Sidiailles

Sidiailles est une commune française, située dans le département du Cher en région Centre-Val de Loire.

Sidiailles

L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
Administration
Pays France
Région Centre-Val de Loire
Département Cher
Arrondissement Saint-Amand-Montrond
Intercommunalité Communauté de communes Berry Grand Sud
Maire
Mandat
Florence Lerude
2020-2026
Code postal 18270
Code commune 18252
Démographie
Population
municipale
295 hab. (2019 )
Densité 9,2 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 30′ 29″ nord, 2° 19′ 11″ est
Altitude Min. 233 m
Max. 366 m
Superficie 31,96 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Châteaumeillant
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Sidiailles
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Géolocalisation sur la carte : Cher
Sidiailles
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Sidiailles

    Géographie

    Cette commune proche de Culan a la particularité d’avoir un bourg comportant seulement trois habitations, mais une population répartie sur 33 hameaux. Sidiailles est située sur le parcours du sentier de grande randonnée de pays Sur les pas des maîtres sonneurs.

    Localisation

    Hydrographie et relief

    Le lac de Sidiailles.

    Le territoire communal est arrosé par plusieurs rivières : l'Arnon, le Magnon, le Jot et la Joyeuse. En 1976 a été réalisé un barrage offrant une réserve d’eau potable d’une surface de 90 hectares et d'une contenance de plus de 5 millions de m³, avec quelques aménagements touristiques dans un des plus beaux sites de la région. Un itinéraire de promenade pédestre permet d’en faire le tour au départ du bourg (14 km).

    Urbanisme

    Typologie

    Sidiailles est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (85,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (35,7 %), zones agricoles hétérogènes (30 %), terres arables (19,4 %), forêts (11,6 %), eaux continentales[Note 2] (1,9 %), zones urbanisées (1,4 %)[6].

    L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    Risques majeurs

    Le territoire de la commune de Sidiailles est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, la rupture d'un barrage, et à un risque particulier : le risque de radon[7]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[8].

    Risques naturels

    Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Sidiailles.

    La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[9]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 97,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (90 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 301 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 297 sont en en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 83 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[10],[Carte 2].

    Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2018 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999[7].

    Risques technologiques

    La commune est en outre située en aval du barrage de Sidiailles , de classe A[Note 3]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[12].

    Risque particulier

    Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Sidiailles est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[13].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Sédès Alias (camp de Jules César), transformé en Sédialès, Cepdalia en 1213, Cydéalia en 1311, Cydialles en 1423[14].

    Ce toponyme est issu du nom du camp de Jules César Sédès Alias[15].

    Histoire

    Les vallées de l’Arnon et de ses affluents, qui traversent le territoire de la commune, ont conservé des traces d’une occupation préhistorique. Un éperon naturel a été occupé au Néolithique : le camp des Chetz.

    Un oppidum gaulois aurait été transformé en camp de repos par Jules César, d'où le nom de Sédès Alias transformé en Sédialès[14]. À l’époque gallo-romaine, une voie conduisant de Châteaumeillant à Néris-les-Bains traversait l’Arnon au gué de la Madeleine[Note 4]. Des prospections ont révélé l’existence d’édifices d’habitation gallo-romains.

    Au Moyen Âge, le territoire de la paroisse Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Sidiailles est partagé entre deux importantes châtellenies : Culan et La Roche-Guillebaud ; il est surtout marqué par la présence d’une abbaye cistercienne, l'abbaye des Pierres[16]). Érigée avant 1135, elle se situe sur un éperon rocheux surplombant la rivière Joyeuse, sur le flanc d’un vallon nommé « Val Horrible » sur l’ancienne route du Bourbonnais permettant le prélèvement d’un péage[14].

    Des souterrains-refuges existent également sur le territoire de la commune[17].

    L'église de Sidiailles possède des cloches très anciennes qui ont été réalisées au XIIIe siècle[18].

    La construction du nouveau centre du bourg de Sidiailles, un peu à l'écart de l'ancien village, fut décidée par Hippolyte Massé de Baudreuille, avocat à Saint-Amand-Montrond et maire de Sidiailles entre 1870 et 1874, et achevée par son gendre, Lucien de Combles de Nayves, maire de Sidiailles de 1878 à 1888. La réalisation (1877-1880) en fut confiée à l'architecte départemental de l'Indre, Alfred Dauvergne. Après l'église, on construisit la mairie (et école de garçons[Note 5]), l'école des filles et le presbytère. Le nouveau bourg ne parvint jamais à fixer la population, qui préféra les secteurs plus proches de Culan : Trenay, le Bouquet et Villers.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mars 2008 Maurice Rivière    
    mars 2008 avril 2014 Sylvie Deriaud DVD  
    mars 2014 En cours Florence Lerude[19],[20]   Agricultrice sur moyenne exploitation

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[22].

    En 2019, la commune comptait 295 habitants[Note 6], en diminution de 4,22 % par rapport à 2013 (Cher : −3 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    500611673784770857907937910
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    9008778398481 0031 0921 1321 1471 123
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 1641 2051 138939891833832720688
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    607584563467375331313312304
    2019 - - - - - - - -
    295--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • L’église se distingue par son orientation avec un chœur tourné vers l’ouest et possède une mosaïque réalisée par des artistes italiens qui ont travaillé sur la basilique Saint-Pierre de Rome. Construite en 1877, elle possède une des plus vieilles cloches d'Europe, fondue en 1235. Cette cloche vient probablement de l'abbaye des Pierres. À cette très ancienne cloche est associée une légende, racontée par Georges Piquand, dans ses Légendes bourbonnaises[25].
    • Les vestiges de l'ancienne abbaye des Pierres appartenant à l'ordre cistercien : l'abbaye est fondée dans la première moitié du XIIe siècle. Elle était construite en moellon de schiste avec chaîne en pierre de taille en grès et avait un plan traditionnel cistercien : une église tout en longueur à chevet plat et sans collatéraux, mais avec des chapelles annexes de part et d’autre du chevet. La nef, d’une largeur de 6,5 m comme le chœur, était couverte par une voûte en berceau. Le plan de l’abbaye est ainsi décrit : contre l’église se trouvait le cloître, le bâtiment d’habitation des moines à l’est, à son opposé le bâtiment d’ouest avec écurie, vestibule et parloir. Fermant le cloître du côté sud, se trouvaient le réfectoire, la salle des moines, au premier étage l’hôtellerie. La tour d’angle du sud-est comportait quatre étages avec cuisine, boulangerie, office, infirmerie, bibliothèque et commodités. L’abbaye fut vendue comme bien national en 1791 et servit de carrière de pierre. Il ne subsiste que les ruines de l’abbaye elle-même, un mur d’enceinte, le porche d’entrée et le bâtiment d’exploitation maintes fois remanié. Ce corps de bâtiment du domaine, avec toit en croupe du XVIIIe siècle, comporte des remplois de matériaux provenant de la destruction partielle de l’abbaye. À l’époque, les abbés des Pierres entreprennent de restaurer l’économie dans leur établissement. Ils créent une tuilerie, plantent de nouveaux vergers et construisent des bâtiments pour l’exploitation de leur domaine dont cette étable-grange.
    • Les cimetières : il existe deux cimetières à Sidiailles, l’ancien est situé à l’emplacement de l’église détruite et le nouveau sur le plateau, à la limite du nouveau village. En cette fin de XIXe siècle, il est tout aussi difficile de déplacer les lieux de vie que ceux de mort, ainsi qu’en témoignent les nombreux monuments funéraires de cette période établis dans le vieux cimetière. Un rituel funéraire particulier à cette région du Boischaut-Marche consiste à déposer le bol du défunt sur la tombe de celui-ci. Comme partout, les sépultures peuvent être recouvertes d’un simple monticule de terre ou d’une pierre tombale. Elles sont le plus souvent couvertes d’auvents métalliques en zinc, particulièrement bien conservés dans ce cimetière.

    Valorisation du patrimoine

    Des étudiants de l'INSA Centre-Val-de-Loire ont travaillé en collaboration avec la mairie à l'établissement d'un poste situé au pied de l'église permettant de visualiser les cloches centenaires en direct. La borne donne aussi plusieurs informations sur l'histoire des cloches et possède un quizz ludique permettant de mettre à l'épreuve ses connaissances.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[11].
    4. Ce gué est aujourd’hui sous le plan d’eau, en face de la base nautique.
    5. L’ancienne école se situait au Ponceau.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
    2. « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le )

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. « Les risques près de chez moi - commune de Sidiailles », sur Géorisques (consulté le )
    8. BRGM, « Évaluez simplement et rapidement les risques de votre bien », sur Géorisques (consulté le )
    9. « Dossier départemental des risques majeurs dans le Cher », sur www.cher.gouv.fr (consulté le ), partie 1 - chapitre Mouvements de terrain.
    10. « Retrait-gonflement des argiles », sur le site de l'observatoire national des risques naturels (consulté le )
    11. Article R214-112 du code de l’environnement
    12. « Dossier départemental des risques majeurs dans le Cher », sur www.cher.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque rupture de barrage.
    13. « cartographie des risques d'inondations du tri de perpignan/saint-cyprien », (consulté le )
    14. Association « Sur les pas des Maîtres Sonneurs », Les Villages du sentier des Maîtres Sonneurs, p. 88.
    15. Commission historique du département du Cher, Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-873.
    16. Pascal Poulle, « Un patrimoine : l'abbaye des Pierres et le pillage du 9 juillet 1650 », L'Ordre cistercien et le Berry : actes du colloque organisé par les Archives départementales du Cher, Conseil général du Cher, Bourges, 15-16 mai 1998 (lire en ligne).
    17. Louis Laville, « Etude des Souterrains-refuges découverts dans la région montluçonnaise de 1950 à 1960 », Revue archéologique du Centre de la France, vol. 1, no 3, , p. 201-210 (ISSN 1159-7151, e-ISSN 1951-6207, lire en ligne).
    18. François Deshoulières, « Épigraphie campanaire et la cloche de Sidiailles (Cher) », Bulletin Monumental, Société française d'archéologie, vol. 93, no 1, , p. 116-117 (e-ISSN 2275-5039, lire en ligne).
    19. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    20. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    25. Réimpr., Marseille, Laffitte, 1978, p. 233-235.

    Voir aussi

    Article connexe

    Liens externes

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