Raymond Barre

Raymond Barre, né le à Saint-Denis (La Réunion) et mort le à Paris, est un économiste et homme d'État français.

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Raymond Barre

Raymond Barre en 1980.
Fonctions
Maire de Lyon

(5 ans et 9 mois)
Élection
Prédécesseur Michel Noir
Successeur Gérard Collomb
Député français

(20 ans, 11 mois et 16 jours)
Élection 14 juin 1981
Réélection 16 mars 1986
5 juin 1988
21 mars 1993
1er juin 1997
Circonscription 4e du Rhône (1981-1986)
Rhône (1986-1988)
4e du Rhône (1988-2002)
Législature VIIe, VIIIe, IXe, Xe et XIe (Cinquième République)
Groupe politique Apparenté UDF (1981-1988; 1993-2002)
UDC (1988-1993)
Prédécesseur Jean Baridon
Successeur Christian Philip

(1 mois)
Élection 19 mars 1978
Circonscription 4e du Rhône
Législature VIe (Cinquième République)
Groupe politique Apparenté UDF
Prédécesseur Louis Joxe
Successeur Jean Baridon
Premier ministre français

(4 ans, 8 mois et 26 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Barre I, II et III
Législature Ve et VIe (Cinquième République)
Coalition Majorité présidentielle
UDRRIRCDS
(août-déc. 1976)

RPRRIPRRCDS
(1976-1978)

RPRUDF (1978-1981)
Prédécesseur Jacques Chirac
Successeur Pierre Mauroy
Ministre de l'Économie et des Finances

(1 an, 7 mois et 4 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Lui-même
Gouvernement Barre I et II
Prédécesseur Jean-Pierre Fourcade
Successeur René Monory
Ministre du Commerce extérieur

(7 mois et 13 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Jacques Chirac
Gouvernement Chirac I
Prédécesseur Norbert Ségard
Successeur André Rossi
Vice-président de la Commission européenne
chargé de l'Économie et des Finances

(5 ans, 5 mois et 29 jours)
Président Jean Rey
Franco Maria Malfatti
Sicco Mansholt
Prédécesseur Robert Marjolin
Successeur Wilhelm Haferkamp
Biographie
Nom de naissance Raymond Octave Joseph Barre
Surnom Le Premier économiste de France
Babar[1]
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Denis (La Réunion, France)
Date de décès
Lieu de décès Paris (France)
Nature du décès Crise cardiaque
Sépulture Cimetière du Montparnasse
Nationalité Française
Parti politique Indépendant
(proche de l'UDF)
Diplômé de IEP de Paris
Profession Économiste
Religion Catholicisme

Premiers ministres français
Maires de Lyon

Professeur d'université, il est vice-président de la Commission européenne, chargé de l'Économie et des Finances, de 1967 à 1973.

En janvier 1976, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, il est nommé ministre du Commerce extérieur du premier gouvernement Jacques Chirac, puis devient Premier ministre. Il met en œuvre une politique monétaire visant à réduire la pression de la monnaie sur les prix et une politique budgétaire stricte du fait de la hausse de la dette. Il démissionne après la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1981.

Candidat de l'UDF à l'élection présidentielle de 1988, pour laquelle il est un temps donné favori dans les sondages, il arrive finalement en troisième position avec 16,5 % des suffrages exprimés, derrière Jacques Chirac et François Mitterrand. Il est député du Rhône de 1978 à 2002 et maire de Lyon de 1995 à 2001.

Classé au centre droit et proche de l'UDF, Raymond Barre est l’une des rares personnalités politiques contemporaines à avoir occupé d'aussi hautes fonctions sans jamais avoir été membre d'un parti politique.

Biographie

Jeunesse et vie privée

La villa Déramond-Barre, maison natale de Raymond Barre à Saint-Denis de La Réunion.

La famille Barre est installée à Saint-Denis, à La Réunion, depuis 1843[2]. Raymond Barre est le fils de René Barre (1898-1975), négociant, et de Charlotte Déramond (1902-2002). René Barre, fils d'un directeur de pénitencier en poste à la Guyane puis en Nouvelle-Calédonie, s'était engagé au service de la France en 1915, à 17 ans, amoureux de l'héritière d'une grande famille, Charlotte Déramond, fille d'Octave Déramond, chirurgien, et de Marie Martin (issue des Martin, riches sucriers). Ses parents se marient à La Réunion le et ont deux filles (Anne-Marie et Marguerite Marie)[3] et un fils. Ils se séparent lorsque Raymond Barre a quatre ans, à la suite d'une affaire frauduleuse dans laquelle son père a été impliqué, jugé aux assises le jeudi avec son associé et conseiller Jules Bocquée[4]. René Barre est finalement acquitté, mais les Déramond ne peuvent tolérer que leur honneur et leur réputation aient été salis. Il ne revoit jamais plus son père, décédé le [2].

À l'exception de quelques mois à Paris en 1934, il passe son enfance sur son île natale de La Réunion, dans l'imposante case créole de Saint-Denis appartenant à son grand-père maternel et dans laquelle il est né. Cette villa, qui fut habitée par le poète Léon Dierx, est aujourd'hui appelée villa Déramond-Barre[5].

Là, il se retrouve d'abord dans la même école maternelle que Raymond Bourgine, l'école de l'Immaculée Conception, avant d'être scolarisé au lycée Leconte-de-Lisle aux côtés de Paul et Jacques Vergès[5]. Il entre à la faculté de droit de La Réunion au sortir du lycée[5].

Le débarquement des alliés permet le ralliement de l'Ile à la France Libre, sous la houlette du général Legentilhomme. C'est l'occasion pour Raymond Barre de rejoindre les troupes de la France combattante. Mobilisé à l'âge de vingt ans, il met de côté son vœu d'étudier la médecine à Montpellier comme l'avait fait le reste de sa famille avant lui[5]. Après son instruction à La Réunion sur la batterie de la pointe des Galets, il part en 1945 pour Madagascar rejoindre son régiment d'artillerie du CEFEO et débarque à Tamatave, d'où il doit s'embarquer pour l'Indochine. Mais Américains et Britanniques ne voient pas d'un très bon œil que la France rétablisse sa souveraineté sur l'Indochine, si bien qu'ils ne fournissent pas les navires de transport nécessaires avant la fin de la Seconde Guerre mondiale[6]. Démobilisé, il prend le bateau pour Paris le [5].

Études

Logé à la Cité internationale universitaire jusqu'en 1950[5], il décroche plusieurs diplômes et concours de l'enseignement supérieur : le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris (promotion 1948, section Service Public)[7] et l'agrégation de droit et de sciences économiques dont il finit deuxième en 1950[2].

Mariage

Le , Raymond Barre épouse Eva Hegedűs (1920-2017), qu'il a rencontrée à Tunis[8]. D'origine hongroise, elle est fille de l'avocat Barthélémy Hegedüs et de Berthe Salamon[9]. Ils ont ensemble deux fils : Olivier (né en 1955) et Nicolas (né en 1961)[10].

Grands traits de sa carrière

Il est nommé professeur à la faculté de droit et de sciences économiques de Caen, mais ne rejoint pas son poste immédiatement et, pendant quatre années, effectue des missions à l'Institut des hautes études de Tunis.

De 1959 à 1962, Raymond Barre est directeur de cabinet de Jean-Marcel Jeanneney, ministre de l'Industrie dans le gouvernement Michel Debré. Ensuite, il redevient professeur d'économie à l'Institut d'études politiques de Paris, à la faculté de droit et de sciences économiques de Paris, ainsi qu'à l'École centrale Paris[11].

En 1967, il est nommé par le Général De gaulle Commissaire Européen. Par la suite il sera nommé ministre du commerce extérieur par Valéry Giscard d'Estaing, puis Premier ministre de 1976 à 1981. Il redevient professeur même s'il entame une carrière politique et se présente à l'élection présidentielle de 1988. Il devient en 1995 maire de Lyon.

Maladie et mort

Tombe de Raymond Barre et de son épouse au cimetière du Montparnasse (18e division).

Aux problèmes rénaux dont il souffre de longue date s'ajoutent des problèmes cardiaques. Le , à la suite d'un malaise cardiaque, il est hospitalisé au centre cardio-thoracique de Monaco, puis transféré à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, à Paris, où il meurt le , à l'âge de 83 ans[12].

Ses obsèques sont célébrées par l'archevêque de Paris André Vingt-Trois le dans la chapelle du Val-de-Grâce, en présence de nombreuses personnalités[13] dont le président de la République Nicolas Sarkozy. Il est inhumé peu après à Paris, au cimetière du Montparnasse, en bordure de la 18e division. Son épouse, Eva, morte à l'âge de 97 ans, dix ans après lui, est inhumée à ses côtés[14].

Carrière d'économiste

Formation et premières années d'enseignement

Durant sa formation d'économiste, il fait la connaissance de François Bourricaud et de Raymond Aron[15]. C'est également durant cette période qu'il devient un admirateur d'Alexis de Tocqueville. À cette même période il fait aussi connaissance de deux amis d'Aron qui deviendront aussi ses amis, l'historien Eric Dardel et l'éditeur Éric de Dampierre. Ce dernier publiera outre la traduction de Barre de l'ouvrage d'Hayek intitulé Scientisme et science sociales, des ouvrages de Max Weber, Talcott Parsons et Leo Strauss.

Jeune, il subit l'influence de l'économiste François Perroux qu'il qualifie sa vie durant d'« éminent maître ». Se noue entre eux une relation que Christiane Rimbaud, la biographe de Raymond Barre, qualifie de « presque paternelle » de la part de Perroux. Les deux hommes resteront proches et Raymond Barre présidera à la mort de son éminent maitre la fondation François Perroux. Sous son influence, il s'intéresse à Joseph Schumpeter ainsi qu'à un de ses disciples Paul Sweezy et à son livre The theory of Capitalist Development, en cette période d'après-guerre très marquée par le marxisme, il aborde également l’œuvre de Marx [16]. À cette époque, il collabore aussi à la revue Critique d'Eric Weil à laquelle contribuent aussi Claude Levi-Strauss et Kojève.

Barre présente sa thèse La Période dans l'analyse économique. Une approche de l'étude du temps en , un thème qui lui a été proposé par André Piatier alors directeur de la conjoncture à l'INSEE. Son directeur de thèse est André Marchal[17]. Cette thèse si l'on en croit Thierry de Montbrial[18] lui apprend « que les mécanismes économiques s'inscrivent dans la durée : les phénomènes d'anticipation, de mémoire, jouent un rôle essentiel ».

S'il passe en 1949 l'agrégation, c'est parce que Piatier lui a dit que l'enseignement lui apportera la liberté qui convient à son caractère[19]. Après l'agrégation, il va enseigner à Tunis, où il fait la connaissance de Philippe Malaurie. Jean-Claude Paye (haut-fonctionnaire), qui est alors son étudiant, note :« Ce qui nous frappait le plus : son aptitude à établir des liens entre l'économie, la politique et l'histoire »[20]. C'est également à Tunis qu'il fait connaissance de Catherine Hegedüs qui deviendra sa femme[21].

Raymond Barre a pour habitude de rédiger entièrement ses cours. Aussi quand Maurice Duverger demande à André Marchal de rédiger un manuel d'économie politique et que ce dernier lui délègue cette tâche peut-il s'en acquitter sans trop de problème. Ce livre qui connaît un grand succès, assoit la position de Barre en tant qu'économiste[22]. Pour Jean-Claude Casanova, qui a été son étudiant et qui sera plus tard membre de son cabinet ministériel, cet ouvrage « est le premier manuel moderne d'économie des facultés de droit »[23].

Chef de cabinet au ministère de l'Industrie (1959-1962)

Chevalement du puits central à Decazeville.

En mai 1958, lors du retour au pouvoir du général de Gaulle, il fait partie d'une délégation française chargée d'étudier la planification russe où figure Jean-Marcel Jeanneney. En général, les membres de cette délégation sont hostiles au retour du général, Raymond Barre au contraire se refuse à voir en lui « un apprenti dictateur » et est favorable à ce retour. Revenu à Paris, Jeanneney, qui fait partie du Comité Rueff-Armand, n'hésite pas à le consulter. Quand il est appelé fin 1958 à entrer au gouvernement, comme ministre de l'Industrie, il demande à Raymond Barre d'être son chef de cabinet. Au départ, leur arrivée au ministère est accueillie avec scepticisme par les hommes du Corps de mines qui dominent dans cette administration, mais très rapidement, le ministre et son secrétaire général s'imposent[24].

Au moment où Jeanneney et Barre sont au ministère de l'Industrie se produit la libéralisation des échanges et la baisse de 10 % des droits de douane avec les partenaires du traité de Rome. Malgré les craintes, les choses se passent bien[25]. En 1961, lors de la fermeture de mines de charbon de Decazeville dans le cadre du plan Jeanneney Barre doit négocier avec les grévistes. Enfin, pour accroître la concurrence sur le marché du pétrole, le ministre commence à envisager la création d'un groupe pétrolier d’État, Elf[26].

En avril 1962, un nouveau Premier ministre, Georges Pompidou, arrive et Jean-Marcel Jeanneney quitte le ministère, tandis que Barre est rendu à l'enseignement[27].

Professeur et expert (1963-1967 et 1973-1975)

Après son départ du ministère de l'Industrie, il est d'abord professeur à Caen, puis à compter de 1963 à Paris[26].

Parallèlement à son travail de professeur, il est choisi en 1963 par le ministre des finances Valéry Giscard d'Estaing, pour faire partie d'un groupe d'experts qui doit sous la gouverne d'un ancien directeur général des impôts préparer le budget de ce pays pour 1963. Il fait également partie du comité Maurice-Lorain chargé d'un rapport sur le financement des investissements en France. Il débouchera notamment sur la création des SICAV[28].

Il est nommé également à la commission du Financement du cinquième plan De 1965 à 1967, il est membre d'une commission chargée de la mise en œuvre d'une politique des revenus qui débouchera sur la création du Centre d'étude des revenus et des coûts[26].

À la fin de son mandat de commissaire européen, il retrouve l'enseignement et entame une série de conférences en Pologne[29]. Puis Joseph Fontanet alors ministre de l'éducation nationale lui demande un rapport sur la refonte du second cycle du secondaire et de l'enseignement. Il préconise d'en finir avec « les sélections camouflées[30] », et d'adopter des unités de valeur capitalisables. Il suggère également une certaine autonomie des universités.

En 1974, la mort de Pompidou le prive du poste de commissaire au plan, Valéry Giscard d'Estaing préférant nommer Jean Ripert[31]. En 1975, il est membre d'une commission dirigée par Antoine Jeancourt-Galignani chargé de transformer l'aide à la pierre en une aide personnalisée au logement qui deviendra l'APL[32].

Commissaire européen (1967-1973)

Nomination et contexte

En juin 1967, le général de Gaulle le fait appeler et lui dit qu'il a deux postes à pourvoir, celui de commissaire général au plan et celui de commissaire européen, il répond qu'il connait mieux le plan, ce à quoi il lui répond qu'il le comprend mais qu'il a besoin à Bruxelles de « gens dynamiques et jeunes »[26].

De Gaulle sur la recommandation de Jean-Marcel Jeanneney a consulté à plusieurs reprises Barre sur les questions monétaires[33]. Aussi n'est-il pas surprenant qu'il pense à lui et ce d'autant que le gouvernement français veut conserver le poste de commissaire en charge de l'économie et des finances que détenait le commissaire européen sortant Robert Marjolin[34]. Sur le fond, alors que Robert Marjolin est « de tradition européenne supranationaliste », Barre est plus gaulliste[35]. Il convient de noter ici que sa nomination intervient alors que tous ont en tete la politique de la chaise vide pratiquée par la France en 1965 et le compromis de Luxembourg de début 1966 qui prévoyait que les décisions européennes devaient être prises à l'unanimité lorsque sont en jeu des « intérêts très importants » pour un pays[34].

Au départ il est vu comme l'homme du général De Gaulle et est accueilli avec méfiance. Toutefois, son pragmatisme et son réalisme joint au fait qu'il est « un homme d'un commerce agréable »[36] qui aime la bonne chère joint à son professionnalisme le font accepter très vite et lui permettent d'être nommé vice-président de la Commission européenne jusqu'à la fin de son mandat en 1973[2].

Mai 1968 et la tentation de la dévaluation du franc

Après les événements de mai 1968, le franc est attaqué. Le gouvernement de Maurice Couve de Murville fait d'abord preuve de rigueur avant pour une raison que Barre n'a jamais élucidée de se relâcher en septembre. Le 21 décembre assistant en tant que vice-président de la Commission à une conférence des ministres des finances européens. Là il constate que la dévaluation du franc est voulue par les autres pays dont l'Allemagne qui refuse de réévaluer le mark et admise par Francois-Xavier Ortoli le ministre français des finances. L'ambiance n'est pas vraiment pro-française et Raymond Barre sort de cette conférence « effondré, physiquement malade »[37].

À Paris, Jean-Marcel Jeanneney et d'autres s'opposent à la dévaluation et veulent convaincre le général de Gaulle de ne pas dévaluer. Ce dernier qui ne demande que cela accueille bien les arguments de Raymond Barre et de Jean-Marcel Jeanneney quand ils lui exposent un qu'il peut ne pas dévaluer car la France dispose des crédits nécessaires et que de plus il est possible de jouer sur d'autres leviers tel que la hausse de la TVA et la suppression de l'impôts sur les salaires pour rétablir la compétitivité du pays[38]. Le général De Gaulle refuse alors la dévaluation[39]. Mais le général De Gaulle quelque temps plus tard annonce le référendum sur la régionalisation. Les milieux d'affaires prévoyant sa défaite recommencent à attaquer le franc. Deux mois après son élection, le nouveau président Georges Pompidou dévalue de 12,5% en août 1969. Barre voit dans cette décision « le point de départ de la longue période d'inflation galopante que connaîtra le pays »[40]

La politique monétaire commune

Son mandat a été marqué par son action en faveur de l'union économique et monétaire entre les six États membres de la Communauté économique européenne. C'est à son initiative qu'a été élaboré un mémorandum en sur la politique monétaire de la Communauté économique européenne, préconisant un dispositif d'assistance réciproque entre les États membres, et la définition d'une unité de compte européenne. Le , un document connu sous le nom de « premier plan Barre », propose ensuite au nom de la Commission européenne une « convergence des orientations nationales » ainsi qu'une « concertation des politiques économiques ». Pour l'universitaire Frédéric Lebaron, il s'agit d'« une des premières politiques d’austérité de la période néolibérale qui s’ouvre alors »[41]. Au Sommet de La Haye, les gouvernements des six États membres de la CEE se donnent pour objectif l'Union économique et monétaire : le plan Barre sert alors de travail préparatoire. Puis, le , la Commission européenne présente au Conseil de l'Union européenne une communication appelée « deuxième plan Barre » proposant trois étapes devant aboutir en 1978 à une Union économique et monétaire. Ce document servira de base à la constitution du groupe présidé par Pierre Werner, qui va élaborer le document connu sous le nom de « Plan Werner », étape suivante dans l'histoire de l'Union économique et monétaire européenne ayant mené à l'euro.

Négociations sur l'entrée du Royaume-Uni dans l'Union européenne

L'arrivée au pouvoir de Georges Pompidou change de tout au tout la position de la France vis-à-vis de l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne[42]. Quoique anglophile, Raymond Barre n'est pas de ceux qui veulent avancer à tout prix. Selon lui, il y a des obstacles dans deux domaines : le domaine monétaire et le domaine agricole où ce pays est un gros importateur. Par ailleurs, il doute de la conviction européenne des Britanniques[43]. En tant que vice-président de la Commission chargée des affaires économiques et financières, il rédige un rapport « dense, complet mais contraignant » et s'attend à des négociations animées. Or, lors de la réunion décisive en juin 1971, le négociateur britannique Geoffrey Rippon fait une déclaration floue dont le gouvernement français, par la voie de Valéry Giscard d'Estaing, se déclare « tout à fait satisfait »[44]. Cette déclaration surprend tout le monde et rend Barre furieux, lui faisant dire : « Cet accord, c'est zéro, plus zéro, plus zéro »[44]. Si l'on en croit Christiane Rimbaud[42], Georges Pompidou tient à faire entrer le Royaume-Uni dans la Communauté car il veut un contrepoids face à une Allemagne qui s'affirme de plus en plus économiquement et qu'il s'inquiète de l'Ostpolitik menée par le chancelier Willy Brandt.

Club de Rome, Plan Mansholt et libéralisme

Lorsqu'il est à Bruxelles, paraît le rapport Meadows intitulé Les Limites à la croissance. Ce rapport inspire à Sicco Mansholt vice-président de la commission en charge de l'agriculture des propositions qu'il adresse au président de la Commission Maria Malfatti[45]. L'inquiétude porte d'abord sur le différentiel entre la croissance de la population humaine prévue et la croissance des ressources alimentaires. Mais dans sa lettre il évoque aussi ses interrogations sur le sens du travail, sur l'égalité des chances, sur le sens de la démocratie et les rapports entre pays pauvres et pays riches[45]. Pour faire face à ces problèmes, il propose une économie planifiée chargée d'assurer un minimum vital ainsi qu'entre autres mesures la suppression des allocations familiales[46]. Pour réfléchir à la réponse à donner une réunion est organisée à Venise qui alimentera le rapport de la commission que Barre mettra en forme en réponse à la lettre de Mansholt. Dans ce rapport, il s'oppose à l'idée de croissance zéro qui est en filigrane dans ces rapports ainsi qu'à l'idée d'un dirigisme organisant la pénurie. Il fait au contraire dans une perspective à la Joseph Schumpeter confiance à la créativité des hommes pour faire face aux défis futurs[47].

À Bruxelles, selon sa biographe Christiane Rimbaud, Raymond Barre s'ouvre au monde et est « amené à s'éloigner quelque peu du modèle d'économie mixte qui prévalait jusque-là en France, pour évoluer vers une vision plus libérale de la politique économique[48] ». Toujours soucieux de s'ouvrir au monde, il se laisse convaincre par un jeune professeur d'économie suisse Klaus Schwab, de l'aider à créer le Forum de Davos, de même c'est à cette époque qu'à la demande de Paul Delouvrier, il adhère à la Trilatérale, club fondé par le professeur de géostratégie Zbigniew Brzezinski[49].

Parcours gouvernemental (1976-2001)

Ministre du Commerce extérieur

Le , il est nommé ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement Jacques Chirac I par le président de la République Valéry Giscard d'Estaing et le Premier ministre Jacques Chirac[50].

Premier ministre

Raymond Barre en 1977.

Le , Raymond Barre est nommé Premier ministre par le président Valéry Giscard d'Estaing, après la démission du gouvernement de Jacques Chirac[51]. Le président Giscard d'Estaing, avec qui il avait des réunions régulières à Bruxelles plusieurs années auparavant, dit alors de lui qu'il est « l'un des meilleurs économistes de France »[52]. Il est d'ailleurs aussi nommé ministre de l'Économie et des Finances[53], fonction qu'il occupe jusqu'en . C'est la première fois que, sous la Ve République, un chef de gouvernement exerce en même temps une autre fonction ministérielle.

Confronté aux hausses du chômage et de l'inflation liées à la crise économique mondiale des chocs pétroliers, Raymond Barre mène une politique d'austérité économique, plus couramment nommée par les économistes comme celle de « la rigueur ». Il ne parvient cependant à juguler ni le premier, ni la seconde à l'instar de ce qui se passera dans tous les pays européens à l'exception de la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher. Il résume les problèmes économiques du pays le par la formule « la France vit au-dessus de ses moyens »[54],[55].

Son plan de restructuration de la sidérurgie en 1979, consistant à quasi-nationaliser les usines concernées, sauvegarde une industrie sidérurgique en France qui donnera plus tard naissance au groupe Arcelor. Ce plan implique la suppression de plusieurs dizaines de milliers d'emplois, et de violents mouvements de protestations en découlent. Il permet néanmoins de reconstruire un groupe plus moderne et créateur d'emplois. Son gouvernement engagera de plus le plan nucléaire. Cependant sa politique est contestée par la gauche, mais aussi le parti gaulliste[56], l'obligeant durant ses fonctions à engager dix fois la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée nationale[2]. Il en gardera toujours une rancœur contre le RPR[56].

Raymond Barre met en place à la fin de son passage à Matignon une discrète relance budgétaire, appelée relance Barre. Deux fois moins coûteuse que la relance Chirac, elle est composée d'une multitude de baisses de charges pour les particuliers. Le manque de cohésion dans les mesures ne permet pas au gouvernement Barre de bénéficier du regain de popularité espéré[57].

À La Réunion, où il conserve des contacts avec quelques élus comme Pierre Lagourgue et Marcel Cerneau, il décide de la construction du second bassin du Port de la Pointe des Galets[5].

Par ailleurs, son passage à Matignon est marqué par la mort, en 1979, dans des circonstances qui donnent lieu à une importante polémique, du ministre du Travail, Robert Boulin. Alors que selon la version officielle le cadavre de Robert Boulin n'a été retrouvé dans un étang de la forêt de Rambouillet qu'à 8 heures 40, Raymond Barre affirme avoir été prévenu de la découverte du corps dès 3 heures du matin[58], comme l'attestent les propos qu'il a tenus en au micro de Benoît Collombat, reporter à France Inter et auteur d'Un homme à abattre[59],[60], et comme il le répètera dans son livre L'Expérience du pouvoir (2007)[61]. Ce délai de plus de cinq heures aurait permis de maquiller un possible assassinat du ministre en suicide ; l'hypothèse de l'implication du RPR, qui s'inquiétait de la possible nomination à Matignon de Robert Boulin, qui était membre du parti gaulliste, est évoquée[58].

Le , à la suite de l'attentat de la rue Copernic, il déclare : « Cet attentat odieux qui voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic[62] ». Cette déclaration ayant suscité une polémique, l'intéressé, prenant la parole le à la tribune de l'Assemblée nationale, tient à assurer ses « compatriotes juifs » de la « sympathie de l'ensemble de la nation ». Peu avant sa mort, Raymond Barre a nié avoir tenu ces propos et imputé les protestations de l'époque au « lobby juif le plus lié à la gauche », « capable de monter des opérations qui sont indignes »[63],[64],[65],[66].

Au début de 1981, la cote de popularité de Raymond Barre est au plus bas, ce qui conduit Valéry Giscard d'Estaing à le maintenir à l'écart de sa campagne présidentielle[2]. Le président de la République avait même un temps envisagé de changer de chef de gouvernement[67]. Cette impopularité sera considérée comme un facteur de l'échec de Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle de 1981[68],[67].

Raymond Barre annonce, après la victoire du candidat socialiste François Mitterrand à l'élection présidentielle, la démission de son gouvernement. Il souligne les aspects positifs de son action et condamne ceux qui ont « joué au quitte ou double le sort de la Ve République »[69]. Le Premier ministre prédit par ailleurs que la gauche sera obligée de revenir dans les trois ans à la politique qu'il avait menée[70]. Raymond Barre expédie les affaires courantes jusqu'à l'investiture de François Mitterrand à la présidence de la République, le , et à la nomination de son successeur à Matignon, Pierre Mauroy.

Dans les années 1980, il écrit également dans la revue du Club de l'horloge, Contrepoint[71].

La vie après avoir été Premier ministre

Les années 1980 et la candidature présidentielle de 1988

Raymond Barre en 1991.

Après le refus de Valéry Giscard d'Estaing de se présenter à l'élection présidentielle de 1988, les différentes composantes de l'UDF se prononcent en faveur de la candidature de Raymond Barre. Celui-ci n'est pourtant pas membre de l'UDF, souhaitant rester un « homme au-dessus des partis » et s'estimant « inclassable[2] ». Il se déclare candidat le , au palais des congrès de Lyon.

Les sondages le donnent longtemps présent au second tour, devant Jacques Chirac, et certains le donnent même vainqueur face à François Mitterrand[72]. Pendant la campagne, les intentions de vote en sa faveur diminuent et il obtient finalement 16,55 % des voix au premier tour, mais l'écart avec Jacques Chirac est moins important que prévu[56],[73]. En vue du second tour, il apporte son soutien à Chirac face à François Mitterrand[56]. Plus tard, ce dernier rendra hommage à Raymond Barre en le qualifiant de « véritable homme d'État ». Raymond Barre se définira comme « un homme carré dans un corps rond[56] ».

Député et maire de Lyon

Raymond Barre aux côtés de la mère Tessa Bielecki et du grand-rabbin Immanuel Jakobovits en 1989.

Raymond Barre se fait élire député de la quatrième circonscription de Lyon lors des législatives de 1981[2]. Apparenté au groupe centriste, il est constamment réélu jusqu'en 2002. Il reprend également ses cours à Sciences Po.

À la demande insistante de Jacques Chirac, il brigue le mandat de maire de Lyon contre Michel Noir aux élections municipales de 1995, et obtient en échange la promesse d'un G7 dans la ville. Il ambitionne de faire de Lyon « le cœur du Grand Sud-Est européen »[74] tout en s'engageant à ne pas augmenter les impôts de plus de 3 %. La liste qu'il conduit l'emporte au second tour, le , avec 47,5 % des voix[75]. Lors de cette élection, il ne parvient pas à maintenir tous les arrondissements de la ville à droite, la gauche en remportant trois sur neuf, tandis que le Front national obtient deux élus[75]. Il est élu maire par le nouveau conseil municipal le [75].

Son engagement financier le pousse à préférer des lignes de tramways aux projets de métro, et à réduire diverses activités au service des familles. Il lance l'idée de la refonte du quartier de la Confluence, qu'il souhaite confier à Ricardo Bofill, mais la complexité des expropriations et les règles des appels d'offres l'obligent à laisser ce projet à son successeur. Fin , est inauguré le prolongement de la ligne D de Gorge de Loup à Gare de Vaise.

Sur le plan culturel, il conduit la rénovation et la mise à la disposition des artistes des Subsistances, ex intendance militaire. Il fait également inscrire en 1998 le Vieux Lyon au patrimoine de l’humanité, grâce à une action intensive menée par Régis Neyret.

Au niveau de la COURLY, Raymond Barre instaure une politique d’attributions des vice-présidences aux divers groupes, en vue de plus larges consensus.

Du 15 au , il accueille le G7.

Dès le début de son mandat de maire, il annonce qu'il n'effectuera qu'un mandat à la tête de la ville. Le socialiste Gérard Collomb lui succède à la suite des élections municipales de 2001. Raymond Barre se retire de la vie politique l'année suivante, ne briguant pas un nouveau mandat de député aux élections législatives de 2002.

Affaire judiciaire après sa mort

Le , Le Canard enchaîné révèle qu'une information judiciaire a été ouverte par le Parquet national financier pour blanchiment de fraude fiscale en raison d’un compte bancaire dont Raymond Barre disposait en Suisse. Le journal avance que celui-ci s’élevait à sa mort à onze millions de francs suisses (soit l'équivalent de 6,8 millions d'euros de l’époque) non déclarés au fisc français. Ces investigations ont commencé après l’envoi anonyme au fisc d'une copie d'écran du réseau interne de la banque Crédit suisse[76].

Le Canard enchaîné précise que ses héritiers  qui ont racheté la villa de leur père à Saint-Jean-Cap-Ferrat pour 14 millions d’euros via une société dont ils ont le contrôle, ce qui laisse planer d’autres soupçons de blanchiment[76]  ont fini par se mettre en règle avec l'administration fiscale en versant un million d'euros de pénalités. Selon l'hebdomadaire, la procédure judiciaire s’est par la suite enlisée mais est toujours en cours. Ces révélations conduisent les médias à s’interroger sur la provenance des fonds en question, dont le montant semble peu compatible avec les revenus déclarés de l'intéressé. L’hypothèse d'une utilisation des fonds spéciaux est évoquée[76],[77].

En 2020, les fils de Raymond Barre sont mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale aggravée »[78]. Les observateurs soulignent que cette affaire met à mal l’image de probité dont Raymond Barre bénéficiait jusque-là[79].

Détail des mandats et fonctions

Au gouvernement

À l’Assemblée nationale

Au niveau européen

Au niveau local

Autres fonctions

Le , il est nommé membre du conseil général de la Banque de France. La même année, il est élu président de l'association de Genève[81].

En 1988, il succède à Edgar Faure à la présidence de l'Institut libre d'étude des relations internationales (ILERI).

Membre du réseau mondial Aspen Institute, il fonde l'Institut Aspen France en 1983[82] dont il fut président de 1994 à 2004 puis président d'honneur jusqu'à sa mort.

En 2001, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques[83] au fauteuil d'Alain Peyrefitte (1925-1999)[84].

Il a été membre honoraire du Club de Rome[85].

Hommages

En 2008, une esplanade Raymond-Barre est inaugurée à Lyon, dans le sixième arrondissement[86]. Le pont Raymond-Barre est mis en service sur le Rhône en 2014 pour permettre au Tramway T1 d’enjamber le fleuve.

Décorations

Ottawa[10] (Canada) ;
Barcelone[10] (Espagne) ;
Mayence[10] (Allemagne) ;
Budapest[10] (Hongrie) ;
Mons-Hainaut[10] (Belgique) ;
Keiō[10] à Tokyo (Japon) ;
Sciences Po Paris[89] (France) ;
Lodz[90] (Pologne).

Œuvres

  • La Période dans l'analyse économique - une approche à l'étude du temps, SEDEIS, 1950[92].
  • Économie politique, Paris, Presses universitaires de France, Thémis économie, première édition en 1959[93], réédité au moins 15 fois[94] depuis, traductions en espagnol, portugais, russe et arabe[95].
  • Le Développement économique : analyse et politique, 1958[96].
  • Une politique pour l'avenir, Plon, 1981[97].
  • La désinflation, Paris, Que sais-je ?, 1983[98].
  • Un plan pour l'Europe - la Communauté européenne, problèmes et perspectives, Presses universitaires de Nancy, 1984[92].
  • Réflexions pour demain, 1984, Pluriel (ISBN 2010102673)[92].
  • Au tournant du siècle, Plon, 1988[10].
  • Questions de confiance - Entretiens avec Jean-Marie Colombani, Flammarion, 1988[92].
  • Un goût de liberté, JC Lattès, 2000[99].
  • Entretiens, collectif, 2001[10].
  • L'Expérience du pouvoir, conversations avec Jean Bothorel, Fayard, 2007 (ISBN 2213630313)[100].

Notes et références

  1. « «Babar», «tonton», «sphynx»… Ces curieux surnoms des hommes politiques », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  2. Jean-Baptiste de Montvalon, « L'ancien premier ministre français Raymond Barre est mort », Le Monde, .
  3. Histoire familiale des hommes politiques français, Archives & culture, , p. 32
  4. Raymond Barre, Le Nouvel Observateur
  5. Albert Weber, L'émigration réunionnaise en France, L'Harmattan, 1994 (ISBN 2738422020).
  6. Raymond Barre, Jean-Marie Colombani, Questions de confiance : entretiens avec Jean-Marie Colombani, Flammarion, , p. 28
  7. Sciences Po, FNSP 27 rue Saint Guillaume 75007 Paris, « Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte », sur Sciences Po stories (consulté le )
  8. Gisèle Lombard, « rhône », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le ).
  9. Marie-Odile Mergnac, Histoire familiale des hommes politiques français, Archives & culture, , p. 32.
  10. « Biographie de Raymond Barre », sur WhosWho.fr (consulté le ).
  11. Benoît Berthou, Sophie Chautard et Gilbert Guislain, 100 hommes qui ont fait la France du XXe siècle. Politique, économie, culture, Studyrama, , p. 141
  12. Dépêche AFP du 25 août 2007.
  13. Le président de la République Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon, l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing et son épouse Anne-Aymone, les anciens Premiers ministres Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, les ministres Michèle Alliot-Marie, Christine Lagarde, Michel Barnier, André Santini, Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Darcos, le président du Sénat Christian Poncelet, le premier président de la Cour des comptes Philippe Séguin, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le président du MoDem François Bayrou, le maire de Paris Bertrand Delanoë et le maire de Lyon, Gérard Collomb ainsi que le président de la région Île-de-France Jean-Paul Huchon, l'amiral Philippe de Gaulle et l'acteur Alain Delon sont présents pour rendre un ultime hommage à l'ancien chef du gouvernement.
  14. « Ève Barre s’est éteinte à Genève à 97 ans », Le Progres, (lire en ligne, consulté le )
  15. Rimbaud, p. 44.
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  48. Rimbaud, p. 130.
  49. Rimbaud, p. 132.
  50. Raymond Barre, un homme singulier dans la politique française, Fallois, , p. 274
  51. Decret du 25 aout 1976 portant nomination du premier ministre « JORF n°199 » , Journal officiel de la République française, (consulté le ), p. 5116
  52. Ce à quoi Barre réplique, le  : « Le meilleur économiste français ? En tout cas un des tout premiers » (il est à noter que la remarque du président est arrivée déformée par la presse à M. Barre : de l'expression « l'un des meilleurs », la presse a gardé « le meilleur »).
  53. Decret du 29 aout 1976 portant nomination des membres du gouvernement « JORF n°201 » , Journal officiel de la République française, (consulté le ) : « M. Raymond BARRE, Premier ministre, est nommé ministre de l’économie et des finances. », p. 5196
  54. « Raymond Barre : "La France vit au-dessus de ses moyens" » [vidéo], sur Ina.fr (consulté le ).
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  57. Jacques Berne, La campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-13-065752-1, lire en ligne)
  58. Interview de Raymond Barre. À 50 s, il précise : "Trois heures du matin", avant d'ajouter : "Nous ne pensions pas que le RPR allait assassiner Boulin"..
  59. Dossier "Affaire Boulin" de Benoît Collombat..
  60. Un homme à abattre, Benoît Collombat, Paris, Fayard, 2007.
  61. L'expérience du pouvoir, Raymond Barre, Paris, Fayard, 2007.
  62. Cité dans « Barre en quenouille », Le Canard enchaîné, mercredi 7 mars 2007.
  63. Laetitia Van Eeckhout, « Sur France Culture, Raymond Barre défend Papon, Gollnisch, et fustige "le lobby juif" », sur Le Monde, (consulté le )
  64. Retranscription de l'interview.
  65. Claude Lanzmann, « J'accuse Raymond Barre d'être un antisémite », tribune publiée dans Libération, 6 mars 2007.
  66. « L'invité de la semaine : Raymond Barre : “La France traverse une mauvaise passe, mais je ne crois pas à son déclin” », propos recueillis par Dominique de Montvalon, Le Parisien, rubrique politique, p. 4.
  67. Amaury de Saint Périer, La France, l'Allemagne et l'Europe monétaire de 1974 à 1981 : La persévérance récompensée, Paris, Sciences po, les presses, , 360 p. (ISBN 978-2-7246-1327-8, lire en ligne), p. 71.
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  100. « L'expérience du pouvoir : conversations avec Jean Bothorel », sur FranceCulture.fr (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Henri Amouroux, Monsieur Barre, 1986.
  • Damien Fière Pozzo di Borgo, Raymond Barre, un homme en politique, 2002.
  • Christiane Rambaud, Raymond Barre, Perrin, , 585 p..
  • Thierry de Montbrial, « Fondements de la politique économique de Raymond Barre », Commentaire, , p. 223-230
  • Jacques Bille "Raymond Barre aujourd'hui- Leçons d'expérience pour la France actuelle" Ed. Temporis 2020 - 202 p.

Articles connexes

Liens externes

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