Sherpa (politique)

Un sherpa est, selon un surnom, le représentant personnel d'un chef d'État ou de gouvernement d'un État membre du G7 (devenu un temps G8), puis du G20. Les sherpas se rencontrent régulièrement pour préparer les sommets, puis siègent à la table des négociations pendant les sommets.

Réunion de sherpas en juillet 2010 pour la préparation du G20 à Séoul qui s'est tenu en novembre suivant.

Analyse

Les sherpas répondent à l'aspect non institutionnel du G7 et à son absence de secrétariat, au contraire du secrétariat des Nations unies ou du secrétariat général de l'OTAN par exemple[1].

Origine du terme

Le surnom de sherpa est une allusion aux sherpas népalais, et reprend la métaphore des réunions « au sommet » (en), initiée par Winston Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale[2] : les sherpas préparent la voie des sommets, dans les deux sens du terme.

L'invention de ce surnom est souvent attribuée au magazine The Economist, en 1979[3]^,[4]^,[5]^,[6]^,[7]. Dans un cours donné à l'université de Leeds en 1991, Robert Armstrong cite également cette hypothèse et indique que le terme était déjà bien établi quand il est devenu sherpa de Margaret Thatcher en octobre 1979[8].

Néanmoins, le surnom est attesté au Royaume-Uni dès 1977 et utilisé publiquement en 1978 par Helmut Schmidt[9].

Liste des sherpas

France

En France, sous la présidence de François Mitterrand, la fonction de sherpa n'est pas attribuée à ses conseillers diplomatiques[10] ni même à des diplomates de carrière, mais plutôt à des conseillers issus du Conseil d'État et du Corps des mines[11]. Par la suite, à partir de 1995, cette fonction revient presque systématiquement au conseiller diplomatique au cabinet du président de la République[11], à l'exception de Jacques Audibert, sherpa entre mai 2014 et 2016, qui n'a été conseiller diplomatique qu'entre août et décembre 2014[11].

À partir de la présidence de Nicolas Sarkozy en 2007, la fonction de sherpa devient officielle et apparaît au Journal officiel[10].

La fonction de sherpa a été occupée par[12]^,[13] :

Sherpa	Fonction officielle	Arrêté de nomination		Président de la République
Raymond Barre				Valéry Giscard d'Estaing
Bernard Clappier				Valéry Giscard d'Estaing
Jean-Marcel Jeanneney				François Mitterrand
Jacques Attali	Conseiller spécial auprès du président de la République	25 mai 1981	[JORF 1]
Anne Lauvergeon	Secrétaire général adjoint de la présidence de la République	5 décembre 1990	[JORF 2]
Jean-David Levitte	Conseiller diplomatique	19 mai 1995	[JORF 3]	Jacques Chirac
Jean-Marc de La Sablière	Conseiller diplomatique	8 février 2000	[JORF 4]
Maurice Gourdault-Montagne	Conseiller diplomatique	29 novembre 2002	[JORF 5]
Jean-David Levitte	Conseiller diplomatique et sherpa	16 mai 2007	[JORF 6]	Nicolas Sarkozy
Jean-David Levitte	Conseiller diplomatique et sherpa	19 mars 2008	[JORF 7]	Nicolas Sarkozy
Paul Jean-Ortiz	Conseiller diplomatique et sherpa G8	17 mai 2012	[JORF 8]	François Hollande
Jacques Audibert	Conseiller, sherpa G7-G8	22 mai 2014	[JORF 9]	François Hollande
Philippe Étienne	Conseiller diplomatique	14 mai 2017	[JORF 10]	Emmanuel Macron
Philippe Étienne	Conseiller diplomatique, sherpa G7 et G20	18 septembre 2017	[JORF 11]
Emmanuel Bonne	Conseiller diplomatique, sherpa G20 et sherpa G7	16 mai 2019	[JORF 12]

Allemagne

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (juin 2016).

Pour l'améliorer, ajoutez des références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Hans Tietmeyer^[Quand ?]
Horst Köhler (1990 - 1993)
Bernd Pfaffenbach (2004 - 2009)
Jens Weidmann (depuis décembre 2009)
Jörg Asmussen (jusqu'à fin 2011)

Union européenne

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (juin 2016).

Pour l'améliorer, ajoutez des références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Pascal Lamy^[Quand ?], pour Jacques Delors à la Commission européenne

Références

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

Arrêté du 25 mai 1981, JORF n^o 123 du 26 mai 1981, p. 1642.
Arrêté du 5 décembre 1990, JORF n^o 283 du 6 décembre 1990, p. 14975, NOR PREX9010067A.
Arrêté du 19 mai 1995, JORF n^o 118 du 20 mai 1995, p. 8447, NOR PREX9500830A.
Arrêté du 8 février 2000, JORF n^o 33 du 9 février 2000, p. 2031, texte n^o 1, NOR PREX0003969A.
Arrêté du 29 novembre 2002, JORF n^o 282 du 4 décembre 2002, p. 19959, texte n^o 2, NOR PREX0206135A.
Arrêté du 16 mai 2007, JORF n^o 114 du 17 mai 2007, p. 9511, texte n^o 1, NOR PREX0701153A.
Arrêté du 19 mars 2008, JORF n^o 69 du 21 mars 2008, texte n^o 1, NOR PREX0807231A.
Arrêté du 17 mai 2012, JORF n^o 116 du 19 mai 2012, texte n^o 1, NOR PREX1223404A.
Arrêté du 22 mai 2014, JORF n^o 119 du 23 mai 2014, texte n^o 1, NOR PREX1401318A.
Arrêté du 14 mai 2017, JORF n^o 114 du 15 mai 2017, texte n^o 1, NOR PREX1714467A.
Arrêté du 18 septembre 2017, JORF n^o 219 du 19 septembre 2017, texte n^o 1, NOR PREX1726321A.
Arrêté du 16 mai 2019, JORF n^o 115 du 18 mai 2019, texte n^o 2, NOR PREX1914390A.

Autres références :

(en) Emmanuel Mourlon-Druol, chap. 4 « Less than a Permanent Secretariat, more than an ad-hoc Preparatory Group: a Prosopography of the G7’s Personal Representatives, 1975-1991 », dans Emmanuel Mourlon-Druol (dir.) et Federico Romero (dir.), International Summitry and Global Governance: The rise of the G7 and the European Council, 1974-1991, Routledge, coll. « Cold War History », 2014, 256 p. (ISBN 978-0-415-72984-0, DOI 10.4324/9781315850771), p. 64–91.
(en) William Safire, I Stand Corrected : More on Language, New York, Times Books, 1984, 468 p. (ISBN 0-8129-1097-4), p. 168.
(en) Robert Armstrong, « Economic Summitry in the 1980s: A View from a Sherpa's Tent », dans Jacob Ryten (dir.), Canadian Institute of International Affairs, The Sterling Public Servant: A Global Tribute to Sylvia Ostry, Montréal, McGill-Queen's University Press, 2004, 256 p. (ISBN 0-7735-2791-5), p. 185.
Roland Dumas, Affaires étrangères, vol. 1 : 1981-1988, Paris, Fayard, 2007, 438 p. (ISBN 978-2-213-63017-5), p. 75.
Maurice Vaïsse, La puissance ou l'influence ? : La France dans le monde depuis 1958, Paris, Fayard, 2009, 649 p. (ISBN 978-2-213-63810-2), p. 26.
Denis Bauchard, « La gouvernance mondiale entre organisations internationales et clubs informels », Actuelles de l'IFRI, IFRI, février 2010.
Estelle Ardouin, « Sherpas et sommets des 7 », Institut d'études politiques de Lyon.
(en) Robert Armstrong, Summits : A Sherpa's Eye View, Leeds, University of Leeds, coll. « Montague Burton lecture on international relations » (n^o 44), 1991, p. 37.
Noël Bonhomme, « Le groupe des « sherpas » du G7 : une diplomatie d'experts ? 1975-1990 », Monde(s), n^o 5 « Diplomaties »,‎ 2014, p. 151–172 (DOI 10.3917/mond.141.0151) citant (de) Enrico Böhm, Die Sicherheit des Westens. Entstehung und Funktion der G7-Gipfel (1975-1981), Munich, Oldenbourg, 2013, 357 p. (ISBN 978-3-486-75105-5), p. 169–170.
François Krug, « Qui fait quoi chez Hollande : les cinq postes-clés de l’Elysée », sur Rue89, 15 mai 2012.
Christian Lequesne, Ethnographie du Quai d'Orsay : Les pratiques des diplomates français, Paris, CNRS Éditions, 2017, 255 p. (ISBN 978-2-271-08325-8), p. 143–144.
Jacques Santamaria et Patrice Duhamel, L'Élysée : Histoire, secrets, mystères, Paris, Plon, 2017, 574 p. (ISBN 978-2-259-24900-3), « Sherpa ».
Mourlon-Druol 2014, Table 4.4: « Names of sherpas and period spent as personal representatives of the G7 (1975–1992) », p. 78–79.

Portail de la politique
Portail des relations internationales

Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.

[14] Arrêté du 25 mai 1981, JORF n^o 123 du 26 mai 1981, p. 1642.

[15] Arrêté du 5 décembre 1990, JORF n^o 283 du 6 décembre 1990, p. 14975, NOR PREX9010067A.

[16] Arrêté du 19 mai 1995, JORF n^o 118 du 20 mai 1995, p. 8447, NOR PREX9500830A.

[17] Arrêté du 8 février 2000, JORF n^o 33 du 9 février 2000, p. 2031, texte n^o 1, NOR PREX0003969A.

[18] Arrêté du 29 novembre 2002, JORF n^o 282 du 4 décembre 2002, p. 19959, texte n^o 2, NOR PREX0206135A.

[19] Arrêté du 16 mai 2007, JORF n^o 114 du 17 mai 2007, p. 9511, texte n^o 1, NOR PREX0701153A.

[20] Arrêté du 19 mars 2008, JORF n^o 69 du 21 mars 2008, texte n^o 1, NOR PREX0807231A.

[21] Arrêté du 17 mai 2012, JORF n^o 116 du 19 mai 2012, texte n^o 1, NOR PREX1223404A.

[22] Arrêté du 22 mai 2014, JORF n^o 119 du 23 mai 2014, texte n^o 1, NOR PREX1401318A.

[23] Arrêté du 14 mai 2017, JORF n^o 114 du 15 mai 2017, texte n^o 1, NOR PREX1714467A.

[24] Arrêté du 18 septembre 2017, JORF n^o 219 du 19 septembre 2017, texte n^o 1, NOR PREX1726321A.

[25] Arrêté du 16 mai 2019, JORF n^o 115 du 18 mai 2019, texte n^o 2, NOR PREX1914390A.

[1] (en) Emmanuel Mourlon-Druol, chap. 4 « Less than a Permanent Secretariat, more than an ad-hoc Preparatory Group: a Prosopography of the G7’s Personal Representatives, 1975-1991 », dans Emmanuel Mourlon-Druol (dir.) et Federico Romero (dir.), International Summitry and Global Governance: The rise of the G7 and the European Council, 1974-1991, Routledge, coll. « Cold War History », 2014, 256 p. (ISBN 978-0-415-72984-0, DOI 10.4324/9781315850771), p. 64–91.

[2] (en) William Safire, I Stand Corrected : More on Language, New York, Times Books, 1984, 468 p. (ISBN 0-8129-1097-4), p. 168.

[3] (en) Robert Armstrong, « Economic Summitry in the 1980s: A View from a Sherpa's Tent », dans Jacob Ryten (dir.), Canadian Institute of International Affairs, The Sterling Public Servant: A Global Tribute to Sylvia Ostry, Montréal, McGill-Queen's University Press, 2004, 256 p. (ISBN 0-7735-2791-5), p. 185.

[4] Roland Dumas, Affaires étrangères, vol. 1 : 1981-1988, Paris, Fayard, 2007, 438 p. (ISBN 978-2-213-63017-5), p. 75.

[5] Maurice Vaïsse, La puissance ou l'influence ? : La France dans le monde depuis 1958, Paris, Fayard, 2009, 649 p. (ISBN 978-2-213-63810-2), p. 26.

[6] Denis Bauchard, « La gouvernance mondiale entre organisations internationales et clubs informels », Actuelles de l'IFRI, IFRI, février 2010.

[7] Estelle Ardouin, « Sherpas et sommets des 7 », Institut d'études politiques de Lyon.

[8] (en) Robert Armstrong, Summits : A Sherpa's Eye View, Leeds, University of Leeds, coll. « Montague Burton lecture on international relations » (n^o 44), 1991, p. 37.

[9] Noël Bonhomme, « Le groupe des « sherpas » du G7 : une diplomatie d'experts ? 1975-1990 », Monde(s), n^o 5 « Diplomaties »,‎ 2014, p. 151–172 (DOI 10.3917/mond.141.0151) citant (de) Enrico Böhm, Die Sicherheit des Westens. Entstehung und Funktion der G7-Gipfel (1975-1981), Munich, Oldenbourg, 2013, 357 p. (ISBN 978-3-486-75105-5), p. 169–170.

[Krug-10] François Krug, « Qui fait quoi chez Hollande : les cinq postes-clés de l’Elysée », sur Rue89, 15 mai 2012.

[Lequesne-11] Christian Lequesne, Ethnographie du Quai d'Orsay : Les pratiques des diplomates français, Paris, CNRS Éditions, 2017, 255 p. (ISBN 978-2-271-08325-8), p. 143–144.

[12] Jacques Santamaria et Patrice Duhamel, L'Élysée : Histoire, secrets, mystères, Paris, Plon, 2017, 574 p. (ISBN 978-2-259-24900-3), « Sherpa ».

[Mourlon-Druol201478–79Table_4.4:_«_Names_of_sherpas_and_period_spent_as_personal_representatives_of_the_G7_(1975–1992)_»-13] Mourlon-Druol 2014, Table 4.4: « Names of sherpas and period spent as personal representatives of the G7 (1975–1992) », p. 78–79.