Shin'ichi Mori

Shin'ichi Mori (森進一, Mori Shin'ichi), de son vrai nom Kazuhiro Moriuchi, né le à Yamagata au Japon, est un auteur-compositeur-interprète japonais.

Shin'ichi Mori
Nom de naissance Kazuhiro Moriuchi
Naissance
Yamagata, Japon
Activité principale Auteur-compositeur-interprète
Genre musical Enka, kayōkyoku, folk, pop
Années actives 1966-aujourd'hui
Labels Victor Entertainment
Site officiel http://www.jvcmusic.co.jp/mori/

Biographie

Né en 1947 à Yamagata, Mori passe son enfance à Kagoshima. Dans sa jeunesse, il remporte un concours de chant retransmis sur Fuji Television, ce qui marque ses premiers pas sur la scène musicale[1]. Il se fait connaître en 1966 avec sa première chanson Onna no Tameiki Le soupir d'une femme »)[2]. Il choisit pour nom de scène Shin'ichi Mori, qui est une combinaison entre le patronyme du directeur de sa maison de production, Watanabe Shin, et son nom de naissance, Moriuchi[3]. Sa voix rauque — qui fait au départ l'objet de diverses critiques ou moqueries —, son phrasé désuet, ses emprunts au blues occidental ainsi que son élégance doublée d'une apparente fragilité lui confèrent une grande popularité auprès de son public, essentiellement féminin[4],[1]. L'historienne Christine R. Yano écrit :

« Sa voix donne une envergure sonore au mélodrame de l'enka : rugueuse plutôt que lisse, laborieuse plutôt que statique, kurai (sombre) plutôt que akarui (légère), pleine de tension émotionnelle plutôt que détendue dans la joie. […] De fait, sa voix rauque est devenue l'un de ses plus grands atouts, non pas pour elle-même mais en raison de l'effort plus important qu'il [Mori] doit constamment déployer[2]. »

En concert, Mori livre des prestations très sobres, presque dépourvues d'artifices ou d'interactions avec le public[5], même s'il lui arrive fréquemment de descendre de la scène pour venir serrer la main des spectateurs dans une mise en scène soigneusement chorégraphiée[6]. Très vite, il acquiert une réputation de « chanteur à femmes » du fait des paroles de ses chansons, souvent écrites du point de vue d'un personnage féminin ou ayant trait à la figure de la mère, qui occupe une place très importante dans la culture japonaise[4]. Mori dispose également, dès les premiers temps de sa carrière, d'une nombreuse communauté de fans (pour la plupart des femmes âgées d'entre 40 et 50 ans) qui compte 10 000 membres au Japon en 1992[5].

En 1974, Mori est récipiendaire du Japan Record Award pour sa chanson Erimosaki Cap Erimo »)[1]. Reconnu pour sa contribution au renouveau du blues japonais dans les années 1960[7], il est en outre l'une des principales vedettes du genre enka dans son pays. Mark Anderson note ainsi qu'« en ce qui concerne son image, Mori s'affirme comme une icône incontestée et immensément populaire de l'enka contemporaine »[1], tandis que Yano le qualifie d'« incarnation du chanteur d'enka masculin à l'allure soignée et habillé en smoking »[2]. Mori refuse toutefois cette étiquette de chanteur d'enka et se définit comme un « chanteur populaire »[8].

Ses ventes de disques et de CD s'élèvent à plus de 90 millions d'exemplaires[9].

Notes et références

  1. Mark Anderson, « Mori Shinichi », dans Sandra Buckley (dir.), Encyclopedia of Japanese Contemporary Culture, Routledge, , 664 p. (lire en ligne), p. 330.
  2. Yano 2003, p. 128.
  3. Yano 2003, p. 65-66.
  4. Yano 2003, p. 128 et 157.
  5. Yano 2003, p. 129.
  6. Yano 2003, p. 80-81.
  7. Yano 2003, p. 41.
  8. (ja) Shoichiro Yamato et Shuntaro Torigoe, « 森進一 「演歌歌手と呼ばれるのは不愉快、自分は流行歌手」 » Shin'ichi Mori : "C'est désagréable d'être qualifié de chanteur d'enka, je suis un chanteur populaire" »], sur news-postseven.com, (consulté le ).
  9. (ja) « 第1部 幸せの道標 森進一とその時代<12>嘆きの美学 ファンと歩んだ「戦友」―連載 » Partie 1 : Shin'ichi Mori et son époque (1.2) ― La beauté de la douleur : un « frère d'armes » solidaire de ses fans ― Série »], sur nishinippon.co.jp, Nishinippon shinbun, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Christine R. Yano, Tears of Longing: Nostalgia and the Nation in Japanese Popular Song, Harvard University Asia Center, , 255 p. (lire en ligne). .

Liens externes

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