Samson et Dalila
Samson et Dalila, op. 47, est un Grand opéra composé par Camille Saint-Saëns sur un livret de Ferdinand Lemaire. Il s'apparente également à l'oratorio sur son plan dramaturgique et musical[1]. Il se divise en trois actes et quatre scènes.
Pour les articles homonymes, voir Samson et Dalila (homonymie), Samson (homonymie) et Dalila.
Genre | Grand opéra |
---|---|
Nbre d'actes | 3 |
Musique | Camille Saint-Saëns |
Livret | Ferdinand Lemaire |
Langue originale |
Français |
Dates de composition |
Entre 1872 et 1877 |
Création |
2 décembre 1877 Weimar |
Airs
- Printemps qui commence (Acte 1)
- Amour! viens aider ma faiblesse (Acte 2)
- Samson recherchant ma présence (Acte 2)
- Mon cœur s'ouvre à ta voix (Acte 2)
L’œuvre comporte deux grands airs repris régulièrement dans les récitals de mezzo-soprano ou contralto : Printemps qui Commence et Mon cœur s'ouvre à ta voix. Des cantatrices comme Shirley Verrett, Marilyn Horne, Olga Borodina ou Elīna Garanča ont incarné le rôle de façon remarquable.
Création
En 1868, Saint-Saëns commence à envisager la composition de Samson et Dalila, d’abord sous la forme d'un oratorio. Il choisira alors Ferdinand Lemaire comme librettiste, bien que celui-ci soit amateur dans le domaine et contact Pauline Viardot pour le rôle de Dalila[2].
La composition de l'opéra est discontinue, la guerre franco-prussienne vient l'interrompre une première fois jusqu'en 1872, le soutient de Franz Liszt permet de relancer le projet[2],[3]. En 1874, lors d’une nouvelle représentation privée du deuxième acte, avec Pauline Viardot et Saint-Saëns, l'accueil est assez mitigé[2],[3]. L’acte 1 est alors rapidement achevé et donné en concert avec orchestre à Paris, les actes 2 et 3 suivent fin 1875 et début 1876[3].
L'œuvre ayant été interdite en France par la IIIe République naissante dans le contexte de l'anticléricalisme, la première (en allemand et sur l'initiative de Liszt) a eu lieu au Théâtre de la Cour grand-ducale de Weimar, le [4] sous la direction d'Eduard Lassen.
Fondé sur l'épisode biblique de la séduction de Samson par Dalila[5], c'est le seul opéra de Saint-Saëns actuellement inscrit au répertoire. Les douze autres chefs-d'œuvre lyriques du compositeur restent pour la plupart très rarement joués et enregistrés, voire complètement oubliés[6]. En revanche, des scènes étrangères donnent régulièrement Samson et Dalila, notamment le Metropolitan Opera de New York.
À propos du récit biblique
L’intrigue de l’opéra est tirée du Livre des Juges, chapitres 13 à 16. Après l’Exode hors d’Égypte, à l’époque de Josué, le peuple d'Israël avait immigré en Judee. Au mépris du premier commandement, il céda à nouveau au polythéisme et vénéra, outre Yahvé, les dieux cananéens. En guise de châtiment, il tomba sous le joug des Philistins.
L’apparition du légendaire Samson marque un tournant. Samson avait été promis à sa mère inféconde par un ange et annoncé comme un libérateur du peuple et un être consacré à Dieu qui n’avait pas le droit de se couper les cheveux. Samson, en combattant solitaire, fut souvent inscrit dans la tradition des héros de la mythologie grecque et, au même titre qu’Héraclès, possédait des pouvoirs surhumains. Son caractère était considéré comme impulsif et violent. Selon le Livre des Juges, son adversaire et séductrice Dalila, qui lui arracha son secret, provoquant ainsi sa chute, était une femme cupide qui agissait pour le compte des princes des Philistins.
Après l’époque de Samson, le peuple d’Israël continua à être en guerre contre les Philistins, qui, selon la Bible, ne furent vaincus que sous le roi David.
Rôles
Discographie sélective
CD :
- Hélène Bouvier, José Luccioni, Charles Cambon, Orchestre de l'Opéra de Paris, Louis Fourestier, (1946), (Naxos)
- Rita Gorr, Jon Vickers, Ernest Blanc, Orchestre de l'Opéra de Paris, Georges Prêtre, (1963) (EMI Classics)
- Christa Ludwig, James King, Bernd Weikl, Orchestre de la radio de Munich, Giuseppe Patané, (1973), (RCA)
- Waltraud Meier, Plácido Domingo, Alain Fondary, Orchestre de l'Opéra Bastille, Chung Myung-whun, (1991) (EMI Classics)
DVD :
- Shirley Verrett, Jon Vickers, Covent Garden Orchestra, Colin Davis (DVD)
- Olga Borodina, Placido Domingo, Sergei Leiferkus, René Pape, Metropolitan Opera Orchestra, James Levine (DVD)
Autres Premières
- France : le , au Théâtre des Arts de Rouen[4]
- Paris : le , au Théâtre Lyrique de l'Eden[4]
- Lyon : le , au Grand-Théâtre
- Marseille : le , au Grand-Théâtre
- Monaco : le , à l'Opéra de Monte-Carlo
- Opéra de Paris : le , au Palais Garnier[7]
- Royaume-Uni :
- le , en version de concert, à Covent Garden (Promenade Concerts)
- le , en version scénique, à Covent Garden
- Italie : le , à la Scala de Milan
- Espagne: le , au Liceu de Barcelone.
- États-Unis : le , au Metropolitan Opera de New York
- Autriche : le , à l'Operntheater de Vienne (sous la direction de Gustav Mahler)
- Russie : en 1893 à Saint-Pétersbourg lors d'une tournée d'Édouard Colonne; puis l'opéra est monté le 19 novembre 1896 au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg avec Maria Slavina (Dalila) et Ivan Erchov (Samson). Samson et Dalila est présenté à Moscou en 1901 au Théâtre Novy sous la direction de Colonne.
Autres
- Le groupe de rock britannique Muse s'est inspiré de cet opéra pour la chanson Belong to You (+Mon cœur s'ouvre à ta voix) de l'album The Resistance. On peut y entendre « Ah! Réponds à ma tendresse, verse-moi l'ivresse », extrait de l'air connue ; Mon cœur s'ouvre à ta voix (Acte II, scène 3).
- Klaus Nomi a également chanté cette aria de Samson and Delilah dans son album Klaus Nomi.
Notes et références
- Huebner, Steven, « 1877. La création de Samson et Dalila : entre opéra et oratorio », Nouvelle Histoire de la Musique en France (1870-1950), sous la direction de l’équipe « Musique en France aux XIXe et XXe siècles : discours et idéologies », (lire en ligne)
- « Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns - À propos - Ôlyrix », sur Olyrix.com (consulté le )
- Steven HUEBNER, « La création de Samson et Dalila : entre opéra et oratorio » [PDF] (consulté le )
- François-René Tranchefort, L'Opéra, Paris, Éditions du Seuil, , 634 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 285
- Jg 16,4-31
- « Le Timbre d’argent », Opéra Comique, (lire en ligne, consulté le )
- Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 973
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Samson et Dalila : partition intégrale (piano-chant) sur le site de la Médiathèque musicale de Paris
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