Club de Rome
Le club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de cinquante-deux pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu'en développement.
Fondation |
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Type | |
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Domaines d'activité |
Problème global, organisations internationales gouvernementales ou non |
Siège |
Winterthour (depuis ) |
Pays | |
Langue |
Membres |
100 |
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Fondateur | |
Président |
Mamphela Ramphele (depuis ) |
Personnes clés | |
Récompense | |
Site web |
(en) www.clubofrome.org |
Réunie pour la première fois en , l'organisation acquiert une notoriété mondiale à l'occasion de la publication de Les Limites à la croissance en 1972, aussi connue sous le nom de « rapport Meadows », qui constitue la première étude importante mettant en exergue les dangers, pour l’environnement et donc l'humanité, de la croissance économique et démographique que connaît alors le monde.
Historique
L'organisation découle des discussions ayant lieu au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à propos des « problèmes de la société moderne » et d'une « crise planétaire » naissante. Le club de Rome est créé, comprenant principalement des personnels de l'OCDE, afin d'introduire ces idées dans la conscience publique. Piloté à sa création par Aurelio Peccei, un Italien membre du conseil d'administration de Fiat, et Alexander King, un scientifique et fonctionnaire écossais, ancien directeur scientifique de l'OCDE, le club est ainsi nommé en raison du lieu de sa première réunion, à Rome, à l'Académie des Lyncéens le . Les autres membres fondateurs sont Erich Jantsch et Hugo Thiemann[1].
La réunion suivante se met en place avec l'appui de la fondation Rockefeller à Bellagio, en Italie. Jay Forrester, Hasan Özbekhan (en), Dennis Gabor, et René Dubos adhèrent au club à ce moment-là[1]. Cette conférence produit la « déclaration de Bellagio », qui appelle à la planification mondiale à long terme[2].
Le club de Rome se fait connaître mondialement en 1972 par son premier rapport, The Limits to Growth (littéralement Les limites à la croissance), connu sous le nom de « rapport Meadows » et traduit en français par l'interrogation Halte à la croissance ?. Son interpellation intervient à l'apogée de la période dite des Trente Glorieuses, une période de croissance sans précédent dans les pays développés et qui laissait penser que celle-ci était sans limite imaginable. Le concept de croissance zéro, que ce rapport ne préconisait pas, fut néanmoins une des idées fondatrices de l'écologie politique.
En 1993, Ervin László a l'idée de créer le club de Budapest. Le club de Rome étant constitué de personnalités de très haut niveau des domaines scientifique, politique et des affaires, le but était d'instituer un club annexe pour équilibrer la pensée rationnelle dans ce domaine avec l'aspect intuitif qu'apporte la créativité dans les arts, la littérature et la spiritualité, en impliquant quelques-unes des personnalités les plus connues d'alors[3].
En , la Dr Mamphela Ramphele explique avoir mis la main sur Cri d’alarme pour le XXIe siècle[4] alors qu’elle se préparait à accueillir la conférence du club de Rome et cherchait quel message transmettre : « En lisant les passages sur la révolutuion humaine que le Dr Aurelio Peccei et Daisaku Ikeda appellent de leurs vœux, j’ai pris conscience du fait que cette révolution humaine est la clé qui permettra à l’humanité de surmonter les situations d’urgence et les crises planétaires auxquelles nous faisons face. La seule façon de sortir debout de toutes ces situations critiques est, pour chacun, d’ouvrir lucidement les yeux sur celles de nos actions qui perturbent ce réseau interdépendant de vie qui garantit l’harmonie. Je crois que le club de Rome a eu raison de centrer ce dialogue autour de ce concept et de le considérer comme un facteur essentiel »[5],[6].
Le club de Rome a adopté un programme d’action thématique autour des cinq points suivants[7] :
- plan d’action d’urgence pour la planète ;
- recadrer l’économie ;
- repenser la finance ;
- faire émerger une nouvelle civilisation grâce à la révolution humaine ;
- donner le leadership à la jeunesse et favoriser les dialogues intergénérationnels pour façonner l’avenir.
Organisation
Son comité exécutif est constitué de treize membres[réf. souhaitée].
Présidents
1969-1984 | Aurelio Peccei |
1984-1990 | Alexander King |
1990-2000 | Ricardo Díez-Hochleitner |
2000-2015 | Prince Hassan ben Talal[8] |
2015-2018 | co-présidents Anders Wijkman Ernst Ulrich von Weizsäcker |
Depuis 2018 | co-présidentes Sandrine Dixson-Declève Dr Mamphela Ramphele |
Le rapport The Limits to Growth (Les Limites à la croissance)
Ce rapport, commandé en 1970 et publié en 1972 par le club de Rome, fut aussi appelé « rapport Meadows ». Il se base sur un modèle de simulation nommé World3. Il a été diffusé à seize millions d'exemplaires[9]. Douze millions d'exemplaires ont été vendus en trente-sept langues.
Dans ce rapport, quatre ans après la contestation de la société de consommation de 1968 dans les pays d'économie libérale, pour la première fois, les vertus de la croissance sont remises en cause par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) au nom d'une prise de conscience d'une pénurie prévisible des ressources énergétiques et minérales et des conséquences du développement industriel sur l'environnement. Les notions de développement durable et d'empreinte écologique font du club de Rome un précurseur.
Cinq principaux problèmes sont soulignés[10] :
- l’accélération de l’industrialisation ;
- la croissance forte de la population mondiale ;
- la persistance de la malnutrition mondiale ;
- l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables ;
- la dégradation de l'environnement.
Les conclusions du rapport annoncent un avenir inquiétant pour l'humanité : si rien n'est mis en œuvre pour stabiliser la population et la croissance industrielle, le système planétaire va s'effondrer. D'où un appel à la « croissance zéro », sans préciser les mesures à prendre. Ce rapport a été largement critiqué à l'époque, notamment parce qu'il adopterait le point de vue et les intérêts des pays riches, au détriment des pays pauvres, ou encore en raison du modèle mathématique utilisé[11],[12].
Pour la géographe et économiste Sylvie Brunel, The Limits to Growth, « nous annonçait déjà dans les années 70 la fin du gaz et du pétrole pour le début des années 90 » et elle range le rapport parmi les « prédictions catastrophiques »[13]
Le premier rapport fut suivi en 1974 d'un deuxième intitulé « Stratégie pour demain »[14], dont l'approche fut diversifiée et localisée selon dix grandes régions du monde ayant chacune une situation et des problématiques de développement différentes.
Le , la Smithsonian Institution rend publique une version actualisée du rapport de 1972[15]. Il s’agit en fait d’un second travail, utilisant la même méthodologie que le premier, avec les mêmes acteurs, le club de Rome maître d’ouvrage et le MIT maître d’œuvre. Cependant, les instruments d'analyse ont été modernisés pour tenir compte des progrès accomplis dans les méthodes d'observation et de prévision[16]. Le rapport de 2012 confirme les conclusions tirées par celui de 1972. Ce dernier donnait soixante ans (2030) au système économique mondial pour s'effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement : une refonte radicale de ce système est indispensable pour espérer repousser cette date butoir [16].
Thèmes liés
Sur son site internet, le club mentionne[17] (2013) notamment :
- l'empreinte écologique[18] ;
- la gouvernance d'Internet[19] ;
- l'éthique de l'environnement, avec une liste d'ouvrages recommandés[20] ;
- le changement climatique[21] ;
- le projet Desertec[22].
Partenaires
Début 2013, ses premiers partenaires étaient[17]:
- (de) l’Allianz Elementarversicherungs AG[23] ;
- (de) la Chambre de commerce américaine en Autriche[24] ;
- (de) la Banque d'Autriche[25] ;
- (de) le Bundeskanzleramt[26] ;
- (de) le Bundesministerium für Land- und Forstwirtschaft, Umwelt und Wasserwirtschaft[27] ;
- (de) le Bundesministerium für Unterricht, Kunst und Kultur[28] ;
- (de) le Bundesministerium für Wirtschaft und Arbeit[29] ;
- (de) le club de Vienne[30] ;
- (en) l’European Baha'i Business Forum (EBBF)[31] ;
- (en) l’Association européenne pour la promotion du développement durable[32] ;
- (en) la Ligue européenne pour la coopération économique[33] ;
- (en) la Global Marshall Plan Initiative[34] ;
- (de) l’Österreichische Gesellschaft für Versicherungsfachwissen[35] ;
- (en) le Centre international pour l'information éthique[36] ;
- (de) l’Oesterreichische Nationalbank[37] ;
- (de) l’Österreichischer Rundfunk[38] ;
- (de) l’Österreichisches Kompetenzzentrum für Wissensmanagement[39] ;
- (de) Ökosoziales Forum Österreich[40] ;
- (de) la ville de Vienne[41] ;
- (de) le Steinbeis Transfer Institute for Information Ethics[42] ;
- (de) Stiftung Digitale Chancen[43] ;
- (en) le Sustainable Europe Research Institute[44] ;
- (de) Telekom Austria[45] ;
- TeliaSonera[46] ;
- (en) l’UNESCO[47] ;
- (de) l’Universitäts.Club Klagenfurt[48] ;
- (de) le Verein der Freunde der Pilgrim Schule[49] ;
- (be) le Vlaams Overleg Duurzame Ontwickeling[50] ;
- (de) le Wiener Vorlesungen[51] ;
- (de) le Wissenschaftliches Zentrum der Polnischen Akademie der Wissenschaften in Wien[52] ;
- (en) la World Academy of Arts and Science[53] ;
- (de) le Zentrum für Interkulturelle Studien Fürstenfeld[54].
Notes et références
- (en) Matthias Schmelzer, « 'Born in the corridors of the OECD': the forgotten origins of the Club of Rome, transnational networks, and the 1970s in global history », Journal of Global History 12, 2017.
- (en) Perspectives on Planning: Proceedings of the OECD Working Symposium on Long-Range Forecasting and Planning, Bellagio, Italie, le 27 octobre au 2 novembre 1968, Organisation de coopération et de développement économiques, 1969.
- Origine de la création du Club de Budapest..
- Aurelio Peccei et Daisaku Ikeda, Cri d’alarme pour le XXIe siècle, Presses Universitaires de France, , 212 p. (EAN 9782705946777)
- « Notre humanité ne peut se révéler qu’en relation avec d’autres êtres humains », Valeurs humaines, n°123, , p. 29-30
- (en) SGI OUNA, « Interview with Dr. Mamphela Ramphele, Co-President of the Club of Rome », sur sgi-ouna.org (consulté le )
- « Notre humanité ne peut se révéler qu’en relation avec d’autres êtres humains », Valeurs humaines, n°123, , p. 32
- (en) « Legal Empowerment; UNDP », Web.undp.org, (consulté le ).
- Philippe Descamps, « En 1972, l’avertissement du Club de Rome », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
- Delaunay Janine, Halte la croissance ? enquête sur le club de rome. Suivi de rapport sur les limites à la croissance, Fayard, 1972 (lire en ligne).
- « Le rapport au Club de Rome : stopper la croissance, mais pourquoi ? », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
- Jacqueline Hecht, « Halte à la croissance ? Enquête sur le Club de Rome », Population, vol. 28, no 3, , p. 696–697 (lire en ligne, consulté le )
- « Panique morale sur l’environnement : ces idées fausses qui polluent de plus en plus le débat politique », sur atlantico.fr, (consulté le )
- Stratégie pour demain - 2e rapport au Club de Rome, Mihajlo Mesarovic et Eduard Pestel - Éditions du Seuil, 1974, 204 p.
- « 2030: l'année de la catastrophe, selon le Club de Rome », sur RTBF Info, (consulté le )
- « 1972-2012 : le club de Rome confirme la date de la catastrophe », sur blogs.mediapart.fr (consulté le ).
- Club de Rome, Thematic Links, consulté le 5 mars 2013.
- Club de Rome, Ecological Footprint ; recommended site dealing with our resource use….
- Club de Rome, European Dialogue on Internet Governance ; How and by whom should the Internet be governed ? , consulté 2013-03-05.
- Club de Rome, Environmental Ethics recommended collection of articles (Allemand/Anglais), consulté le 5 mars 2013.
- Club de Rome, Climate Change ; the IPCC Website is a primary source for scientific information….
- Club de Rome, Clean Power from Deserts ; website of the DESERTEC Foundation….
- Allianz Elementarversicherungs AG.
- American Chamber of Commerce in Austria .
- Bank Austria.
- Bundeskanzleramt.
- Bundesministerium für Land- und Forstwirtschaft, Umwelt und Wasserwirtschaft.
- Bundesministerium für Unterricht, Kunst und Kultur.
- Bundesministerium für Wirtschaft und Arbeit.
- Club of Vienna.
- European Baha'i Business Forum (EBBF).
- European Association for the Promotion of Sustainable Development.
- European League for Economic Cooperation.
- Global Marshall Plan Initiative.
- Österreichische Gesellschaft für Versicherungsfachwissen.
- International Centre for Information Ethics.
- Oesterreichische Nationalbank.
- Österreichischer Rundfunk.
- Österreichisches Kompetenzzentrum für Wissensmanagement.
- Ökosoziales Forum Österreich.
- Stadt Wien.
- Steinbeis Transfer Institute for Information Ethics.
- Stiftung Digitale Chancen.
- Sustainable Europe Research Institute.
- Telekom Austria.
- TeliaSonera.
- UNESCO.
- Universitäts.Club Klagenfurt.
- Verein der Freunde der Pilgrim Schule.
- Vlaams Overleg Duurzame Ontwickeling.
- Wiener Vorlesungen.
- Wissenschaftlichs Zentrum der Polnischen Akademie der Wissenschaften in Wien.
- ;World Academy of Arts and Science.
- Zentrum für Interkulturelle Studien Fürstenfeld.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Donella Meadows, Jorgen Randers, Dennis Meadows (2002), Limits to Growth - The 30 Year Update (résumé)
- (en) Rapport annuel d'activité 2011 ; The Club of Rome - European Support Centre Provides an overview of events and activities in 2011
- Ugo Bardi, Le Grand Pillage : Comment nous épuisons les ressources de la planète, Les Petits matins, , 428 p. (ISBN 978-2-36383-165-1)
Articles connexes
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Site officiel
- Qu'y a-t-il donc dans le « Rapport du Club de Rome » ?, Jean-Marc Jancovici
- « Et si le club de Rome avait eu raison… en avance ? », Revue Ecorev'
- « Le Club de Rome et son histoire », Thierry Picquet
- Dennis Meadows : « Nous n'avons pas mis fin à la croissance, la nature va s'en charger », Le Télégramme
- (en) Alexander King, The Club of Rome ; avec extraits de l'autobiographie d'Alexander King, cofondateur du Club et président de 1984 à 1990
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