Phare sur pilotis

Un phare sur pilotis ou phare à pieux vissés est un phare qui se dresse sur pilotis et dont les pieux sont vissées dans une mer de sable ou de boue ou au fond d'une rivière. Le premier phare sur pilotis est construit par l'ingénieur irlandais Alexander Mitchell (en). La construction débute en 1838 à l'embouchure de la Tamise et est connue sous le nom de phare de Maplin Sands (en). Il est allumé pour la première fois en 1841[1]. Cependant, bien que sa construction ait commencé plus tard, le Wyre Light (en) à Fleetwood (Royaume-Uni) a été le premier à être allumé (en 1840).

Phare sur pilotis de Sea Stories.
Phare sur pilotis de Maplin Sands (en).

Aux États-Unis, plusieurs phares sur pilotis sont construits dans la baie de Chesapeake en raison de son fond mou estuarien. Les rivières de Caroline du Nord possèdent également de nombreux phares sur pilotis. Le phare sur pilotis typique est un bâtiment en bois hexagonal, possédant des lucarnes et une coupole de lumière.

Histoire

Des phares à tour squelettique tubulaire sont construits généralement en fonte mais aussi en fer forgé, à la fois sur terre et en mer, généralement sur des fonds mous tels que la boue, le sable et les marécages. Alexander Mitchell (en) invente le phare sur pilotis, une amélioration majeure par rapport au type de construction standard. Avec son fils, il brevète sa conception de pieux vissés en fer forgé en Angleterre en 1833[2]. Le phare de Walde dans le Nord de la France (Pas-de-Calais), est établi en 1859. Il est basé sur l'invention de Mitchell. Bien qu'abandonné en 1998 et dépouillé de sa lanterne, c'est le seul phare sur pilotis subsistant en France.

Phares sur pilotis aux États-Unis

Le premier type de phare sur pilotis construit aux États-Unis est le phare de Brandywine Shoal, dans la baie du Delaware, une zone desservie par un bateau-phare depuis 1823. Un phare ordinaire s'y trouvait brièvement en 1828 mais a été détruit par la glace. Le major Hartman Bache, un ingénieur distingué de l'Army Corps of Topographical Engineers (« Corps d'armée des ingénieurs topographiques »), commence les travaux en 1848 et les terminent en 1850, pour un coût total de 53 317 dollars (soit environ 39 353 euros*). Alexander Mitchell (en) est le consultant chargé des travaux. Les pieux sont retournés par un cabestan de 4 pieds (1,22 m) manœuvré par 30 hommes. Pour protéger la structure des banquises, un navire brise-glace composé d'une jetée de 30 pieux en fer de 23 pieds (7,01 m) de long et de 5 pouces (12,7 cm) de diamètre est vissé au fond de la mer et connectés à leurs sommet, au-dessus de l'eau, les renforçant ensemble. Par la suite, cependant, l'utilisation de phares à caissons (en) s'est avérée plus fiable pour les endroits sujets à la glace.

Les phares sur pilotis étant relativement peu coûteux, faciles et rapides à construire, ils deviennent particulièrement populaires après la guerre de Sécession lorsque le Lighthouse Board décide de remplacer les bateaux-phares par des phares sur pilotis. La plupart des phares sur pilotis sont fabriqués avec des pieux en fer, bien que quelques-uns aient été fabriqués avec des pieux en bois recouverts de manchons en métal. Le phare sur pilotis typique est hexagonal ou octogonal et consiste en un pieux central qui est d'abord mis en place, puis six ou huit pieux périphériques vissés autour de lui.

Des pieux métalliques ont été utilisés pour former la fondation de nombreux phares construits sur des fonds sablonneux ou boueux. La bride en fonte hélicoïdale ou en forme de vis à l'extrémité du pieu métallique est forée dans le fond augmentant la capacité portante du pieu ainsi que ses propriétés d'ancrage. Malgré cela, les phares construits avec ces fondations se sont révélés vulnérables à la banquise.

Dans des zones telles que les Keys (en Floride), où le fond est constitué de roche de corail mou, des phares possédant des pieux en forme de disques sont construits. Des pieux en fer forgé sont alors enfoncés à travers un disque en fonte ou en acier qui repose sur le fond marin jusqu'à ce qu'un épaulement sur le pieu empêche une pénétration supplémentaire. Le disque répartit plus uniformément le poids de la tour sur le fond.

Dans les zones de récifs coralliens où le sable est présent en grande quantité, une vis en acier moulé est installée à l'extrémité du pieu pour lui donner plus de capacité d'ancrage. Les batardeaux sont utilisés dans des eaux peu profondes où il n'était pas nécessaire de pénétrer profondément dans le fond. Le batardeau permet de pomper l'eau à l'intérieur du barrage et de construire la fondation à sec.

Une centaine de phares sur pilotis de type cottage (habitation en bois d'un demi-étage) sont construits dans les détroits de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud, dans la baie de Chesapeake, dans la baie de la Delaware, le long du golfe du Mexique, dans le détroit de Long Island et à Maumee Bay (en). Peu existent encore aujourd'hui. Beaucoup ont été remplacés par des phares à caisson.

Exemples

Répliques

Exemples de phares sur pilotis d'après un dessin de José Eugenio Ribera (es)[4].

Références

  1. (en) Tomlinson's Cyclopaedia of Useful Arts, Londres, Virtue & Co., (lire en ligne), p. 177
  2. The Repertory of Patent Inventions, And Other Discoveries and Improvements in Arts, Manufacturers, and Agriculture, Repertory of Arts and Manufacturers, july–december 1847 (lire en ligne), p. 116
  3. (en) « Carysfort Reef, FL », lighthousefriends.com (consulté le )
  4. José Eugenio Ribera, Puentes de hierro económicos, muelles y faros sobre palizadas y pilotes mecánicos, Madrid, Librería Editorial de Bailly-Bailliere e Hijos, , 299 (Lámina XIII) (lire en ligne)

 

Voir aussi

Liens externes

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