Saponaire officinale
Saponaria officinalis
Règne | Plantae |
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Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Caryophyllales |
Famille | Caryophyllaceae |
Genre | Saponaria |
Ordre | Caryophyllales |
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Famille | Caryophyllaceae |
LC : Préoccupation mineure
La Saponaire officinale (Saponaria officinalis) est une plante herbacée vivace de la famille des Caryophyllaceae. On l'appelle aussi savonnaire, savonnière, saponière, herbe à savon, herbe à foulon, savon des fossés ou savon de fosse.
Description
C'est une plante glabre à tige robuste cylindrique et dure de 40 à 80 cm, foisonnante voire envahissante grâce au développement de ses rhizomes, facile à cultiver.
Ses feuilles ovales opposées, vert tendre, pointues sont sillonnées par 3 nervures longitudinales, les inférieures pétiolées[1].
Ses fleurs, qui peuvent être simples ou doubles, sont légèrement parfumées et poussent en cymes denses. Elles ont cinq pétales blancs ou rose pâle qui forment un cercle d'environ deux centimètres de diamètre. La période de floraison est de juin à octobre. Les fruits sont des capsules déhiscentes qui contiennent de petites graines brun-noir, arrondies, en forme de haricot d'environ 1,5 millimètre de longueur. La maturation des fruits a lieu de septembre à octobre.
Le nombre de chromosomes est de 2n = 28[2].
Les fleurs roses doubles ressemblent beaucoup à celles des Phlox ou des Silènes.
Caractéristiques
- Organes reproducteurs
- Type d'inflorescence : cyme bipare ;
- Répartition des sexes : hermaphrodite ;
- Type de pollinisation : entomogame ;
- Période de floraison : juin à septembre.
- Graine
- Type de fruit : capsule ;
- Mode de dissémination : anémochore.
- Habitat et répartition
- Habitat type : friches vivaces rudérales pionnières, mésoxérophiles, médioeuropéennes, psychrophiles ;
- Aire de répartition : cosmopolite.
Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
Répartition et écologie
En Suisse, la Saponaire officinale occupe les chemins et les décombres à l'étage collinaire et en moyenne montagne[2]. On la trouve à l’état naturel en Valais, dans des habitats qui ont tendance à disparaître, en particulier les friches à chiendent ou Convolvulo-Agropyrion Görs 66 4.6.1, ainsi que le long des cours d'eau et dans le Jura, dans les ourlets hygrophiles de plaines ou Convolvulion Tüxen 47 5.1.3. Ces deux sites sont menacés, le premier par les pratiques agricoles intensives, ou l’abandon de tout entretien qui laisse le champ à la forêt, et le second par les travaux de drainages et d’améliorations foncières lourdes. Ils sont aussi vulnérables face aux espèces invasives[3].
Statuts de protection, menaces
L'espèce n'est pas encore évaluée à l'échelle mondiale par l'UICN. En Europe et en France elle est classée comme non préoccupante [4].
Utilisation
Médicinale historique
Cette plante possède des propriétés dépuratives, diurétiques, cholérétiques et vermifuges. On l'emploie contre les rhumatismes et la goutte, contre certaines dermatoses et comme expectorant pour les affections de la cavité orale (angines, aphtes, etc.). La décoction de Saponaire appliquée sur le visage permet de lutter efficacement contre les maladies de la peau telles que l'acné. Les Romains en mettaient dans leur bain pour guérir les démangeaisons. Les léproseries l'utilisaient pour nettoyer les plaies des lépreux.
Biochimie et toxicité
Les graines de la Saponaire officinale contiennent de la saponine[5], une protéine inhibitrice de l'activité ribosomique (activité N-glycosidase) de la famille de la ricine, de la curcine et de l'abrine. La saponine est toxique. L'ingestion d'une macération de feuille dans l'eau a occasionné des accidents graves avec tremblements, bouche sèche, paralysie de la langue et dilatation des pupilles[6].
Domestique
Comme le bois de Panama, les sommités fleuries ou les rhizomes pouvaient remplacer le savon pour laver les vêtements délicats susceptibles de se décolorer. On l'utilisait également pour nettoyer les tabliers noirs. C'est parce qu'elle contient de la saponine, une substance qui a la propriété de faire mousser comme du savon, que la Saponaire officinale porte aussi le nom d'« herbe à savon », « savon du fossé », « savonnière », « laurier fleuri », « herbe à femme ». Lorsque séchées et nettoyées, les racines peuvent servir dans la fabrication d'une poudre qu'utilisaient jadis les habitants pour se laver les mains. Mélangée à de la soude, elle pouvait également dégraisser et blanchir les laines et dentelles pâles, d'où son autre nom d'« herbe à foulon »[7]. Constituants : des saponosides (2 à 5 %) = hétérosides triterpéniques : gypsogénine et surtout l'acide quillayique
Culinaire
Au Moyen-Orient, on utilise l'infusion d'eau et de la Saponaire pour préparer des desserts nécessitant une gélification, en particulier une guimauve arabe dite « Natif », et pour la fabrication du fameux Halva (Turkish Halva).
Notes et références
- Tela Botanica [lire en ligne]
- Konrad Lauber, Ernest Gfeller et Andreas Gygax, Flora Helvetica : flore illustrée de Suisse, P. Haupt, (ISBN 978-3-258-07206-7 et 3-258-07206-X, OCLC 717930974, lire en ligne)
- Raymond Delarze et Pierre Galland, Guide des milieux naturels de Suisse : écologie, menaces, espèces caractéristiques, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-01083-2 et 978-2-603-01083-9, OCLC 41151342, lire en ligne)
- MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 26 décembre 2021.
- « Les mauvaises herbes de l'Ontario : Saponaire officinale », sur www.omafra.gov.on.ca (consulté le )
- Henri Leclerc, Précis de phytothérapie : essais de thérapeutique par les plantes françaises, Masson, (ISBN 2-225-45595-3 et 978-2-225-45595-7, OCLC 21072399, lire en ligne)
- Monique Closson, Propre comme au Moyen Âge, Historama no 40, juin 1987
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr+en) Référence ITIS : Saponaria officinalis
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Saponaria officinalis L.
- (fr) Référence INPN : Saponaria officinalis L., 1753
- Site FloreAlpes
Bibliographie
- David Streeter (trad. de l'anglais), Guide Delachaux des fleurs de France et de l'Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, , 716 p. (ISBN 978-2-603-01764-7), p. 138-140
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