Satrape du Collège de 'Pataphysique

Satrape (du grec ancien σατράπης satrápês, lui-même adapté de l'iranien xšaθrapā, du vieux perse xšaθrapāvan, signifiant « protecteur du pays ») est le titre porté par certains membres du Collège de 'Pataphysique, en allusion aux satrapes de l'Empire achéménide.

Pour les articles homonymes, voir Satrape (homonymie).

Les représentants du Collège

Le corps des Satrapes symbolise la gratuité du Collège[1] : il « n'est soumis à aucune règle et ne s'en donne aucune (...) ne se réunit qu'à son escient et nul n'y est tenu à une présence indispensable, ni aucun enseignement ou activité », etc. Il est présidé par un Modérateur Amovible sans aucun pouvoir (« Il ne s'autoriserait même pas à réclamer le silence »[2]). Le Corps des Satrapes se recrute lui-même, par cooptation, mais bien qu'il n'obéisse à aucune règle, il a une fonction primordiale au sein du Collège de 'Pataphysique: en cas de décès ou disparition du Vice-Curateur, c'est lui qui désigne le Conventicule Quaternaire d'où sort l'Unique Électeur du nouveau Vice-Curateur.

Ce titre représentatif est attribué à des personnalités proches du Collège, principalement humaines (Jacques Prévert, Boris Vian, Joan Miró, René Clair, Max Ernst, Pierre Mac Orlan, Umberto Eco, Man Ray, etc.). Le Corps des Satrapes accueille également des animaux (Lutembi), des Satrapes à titre posthume (Ariston de Chio, Roland Topor), des Satrapes à titre emblématique (le Khan des Tartares Ouïghours) et la Quatrième République.

Eugène Ionesco, intégré au corps des satrapes en 1957 déclara : « Je suis couvert de galons. Non seulement je suis membre de l'Académie française, mais aussi de l'académie du Maine, de celle du Monde latin, de celle des Arts et Lettres de Boston, de celle de Vaucluse, et je suis, surtout, c'est mon titre le plus important, Satrape du Collège de 'Pataphysique ; le Collège de 'Pataphysique couronne, d'ailleurs, toutes les académies passées, présentes et futures »[3].

Et Fernando Arrabal, satrape depuis 1990, décrit ainsi son accession au titre : « J'ai effectivement reçu le titre de "Satrape", ce qui est un grand honneur. Lors d'une cérémonie particulièrement émouvante, on m'a remis un diplôme ainsi qu'une sorte de mystérieuse petite peluche qui ressemblait à un panda. Vous savez, le Collège n'a compté que très peu de "Satrapes" »[4].

Liste des satrapes du Collège de 'Pataphysique

Identité (précisions éventuelles)Date d'élection
Maurice Bazy
P. Lié
Lutembi (crocodile)
Mata-Mata (Matamata de Sandomir)
Opach
Maurice Saillet
Jacques Prévert (après le)
Oktav Votka (Modérateur Amovible de à sa mort)
Raymond Queneau
Ariston de Chio (à titre posthume)
La Byronnette (tiré d'un poème de Léon-Paul Fargue)
Marcel Duchamp
Ergé (chien de Jacques Prévert[5])
Max Ernst
Jean Mollet
Pascal Pia
Jacques Prévert (Modérateur Amovible à compter du )
La Quatrième République
Camille Renault
Marx Brothers
Boris Vian
René Clair
Jean Ferry
Michel Leiris
Eugène Ionesco
Joan Miró
Philippe Quinault (à titre posthume)
Jean Dubuffet (démissionne en )
Abba Jérôme Gabra Musié
Paul-Émile Victor
Henri Jeanson
Farfa
Man Ray
François Laloux
Latis
Renato Mucci
Kazuo Watanabe
Pierre Mac Orlan
Maurits Cornelis Escher
Noël Arnaud
Fernando Arrabal
Jean-Christophe Averty
Enrico Baj
André Blavier
Jean Baudrillard
Henri Bouché
Camilo José Cela
Umberto Eco
Dario Fo
Barry Flanagan
Papillon (âne)
Edoardo Sanguineti
Roland Topor (à titre posthume)
Barbara Wright
Elis Ernst Eriksson
Benoît Mandelbrot
Panamarenko
Olivier O. Olivier (à titre posthume)
Jacques Carelman (à titre posthume)
Dominique Noguez
Simon Leys
Guénolé Azerthiope
Gavin Bryars
Luigi Serafini
Eduardo Kac
Thieri Foulc
Paul Etienne Lincoln

Sont également membres à titre emblématiques le Khan des Tartares Ouïghours et le Président du Syndicat libre des Sociétés Anonymes de vidange.

La Terrasse des Trois Satrapes

Une très grande terrasse, située dans la Cité Véron à l'arrière du bâtiment du Moulin Rouge, dite « Terrasse des Trois Satrapes »[6] (pour désigner Boris Vian, Jacques Prévert et son chien Ergé), était commune à l'appartement de Boris Vian et celui de Jacques Prévert.

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. Pour ce paragraphe, Sandomir (1948).
  2. Statuts du Collège de 'Pataphysique (Titre I, article 6.2)
  3. Ionesco, dans une interview du Figaro, en 1973.
  4. Arrabal, dans le Magazine littéraire, juin 2000
  5. Site parisladouce.fr, page "Paris : Cité Véron, la cité des poètes entre Pigalle et Montmartre, consulté le 4 mai 2020
  6. Site jacquesprevert.fr, page "l'arrivée Cité Véron", consulté le 4 mai 2020

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