Samson de Dol

Saint Samson de Dol, né vers 495 dans la Glamorgan et mort à Dol-de-Bretagne vers 565, est l'un des nombreux saints bretons que les traditions font venir des pays celtiques d'outre-Manche. Il est l'un des sept saints fondateurs de Bretagne. La ville de Dol est une étape du pèlerinage médiéval des sept saints de Bretagne continentale appelé Tro Breizh (Tour de Bretagne).

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Samson de Dol

L'icône de saint Samson de Dol peinte pour l'Association orthodoxe Sainte-Anne, (Bretagne).
Saint, évêque
Naissance v. 495
Glamorgan, Galles
Décès v. 565 
Dol, Bretagne
Vénéré à cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne, archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête 28 juillet

Il a fondé l’abbaye de Dol et il est le patron du diocèse dont celle-ci devint le chef-lieu à l’époque carolingienne. La souscription aux Actes du troisième concile de Paris (vers 560-563) d'un episcopus Samsonus, bien qu'aucun siège ne lui soit attribué, semble attester de l'historicité de Samson de Dol. Une première « Vie », écrite en latin (VIIe s. ? - IXe s. ?), est la « tête de série » de l’hagiographie bretonne.

Sources

Il existe deux Vies très anciennes de saint Samson. La Vita prima sancti Samsonis, quelle que soit la date exacte qu'on lui assigne (les estimations sont allées du VIIe siècle au début du IXe siècle ; VIIIe siècle selon P. Flobert), est en tout cas le monument le plus ancien de l'hagiographie bretonne, et le plus ancien document conservé sur l'émigration bretonne en Armorique. La Vita secunda est d'époque carolingienne (milieu du IXe siècle ?). Il faut mentionner aussi, bien plus tardive, la Vita Samsonis de l'archevêque de Dol du début du XIIe siècle Baudri de Bourgueil. L'hagiographie de saint Samson occupe dans la Bibliotheca hagiographica latina les cotes BHL 7478-86.

  • Édition de la Vita prima : Pierre Flobert (éd.), La Vie ancienne de saint Samson de Dol, Sources d'histoire médiévale publiées par l'Institut de recherche et d'histoire des textes no 31, Paris, Éditions du CNRS, 1997.
  • Édition de la Vita secunda : Dom François Plaine (éd.), « Vita antiqua sancti Samsonis », Analecta Bollandiana no 6, 1887, p. 77-150.
  • Armelle Le Huërou, « La réécriture d'un texte hagiographique au XIIe siècle : la Vita sancti Samsonis de Baudri de Bourgueil », Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, vol. 108, no 2, 2001, p. 7-30.

Contrairement à beaucoup d'autres saints bretons du haut Moyen Âge, saint Samson est un personnage historiquement attesté : il a signé les actes du 3e concile de Paris (557), et le roi Childebert Ier lui a fait don du site où il a fondé l'abbaye de Pental (sur l'actuelle commune de Saint-Samson-de-la-Roque, dans l'Eure), site fouillé à partir de 1922 et où des vestiges de l'époque ont été mis au jour.

Biographie

Il serait né dans la région du Glamorgan actuel (Sud-Ouest du pays de Galles).

Selon sa Vita, Amon et Anna, ses parents, avaient longtemps attendu d'avoir un enfant. Pour le consacrer à Dieu, ils l'envoyèrent au monastère de Llaniltud Fawr, aujourd'hui Llantwit Major (près de Cardiff). Il y fut l'élève de saint Ildut qui a aussi laissé son nom à Lanildut (au nord-ouest de Brest) et aurait été un compagnon d'études de Paul Aurélien. Selon des traditions plus tardives, Samson se serait fait remarquer par sa capacité à commander aux oiseaux destructeurs de récolte. Il convertit ses parents à la vie monastique et accéda à la tête du monastère d'Ynys Bŷr’ (aujourd'hui « abbaye de Caldey ») à la suite de la mort accidentelle de l’abbé Piron (Pyro).

La chapelle Saint-Samson dans le hameau éponyme (en Plougasnou).

Après un séjour en Irlande, il fut consacré évêque par saint Dubrice et émigra vers les Cornouailles où il s'installa à Golant, dans une caverne dont il avait chassé un serpent.

Il franchit ensuite la Manche en direction de la Bretagne continentale où il s’établit d'abord à Plougasnou dans un petit hameau qui porte encore le nom de Saint-Samson et non loin duquel il fonda le monastère de Lanmeur[1] ; puis il s'établit à Dol (aujourd'hui Dol-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine). Il s’entremit alors dans une crise politique entre le roi franc Childebert Ier (511-558) et le chef breton Judual qu’il contribua à rétablir dans ses droits sur la Domnonée. La donation par le roi Mérovingien du monastère de Pentale (Saint-Samson-de-la-Roque) paracheva la mise en place par Samson, de part et d’autre de la Manche, d’un réseau monastique contrôlé par sa famille.

Au IXe siècle, à la suite d'une querelle entre le pouvoir politique breton et les évêques francs placés à la tête des évêchés de Bretagne, Nominoë remplaça ceux-ci par des évêques bretons. La résistance des évêques francs soutenus par leur archevêque de Tours mena les rois bretons à soustraire à celui-ci l'obédience de ces évêchés au profit de Dol, érigé pour l'occasion en archevêché. Jusqu'à la fin du XIIe siècle, Dol a tenu la dignité archiépiscopale ayant autorité sur la plupart des autres évêchés bretons, malgré les contestations de l'archevêque de Tours et la résistance des évêques du sud de la péninsule : le pape Grégoire VII et ses successeurs accordèrent « provisoirement » le pallium et le titre d'archevêque à Dol. Après quelques hésitations, Adrien IV finit par relever Hugues de Dol de l'obéissance à Tours et par lui donner pallium et titre d'archevêque. Dol, comme toute la Bretagne, étant tombé dans les mains d'Henri II Plantagenêt, les rois de France soutinrent avec véhémence la prééminence de Tours. Et, en 1199, Philippe Auguste obtint du pape Innocent III — qui reprit toutes les pièces depuis l'origine du différend — un jugement définitif et sans appel en faveur de Tours. Les évêques bretons durent s'y soumettre en 1201.

L'évêché de Dol avait comme — relative — particularité d'avoir un territoire très restreint autour du siège épiscopal et d'avoir juridiction sur de nombreuses enclaves réparties dans les autres diocèses bretons ainsi qu'en Normandie dans le Marais-Vernier dont quatre paroisses dépendirent de Dol jusqu'en 1791. Ce dernier point est dû à la présence de l'abbaye de Pental fondée par Saint Samson, sur la commune actuelle de Saint Samson de la Roque. C'est l'exemption de Saint-Samson.

Vénération et fête

Tombeau de saint Samson en la cathédrale de Dol-de-Bretagne.

Le sarcophage de saint Samson se trouve dans la cathédrale du même nom à Dol-de-Bretagne. Saint Samson a donné son nom à Saint-Samson-sur-Rance, près de Dinan et un hameau de Plougasnou porte son nom, ainsi que la chapelle qui s'y trouve. Une chapelle porte son nom à Landunvez (Finistère) ainsi qu'à Pleumeur-Bodou (Côtes d'Armor). Son culte s'est diffusé hors de Bretagne, notamment à Jersey et à Guernesey (Saint-Samson), ainsi qu'en Normandie, à Saint-Samson-sur-Risle (Saint-Samson-de-la-Roque), dans le département de l'Eure actuel. L'église du bourg de La Roche-Guyon (Val-d'Oise) lui est dédiée ; une légende locale dit qu'il y aurait pris femme avant de se faire moine. Il est réputé avoir délivré une femme possédée du démon. L'église de la ville de Clermont et celle du village de Saint-Samson-la-Poterie (Oise) lui sont dédiées.

On trouve son nom dans Tristan et Iseult, dont un épisode se déroule en la paroisse Saint-Samson.

Les Bretons fuyant les Vikings importèrent le culte de ce saint ; ses reliques furent déposées en 930 dans le monastère de Saint-Symphorien d’Orléans, qui devint abbaye puis prieuré de Saint-Samson. Acta Sanctorum, juillet, VI, 568. Fête : 28 juillet. Une cuve baptismale se trouve à Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine) au lieu-dit L'Île Saint-Samson (accès par la route départementale qui va de Pontorson à Sougéal). Ce lieu-dit est sur le chemin allant du Mont-Saint-Michel à Saint-Jacques-de-Compostelle.

À noter

Nom tiré de la Bible d'un ennemi des Philistins, en hébreu Samson, en breton Samzun (qui est aussi un nom de famille).

Notes et références

  1. Guillaume Marie Lejean, Histoire politique et municipale de la ville et de la communauté de Morlaix, depuis les temps reculés jusqu'à la Révolution française, 1846 [lire en ligne].

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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