Siméon Marchesseault

Siméon Marchesseault, né Abraham-Siméon Marchesseault[1] le à Saint-Ours et mort le à Saint-Hyacinthe[1], était un instituteur, un huissier et un partisan patriote du Bas-Canada. Membre des Fils de la liberté, il a participé aux combats de la rébellion des Patriotes et était l'un des huit patriotes condamnés à l'exil aux Bermudes par les autorités britanniques.

Siméon Marchesseault
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Abraham-Siméon Marchesseault[1]
Nationalité
Activité
Père
Abraham-François Marchessaut
Mère
Émélie Cormier
Conjoint
Judith Morin
Autres informations
Membre de
Conflit

Biographie

Origines et débuts

Marchesseault est né le , le fils d'Abraham-François Marchessaut, maître forgeron, et d'Émélie Cormier. Il était de descendance acadienne, de par son père et sa mère. Son ancêtre paternel, Jean Marchesseau, était originaire de Saint-Jary, près de La Rochelle, en France, et serait probablement arrivé en Acadie vers le début du XVIIIe siècle. Le Dictionnaire biographique du Canada affirme que son petit-fils Christophe Marchessaut, le grand-père de Siméon, se serait probablement installé en 1770 à Saint-Antoine-sur-Richelieu, dans la Province de Québec. Quant à la lignée maternelle, on y trouve l'aïeul Robert Cormier, qui s'était établi à Port-Royal en 1654, à la suite de la déportation des Acadiens[1].

Après ses études, Marchesseault est devenu instituteur d'abord à Saint-Denis, puis dans le village voisin de Saint-Charles. Le , il a épousé Judith Morin, avec qui il aura trois fils et cinq filles. En 1837, il abandonnait son métier d'instituteur pour devenir huissier de la Cour du banc du Roi du district de Montréal[1].

Implication politique

Le , il assistait à l'assemblée de Saint-Ours et le à l'Assemblée des six-comtés de Saint-Charles, où il appuyait une résolution proposant la création de sections des Fils de la liberté dans lesdits « six comtés » (Richelieu, Rouville, Saint-Hyacinthe, Chambly, Verchères et L'Acadie)[2]. Peu après, Marchesseault mettait sur pied une de ces sections à Saint-Charles[1].

Aussi, le , il tenait une assemblée sur le perron de l'église de Saint-Charles. À cette occasion, il a défendu l'élection d'officiers de milice par le peuple[3] et a critiqué le mandement de l’évêque de Montréal, Mgr Jean-Jacques Lartigue, appelant à l’obéissance et à la soumission aux autorités[1]. Il souligna également le courage du groupe de patriotes ayant libéré le médecin Joseph-François Davignon et le notaire Pierre-Paul Demaray[3] (ce groupe étant commandé par Bonaventure Viger et Joseph Vincent).

Ce même , Marchesseault était nommé capitaine et devenait l'un des aides de camp du général Thomas Storrow Brown. Le , il participait à la bataille de Saint-Denis, et le , il prenait part à celle de Saint-Charles. À Saint-Charles, lors du départ de Brown pour Saint-Denis, il prit le commandement des miliciens patriotes, mais dut s'enfuir lors de l'encerclement du camp. Sa maison ayant été incendiée par les soldats britanniques, il pénétra alors dans son domicile toujours en feu, s'empara de papiers importants et courra à son étable pour laisser sortir ses animaux. Il se cacha ensuite dans les bois pour échapper aux troupes anglaises[1].

Exil et retour

Le 1er décembre, avec Wolfred Nelson et quelques autres patriotes, Marchesseault partait pour les États-Unis. Il fut cependant arrêté le à Bedford, près de la frontière, avec notamment Jean-Philippe Boucher-Belleville, Rodolphe Des Rivières et Timothée Kimber. Il a alors été emprisonné au fort Lennox, sur l’île aux Noix, avant d'être transféré le à la prison de Montréal, en même temps que Nelson, Des Rivières, Henri-Alphonse Gauvin et Robert-Shore-Milnes Bouchette. Le , il acceptait avec sept autres patriotes de signer un aveu de culpabilité en échange de l'amnistie des autres prisonniers politiques. Deux jours plus tard, il était condamné à l'exil par la proclamation de lord Durham, avec Gauvin, Nelson, Bouchette, Des Rivières, Toussaint-Hubert Goddu, Luc-Hyacinthe Masson et Bonaventure Viger. Le suivant, il quittait Québec à bord de la frégate Vestal, en direction des Bermudes. Il y débarqua le [1].

Après le désaveu de l'ordonnance d'exil aux Bermudes, Marchesseault se rendit aux États-Unis. Il s'installa à Swanton, au Vermont, puis à Champlain, dans l'état de New York, et enfin à Burlington, au Vermont. Il écrivit alors au procureur général, Charles Richard Ogden, pour demander l'autorisation de rentrer au Bas-Canada, ce qui fut refusé. En , il put finalement retourner au Bas-Canada. Peu après, il s'installait avec sa femme et ses enfants à Saint-Hyacinthe, où il est redevenu huissier[1]. Le , Marchesseault décédait à l’âge de 49 ans. Avant de mourir, il avait fondé la première scène de théâtre de Saint-Hyacinthe, le théâtre Marchesseault[3].

Notes et références

  1. Michel de Lorimier, « Marchesseault, Siméon », sur http://www.biographi.ca/ (consulté le )
  2. « Grande assemblée de la confédération des six-comtés à Saint-Charles », sur https://biblio.republiquelibre.org/ (consulté le )
  3. Alain Messier, Dictionnaire encyclopédique et historique des patriotes, 1837-1838, Montréal, Guérin, , 497 p., p. 320-321
  • Portail de l'Empire britanniquesection Bas-Canada
  • Portail de la politique québécoise
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.