Silvia Federici

Silvia Federici, née en à Parme (Italie), est une universitaire, enseignante et militante, qui s’inscrit dans la tradition du féminisme radical et du féminisme matérialiste. Elle est professeur émérite de l’université Hofstra, à Long Island dans l’État de New York, où elle enseigne les sciences sociales[1]. Elle a précédemment enseigné au Nigéria pendant plusieurs années. Elle est aussi cofondatrice du Committee for Academic Freedom in Africa (CAFA), et elle est membre du collectif Midnight Notes[2].

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Silvia Federici
Silvia Federici interviewée en 2014.
Biographie
Naissance
Nationalités
Formation
Activités
Philosophe, militante pour les droits des femmes, professeure d’université, écrivaine, militante
Autres informations
A travaillé pour
Idéologie
Mouvement
Œuvres principales
Caliban and the Witch (d)

Biographie

Silvia Federici grandit en Italie. Elle arrive aux États-Unis en 1967 pour son PhD à l’université de Buffalo[3]. Elle enseigne à l’université de Port Harcourt au Nigéria, elle est professeure associée, puis devient professeure de philosophie politique et d’études internationales au New College de l’université Hofstra.

Elle co-fonde l'International Feminist Collective, participe à l’organisation de la Wages for Housework campaign Campagne pour un salaire au travail ménager ») et contribue au collectif Midnight Notes. Elle participe à la création du Committee for Academic Freedom in Africa (en) (CAFA), et, en 1995, du projet d’opposition à la peine de mort connu comme Radical Philosophy Association (Association de philosophie radicale).

Publications

L’œuvre la plus connue de Federici, Caliban et la sorcière : Femmes, corps et accumulation primitive, prolonge le travail de Leopoldina Fortunati. Dans cet ouvrage, elle remet en cause l’affirmation de Marx selon laquelle l’accumulation primitive serait le précurseur nécessaire du capitalisme. Elle fait au contraire valoir que l’accumulation primitive est une caractéristique fondamentale du capitalisme lui-même : le capitalisme, afin de se perpétuer, nécessite un apport permanent de capital exproprié.

Silvia Federici rattache cette expropriation au travail non payé des femmes, dans le cadre de la reproduction, de la reproduction de la force de travail. Elle montre que son apparition est un préalable historique à l’essor d’une économie capitaliste reposant sur le travail salarié. Dans ce cadre, elle souligne la lutte historique sur les communaux et pour le communalisme. Au lieu de comprendre le capitalisme comme une victoire sur un féodalisme vaincu, Federici analyse son ascension comme une contre-révolution face à la vague croissante de communalisme, s’employant à maintenir la structure sociale.

Au centre de l’asservissement méthodique des femmes et de l’appropriation de leur travail se trouve, selon elle, l’institutionnalisation du viol et de la prostitution, ainsi que les procès des hérétiques et les chasses aux sorcières, les bûchers, et la torture. Ces processus sont mis en parallèle avec l’esclavage et le massacre des populations indigènes du continent américain.

Le travail de Federici offre une perspective politique sur l’action du FMI, de la Banque mondiale et des autres institutions contribuant à nouveau cycle d’accumulation primitive, contemporain, au cours duquel tous les biens détenus en commun, de l’eau au code génétique en passant par les semences, se trouvent privatisés, pris dans une nouvelle série d’enclosures. Ses travaux portent aussi sur la division internationale sexuelle du travail[4],[5].

Ouvrages en français

Articles en français

Ouvrages en anglais

  • (en) Enduring Western Civilization. The Construction of the Concept of Western Civilization and Its "Others", Westport, CT, et Londres, Praeger,
  • (en) A Thousand Flowers. Structural Adjustment and the Struggle for Education in Africa, Africa World Press,
  • (en) Cheryl B Mwaria, Silvia Federici et Joseph McLaren, African Visions. Literary Images, Political Change, and Social Struggle in Contemporary Africa, Westport, CT, et Londres, Greenwood Press et Praeger, coll. « Contributions in Afro-American and African studies » (no 197), (ISBN 978-0-313-31045-4)
  • (en) Revolution at Point Zero. Housework, Reproduction, and Feminist Struggle, Brooklyn/Oakland, Common Notions/PM Press, , 188 p. (ISBN 978-1-60486-333-8, lire en ligne)
  • Silvia Federici (trad. de l'anglais par Damien Tissot, Oristelle Bonis), Point zéro : propagation de la révolution : travail ménager, reproduction sociale, combat féministe, Donnemarie-Dontilly, Éditions iXe, coll. « Racine de Ixe », , 258 p. (ISBN 979-10-90062-30-6)
  • (en) Caliban and the witch : women, the body and primitive accumulation, Brooklyn, NY, Autonomedia, , 285 p. (ISBN 978-1-57027-059-8, lire en ligne)
  • Traduction en français : Silvia Federici (trad. collectif Senonevero), Caliban et la Sorcière : Femmes, corps et accumulation primitive, Entremonde, éditions Senonevero, coll. « La rupture », , 464 p. (ISBN 978-2-940426-37-9, présentation en ligne)

Ouvrages en italien

  • Il Femminismo e il Movimento contro la guerra USA, in : DeriveApprodi #24, 2004.

Références

Voir aussi

Liens externes

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