Saint-Tugdual
Saint-Tugdual [sɛ̃tygdyal] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.
Pour les articles homonymes, voir Tugdual.
Saint-Tugdual | |
Chapelle Saint-Guen. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Pontivy |
Intercommunalité | Communauté de communes Roi Morvan Communauté |
Maire Mandat |
Raymond Siou 2020-2026 |
Code postal | 56540 |
Code commune | 56238 |
Démographie | |
Gentilé | Tugdualais |
Population municipale |
369 hab. (2019 ) |
Densité | 18 hab./km2 |
Population agglomération |
25 412 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 05′ 59″ nord, 3° 20′ 14″ ouest |
Altitude | 190 m Min. 140 m Max. 276 m |
Superficie | 19,97 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Gourin |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
Toponymie
Le nom de la localité attestée sous la forme Saint Tudal en 1286[1] a été francisée en Saint-Tugdual.
Saint-Tugdual se dit Sant-Tudal en breton [2]. Le nom de la commune provient du saint éponyme, saint Tugdual, évêque de Tréguier[3].
Géographie
Saint-Tugdual est une commune rurale appartenant à la communauté de communes du Pays du Roi Morvan. Par ses traditions, elle appartient au Pays Pourlet et à la Basse-Bretagne. La commune a une superficie de 1 997 hectares dont 247 hectares de bois [4]. La rivière Aër longe le territoire communal au sud et sert de limite avec Le Croisty. La commune est vallonnée, les principales hauteurs se trouvant au nord de la commune. Elle culmine à 274 mètres au bois de Kerminisy. Elle est située en dehors des grandes voies de communication.
|
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[6].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[9] complétée par des études régionales[10] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rostrenen », sur la commune de Rostrenen, mise en service en 1954[11] et qui se trouve à 15 km à vol d'oiseau[12],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 1 145,7 mm pour la période 1981-2010[13]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Lorient-Lann Bihoue », sur la commune de Quéven, mise en service en 1952 et à 35 km[14], la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[15], à 12 °C pour 1981-2010[16], puis à 12,2 °C pour 1991-2020[17].
Urbanisme
Typologie
Saint-Tugdual est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[18],[19],[20]. La commune est en outre hors attraction des villes[21],[22].
Occupation des sols
Le tableau ci-dessous présente l' occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 1,8 % | 36 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 17,7 % | 357 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 6,7 % | 135 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 41,7 % | 841 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 8,5 % | 172 |
Forêts de feuillus | 21,7 % | 439 |
Forêts de conifères | 0,4 % | 9 |
Landes et broussailles | 1,3 % | 27 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 0,1 % | 3 |
Source : Corine Land Cover[23] |
Il en ressort que le bocage a été en grande partie préservé. Les champs de faible superficie entourés pour certains de talus et d'arbres occupent 41% de la surface communale. La forêt, qui occupe 23 % de la surface communale, est constituée principalement de feuillus.
Histoire
Moyen Âge
Saint-Tugdual est un démembrement de la grande paroisse de l'Armorique primitive de Priziac. Jusqu'au début du XIIe siècle, on ne parle que de la grande paroisse de Priziac. La création de la paroisse de Saint-Tugdual n'intervient qu'après 1191.
Époque moderne
La paroisse de Saint-Tugdual, y compris sa trève de Le Croisty, compte 2000 communiants en 1778 selon le géographe Jean-Baptiste Ogée.
Révolution française
La paroisse est érigée en commune en 1789.
Le XXe siècle
La commune de Saint-Tugdual dut céder une partie de son territoire en 1903 pour permettre la création de la commune du Croisty.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Tugdual porte les noms de 53 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale dont deux[24] décédés en 1914 sur le front belge pendant la Course à la mer, deux[25] décédés dans les Balkans alors qu'ils étaient membres de l'Armée française d'Orient, un (Louis Le Pourhiet) décédé en captivité en Allemagne, la plupart des autres étant décédés sur le sol français. Parmi ces derniers, plusieurs ont été décorés : l'adjudant Jean Le Scouarnec, tué à l'ennemi le à Douaumont, décoré de la Croix de guerre ; le soldat François Le Douaron, tué à l'ennemi le à Sailly-Saillisel (Somme), décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec étoile de bronze ; son frère, le soldat Pierre Le Douaron, mort des suites de ses blessures dans une tranchée le à Seraucourt-le-Grand (Aisne), décoré de la Croix de guerre ; le soldat Alfred Le Bris, mort des suites de ses blessures le à l'hôpital de Commercy (Meuse), décoré de la Médaille militaire[26].
Jean-Marie Cario, né en 1887 à Saint-Tugdual, soldat au 4e bataillon d'infanterie de marche d'Afrique, fut fusillé pour l'exemple le à Souk Ahras (Algérie), « abattu durant une tentative d'évasion du camp de Souk Ahras »[27].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Tugdual porte les noms de 11 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles, Joseph Chauve, Louis Chauve, Tugdual Gourin, Louis Le Du, Louis Le Léonnec, Joseph Perret et un autre jeune homme tués tous les sept fauchés par le même obus le à Kerlois en Hennebont[28] lors des combats de la Poche de Lorient[26].
Politique et administration
Démographie
En 1903, Saint-Tugdual est partiellement démembrée pour donner naissance au Croisty.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[32].
En 2019, la commune comptait 369 habitants[Note 6], en diminution de 5,14 % par rapport à 2013 (Morbihan : +2,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Économie
Le principal employeur de la commune est la biscuiterie des Pâtisseries gourmandes (95 salariés)[4].
Lieux et monuments
- Chapelle Saint-Guen (XVIe siècle), en grande partie détruite le , alors que sa restauration s'achevait. Ses commanditaires sont des seigneurs locaux : les seigneurs de Kerminisy, Kersallic et Restergant. En forme de croix latine très proche du tau grec, elle arbore un clocheton carré élancé auquel on accède par un escalier qui longe le rampant Sud de la toiture.
- Église Saint-Tugdual, détruite par la foudre en 1959 et entièrement reconstruite en 1961. Une œuvre in situ de Gyan Meer (de son vrai nom Guillevic) a été installée dans le chœur de l'église en 2006 : le lavement des pieds. Bénite par l'évêque de Vannes, monseigneur Centène, la peinture monumentale est le fruit d'une commande du comité paroissial. Chaque année, durant le Jeudi Saint, une cérémonie du lavement des pieds est célébrée par le recteur Henri Goyallon.
- La croix de cimetière de Saint-Tugdual.
- le Château de Kerminisy, XVIIe siècle et XXe siècle: la partie gauche de l'édifice date de 1600, la partie droite de 1674. La grosse tour carré de style anglais est un ajout récent et date de 1911. Ce château appartenait en 1627 à Valentin de Talhoët et Jeanne Le Lagadec, sieur et dame de Sévérac. Cette terre resta par la suite à cette famille puisque René Armand de Talhoët est propriétaire de ce domaine en 1759[35].
Personnalités liées à la commune
- Le champion cycliste René Le Grevès, vainqueur de seize étapes du Tour de France, était, par ses parents, originaire de Saint-Tugdual.
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[7].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[8].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Dans les archives de l' Abbaye de Bon Repos.
- Office public de la langue bretonne, Liste officielle des formes normalisées des communes de Bretagne, page 23
- Ernest Nègre - 1996 - Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 1048.
- Roger Brunet, « Guémené-sur-Scorff », sur France, le trésor des régions.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Rostrenen - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Saint-Tugdual et Rostrenen », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Rostrenen - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Saint-Tugdual et Quéven », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Lorient-Lann Bihoue - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Lorient-Lann Bihoue - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Lorient-Lann Bihoue - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Données statistiques sur les communes de Métropole; Répartition des superficies en 44 postes d'occupation des sols (métropole) », sur CORINE Land Cover, (consulté le ).
- François Le Guernic, tué le à Rossignol (Belgique) et Joseph Michel, tué le à Maissin (Belgique)
- Jean Croizer, décédé le à Salonique (Grèce) et Vincent Boderhat, décédé le en Albanie
- Memorialgenweb.org - Saint-Tugdual : monument aux morts
- Anne Lessard, « 14-18. 51 fusillés bretons et toujours pas de réhabilitation », sur Le Telegramme, (consulté le ).
- http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/resources/ami-38.pdf
- « Saint-Tugdual. Maryse Le Bris élue maire », sur Ouest-France, (consulté le ).
- « Municipales à Saint-Tugdual. Raymond Siou est le nouveau maire de la commune », sur ouest-France, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- "Les arrières-fiefs de la seigneurie de Guémené par M.L.Galles", bulletin de la société polymathique du Morbihan,2e semestre 1867
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie de Saint-Tugdual
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- Saint-Tugdual sur le site de l'Insee
- Portail des communes de France
- Portail du Morbihan