Société française d'énergie nucléaire
La société française d'énergie nucléaire (SFEN) est une association scientifique dont l’objet est de produire et diffuser de la connaissance sur les sciences et techniques du nucléaire. Elle est fondée en 1973 pour soutenir l'industrie nucléaire française et les programmes de recherches nucléaires, alors que le premier choc pétrolier conduit le Gouvernement Pierre Messmer à adopter un plan de nucléarisation de la France conçu par la commission PEON. Elle regroupe plusieurs milliers d'adhérents. Société de personnes physiques, sans but lucratif, la SFEN revêt la forme d’une association régie par la loi de 1901. Elle est membre de la Société nucléaire européenne (ENS).
Organisation
La SFEN a été fondée en 1973 par Rémy Carle[1] lors de l’engagement du programme électronucléaire français porté par le gouvernement de Pierre Messmer. L’association se fixe alors deux objectifs : offrir aux professionnels un lieu de rencontre et de dialogue sur l’état de l’art, les perspectives, les implications des travaux engagés dans les différents domaines de cette industrie ; favoriser l’information de tous les publics sur les différents aspects du nucléaire.
Avant sa création, les professionnels de l’énergie nucléaire se regroupaient au sein de la section française de l’American Nuclear Society (ANS) et de l’Association Technique de l'Énergie Nucléaire (ATEN).
Valérie Faudon (polytechnicienne, également formée à l’École Nationale des Ponts et Chaussées, à l’Institut d’Études Politiques de Paris et à l’Université de Stanford en Californie, enseignante à la Public School of International Affairs à Science-Po. Après être entrée en 1990 chez Hewlett Packard (Etats-Unis), puis chez Alcatel Lucent (marketing), elle a été Directrice Marketing d’AREVA (2009-2012). Déléguée générale de la SFEN depuis le [2],[3].
Membres fondateurs
- Rémy Carle : fondateur puis président la SFEN (de 1987 à 1989), ancien polytechnicien et membre du Corps des mines (démission en 1993) entré au CEA en 1957, chef du département de construction de piles atomiques en 1964, puis directeur de la construction de réacteurs en 1971, et PDG de Technicatome (de 1974 à 1976), puis entré dans la direction d'EDF où il sera directeur général adjoint de 1987 à 1995) ; Chairman de la World Association of Nuclear Operators (de 1993 à 1997) et président du conseil d'administration de l'UTC (Compiègne) à partir de 1995[4] et co-auteur du Que sais-je sur l'électricité nucléaire.
- Casimir Pierre Zaleski
- Alexis Dejou : ancien polytechnicien, diplômé en 1939 (et il sera aussi président de l'Association de l'école polytechnique), ingénieur de l'École supérieure d'électricité, ayant travaillé toute sa vie pour EDF, dont comme directeur des Études et Recherches (de 1959 à 1972) et comme délégué général (de 1972 à 1985) ; il a aussi présidé le Comité de direction de l'École supérieure d'électricité (de 1974 à 1983), le Conseil d'administration de l'École polytechnique (de 1978 à 1985)[5], le « Comité des applications » de l'Académie des sciences et la Commission électrotechnique internationale (de 1983 à 1986). Il est aussi Président d'honneur de l'Union technique de l'électricité[6].
- Michel Rozenholc : ancien de X Mines (1954), prix de l'Énergie (1974), Exceptional Service Award de l'American Nuclear Society[7].
Anciens présidents
- Bertrand Barré (1996-1997)
- Dominique Vignon (1997-1998)
- Roland Masse (1998-1999)
- Bernard Dupraz (1999-2000)
- Jacques Bouchard (2001-2003)
- Bernard Estève (2003-2005)
- Georges Servière (2005-2007)
- Noël Camarcat (2007-2009)
- Philippe Pradel (2009-2011)
- Luc Oursel (2011-2013)
- Dominique Minière (2013-2015)
- Christophe Béhar (2015-2017)
- Philippe Knoche (2017-2019)
- Xavier Ursat (2019-2021)
- Philippe Stohr (2021-
Charte des valeurs[8]
- La rigueur intellectuelle et morale
- Le dialogue avec l'ensemble des parties prenantes. En , à l'occasion du débat sur la transition énergétique, la SFEN a invité Thierry Salomon, président de l'association NégaWatt[9].
- La mutualisation des connaissances
- L'information du public
- La lutte contre le réchauffement climatique
- Les économies d’énergie
Activités
Publication de revues
Depuis 1975, la SFEN édite l’unique revue française consacrée à l’énergie nucléaire, La Revue Générale nucléaire (RGN) . Chaque année, six numéros de la RGN sont publiés[10].
Depuis , la SFEN et EDP Sciences édite la première revue scientifique en anglais consacrée au nucléaire : The European Physical Journal[11]
Publication de notes techniques, avis et positions
La SFEN publie, dans le cadre de débats publics français, des notes techniques, avis et positions de ses sections techniques [12]
- la COP21[13]
- le coût d'un accident nucléaire[14]
- la sécurité d'approvisionnement énergétique[15]
- le débat national sur la transition énergétique[16]
- le débat relatif au projet de stockage des déchets radioactifs, Cigéo[17],[18]
Positions dans les médias
- Sûreté nucléaire : "En 2011, après l'accident au Japon, le Premier ministre de l'époque a demandé une évaluation de la sûreté de toutes les installations nucléaires en France. Le rapport a démontré que toutes les installations d'EDF avaient un niveau suffisant de sûreté et de robustesse en cas de situation extrême. Ce niveau a même encore augmenté pour être porté au-delà de l'imaginable…"[19]
- Climat : "l’atome est la seule issue possible pour atteindre les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et de décarbonisation de l’économie, tout en étanchant la soif énergétique des pays émergents. Très peu d’autres scénarios (8 sur 1200) permettent de contenir la hausse des températures à 2 °C"[20].
- Transition énergétique : "Alors que 70 % de la consommation d’énergie française est encore à base d’énergies carbonées (pétrole et gaz), fortement émettrices de CO2, le projet de loi vise paradoxalement à limiter l’utilisation d’une énergie bas-carbone. Grâce au nucléaire, un citoyen français émet déjà deux fois moins de CO2 qu’un allemand, et trois fois moins qu’un américain. Pour atteindre ses objectifs de réduction de CO2 en 2050, la France doit miser sur son parc nucléaire et focaliser ses efforts sur les secteurs encore fortement consommateurs d’énergies carbonées (et importées), comme les transports et l’habitat/tertiaire. Ce dernier secteur constitue un véritable gisement de croissance pour les énergies renouvelables"[21].
- Nouveaux réacteurs : "Il faut construire de nouveaux réacteurs pour assurer l'approvisionnement de la France en 2040"
- Hinkley Point : "Chaque pays choisit son mix énergétique, c'est un choix politique que fait le Royaume-Uni, comme les 14 États membres qui recourent déjà au nucléaire. (...) Pourquoi les énergies fossiles et renouvelables seraient subventionnées et pas le nucléaire ?"[22]
- Renouvelables : la SFEN considère les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire comme complémentaires et compatibles. En 2013, la SFEN a d'ailleurs créé une section technique "Nucléaire et renouvelable"[23] animée par Étienne BRIERE, Directeur de Programme Délégué Environnement et Énergies Renouvelables chez EDF.
- Dans une tribune publiée[24] dans le Monde en février 2020, la SFEN estime que la fermeture de la centrale de Fessenheim entraînera une augmentation des émissions de CO2 de 10 millions de tonnes par an et relève d'une vision de l'écologie aujourd'hui dépassée
Organisation de congrès et conférences
En France, la SFEN organise les conférences internationales ICAPP (International Congress on Advances in Nuclear Power Plants)[25], GLOBAL[26], TINCE (Technology Innovation in Nuclear Civil Engineering), INDEX (International Nuclear Digital Experience).
Depuis 2010, la section Jeune Génération de la SFEN organise l'événement Atoms for The Future.
Nuclear for climate
La SFEN a lancé en une initiative réunissant toutes les associations nucléaires à travers le monde[27].
À Nice, la SFEN et ses homologues ont demandé que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques reconnaisse l’énergie nucléaire comme une énergie bas-carbone et la fasse entrer dans les mécanismes de financement auxquels toutes les autres énergies bas-carbone sont éligibles[28].
Réseaux
La SFEN est membre fondateur et l’un des principaux animateur de la Société nucléaire européenne (European Nuclear Society) qui regroupe 30 associations nationales.
La SFEN a des contacts suivis avec les institutions de l’Union européenne, l’OCDE et l’AIEA (ONU), dans le cadre en particulier de son activité d'organisation de conférences scientifiques internationales.
La SFEN a signé des accords de coopération bilatérale avec 17 sociétés savantes nucléaires étrangères parmi lesquelles : l’American Nuclear Society aux États-Unis, l’ANA en Australie, la CNS au Canada, la CNS en Chine, la KNS en Corée du Sud, l’INS en Inde, l’AESJ au Japon, la NSK au Kazakhstan, la GMTR au Maroc et, récemment, la PTN en Pologne[29]
Critiques
La SFEN est souvent décrite dans la presse française comme faisant partie du lobby nucléaire français. L'industrie nucléaire étant une activité d'État, la SFEN est accusée par ses détracteurs d'établir une position dominante pour ses membres en diffusant une propagande pronucléaire et orientant la politique énergétique française vers plus de nucléaire[30]. Au lieu d'un lobby, la SFEN se voit plutôt comme une sorte de communauté informelle où a cours une même conception de l’intérêt énergétique national[31].
En 2011, des militants antinucléaires dénoncent l'action de la SFEN, accusée de faire de la propagande pro-nucléaire dans les lycées et collèges d'Alsace, le rectorat de Strasbourg a alors affirmé respecter son devoir de neutralité[32].
La SFEN indique « qu'aucune étude, aucune enquête épidémiologique n'a mis en évidence, en France, des cancers de la thyroïde ou autres pathologies thyroïdiennes qui pourraient être attribués au nuage de la catastrophe de Tchernobyl »[33]. Une position dénoncée comme scandaleuse par l'Association des malades de la thyroïde et le réseau Sortir du Nucléaire[34].
Références
- Les acteurs du secteur nucléaire français, SFEN.
- « [NOMINATION] Valérie Faudon est nommée déléguée générale de la Société française d'énergie nucléaire », sur Actu-Environnement, Actu-environnement (consulté le )
- « [NOMINATION] Valérie Faudon est nommée déléguée générale de la Société française d'énergie nucléaire », sur Actu-Environnement (consulté le )
- « Rémy Louis CARLE (né en 1930) », sur www.annales.org (consulté le )
- « Décret du 11 mai 1978 M. Alexis Dejou est nomme président du conseil d'administration de l’École polytechnique,en remplacement de M. André Giraud,démissionnaire », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- INIST/CNRS (1994) Note sur les auteurs
- Faire-part de décès, daté du 11 décembre 2020, Paris (75)
- http://www.sfen.org/Charte-des-valeurs
- « Table Ronde Scenarios Convention SFEN 2013 » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
- http://www.sfen.org/Revue-Generale-Nucleaire,143
- (en) « EPJ-N »
- « Notes techniques », sur SFEN (consulté le )
- http://www.sfen.org/sites/default/files/public/atoms/files/position_paper_nuclear4climate_0.pdf
- http://www.sfen.org/sites/default/files/public/atoms/files/note_synthese_sfen_st8_acc_nucleaire_version_fevrier_2015.pdf
- http://www.sfen.org/sites/default/files/public/atoms/files/securite_dapprovisionnement_-_sfen-ufe_0.pdf
- [PDF] « http://www.sfen.org/sites/default/files/public/atoms/files/lenergie_nucleaire_est_une_partie_de_la_solution_pour_reussir_la_transition_energetique.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- [PDF] http://www.sfen.org/sites/default/files/public/atoms/files/cigeo_les_raisons_de_la_confiance_dans_la_solidite_du_projet.pdf
- [PDF] http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-cigeo/_script/ntsp-document-file_downloadad9c.pdf?document_id=32&document_file_id=32
- Centre France, « L’avenir assuré du nucléaire » (consulté le )
- « En France, le cauchemar Areva n’a pas tué la passion de l’atome », Le Temps (consulté le ).
- « Nucléaire : une transition énergétique à contre-courant » (consulté le )
- « La relance du nucléaire au Royaume-Uni nuit-elle aux renouvelables ? » (consulté le )
- http://www.sfen.org/La-SFEN-cree-la-section-technique http://www.sfen.org/La-SFEN-cree-la-section-technique
- « « La fermeture de Fessenheim entraînera des émissions additionnelles de l’ordre de 10 millions de tonnes de CO2 par an » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « ICAPP »
- (en) « global event »
- « 1001mags.com »
- (en) « Climate Scientists Get Respect, So Why Don't Nuclear Scientists? », sur Forbes.com
- « Accord de collaboration entre la PTN et la SFEN », nuklearforum.ch, .
- « Attention Danger! Scientifiques en liberté », sur http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/, (consulté le )
- Le "lobby nucléaire" n’est pas ce que vous croyez, Nouvel Observateur du 28 novembre 2011
- « Des militants dénoncent des conférences "pro-nucléaires" à l'école », sur http://www.leparisien.fr/, (consulté le )
- [PDF] http://www.sfen.org/IMG/pdf/Tchernobyl-Pellerin-septembre-2011.pdf
- Libération - 20 avril 2005 : Pour le lobby atomique, Tchernobyl ne rime pas avec cancer
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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