Société J. F. Cail & Cie
La Société J.F Cail & Cie créée à Paris le [1] par Jean-François Cail (1804-1871) est une société industrielle française ayant produit sous le Second Empire principalement des installations de sucreries et du matériel ferroviaire (locomotives, ponts métalliques).
Société J.F Cail & Cie | |
Les usines Cail et le quai de Grenelle (1875) de Paul Gauguin. | |
Création | |
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Disparition | |
Fondateurs | Jean-François Cail |
Siège social | Paris, 46, quai de Billy France |
Activité | Locomotives à vapeur, sucreries, ponts |
Société précédente | Société Ch.Derosne et Cail |
Société suivante | Anciens Établissements Cail |
Histoire
Elle succède à la Société Ch.Derosne et Cail, alors en proie à des difficultés, à la suite de la révolution de 1848 (expérience éphémère d'autogestion ouvrière à l'usine de Grenelle et baisse des commandes due à la crise économique)[note 1].
Le siège social de l'entreprise reprend celui de la société Charles Derosne et Cail dans le quartier de Chaillot, 46, quai de Billy[2] (actuelle avenue de New York). Le capital est de 7 millions de francs. C'est alors la plus grande entreprise industrielle de Paris possédant une usine de montage de locomotives et un bureau d'études au siège dans le quartier de Chaillot et d'autres usines dans le quartier de Grenelle sur l'autre rive de la Seine, à Denain, Valenciennes, Douai et Bruxelles. L'usine de Chaillot, qui employait près de 1000 ouvriers, détruite par un incendie dans la nuit du 24 au , n'est pas reconstruite, son activité étant transférée aux ateliers de Grenelle[3].
En septembre 1861, la Société J.F Cail & Cie passe un accord de coopération avec la nouvelle Société Parent, Schaken, Caillet et Cie[4], devenant deux mois plus tard Participation JF Cail, Parent, Schaken, Houel et Caillet, Paris et Fives-Lille (future société Fives-Lille). Cet accord expira en .
En 1870, la Société J.F Cail est en liquidation. La Nouvelle Société J.F Cail la remplace[5]. Son fondateur Jean-François Cail meurt l'année suivante.
La Société J.F Cail & Cie disparait en 1883[5], remplacée par la Société Anonyme des Anciens Établissements Cail.
Dans la culture
La société est citée dans différents romans de Jules Verne dont Vingt mille lieues sous les mers, où le capitaine Némo explique que les réservoirs du Nautilus ont été fabriqués par Cail et Cie[note 2], Le Chancellor où des moulins à force centrifuge produits par Cail équipent une usine hydraulique en Caroline du Sud[6] ou Sans dessus dessous[7].
Paul Gauguin (1848-1903), dans ses œuvres de jeunesse, peindra deux tableaux Les usines Cail et le quai de Grenelle (1875) et Le pont roulant au bord de la Seine, avec à l’arrière plan les usines Cail et le quai de Grenelle, dans une série de peintures réalisées aux abords de son domicile, au 54 rue de Chaillot à Paris.
Le Pont de l'Europe est une peinture de Gustave Caillebotte évoquant le pont construit par J.F Cail & Cie et Fives-Lille.
Annexes
Notes
- Charles Derosne est mort deux ans plus tôt, en 1846.
- Vingt mille lieues sous les mers, chapitre XIII Quelques chiffres - « Chacun de ses morceaux, monsieur Aronnax, m’est arrivé d’un point différent du globe, et sous une destination déguisée. Sa quille a été forgée au Creusot, son arbre d’hélice chez Pen et C°, de Londres, les plaques de tôle de sa coque chez Leard, de Liverpool, son hélice chez Scott, de Glasgow. Ses réservoirs ont été fabriqués par Cail et Cie, de Paris, sa machine par Krüpp, en Prusse, son éperon dans les ateliers de Motala, en Suède, ses instruments de précision chez Hart frères, de New York, etc., et chacun de ces fournisseurs a reçu mes plans sous des noms divers. »
Références
- « Débuts de Jean-François Cail » sur le site de l'association CAIL (Comité autour d'un inventeur local).
- « Les établissements Cail de Chaillot » sur le site personnel d'Hubert Demory.
- Anne Calitte, « Cail, constructeur de locomotives », Revue du Nord, (lire en ligne).
- Jean-Pierre Poussou et François Crouzet, L'économie française du XVIIIe au XXe siècle : : perspectives nationales et internationales, Paris, Presses universitaires de la Sorbonne (ISBN 978-2-84050-139-8 et 2-84050-139-2, lire en ligne), p. 300.
- Frédéric Barbier, Le patronat du Nord sous le Second Empire : une approche prosopographique, (lire en ligne), p. 107 à 109.
- Jules Verne, Le Chancellor, Toulouse, Petite Bibliothèque Ombres, , chap. IV, p. 22.
- Jules Verne, Sans dessus dessous, Grama, , p. 94.