d'Alençon, mise en service en 1946 et à 20 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,8 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,9 °C pour 1981-2010[15], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[16].
Urbanisme
Typologie
Saint-Léger-sur-Sarthe est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[17],[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Alençon, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 89 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (80,7 %), terres arables (15,8 %), forêts (2,9 %), zones urbanisées (0,5 %), eaux continentales[Note 9] (0,1 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Toponymie
Au XIe siècle, Saint-Léger se nommait Saint Léger de Poilley (Sancti Leodegarii de Polleio), puis Saint Leger en 1793, Saint-Léger-sur-Sarthe en 1801[24].
La paroisse était dédiée à Léger d'Autun.
La Sarthe borde le territoire de la commune.
Pendant la Révolution, Saint-Léger s’est appelé L’Union-sur-Sarthe, la commune en a gardé son gentilé, Unionais et Unionaises.
Histoire
Au XIe siècle, le seigneur du lieu se dénommait Guillaume de Poilley. Il fonda la première chrétienté et fit construire une église dédiée à saint Léger. Il tenait son fief d’Olivier de Bellême, seigneur du Mesle, fils de Guillaume II de Bellême[25].
La motte castrale contrôle un passage de la Sarthe en aval du Mêle sur une voie qui mène en ligne droite de Bellême à Sées. À cette fonction routière et stratégique s’ajoute un rôle dans la mise en valeur du secteur méridional de la forêt de Bourse. La motte de Saint-Léger, ainsi que celles de Boitron, d’Essay et du Mesle, a soutenu l’avancée des défrichements de la forêt de Bourse qui était proche comme l’indique le toponyme de la Haie de Poilley[25]. Le château sur la motte a certainement été détruit pendant les guerres avec les Anglais, comme tous les autres châteaux à proximité.
En 1101, Robert de Poilley, fils de Guillaume, donne à l’abbaye Saint-Martin de Séez tout ce qu’il possédait dans l’église de Saint-Léger [26]
Les principaux seigneurs de Saint-Léger à partir du XVe siècle sont les familles de Loisel, de Château-Thierry, et des Acres de l’Aigle au moment de la Révolution. Ils rendaient hommage au seigneur du Mesle. Le fief de Poëley dépendait de celui de Saint Léger; les principaux seigneurs sont les Poilley, Loisel, d'Anthenaise et Château-Thierry. Sur ce fief, s’élevait la chapelle Sainte-Anne de Poëley dont il ne reste plus rien [27]
Pendant la Révolution, Saint-Léger s’est appelé L’Union-sur-Sarthe, la commune en a gardé son gentilé.
Au XIXe et au début du XXe siècle, il y avait trois grands élevages de trotteurs anglo-normand à Saint-Léger-sur-Sarthe[28].
- Le petit Bouveuche (M. Rathier) ;
- Le Logis (M. Jean Louis Lindet, 1810-1861). Il est à l’origine de l’élevage de Saint-Léger qui sera un des plus célèbres jusqu’au début du XXe siècle.
- Ses deux fils Charles (1837-1874) et Dominique (1838-1908) poursuivent l’œuvre de leur père. Ils créent la race Lindet en achetant la jument Pégriotte dont la descendance rapporta plus d’un million à ses propriétaires. Cet élevage était connu de tous les autres éleveurs français et obtint de nombreuses primes dans tous les grands concours nationaux. Le haras de Saint-Léger fut liquidé (faute de successeur) le mercredi . Dominique Lindet a reçu la Légion d’honneur[28].
- La Haie de Poeley (M. Jules Drouin et son gendre M. Ovide Moulinet.
- Ce haras était connu pour la qualité de ses trotteurs. Le prix du Président de la République a été gagné en 1913 par Kebir de l’élevage Moulinet. Le Prix Ovide Moulinet, course hippique de trot attelé se déroulant au mois de février sur l'hippodrome de Vincennes rend hommage à ce propriétaire[28].
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[30].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[33].
En 2019, la commune comptait 319 habitants[Note 10], en diminution de 13,78 % par rapport à 2013 (Orne : −3,08 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Saint-Léger-sur-Sarthe a compté jusqu'à 681 habitants en 1836.
Lieux et monuments
- Motte castrale.
- Église Saint-Léger.
- Manoir seigneurial.
Situé au bord de la Sarthe, le village de Saint-Léger possède une motte castrale bien conservée et une belle église d'origine romane. Au pied de celle-ci on peut remarquer le bel ensemble du logis seigneurial. Sur la commune, les bâtiments les plus remarquables sont le château des Noës, le manoir de Poëley reconstruit sur un vieux site, le Petit et le Grand Bouveuche, le Moulin de Bouveuche et la Haie de Poëley.
L'église Saint-Léger abrite une Vierge à l'Enfant du XVIe siècle classée à titre d'objet aux Monuments historiques[35].
Personnalités liées à la commune
- Guillaume de Poilley est cité parmi les compagnons de Guillaume le Conquérant qui ont participé à la conquête de l'Angleterre en 1066.
- Marie Françoise Gabrielle de Château-Thierry (1694-1785) dame de Saint-Leger, épouse en premières noces en 1729 René Augustin d’Érard baron de Ray, colonel du régiment du Maine, brigadier des armées du roi, puis en 1732, Jacques Louis des Acres, marquis de L’Aigle 1671-1767, Maréchal de camp, Lieutenant général des armées du roi, d’où postérité qui gardera le logis de Saint-Leger jusqu’en 1932.
- Le général de Bonvoust: officier au moment de la Révolution, il n’émigre pas, se distingue dans l’armée des Bleus pendant la guerre de Vendée, est nommé général par la Convention ; il est destitué peu après comme noble.
- L’abbé Tabourier, dernier curé de Saint-Léger, auteur de « La Causerie pastorale à Saint Léger », historien local[25].
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- « Ouest-france.fr - Mairie de Saint-Léger-sur-Sarthe » (consulté le ).
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Ste Scolasse-sur-Sarthe - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Saint-Léger-sur-Sarthe et Sainte-Scolasse-sur-Sarthe », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Ste Scolasse-sur-Sarthe - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Saint-Léger-sur-Sarthe et Alençon », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Alençon », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Gérard Louise La seigneurie de Bellême au Xe – XIIe siècle, 1990 société d’Art et d’’Histoire du Pays-Bas Normand.
- Vicomte du Motey, Origines de la Normandie. Robert II de Bellême.
- Abbé Tabourier, La causerie pastorale de Saint Léger 1923-1928.
- Dominique Foussard, Le cheval anglo-normand au 19ème siècle.
- « Allocution prononcée par Alain Lambert le 5 janvier 2008 lors de la remise de la médaille de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite à Christophe de Balorre » [PDF], sur le blog d'Alain Lambert (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Saint-Léger-sur-Sarthe (61170) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Didier Rattier, nouveau maire pour la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Statue : Vierge à l'Enfant adorée par un donateur », notice no PM61000619, base Palissy, ministère français de la Culture.
Liens externes
- Portail de l’Orne
- Portail des communes de France