Ardengo Soffici

Ardengo Soffici (Rignano sull'Arno, Forte dei Marmi, ) est un écrivain italien, un poète et un peintre dont l'œuvre se situe entre futurisme et cubisme. Il fut l'un des intellectuels italiens qui ont adhéré au fascisme.

Ardengo Soffici
Ardengo Soffici
Naissance
Décès
(à 85 ans)
Vittoria Apuana di Forte dei Marmi (d)
Nationalité
Activités

Biographie

Issu d'une famille d'agriculteurs aisés, Ardengo Soffici assiste, après leur déménagement à Florence en 1893, à la ruine de son père.

Il étudie alors les arts à l'Académie du dessin de Florence et accessoirement la littérature en 1897 et ensuite, après un intermède pour vivre auprès d'un cabinet d'avocat, à la Scuola Libera del Nudo auprès de Giovanni Fattori et Telemaco Signorini.

Il s'insère dans le cercle culturel et devient un écrivain autodidacte

Quand son père et sa mère meurent, il part vers des parents à Poggio a Caiano, puis, comme beaucoup de ses amis artistes, décide de partir pour Paris en 1903.

À Paris, il travaille comme illustrateur dans des revues renommées comme L'Assiette au Beurre, mais mal payé, il mène une vie de privations et des renoncements, malgré tout cette situation lui permet de rencontrer des artistes émergents ou déjà affirmés comme Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso et Max Jacob, et de fréquenter le monde vivant qui s'était formé autour des revues littéraires. Il écrit de nombreux articles pour des artistes européens, et approche de nombreux artistes et écrivains italiens comme Giovanni Vailati, Mario Calderoni et Giovanni Papini, avec lequel il gardera une forte amitié, retourné en Italie en 1907, malgré certaines divergences de caractère.

Son talent littéraire s'affirme à ce moment avec ses critiques d'art qu'il envoie à Papini (sous le pseudonyme de Stefan Cloud - nuvola di corone, comme Stefano Nuvola).

Réinstallé à Poggio a Caiano, Soffici consolide son amitié envers Papini en le rencontrant au fameux caffè Paszkowski, ou en l'invitant dans sa maison de Poggio. De cette époque date son amitié avec Giuseppe Prezzolini et il écrit pour lui des textes dans sa revue Leonardo sous le pseudonyme de Giuliano il Sofista.

Quand Prezzolini fonde avec Papini la revue La Voce en 1908, il en dessine la couverture et en devient un des collaborateurs des articles sur l'Art.

Parallèlement, il collabore à une revue mensuelle, La Riviera Ligure, publiée par les frères Angiolo Silvio et Mario Novaro à Oneglia, à laquelle contribuent par leurs écrits Giovanni Pascoli, Grazia Deledda, Giovanni Marradi, Luigi Pirandello, Francesco Chiesa, et, les moins remarqués alors, Marino Moretti et Massimo Bontempelli.

Par ses nombreux échanges avec Papini et Prezzolini sur l'idéalisme, le matérialisme, le spiritualisme, le romantisme, le classicisme et le modernisme en art, il ouvre fondamentalement ses horizons culturels.

Retourné à Paris en 1910, il prend connaissance de l'œuvre d'Arthur Rimbaud, poète alors ignoré en Italie, et en 1911, revenu dans son pays natal, il publie une monographie sur lui dans les cahiers de La Voce.

Il visite alors une importante exposition sur le Futurisme à Milan et subit comme il le dit une « delusione sdegnosa » qu'il manifeste dans un article critique dans La Voce, qui est suivie immédiatement par une vive réaction des Futuristes Filippo Tommaso Marinetti, Umberto Boccioni et Carlo Carrà qui l'attaquent alors qu'il est attablé au café Giubbe Rosse de Florence en compagnie de son ami Medardo Rosso. Il en naît une grande agitation qui se traduit par un grand tumulte le soir à la gare ferroviaire Santa Maria Novella, quand Soffici, accompagné de ses amis Prezzolini, Slataper et Spaini, veulent leur rendre la pareille.

La réconciliation avec les Futuristes viendra plus tard par l'intervention de leur ami Aldo Palazzeschi.

À la suite de plusieurs différends avec Prezzolini, le , il fonde la revue Lacerba avec Papini.

Quand advient la Première Guerre mondiale, Ardengo Soffici, qui avait alimenté son opposition à la "Kultur" allemande dans sa revue Lacerba, la considérant comme une menace pour l'humanité, s'engage comme volontaire et participe à divers combats sur la Bainsizza, est blessé deux fois et obtient une distinction militaire.

De cette expérience et de celle de son poste d'officier de propagande de la 2a Armata, en 1917, naît le Kobilek-Giornale di battaglia en 1918, et La ritirata del Friuli, qui sort en 1919.

La guerre terminée, Soffici devient collaborateur à Il Popolo d'Italia, au Corriere della sera, dont il dirige la troisième page et la galerie.

En 1919, il fonde, toujours avec Papini, la revue La Vraie Italie, qui exprime un avis culturel sur l'Italie et d'autres pays européens. Elle cesse après la parution du douzième numéro.

Un intellectuel « anti-intellectualiste » fasciste

Les années passant, il se pose en homme divergeant uomo diverso, car, après avoir fait connaître à ses amis florentins, Cézanne, les Cubistes, Guillaume Apollinaire et par un fort enthousiasme, Rimbaud[1], il verse dans style « convenable » et classique, et, en politique, adhère au fascisme.

En 1925, il signe il Manifesto degli intellettuali fascisti[1], et si, en 1937, il s'éloigne de Mussolini, il reste néanmoins proche du régime, jusqu'à sa chute. Il fustige les « intellectuels » qu'il juge incapables de raisonner et qui ne fonctionneraient que « par égoïsme mesquin et veulerie innée »[1].

Il approuve les lois raciales de 1938 et adhérera à la République sociale. En 1944, il est l'un des fondateurs de la revue Italia e civiltà, qui prône une ligne basée sur trois piliers : amour de la patrie, défense du caractère social du fascisme et soutien inconditionnel à l'alliance avec l'Allemagne[1].

Œuvres

Poésie

Prose

  • Ignoto toscano, Florence, 1909.
  • Lemmonio Boreo, Libreria della "La Voce", Florence, 1912.
  • Arlecchino, Florence, 1914.
  • Giornale di bordo, Libreria della "La Voce", Florence, 1915.
  • Kobilek: giornale di battaglia, Vallecchi, Florence, 1918.
  • La giostra dei sensi, Florence 1918
  • La ritirata del Friuli, Vallecchi, Florence, 1919.
  • Rete mediterranea, Florence, 1920.
  • Battaglia fra due vittorie, Florence, 1923.
  • Ricordi di vita artistica e letteraria, Florence, 1931.
  • Taccuino di Arno Borghi, Florence, 1933.
  • Ritratto delle cose di Francia, Rome, 1934.
  • L'adunata, Florence, 1936.
  • Itinerario inglese, Florence, 1948.

Autobiographie

  • Autoritratto d'artista italiano nel quadro del suo tempo: 1. L'uva e la croce, Florence, 1951., 2.Passi tra le rovine, Florence, 1952., 3.Il salto vitale, Florence, 1954. 4.Fine di un mondo, Florence, 1955.
  • D'ogni erba un fascio. Racconti e fantasie, Florence, 1958.
  • Diari 1939-1945 (con G. Prezzoloni), Milan, 1962.

Critique artistique

  • Il caso Rosso e l'impressionismo, Florence 1909
  • Arthur Rimbaud, Florence, 1911.
  • Cubismo e oltre, Florence, 1913.
  • Cubismo e futurismo, Florence 1914
  • Serra e Croce, Florence, 1915.
  • Cubismo e futurismo e oltre, Florence, 1919.
  • Scoperte e massacri, Florence 1919
  • Primi principi di un'estetica futurista, Florence, 1920.
  • Giovanni Fattori, Rome, 1921.
  • Armando Spadini, Florence, 1925.
  • Carlo Carrà, Milan, 1928.
  • Periplo dell'arte, Florence 1928
  • Medardo Rosso: 1858-1928, Florence, 1929.
  • Ugo Bernasconi, Milan, 1934.
  • Apollinaire, Florence, 1937.
  • Salti nel tempo, Florence, 1938.
  • Selva: arte, Florence 1938
  • Trenta artisti moderni italiani e stranieri, Florence, 1950.

Échanges épistolaires

  • G. Prezzolini - A. Soffici, Carteggio. I. 1907-1918, a cura di M. Richter, Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, 1977
  • G. Prezzolini - A. Soffici, Addio a Papini, a cura di M. Attucci e L. Corsetti, Poggio a Caiano - Prato, Associazione Culturale Ardengo Soffici - Pentalinea, 2006
  • A. Soffici - U. Bernasconi, Carteggio 1923-1960, a cura di M. d'Ayala Valva, Poggio a Caiano - Prato, Associazione Culturale Ardengo Soffici - Pentalinea, 2008
  • A. Soffici, « Vedo che il cielo tende a schiarirsi... ». « Lettere a Stanislao Paszkowski (1945-1946) », a cura di Anna Casini Paszkowski, Poggio a Caiano - Prato, Associazione Culturale Ardengo Soffici - Pentalinea, 2008
  • A. Soffici, S. Férat, H. d'Oettingen, Correspondance 1903-1964, édition établie par B. Meazzi, postface de F. Livi, Lausanne, L'Âge d'Homme, 2013.

Peinture

Sa peinture sera fortement influencée par le futurisme mais aussi par le cubisme, qu'il connaît très bien[1].

  • Scomposizione di piani plastici (1913),
  • Comprenatrazione di piani plastici (Frutteria, bottiglia e tazza) (1913),
  • Natura morta con uovo rosso (1914), huile, tempera et collage sur toile de 46 cm × 38 cm, Collezione L.F., Rovereto
  • Cocomera, bicchiere e bottiglia (1915),
  • Bottiglia bianca e mela (1919), huile sur toile,
  • Casa colonica (1920), collection Rimoldi, Cortina d'Ampezzo[2].
  • Champ avec meule, G. A. M., Rome.

Distinctions et récompenses

Notes et références

  1. Philippe Baillet, Le parti de la vie — clercs et guerriers d'Europe et d'Asie, Saint-Genis-Laval, Akribeia, , 244 p. (ISBN 2-913612-57-1), p. 57-58
  2. Mazzariol

Bibliographie

  • Giuseppe Mazzariol, p. 37 in Pittura italiana contemporanea, Istituto italiano d'arti grafiche, Bergame, 1958
  • G. Raimondi - L. Cavallo, Ardengo Soffici, Firenze, Nuovedizioni Enrico Vallecchi, 1967
  • M. Richter, La formazione francese di Ardengo Soffici 1900-1914, Milano, Vita e Pensiero, 1969
  • L. Cavallo, Soffici. Immagini e documenti (1879-1964), Firenze, Vallecchi, 1986
  • Pagine per Soffici a quarant'anni dalla scomparsa, a cura di L. Corsetti e M. Moretti, Poggio a Caiano - Prato, Associazione Culturale Ardengo Soffici - Pentalinea, 2004
  • M. Richter, Papini e Soffici. Mezzo secolo di vita italiana (1903-1956), Firenze, Le Lettere, 2005
  • G. Ballerini, Ardengo Soffici. La grande mostra del 1920, Poggio a Caiano - Prato, Associazione Culturale Ardengo Soffici - Pentalinea, 2007
  • Soffici 1907/2007. Cento anni dal ritorno in Italia, catalogo della mostra di Poggio a Caiano a cura di L. Cavallo, Prato, Claudio Martini Editore, 2007

Liens externes

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