Simurghia
Simurghia robusta
dorsale (A), ventrale (B) et postérieure (C).
À noter comme chez tous les nyctosauridés la présence de la crête deltopectorale très élargie, en forme de hachette (dpc).
Simurghia est un genre éteint de ptérosaures ptérodactyloïdes de la famille des nyctosauridés ayant vécu en Afrique du Nord à la fin du Crétacé supérieur (Maastrichtien terminal), il y a environ 67 Ma (millions d'années)[1].
Ce ptérosaure fait partie d'un ensemble diversifié de ptérosaures découverts au Maroc dans les mines de phosphate de Sidi Daoui et de Sidi Chennane sur le plateau de Khouribga dans le bassin d'Ouled Abdoun, à environ 120 km au sud-est de Casablanca. Ils sont décrits ensemble par Longrich et ses collègues en 2018[2]. Ces ptérosaures appartiennent à trois familles différentes : les Nyctosauridae, les Azhdarchidae et les Pteranodontidae, et à pas moins de sept espèces différentes[2] :
- trois nyctosauridés :
- Simurghia robusta Longrich et al., 2018,
- Alcione elainus Longrich et al., 2018,
- Barbaridactylus grandis Longrich et al., 2018 ;
- trois azhdarchidés :
- Phosphatodraco mauritanicus Pereda-Suberbiola et al.[3],
- Azhdarchidae aff. Quetzalcoatlus,
- Azhdarchidae de Sidi Chennane ;
- un ptéranodontidé :
- Tethydraco regalis Longrich et al., 2018.
Ces nouvelles espèces décrites en 2018 modifient l'idée que les ptérosaures étaient en déclin avant la grande extinction de la fin du Crétacé intervenue il y a 66 Ma (millions d'années). En effet, avant cette date, les fossiles de ptérosaures n'étaient connus dans cet intervalle que par une dizaine d'espèces appartenant uniquement à la famille des azhdarchidés et découverts principalement en Amérique du Nord (dont le célèbre Quetzalcoatlus northropi).
Une seule espèce est rattachée au genre : Simurghia robusta, décrite en 2018 par Nicholas R. Longrich, David M. Martill et Brian Andres[2].
Étymologie
Le nom de genre Simurghia fait référence à Simurgh, une bête volante de la mythologie persane. Le nom d'espèce robusta est un mot latin signifiant « robuste »[2].
Découverte et description
Le spécimen type de Simurghia, répertorié FSAC-OB, est représenté par un humérus droit dont il ne manque que la tête humérale et la crête cubitale.
Simurghia pourrait avoir une envergure de l'ordre de 4 mètres intermédiaire entre le plus petit Alcione elainus et le troisième nyctosauridé décrit par Longrich et se collègues : Barbaridactylus grandis[2].
Paléobiologie
La plupart des nyctosauridés sont généralement considérés comme des planeurs pélagiques spécialisés comme les frégates actuelles. Leurs tailles estimées varient entre 2 et 5 mètres[4].
Simurghia est très proche du genre Alcione, qui est environ deux fois plus petit. Longrich et ses collègues rejettent cependant l'idée que Simurghia soit un adulte d'Alcione[2]. En effet, tous les spécimens appartenant au genre Alcione montrent des os avec une texture de surface densément vascularisée, des condyles bien ossifiés et des scapulo-coracoïdes et synsacrum fusionnés démontrant qu'il s'agit d'adultes ou de sub-adultes. Par ailleurs l'absence de fossiles d'humérus de taille intermédiaire entre ceux de deux genres suggèrent bien qu'il s'agit d'espèces différentes. Les analyses isomériques indiquerait que Simurghia pourrait avoir une masse 5 à 6 fois supérieure à celle d'Alcione, rendant improbable un dimorphisme sexuel ou une simple variabilité intraspécifique entre les deux genres[2].
Classification
Le cladogramme ci-dessous résulte de l'analyse phylogénétique de B. Andres, J. Clark et X. Xu en 2014[5], mise à jour en 2018 pour incorporer les découvertes de Longrich et ses collègues au Maroc[2]. Il montre la position de Simurghia en groupe frère avec un des deux autres nyctosauridés découverts dans les mines de phosphate du Maroc et décrit par Longrich et ses collègues, le genre de petite taille Alcione[5],[2] :
Ornithocheiroidea |
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Notes et références
- (en) Yans J, Amaghzaz MB, Bouya B, Cappetta H, Iacumin P, Kocsis L, et al. First carbon isotope chemostratigraphy of the Ouled Abdoun phosphate Basin, Morocco; implications for dating and evolution of earliest African placental mammals. Gondwana Research. 2014;25(1):257–69
- (en) Longrich, N.R., Martill, D.M., and Andres, B. (2018). Late Maastrichtian pterosaurs from North Africa and mass extinction of Pterosauria at the Cretaceous-Paleogene boundary. PLoS Biology, 16(3): e2001663. DOI:10.1371/journal.pbio.2001663
- (en) Pereda-Suberbiola X, Bardet N, Jouve S, Iarochène M, Bouya B, Amaghzaz M. A new azhdarchid pterosaur from the Late Cretaceous phosphates of Morocco. Geological Society, London, Special Publications. 2003;217(1):79–90
- (en) Chatterjee, S. and Templin, R.J. (2004). Posture, Locomotion, and Paleoecology of Pterosaurs. Geological Society of America, 64 pp. (ISBN 0-8137-2376-0), (ISBN 978-0-8137-2376-1)
- (en) B. Andres, J. Clark et X. Xu, « The Earliest Pterodactyloid and the Origin of the Group », Current Biology, vol. 24, no 9, , p. 1011–6 (PMID 24768054, DOI 10.1016/j.cub.2014.03.030)
Références taxinomiques
(en) Référence Paleobiology Database : Simurghia Longrich et al., 2018
Annexes
Articles connexes
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