Shigeru Miyamoto

Shigeru Miyamoto (宮本 茂, Miyamoto Shigeru), né le à Sonobe, est un créateur et producteur japonais de jeu vidéo depuis 1977.

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Shigeru Miyamoto
Shigeru Miyamoto en 2019.

宮本茂

Naissance
Sonobe, Japon
Nationalité Japonais
Diplôme
Profession
Distinctions
Conjoint
Yasuko Miyamoto
Famille
2 enfants[1]

Après des études de design industriel, Miyamoto entre chez Nintendo en 1977, lorsque la société passe de spécialiste des jeux de cartes aux jeux vidéo. Miyamoto participe alors à la création de nombreux jeux sur arcade puis sur les consoles de la firme nippone. Il est le cocréateur des franchises Super Mario, Donkey Kong, The Legend of Zelda, Star Fox, F-Zero et Pikmin pour le compte de Nintendo. Certains des jeux de ces séries sont considérés comme les meilleurs de leur génération, comme Super Mario Bros., Super Mario 64 ou The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Il a également supervisé de nombreux titres édités par Nintendo et développés par d'autres studios.

Shigeru Miyamoto est considéré comme l'une des plus grandes figures du jeu vidéo. En 1998, il a été la première personne à entrer au Hall of Fame de l'Academy of Interactive Arts and Sciences. Il est actuellement responsable créatif de Nintendo, poste qu'il occupe depuis septembre 2015 et la prise de fonction de Tatsumi Kimishima en tant que PDG.

Biographie

Enfance

Shigeru Miyamoto naît le à Sonobe, un village rural au nord-ouest de Kyoto. Petit-fils d'un charpentier, Miyamoto compense les moyens limités que lui offre le Japon de l'après-guerre en créant ses propres jouets en bois, et réalise ses propres représentations de marionnettes pour se divertir. Il explore également souvent les environs de la maison familiale et notamment la petite montagne du Komugiyama[réf. nécessaire], dont les nombreuses minuscules cavernes, aujourd'hui pour la plupart rebouchées, l'inspireront pour la série The Legend of Zelda[2].

Au collège, il découvre la télévision et les mangas. Au lycée, il se passionne alors pour les mangas mais également à la fabrication de jouets et au banjo, sans savoir comment ces activités peuvent lui permettre de gagner sa vie[2],[3].

En 1973, un an après avoir raté le concours d'entrée, il est reçu à l'université des beaux-arts de Kanazawa, où il passe 4 ans avant de décrocher son diplôme en 1977. Il y suit une formation de designer industriel, où il apprend à concevoir des chaises. Il s'intéresse à titre personnel au monde de l'enfance, et dessine notamment des porte-manteaux (en forme d'éléphants).

A l'âge de 24 ans, Miyamoto obtient un entretien chez Nintendo, via un ami de son père, et montre alors ses créations à Hiroshi Yamauchi, président de Nintendo. Yamauchi décide alors de l'embaucher en tant que designer dans le département planning[2]. Ils ne sont alors que deux au sein de ce service.

Carrière chez Nintendo

A peine arrivé, il participe au design de certaines consoles Color TV Game. Ses attributions sont toutefois assez larges, et il travaille aussi sur des petits jouets pour Mc Donald ou illustre des cartes et jeux de société. Il commence alors à s'intéresser au design des bornes d'arcade, avec tout d'abord une borne pour jeu de course puis des éléments de design dans le jeu Space Fever (en)[2].

Son premier succès se base alors sur un échec précédent de Nintendo : la société a développé un jeu, Radar Scope, afin de s'implanter en Amérique. Le jeu est cependant un échec, et Nintendo se retrouve alors avec 2 000 bornes non vendues. Yamauchi demande alors à Gunpei Yokoi d'inventer un jeu pour redresser la barre. Celui-ci fait équipe avec Shigeru Miyamoto, qui manifestait alors son désir de créer des jeux. En trois mois, ils conçoivent le jeu d'arcade Donkey Kong. Selon un épisode de Retro Game One et de La minute du geek sur Nolife[4], Shigeru Miyamoto devait faire un jeu sur Popeye, mais, Nintendo n'ayant les droits d'adaptation que pour des jeux électroniques de poche, il inventa Mario pour remplacer Popeye. Dans Donkey Kong, le joueur peut anticiper les mouvements, ce qui était une nouveauté. Le jeu met aussi en scène une histoire, ce qui était, là-aussi, une première dans le jeu vidéo. Donkey Kong devient un énorme succès qui permet à Nintendo d'accentuer son implantation en Amérique, qui avait entretemps décollé avec les Game & Watch[2],[3]. Finalement, un jeu Popeye a bien été conçu par Shigeru Miyamoto en 1982[5], mais il n'a pas eu le même succès que Donkey Kong[réf. nécessaire].

En 1984, Shigeru Miyamoto devient responsable adjoint de l'unité R&D 4 (renommée EAD), chargée du développement de jeu. Il prend une part incontestable dans la réussite de Nintendo. Son œuvre marque le jeu vidéo dans tous ses domaines, avec des jeux comme Super Mario Bros.[6],[7], Super Mario 64 un grand classique du jeu de plate-forme, la série des Mario Kart, sans oublier l'une des sagas les plus populaires du jeu vidéo, The Legend of Zelda ainsi que sa grande implication dans le développement de Goldeneye, FPS culte de la Nintendo 64 et l'un des plus vendus au monde[8].

Non content de s'attribuer les plus gros succès vidéo-ludiques de la firme, Miyamoto s'implique dans la conception des consoles avec le dessin des manettes de Nintendo 64, GameCube et la conception de la Super Nintendo. Parmi les avancées du jeu vidéo où il joua un rôle important, on trouve : création des sauvegardes sur cartouche, boutons sous les index (L et R), gâchette, vibrations (ajoutées à la manette par un boitier externe).

Avec Hiroshi Yamauchi, il incarne la conception Nintendo des consoles : « On ne crée pas les produits en fonction de la console, mais la console en fonction des produits. ».

En , il reçoit l'insigne de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres des mains du Ministre français de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres en même temps que Michel Ancel et Frédérick Raynal.

En 2007, il a été nommé parmi les personnes les plus influentes de l'année par les lecteurs de Time Magazine, et fut classé l'année suivante en première position[9]. Selon une interview faite en 2004[réf. souhaitée], ses jeux favoris sont Donkey Kong, Super Mario, et Pikmin. Même si le choix de son troisième préféré peut paraître un peu étonnant (on aurait pu s'attendre à The Legend of Zelda), Miyamoto se justifie en insistant sur le caractère spécial de Pikmin : « Tout ce qu'on peut retrouver dans Nintendo est dans ce jeu ».

En , à la suite du décès de Satoru Iwata, président de Nintendo, Miyamoto et Genyo Takeda assurent l'intérim de la direction de la compagnie[10]. Miyamoto dit être surpris de la mort soudaine d'Iwata mais que les équipes de Nintendo resteront fidèles à la ligne directrice construite par Satoru Iwata, pour produire dans les années futures ce qu'Iwata aurait apprécié voir[11]. Le 16 septembre 2015, il devient responsable créatif (Creative Fellow) de Nintendo à la suite de la prise de fonction de Tatsumi Kimishima en tant que PDG de la société[12].

Influence

Bon nombre des jeux créés par Miyamoto ont bénéficié d'un important succès critique et commercial. Super Mario Bros. 3 a été un grand succès commercial et s'est vendu à 18 millions d'exemplaires[13], alors que Super Mario 64 a été le jeu le plus vendu sur Nintendo 64[14], avec 11 millions de jeux écoulés en 2003[15]. En juin 2007, Super Mario 64 est par ailleurs devenu le deuxième titre le plus populaire sur la Console virtuelle, derrière Super Mario Bros.[16]. Ocarina of Time a également bénéficié d'un très bon accueil de la part de la presse spécialisée et s'est placé deuxième dans le classement de l'Official Nintendo Magazine des « 100 plus grands jeux Nintendo de tous les temps »[17]. Super Mario Galaxy et The Legend of Zelda: Twilight Princess ont eux aussi reçu des critiques très élogieuses, notamment pour leurs graphismes et leur jouabilité. Ce dernier s'est par ailleurs vu décerner la note maximale par plusieurs célèbres publications comme Electronic Gaming Monthly, Game Informer et GameSpy[18],[19],[20]. Dans la région PAL, qui recouvre la plupart de l'Asie, l'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la plupart de l'Europe occidentale, Twilight Princess est le Zelda le plus vendu de toute la série. Durant sa première semaine de vente, le titre se vendait trois fois chaque fois que quatre Wii se vendaient[21].

Récompenses et reconnaissance

Le nom du personnage principal du jeu PC Daikatana, Hiro Miyamoto, est un hommage à Miyamoto[22]. Dans la série animée Pokémon, le nom japonais de Régis/Gary, le rival de Sacha/Ash, est Shigeru alors que celui de Sacha est Satoshi ; Shigeru Miyamoto était en fait le mentor du créateur de Pokémon, Satoshi Tajiri. En 1998, Miyamoto a été la première personne à rejoindre le Hall of Fame du AIAS Hall of Fame[23]. En 2006, Miyamoto a été fait Chevalier des Arts et des Lettres par le ministre français de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres[24].

Le , Miyamoto figurait dans les « 60 ans de héros asiatiques » de Time Asia, aux côtés notamment de Hayao Miyazaki, Gandhi, Mère Teresa, Bruce Lee et du dalaï-lama[25]. Il a plus tard été sélectionné dans le Time 100, liste établie annuellement par le magazine Time des cent personnes les plus influentes dans le monde, à la fois en 2007 et 2008[26],[27]. Le , Miyamoto reçoit le Lifetime Achievement Award aux Game Developers Choice Awards « pour une carrière qui va de la création de Donkey Kong, Super Mario Bros. et The Legend of Zelda aux récentes consoles révolutionnaires de la compagnie, la Nintendo DS et la Wii »[28]. GameTrailers et IGN ont tous deux placé Miyamoto à la première place de leurs classements, respectivement des « dix meilleurs créateurs de jeux » et des « cent meilleurs créateurs de jeux de tous les temps »[29],[30].

Dans un sondage réalisé sur des développeurs de jeux par le magazine professionnel Develop, 30 % désignaient Miyamoto comme leur « héros ultime »[31]. Miyamoto a été interviewé par différentes compagnies et organisations comme CNN's Talk Asia et NextLevel.com[32],[33]. Il a reçu un prix spécial aux BAFTA Games Awards le 19 mars 2010[34]. Il a aussi été récompensé d'un prix Princesse des Asturies en Communications et Humanités, le plus prestigieux prix espagnol[35].

Filmographie

  • 2016 : La Cartouche de Théodore Bonnet
  • 2023 : Mario d'Aaron Horvath et Michael Jelenic

Notes et références

  1. (en) Nick Paumgarten, « Master of Play : The many worlds of a video-game artist. », The New Yorker, (lire en ligne, consulté le ) :
    « He has a son, twenty-five, who works at an advertising agency, and a daughter, twenty-three, who is studying zoology. »
    .
  2. (en) Nick Paumgarten, « Master of Play : The many worlds of a video-game artist », sur newyorker.com, (consulté le ).
  3. « Shigeru Miyamoto », sur p-nintendo.com, (consulté le ).
  4. (fr) « La minute du geek 19 - It's a-me, Mario ! », sur Nolife Online.
  5. (en) Jennifer deWinter, Shigeru Miyamoto : Super Mario Bros., Donkey Kong, the Legend of Zelda, New York/London/New Delhi, Bloomsbury Publishing USA, (ISBN 978-1-62892-386-5, lire en ligne)
  6. (en) « Nintendo Records », sur Guinness Wolrd Records Gamer's Edition.
  7. (en) « Les 50 jeux les plus vendus de l'histoire - Wii Sports », sur Jeuxvideo.com.
  8. (en) « Meilleures ventes de FPS », sur VG Chartz.
  9. TIME Magazine, The 2008 TIME 100 Finalists, avril 2008.
  10. William Audureau, « Satoru Iwata, le PDG de Nintendo, est mort », sur Le Monde, (consulté le ).
  11. Luke Karmali, « Shigeru Miyamoto Releases Statement on Satoru Iwata's Passing », sur ign.com, (consulté le ).
  12. (en) « Notice Regarding Personnel Change of a Representative Director and Role Changes of Directors » [PDF], sur nintendo.co.jp (consulté le ).
  13. « Super Mario Bros voted greatest computer game ever », Telegraph.co.uk, (consulté le ).
  14. (en) Guinness World Records Gamer's Edition 2008, Guinness, , 256 p. (ISBN 978-1-904994-21-3), p. 50.
  15. (en) « All Time Top 20 Best Selling Games » (version du 21 février 2006 sur l'Internet Archive), Ownt.com, .
  16. (en) Tor Thorsen, « Wii VC: 4.7m downloads, 100 games », GameSpot, (consulté le ).
  17. (en) Tom East, « 100 Best Nintendo Games – Part Six » (consulté le ).
  18. (en) Jeremy Parish, « The Legend of Zelda: Twilight Princess review », Electronic Gaming Monthly, vol. 211, , p. 56-58.
  19. (en) Andrew Reiner, « The Legend of Zelda: Twilight Princess » (version du 1 août 2008 sur l'Internet Archive), Game Informer.
  20. (en) Bryn Williams, « The Legend of Zelda: Twilight Princess Review », GameSpy, (consulté le ).
  21. (en) Brendan Sinclair, « Over 600,000 Wiis served », GameSpot, (consulté le ).
  22. (en) « A Hardcore Elegy for Ion Storm », sur https://web.archive.org/web/20061206142311/http://dir.salon.com/story/tech/feature/2002/01/02/ion_storm/index.html?pn=5, Salon.com (consulté le ).
  23. (en) « Miyamoto Will Enter Hall of Fame », GameSpot, (consulté le ).
  24. (en) François Bliss de la Boissière, « From Paris with Love: de Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres », sur Gamasutra, (consulté le ).
  25. (en) Will Wright, « Shigeru Miyamoto: The video-game guru who made it O.K. to play », TIME Magazine, (lire en ligne [archive du ]).
  26. (en) Johnathan Wendel, « The TIME 100 (2007) – Shigeru Miyamoto », TIME Magazine, (lire en ligne).
  27. (en) « Who is Most Influential? – The 2008 TIME 100 Finalists », TIME Magazine, (lire en ligne).
  28. (en) Simon Carless, « 2007 Game Developers Choice Awards To Honor Miyamoto, Pajitnov », Gamasutra, (consulté le ).
  29. (en) « Top Ten Game Creators », sur GameTrailers (consulté le ).
  30. (en) « Top 100 Game Creators of all Time », IGN (consulté le ).
  31. (en) John Funk, « Miyamoto Is Developers' Hero », The Escapist (consulté le ).
  32. (en) Anjali Rao, « Shigeru Miyamoto Talk Asia Interview », CNN, (lire en ligne).
  33. (en) « Interview: Shigeru Miyamoto », The Next Level (consulté le ).
  34. (en) Claudine Beaumont, « Shigeru Miyamoto honoured by Bafta », London Telegraph, (lire en ligne).
  35. (en) Katherine Brice, « Miyamoto nominated for top Spanish honour », sur GamesIndustry.biz, .

Annexes

Bibliographie

  • William Audureau, Sur les traces de Miyamoto : 1952-1986 : De Sonobe à Hyrule, Pix'n Love, , 356 p. (présentation en ligne)

Article connexe

Liens externes

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