Section administrative spécialisée

Les sections administratives spécialisées (SAS) furent créées en Algérie française en 1955 pour promouvoir la présence française en servant d'assistance scolaire, sociale, médicale envers les populations rurales musulmanes afin de les gagner idéologiquement à la cause de la France, et fournir des renseignements militaire en vue de la pacification. Elles sont composées de militaires et de civils, dont des contractuels indigènes (Moghazni), et seront environ 700 avec des effectifs de plus de 20000 à la fin du conflit. Leur pendant en zones urbaines étaient les sections administratives urbaines (SAU)[1].

Pour les articles homonymes, voir SAS.

Une SAS, ancienne ferme fortifiée : un des trois postes de garde au fond ; l'ancien château d'eau avait été transformé en douche pour les enfants de l'école.
Une SAS, ancienne ferme fortifiée : l'école, le poste de garde principal et les habitations au loin.

Création

Les SAS ont été créées par un arrêté du du gouverneur général de l'Algérie, Jacques Soustelle[2],[3].

Elles ont été dissoutes en 1962 avec l'indépendance de l'Algérie.

Mission

"Képi-bleu" avec ses épaulettes ; notez la présence du symbole Étoile et croissant.

Les missions générales des chefs de SAS ont fait l'objet d'un décret du président de la République contresigné par le premier ministre, le ministre des armées, le ministre de l'intérieur et son secrétaire d'état [1],[4].

Elles avaient pour mission essentielle d'établir un contact avec la population rurale en vue de lui permettre d'accéder à la modernité par le biais de l'instruction, de l'assistance médicale, du développement rural[1]. Le chef de la SAS, surnommé "képi bleu", représente le sous-préfet, notamment auprès des maires, et réciproquement. Il doit s'assurer que les demandes de la population locale sont prise en compte. Ce chef peut être militaire ou civil.

Elles avaient également une mission de renseignement militaire considérée comme une priorité dite « absolue » par le délégué général du Gouvernement en Algérie[5].

Pertes

Les pertes des SAS de 1956 à 1962 sont :

  • Officiers : 73
  • Sous-officiers : 33
  • Personnel civil : 42
  • Moghaznis : 612

Controverse

Torture

Concernant la torture, selon Jacques Frémeaux, si l’ensemble des SAS « n'a pas été épargné par ce cancer », les officiers de SAS ne paraissent que « rarement impliqués dans les pratiques de torture » et « bien plus, on a vu nombre d’entre eux, se faisant les protecteurs de la population, dénoncer ces pratiques, ou d’autres exactions, dont ils étaient bien placés pour mesurer les effets désastreux »[1].

Filmographie

Références

  1. Frémeaux 2008.
  2. Georges Oudinot, « Les Affaires algériennes et les SAS », sur miages-djebels.org, (consulté le ).
  3. Journal officiel de l'Algérie du , no 78.
  4. Décret no 59-1019 du relatif aux fonctions des chefs des sections administratives spécialisées, Journal officiel de la République française no 204 du , p. 8674, sur Légifrance.
  5. Général Partiot, Inspecteur général des affaires algériennes, note du 19 mars 1960, Service historique de la Défense, carton SHD-1H2029.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Frémeaux, « Les SAS (sections administratives spécialisées) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 208, , p. 55–68 (ISSN 0984-2292, lire en ligne, consulté le ).
  • Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, Fayard, 1969.
  • Grégor Mathias, Les sections administratives spécialisées en Algérie: entre idéal et réalité (1955-1962), L'Harmattan 1998 - Extraits en ligne.
  • Claude Hary, L'autre guerre d'Algérie - Révélations d'un officier SAS, Pic de la Mirandole, 2005, en vente chez l'auteur: 37 rue Vincent Scotto, 13320 Bouc-Bel-Air.
  • Georges Oudinot, Un béret rouge en... képi bleu ! : Mission en Kabylie 1956-1961, Carnets d'un chef de SAS, Beni-Douala, collection Histoire & Mémoires combattantes, L'esprit du livre Éditions, 2007.
  • Jean-Pierre Sénat, Par le cœur et par la raison: Algérie 1959-1962, L'Harmattan, 2007.
  • Louis Guiffray, On m'appelait Boulhaya, Éditions France-Empire, Paris, 1959.

Articles connexes

Lien externe

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