Servon (Manche)
Servon est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 271 habitants[Note 1].
Pour les articles homonymes, voir Servon.
Servon | |
La mairie. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie |
Maire Mandat |
Daniel Furcy 2020-2026 |
Code postal | 50170 |
Code commune | 50574 |
Démographie | |
Gentilé | Servonnais |
Population municipale |
271 hab. (2019 ) |
Densité | 29 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 36′ 02″ nord, 1° 25′ 08″ ouest |
Altitude | Min. 6 m Max. 48 m |
Superficie | 9,23 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Pontorson |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est à l'ouest de l'Avranchin. Son bourg est à 9 km au nord-est de Pontorson, à 9,5 km au sud-est du Mont-Saint-Michel, à 13 km au nord-ouest de Saint-James et à 14 km au sud-ouest d'Avranches[1].
Le point culminant (48 m) se situe au sud, entre les lieux-dits la Braise et le Commun. Le point le plus bas (6 m) correspond à la sortie du territoire de l'Anguille, court fleuve côtier, au nord-ouest.
L'Anguille (nom qui ne figure pas sur les cartes IGN qui préfère ruisseau du Hamel) se mêlait à la Guintre pour se jeter au pieds du Mont Saint Michel comme le montre les cartes de Cassini[2] (et non pas le Couesnon). Elles ont ensuite été canalisées vers la Roche Torrin lors de la mise en polder et l'établissement des digues et des portes à flot établis pour empecher la remontée de la marée à l'intérieur des terres. Riche en anguilles et en saumons qui venaient frayer jusque dans les années soixante-dix selon Marcel Veron, elle a perdu sa richesse à la suite de différentes sécheresses, aux effluents déversés et à l'action des portes à flot.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pontorson », sur la commune de Pontorson, mise en service en 1997[10] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,8 °C et la hauteur de précipitations de 838,6 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Granville – pointe du Roc », sur la commune de Granville, mise en service en 1973 et à 29 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[14] à 11,9 °C pour 1981-2010[15], puis à 12,4 °C pour 1991-2020[16].
Urbanisme
Typologie
Servon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[17],[18],[19]. La commune est en outre hors attraction des villes[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,4 %), prairies (36,2 %), zones agricoles hétérogènes (9,3 %), zones urbanisées (3,1 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Servum en 1104, Servun fin du XIIe siècle, de Servone en 1412[24].
Le toponyme peut être dérivé d'un anthroponyme roman ou du latin servus, « esclave »[25] et du gaulois -ó-magos « marché d'esclaves »[24].
Autre hypothèse : du latin superior, comparatif de superus, soit « plus au-dessus, plus haut, plus élevé », d’où le gallo-roman °SUPERIORE > a.f. °sevror, °sevreux, et par métathèse °servor, °serveux, non attestés dans les textes, mais présents dans Champcervon (Campcervor 1179) et Campcerveux au Lorey, tous deux dans la Manche[26]. Cette hypothèse pose problème avec les formes anciennes, mais correspond à la situation de Servon sur une éminence, comme Servon (Seine-et-Marne).
Le gentilé est Servonnais.
Histoire
En 1769, Jacques Le Chevallier dit Le Chevallier Lambert épouse Françoise Marie Fontaine, fille du sieur des Marets de Courtils.[pertinence contestée] Le , ils donnent naissance à Jean Pierre qui deviendra futur sieur de Beaubisson, botaniste, créateur du jardin des plantes d'Avranches et auteur de la branche des Le Chevallier de Grand Champ.
En 1793, la famille Sauvé qui habite un lieu isolé, déclare deux jumeaux morts nés d'une fausse couche provoquée par une attaque des rebelles et brigands dits de la Vendée.[pertinence contestée]
Lors de la percée des troupes du général Patton, les éclaireurs ont peint sur la porte d'une grange limits to all troop, visible encore actuellement. La nationale est bordée des bornes roses de la « Voie de la Liberté ».
Rapidement à l'ère moderne, une voie de chemin de fer entre Caen et Rennes permet l'établissement d'une gare voyageur qui ferme dans les années 1980, et d'une gare de marchandises dont ne subsiste que les locaux et silos d'une coopérative agricole. La voie est double.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[29].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].
En 2019, la commune comptait 271 habitants[Note 8], en augmentation de 2,65 % par rapport à 2013 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Servon a compté jusqu'à 796 habitants en 1831.
Lieux et monuments
- Église paroissiale Saint-Martin et croix du cimetière, inscrites au titre des Monuments historiques depuis le [34]. Dans l'église, le retable du maitre-autel du XVIIIe siècle, un vitrail et les lambris du XVIe sont classés à titre d'objets[35]. Le plafond est remarquable, en coque de navire inversé, lambrissé, avec des peintures sur certaines lattes. Quelques objets pourraient provenir de la chapelle Saint-Grégoire (ruines) qui se tenait à la Plane de Saint-Grégoire.
- Château du Bois-Chicot, du XIXe siècle. Le lieu fait face aux bois Jardin.
- Dans le chœur de l'église est inhumé Gilles Briand, curé de la paroisse de Servon de 1740 à 1755 (né vers 1682, décédé à Servon le à l'âge de 72 ans). Auparavant, il avait été chapelain de la cathédrale d'Avranches et ensuite vicaire de la cathédrale[36].
- Pendant la période révolutionnaire, l'église a été fermée par le maire le et rouverte début 1802 (apparaissent les registres paroissiaux clandestins). Durant cette période, en 1791, les registres paroissiaux sont ouverts par le Procureur de la République. Le curé continue son office et signe les registres paroissiaux avec l'officier municipal. En 1793, le curé et l'officier public signent tous les deux les actes des registres municipaux[37].
- Manoir de Servon, contiguë à l'église et de la même époque. Des légendes laissent supposer des souterrains en rapport avec le mont Saint-Michel.
- Moulin de Servon : proche de la gare, le long de la rivière. L'ancien moulin était dans le bâtiment démoli en 2018, à droite du corps d'habitation. Le passage de l'axe de la roue dans le mur ruiné est encore visible au-dessus de la fosse qui subsiste. Le bief descendait ici de la butte située juste derrière et qui constituait la digue. Le nom de ce champ qui jouxte le Hamel est d'ailleurs la Queue de l'Étang. L'étang qui s'y trouvait était régulé par une trappe sur la rivière à l'endroit dit de la Chute. C'était un important massif maçonné dont on voit encore les fondations juste en amont du gué. Il a été détruit avec difficulté lors du remembrement, causant la casse de matériel. Le cours principal de la rivière passait alors par la roue comme le montrent les cartes d'état major 1820-1866[2], mais sans trace de l'étang qui devait déjà être asséché. Le bief de fuite existe alors mais ne figure pas, il reprendra le rôle principal. Le moulin est donc plus ancien. Le fournil est situé juste au-dessus du moulin. Reste la gueule du four, le four lui même ayant été abattu par le nouveau propriétaire dans les années 1960. L'ensemble fait face à un champ se nommant la Lande au Trésor de l'autre coté de la route.
- L'église paroissiale Saint-Martin.
- La croix du cimetière.
Personnalités liées à la commune
- François Lemasle (1874 à Servon - 1946), évêque, vicaire apostolique à Hué (Indochine).
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le ).
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Pontorson - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Servon et Pontorson », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Pontorson - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Servon et Granville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations pré-celtique, celtiques, romanes, Genève, , 708 p. (ISBN 2-600-02883-8, lire en ligne), p. 194.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 247.
- Dominique Fournier, « Notes de toponymie normande : champs / contre-champs », Histoire et Traditions Populaires, no 85, .
- René Gautier, 601 communes et lieux de vie de la Manche : et les 46 communes fusionnées ou associées depuis 1960, Marigny, Éditions Eurocibles, , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 626.
- « Jean Gédouin candidat à un quatrième mandat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Servon (50170) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Église et le calvaire », notice no PA00110612, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Œuvres mobilières à Servon », base Palissy, ministère français de la Culture.
- Archives départementales de la Manche
- Archives départementales de la Manche
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Portail de la Manche
- Portail des communes de France