Schützenberger (brasserie)
Schützenberger — parfois appelée Schütz — est une ancienne brasserie alsacienne installée à Schiltigheim, commune voisine de Strasbourg, dans le Bas-Rhin. Fondée en 1740, elle est fermée en 2006.
Pour les articles homonymes, voir Schutzenberger.
Schützenberger | |
Logo de la brasserie et de la marque Schützenberger. | |
Localisation | |
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Pays | France |
Ville | 8, rue de la Patrie Schiltigheim |
Coordonnées | 48° 36′ 04″ nord, 7° 44′ 52″ est |
Caractéristiques | |
Fondée en | 1740 |
Dates clés | 1864-1866 : la brasserie s'implante à Schiltigheim. 12 juin 2006 : fermeture. 2013 : reprise de la production. 2016 : décès de l'héritière de la brasserie. |
Principales bières | JubilatorPatriator |
Destination initiale |
Brasserie |
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Architecte |
Johann Ludwig Langeloth (agrandissement de 1914)[1] |
Construction |
1864 |
Patrimonialité |
Inscrit MH (2008, bâtiments de la salle de brassage, seconde maison de maître, façades et toitures des bâtiments) |
Site web |
Pays | |
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Région | |
Collectivité territoriale | |
Commune | |
Adresse |
8, rue de la Patrie |
Coordonnées |
48° 36′ 04″ N, 7° 44′ 52″ E |
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Histoire
L'histoire de Schützenberger débute en 1740 lorsque la brasserie située au no 1 rue des Balayeurs dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg obtient le titre de brasserie Royale et devient fournisseur officiel de la cour. Une brasserie aurait déjà existé dès 1715 sur le même site. Elle est alors exploitée par Jean Melchior Klein[2]. Le Jean-Daniel Schützenberger se marie avec Anne-Catherine Bickelhaub veuve Klein, propriétaire de cette brasserie[3].
Lors de la Révolution française, la brasserie Royale devient la grande brasserie de la Patrie.
En 1844, à la suite de l'importation de la technique de fermentation basse par Louis Schützenberger, les premières caves de la brasserie sont creusées à Schiltigheim, commune située au nord de Strasbourg[4]. Dès 1838, Louis Schützenberger y avait fait construire sa villa.
La brasserie s'installe à Schiltigheim entre 1864 et 1866. La brasserie actuelle est construite en 1864, au-dessus de la brasserie historique souterraine. Elle est agrandie en 1914.
Schützenberger est la première brasserie à utiliser le froid industriel[2].
En 1968, une tentative de vente par des actionnaires échoue.
Schützenberger lance la première bière sans alcool, la Sant'Or, en 1973[5].
En 1985, le maître brasseur de Schützenberger Albert Gass réintroduit en Alsace la tradition de la bière de Noël[6].
Pour célébrer le bi-millénaire de la ville de Strasbourg, en 1988, Schützenberger brasse la Schütz 2000.
Charles Walter, président de la brasserie qui avait commencé sa carrière en 1940 comme stagiaire, meurt en 1994. L'entreprise passe alors à sa fille Rina Muller (1940-2004). Rina Muller était également présidente du Syndicat des brasseurs d'Alsace. Marie-Lorraine Muller (née en 1967) devient présidente du directoire de la brasserie après le décès de sa mère, Rina, le [7].
En 2005, la brasserie (qui compte 69 salariés) connait des difficultés. En 5 ans sa production est passée de 200 000 à 80 000 hectolitres de bière par an tandis que le chiffre d’affaires baisse de 15 à 10 millions d’euros. Elle est placée en redressement judiciaire le . Le , la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg décide de la mise en liquidation judiciaire de la brasserie[8]. La brasserie de la Patrie Schützenberger ferme ses portes le [9].
Le Schützenberger était un bar-restaurant appartenant à la brasserie situé place Kléber à Strasbourg. Anciennement Le palais de la Bière, il a été rénové en 1999 par l'architecte Jean Nouvel et renommé Le Schützenberger. Célèbre pour sa grande terrasse au 1er étage donnant sur la place, il a fermé en 2006 en même temps que la brasserie.
En plus de la brasserie et du bar-restaurant de la place Kléber, Schützenberger possédait une trentaine de restaurants.
Tentative de renaissance
Le site de la brasserie fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 2008[10].
La procédure de liquidation est clôturée par l'extinction du passif en . En , Marie-Lorraine Muller produit un premier brassin de bière Jubilator[11].
L'année 2013 marque la renaissance de Schützenberger après six ans de procédure à la suite de la liquidation judiciaire de la grande brasserie de la Patrie Schützenberger débutée en 2006. Les héritiers et actionnaires se sont battus pour conserver les marques et reprendre l'activité.
En , après le retour du Brassin de Mars, la bière emblématique de Schützenberger, la Jubilator, est à nouveau commercialisée en fûts et en bouteilles suivie par la Bière sur lie. Le Brassin de Mars, ainsi que la Jubilator ont été produits selon les recettes historiques, sous la houlette d’Albert Gass, maître brasseur de l’époque. Le site de la brasserie à Schiltigheim, dont les portes sont restées closes durant six années, accueille ses premiers visiteurs. Les bières sont d'abord brassées par la brasserie Licorne de Saverne, puis par la brasserie de Saint-Louis dans le Haut-Rhin.
Le mois de voit le retour du Brassin de Noël. En 1985, Schützenberger avait été la première brasserie alsacienne à proposer une bière de Noël. On peut ainsi dire qu'elle est « l'inventeur » de cette bière[12].
La même année, le film Les Nuits d'été de Mario Fanfani est tourné sur le site[13].
Du 13 au , le site accueille le festival Elsass Rock[14].
En , Schützenberger relance la Patriator.
Il était également prévu que la bière blanche Tütz fasse son retour[15].
Dans une interview du , Marie-Lorraine Muller annonce que l'inauguration de la brasserie réhabilitée aura lieu le , dix ans jour pour jour après la mise en liquidation de l'entreprise[16]. Cependant, à l'automne 2016 la production n'a pas encore repris sur le site historique.
Le site accueille le festival des Himalaya du 16 au , parallèlement à la visite du Dalaï-lama à Strasbourg[17].
La brasserie apparaît — en tant que « brasserie Meyer » — dans l'épisode Le Domaine des sœurs Meyer de la série Capitaine Marleau.
Marie-Lorraine Muller, meurt des suites d'une maladie le [18]. L'avenir du site de la brasserie de la Patrie et de la marque Schützenberger est désormais incertain[19].
Projet de reconversion
Marie-Lorraine Muller souhaitait reprendre la production de bière sur le site de Schiltigheim mais rien ne s'est concrétisé jusqu'à son décès et sa succession se révèle particulièrement compliquée. Le , le conseil municipal de Schiltigheim a approuvé la demande faite à l'Eurométropole de Strasbourg de réaliser « une démarche de programmation urbaine […] dans le but d’accompagner la ville de Schiltigheim dans les différentes étapes d’élaboration, dans l’analyse des aspects juridiques, fonciers et techniques nécessaires à la réalisation d’un projet de reconversion et de valorisation du site de la brasserie Schützenberger ». La commune souhaite développer le tourisme brassicole et envisage d'installer sur le site une microbrasserie, un pôle de formation autour de la bière, un hôtel, des restaurants et des commerces[20].
Les bières
- Jubilator (blonde, 6,8 %).
- Bière sur lie (6,8 %), anciennement Schütz 2000.
- Patriator (brune, 6,8 %).
- Brassin de Mars (blonde, 5 %), bière de saison.
- Brassin de Noël (ambrée, 5,2 %), bière de saison.
- Bière à la Griotte, (5,2 %).
- Bio (blonde, 5,0 %), label Agriculture biologique.
- Boisson de l'Extrême.
- Copper (ambrée, 7,6 %), anciennement La Cuivrée , créée pour célébrer le 250e anniversaire de la brasserie.
- Criolos (fèves de chocolat, 5,5 %).
- Écu D'or (6,4 %).
- Patria Brau (3,5 %).
- Pils (blonde, 5,2 %).
- Sant'Or (sans alcool).
- Tradition (blonde, 4,6 %).
- Tütz (blanche, 4,8 %), Eisbier.
- Nouvelles bouteilles de bière Jubilator et gobelet Schützenberger.
- Bouteille et verre Brassin de .
- Bouteille et verre La Cuivrée.
Galerie
- Vieux verre à bière Schützenberger.
- L'ancienne malterie.
- La villa Rina Muller (à gauche) et l'édicule de la pesée.
- Vue depuis le toit de la malterie.
- La salle de brassage.
- Vitrail dans la salle de brassage.
- Mosaïque dans la salle de brassage.
Notes et références
- « Brasserie Schutzenberger - 8 Rue de La Patrie », sur archi-strasbourg.org (consulté le )
- Les Saisons d'Alsace, Dernières Nouvelles d'Alsace, « La bière une passion alsacienne », juin 2014, page 25.
- « Généalogie de Eric LATARCHE », sur gw.geneanet.org (consulté le ).
- « Ancienne grande brasserie de la Patrie Schützenberger », notice no PA67000077, base Mérimée, ministère français de la Culture
- deldongo, « Les Brasseries Alsaciennes », sur forum.touteslesbieres.fr, (consulté le ).
- « La bière de Noël d'Alsace a 30 ans », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du .
- « Ils bougent : Marie-Lorraine Muller chez Schutzenberger », L'Usine nouvelle, no 2931, 2004, p. 58
- « Schutzenberger : Chronologie d'une fermeture annoncée », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « Schutzenberger, triste mise en bière … », sur madeinalsace.com, (consulté le ).
- « Grande brasserie de la Patrie Schützenberger », notice no PA67000077, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Olivier Mirguet, « La bière Schutzenberger revit », sur latribune.fr, (consulté le )
- « Sous le signe de la bière », article L'Express du 18 décembre 2003.
- Jack Typhus, « Tournage ambiance cabaret pour des « Nuits d’été » à la brasserie Schutzenberger de Schiltigheim », sur blogkapoue.com, (consulté le )
- Schiltigheim, Festival Elsass Rock, Burlesque, article des Dernières Nouvelles d'Alsace du .
- Les Saisons d'Alsace, Dernières Nouvelles d'Alsace, « La bière une passion alsacienne », juin 2014, page 51.
- « Marie-Lorraine Muller, héritière de la Brasserie Schutzenberger », chronique Alsace 20 du .
- « Le festival décolle », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du .
- « Schutzenberger en deuil », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du .
- « L’avenir incertain de l’ancien empire de la bière Schutzenberger », article Rue 89 Strasbourg du .
- « [article et diaporama Friche Schutzenberger à Schiltigheim: un avenir sous contrôle »], article des Dernières Nouvelles d'Alsace du .
Annexes
Bibliographie
- Jean-Claude Colin, « Schutzenberger et Meteor », Passions Grand Est, 2001, no 11, p. 48-49.
- « Deux cent cinquantième (250e) anniversaire de la brasserie Schützenberger, une mousse qui tient », La Gazette hôtelière, 1990, no 3, p. 67-70.
Articles connexes
Liens externes
- Encyclopédie de l'Alsace, page 6674, Publitotal, 1985.
- Site de l'association Les Amis Schutzenberger.
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