Salomon Tandeng Muna

Salomon Tandeng Muna est né en 1912 dans le village de Ngenmbo. Il fait ses études primaires à l'École principale de Bali et de Bamenda. Il les poursuit plus tard à l'École d'Instituteurs de Kumba d'où il sort major de sa classe. De 1932 à 1947, il est Directeur de plusieurs écoles primaires, puis "Head Tutor" au Collège d'Instituteurs de Batibo. C'est de là qu'il poursuivra ses études supérieures à l'Institut d'Éducation de l'Université de Londres d'où il sort diplômé. De retour au Cameroun, il enseigne à Batibo jusqu'en 1951, période au cours de laquelle il commence sa carrière politique. Celle-ci fut d'ailleurs l'une des plus chargées du Gouvernement Ahidjo. Élu pour la première fois aux élections générales de l'Assemblée régionale du Nigéria oriental en 1951, il est le seul Ministre du Cameroun occidental dans ce gouvernement. Ministre des Travaux publics en 1952, il devient, après les élections générales et la séparation avec le Nigéria oriental, membre du gouvernement du Cameroun occidental. Il y exerce entre 1954 et 1957, comme Ministre chargé des Ressources et des Travaux publics, et en même temps, il est assistant leader du gouvernement du Dr Endeley.

À la fin de 1957, il démissionne de ce gouvernement à cause du refus du Dr Endeley de la réunification et de son désir d'intégration au Nigéria. Convaincu de la bonne cause que défendait M. Foncha, Tandeng Muna se joint à lui en 1958. Les élections générales à l'Assemblée du Cameroun occidental en 1959 donnent la majorité à l'opposition Foncha-Muna. Ce qui contraignit Endeley à quitter le pouvoir. Ce fut l'avènement de l'Honorable John Ngu Foncha. Muna entra ainsi dans ce nouveau gouvernement comme Ministre des Travaux publics et devint plus tard, Ministre du Commerce. En 1961, il fut chargé des Finances, du Commerce et des Industries. C'est à ce titre qu'il effectua deux voyages à l'ONU en compagnie de Foncha en vue de plaider la cause de la réunification du Cameroun devant les hautes instances internationales. Il y effectue un troisième voyage comme Chef de délégation. Il est appelé le 20 octobre 1961 au gouvernement fédéral comme ministre des Transports, des Mines, des Postes et Télécommunications.

Investi Premier Ministre du Cameroun occidental le 11 janvier 1968, Muna est nommé par Ahidjo à titre de compagnon comme Vice-Président au cours des élections présidentielles de mars 1970, tous deux élus massivement sur la liste unique de Union Nationale Camerounaise (UNC). En mai 1970, Muna est nommé Premier Ministre du Cameroun occidental, cumulativement avec ses fonctions de Vice-Président de la République Fédérale. À l'institution de l'État unitaire suivant la Révolution pacifique du 20 Mai 1972, Muna est nommé Ministre d'État. Il démissionne de ce gouvernement en 1973, afin de pouvoir se présenter aux élections législatives de la République Unie du Cameroun. Élu parmi les autres 120 sur la liste unique de l'UNC, il devient Président du bureau de l'Assemblée. Après un premier mandat de 5 ans, il est réélu en 1978.

Son expérience dans le cadre de ses activités parlementaires le conduit à être élu en 1976, comme Vice-Président de l'Assemblée consultative ACP-CEE de la Convention de Lomé. En septembre 1978, il est élu co-Président de l'Assemblée consultative ACP-CEE de la Convention de Lomé. Très actif dans le scoutisme international, où il est devenu vice-président du Comité Mondial du Scoutisme (le premier membre africain), après avoir été chef scout du Cameroun et président du Comité africain du scoutisme.

Muna a reçu le Loup de Bronze, la seule distinction de l'Organisation mondiale du mouvement scout, décernée par le Comité mondial du scoutisme pour ses services exceptionnels au Scoutisme mondial, en 1981. De nombreuses autres décorations lui avaient été décernées : En 1963, il est fait Officier de l'Ordre de la Valeur du Cameroun. Il est en 1968, Commandeur de l'Ordre de la Valeur du Cameroun. En 1970, Muna devient Grand Officier de l'Ordre de la Valeur du Cameroun. À l'échelle internationale, il est fait dès 1962, Commandeur de l'Ordre national du Sénégal, Commandeur de l'Ordre du Mérite Postal (France), Officier de la Légion d'Honneur (France), Knight Great Band of the Humane Order of African Redemption (Libéria). Il reçoit en 1964, la distinction de Commandeur de l'Ordre de la République tunisienne, la Distinguished Service Order (Nigéria) et le Grand Band of the Star of Africa (Libéria) et en 1972, la Grand Croix de l'Ordre de Rio Branco du Brésil (Great Cross of the Order of the rio Branco of Brazil). Deux années plus tard, en 1974, Muna est fait Commandeur de l'Ordre national des Léopards (Zaïre), Grand Officier de la Légion d'honneur (France). Il reçoit par la même occasion, la Coronation Medal (U.K.), la médaille de Grand Officier de la République gabonaise et celle d'Officier de l'Ordre national de la Haute-Volta, actuelle Burkina Faso.

Il épousa en 1937 Élizabeth Fri Muna, avec laquelle il eut sept enfants, dont Bernard Muna, avocat et homme politique et Ama Tutu Muna, femme politique.

• 1932-1947 : Directeur de plusieurs écoles primaires, puis Head Tutor au Collège d'Instituteurs de Batibo. Poursuit ses études supérieures à Londres d'où il sort diplômé ;
• 1947-1951 : Enseignant à Batibo ;
• 1951 : Élu à l'Assemblée régionale du Nigeria oriental ;
• 1952-1954 : Devient ministre des travaux publics du Nigeria oriental ;
• 1954-1957 : Séparation du Nigeria oriental et du Cameroun occidental, devient ministre chargé des Ressources et des Travaux Publics du Cameroun occidental ;
• 1959-1961 : Ministre des Travaux publics puis Ministre des Finances, du Commerce et de l'Industrie ;
• 20 octobre 1961 - 11 janvier 1968 : Ministre des Transports, des Mines, des Postes et Télécommunications ;
• 11 janvier 1968 - 20 mai 1972 : Premier ministre du Cameroun occidental. En juin 1972, le pays met fin au système fédéral et le poste de premier ministre restera vacant jusqu'en 1975;
• 20 mai 1972- courant 1973 : Ministre d'État;
• 14 juin 1973 - 1988 : président de l'Assemblée Nationale du Cameroun

• (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh et Mark W. Delancey, « Muna, Solomon Tandeng (1912-2002) », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, Lanham, Md, 2010 (4^e éd.), p. 255-257 (ISBN 9780810873995)

• Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :

  • Munzinger Archiv
• Biographie de Salomon Tandeng Muna sur le site de la primature

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