Sofiane Hambli
Sofiane Hambli, né en à Mulhouse[1], surnommé la chimère[2], est un trafiquant français de haschich. Considéré comme l'un des barons du trafic international de cannabis en provenance du Rif vers l’Europe, il est arrêté, emprisonné, jugé puis condamné pour trafic de stupéfiants à plusieurs reprises en Espagne et en France. «En cavale » pendant plusieurs années, il travaille ensuite comme indicateur pour le policier François Thierry, chef de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis)[3],[4].
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Biographie
Sofiane Hambli grandit à Bourtzwiller, dans la banlieue de Mulhouse[5].
En , alors âgé de 22 ans, Sofiane Hambli est l'un des principaux revendeurs d'un réseau fournissant en haschisch marocain la région alsacienne, il échappe aux gendarmes lors de l'opération "Paco68" et se réfugie en Espagne. Il s'installe alors dans la ville andalouse de Marbella, circule en voiture de luxe et investit dans l'immobilier[6].
En , il est jugé et condamné à 8 ans de prison pour trafic de hachisch[7].
En 2002, il est arrêté en Espagne sur la Costa del Sol[8], puis extradé en France en février[6].
En , sa peine est ramené à cinq ans de prison[9]. Durant son incarcération, il organise un important trafic de stupéfiant avec la complicité de sa famille et de son avocat. En , il est à nouveau mis en examen pour trafic de haschich depuis sa cellule du centre de détention de Saint-Mihiel (Meuse)[6].
En , il s'évade de prison lors de son transfert entre la prison de Metz-Queuleu et l'Hôpital Bon-Secours de Metz. Après avoir subi une radiographie du poignet, Sofiane s'échappe à moto avec un complice armé d'un pistolet factice en braquant trois surveillants pénitentiaires[10].
En , des policiers espagnols arrêtent Sofiane Hambli alors qu'il quittait un concessionnaire automobile à San Pedro de Alcántara. Mais il s'échappe après une fusillade au cours de laquelle plusieurs agents ont été blessés[8].
En 2006, il est condamné pour s'être évadé de la prison de Metz.
En , Hambli est remis en liberté, après qu'il a fini de purger à la prison de Fleury-Mérogis une peine de cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants[11]. Il s'enfuit alors en Espagne. En , il est condamné à 18 ans de prison[9]. Son frère est également condamné, sa mère, ses sœurs et des membres de sa famille ont pour leur part été reconnus coupables de "défaut de justification de ressources"[12].
En , il est interpellé en Espagne à Puerto Banús, une marina de luxe en périphérie de Marbella[13]. Il est alors recruté comme indicateur par François Thierry, patron de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS)[3].
En , Sofiane Hambli est extradé d'Espagne en France en application d’un mandat d'arrêt européen[10].
En , il est condamné à trois ans de prison en Espagne, pour son implication dans l'affaire de la "Baleine blanche"[9].
En , Hambli est condamné à treize ans de prison par le tribunal correctionnel de Mulhouse. Son avocate, Anne-Claire Viethel, par ailleurs compagne du chef de l'OCRTIS François Thierry, qualifie la peine de « sévère » et annonce son intention de faire appel[14]. En , sa demande de remise en liberté est rejetée par la cour d'appel de Colmar[15].
Sofiane Hambli est incarcéré de 2011 à 2014 au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville, puis il bénéficie dès fin 2014 d’un placement dans un centre de semi-liberté de la région parisienne[16].
Entre mars et , François Thierry charge Stéphane V. de garder une villa à Estepona en Espagne, où pendant 20 jours, cinq policiers français déchargent 19 tonnes de cannabis en provenance du Maroc via des bateaux pneumatiques. La drogue serait remontée vers la France par go fast pour le compte de Sofiane Hambli, dont une partie des voitures aurait été interceptée par la douane[17].
À la mi-, un autre baron mulhousien du trafic de haschisch, Djamel Talhi, a été rattrapé par la police à Londres après plusieurs années de cavale[18].
En 2015, Sofiane Hambli est remis en liberté par la juge d’application des peines de Nancy après avoir purgé cinq ans de peine et réglé une amende douanière de 2 millions d’euros, car il bénéficie d'une remise de peine exceptionnelle suivie d’une libération conditionnelle. Il habite boulevard Exelmans dans un appartement-terrasse de 250 m2 avec piscine intérieure pour un loyer d'environ 9000€ qu'il règle en liquide[19],[20], et projette l'achat d'un appartement prétextant que son épouse est issue de la Famille Royale du Maroc[21].
Le , plus de sept tonnes de cannabis ont été saisies au niveau du boulevard Exelmans, dissimulé dans trois camionnettes garées dans la rue depuis quelque temps[22]. Les agents des douanes françaises y trouvent une facture et des traces ADN provenant de Sofiane Hambli[5].
Le , Sofiane Hambli est interpellé à Gand par la police fédérale belge, alors qu’il revenait de l’aéroport de Bruxelles, sur la base d'un mandat d'arrêt européen émis par un juge d'instruction parisien[23]. Il est d'abord écroué à la prison de Leuze, puis à Bruges. Le , il est transféré en hélicoptère vers la France par les hommes armés du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN)[24].
Le , le Canard enchaîné publie un témoignage de Sofiane Hambli. Selon lui, il est un logisticien agissant sur instruction de l'Ocrtis et payé par l'argent de l’État français[25]. Il affirme n'avoir qu'un employeur, le parquet de Paris et la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs)[26].
Le , Sofiane Hambli dépose une plainte visant les douanes françaises et plus particulièrement contre la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED)[27].
En , il est remis en liberté sur décision de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Bordeaux après plus de 30 mois passés en prison[28]. Il est réincarcéré un mois plus tard, après s'être rendu en Espagne en violation de son contrôle judiciaire. Durant l'été 2019, il est remis en liberté contre le paiement d'une caution de 150 000 €[29].
Le , Sofiane Hambli est placé en détention sur décision de la chambre de l'instruction de Paris, et transféré au centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis, après avoir été interpellé le , dans une rue de Bordeaux dans le cadre d'une enquête sur un projet présumé d'importation de quatre tonnes de cannabis puis mis en examen à Bobigny le [30].
Le , en cavale au Maroc, il est victime d’un probable règlement de comptes et subit d’importantes blessures par arme blanche. Il est soigné dans une clinique de Tanger où la police marocaine l’arrête[2].
Notes et références
- « Le superflic et le baron de la drogue », sur Vanity Fair, (consulté le ).
- « Fin de cavale «La chimère», le baron de la drogue français Sophiane Hambli, arrêté au Maroc », sur liberation.fr, (consulté le )
- « Drogue : L'Ex-chef des "stups" impliqué dans un vaste trafic? », sur http://www.republicain-lorrain.fr/, (consulté le ).
- « Stups ou encore, le patron de la lutte antidrogue accusé d’être au cœur du trafic », Libération, (lire en ligne, consulté le )
- « Baron du cannabis, Costa del Sol et penthouse de luxe... Qui est Sofiane Hambli, l'indic sulfureux des stups? », sur https://www.francetvinfo.fr/, (consulté le )
- « Le détenu gérait son trafic avec l'aide d'un avocat », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- « Le point sur le cas baleine blanche: La Police associe Del Valle à l'un des grands réseaux du hachisch en France », sur http://www.tempspartage.org/, (consulté le ).
- (es) « Piden 4 años de prisión al primer investigado en Ballena Blanca », sur http://www.malagahoy.es, (consulté le ).
- « Drogue/caïd: 16 à 17 ans de prison requis », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- « L’évadé à moto de l’hôpital Bon-Secours réincarcéré en France », sur http://www.republicain-lorrain.fr/, (consulté le ).
- « Un parcours stupéfiant », sur http://sitemap.dna.fr, (consulté le ).
- « Un trafiquant de drogue de haut vol condamné à treize ans de prison », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
- « Un caïd en cavale arrêté en Espagne », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- « Treize ans de prison pour un trafiquant de drogue », sur https://www.estrepublicain.fr/, (consulté le ).
- « Demande de remise en liberté de Sofiane Hambli rejetée », sur http://www.lalsace.fr/, (consulté le ).
- « Nancy : le caïd du cannabis est-il trop vite sorti de prison ? », sur https://www.estrepublicain.fr/, (consulté le ).
- « L'ancien patron des stups soupçonné d'être au cœur d'un trafic de drogue », sur https://www.francetvinfo.fr/, (consulté le ).
- « La chute d'un millionnaire du cannabis », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- « Baron du cannabis, Costa del Sol et penthouse de luxe... Qui est Sofiane Hambli, l'indic sulfureux des stups ? », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Enquête de Libé sur les Stups : qui est Sofiane Hambli ? », sur http://www.metronews.fr/, (consulté le ).
- « L’indic du patron des stups avait un train de vie de millionnaire », sur L'Obs, (consulté le )
- « Cannabis : une saisie record en plein Paris », sur https://www.francetvinfo.fr/, (consulté le ).
- « Un trafiquant de drogue français arrêté en Belgique », sur http://www.franceinfo.fr/, (consulté le ).
- « Sofiane Hambli, un baron de la drogue, premier détenu extradé par hélicoptère de la Belgique vers la France », sur https://www.wort.lu/, (consulté le ).
- Le Canard enchaîné, Le stupéfiant témoignage d'un indic des stups, Dominique Simonnot et Didier Hassoux, 15 juin 2016
- « Trafic de drogue : l'indic qui rêvait d'avoir une carte tricolore », Marianne, (lire en ligne, consulté le ).
- « Lutte antidrogue : l'importateur de cannabis attaque les douanes », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- « Scandale des stups : le trafiquant international Sofiane Hambli remis en liberté », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- « Le trafiquant international Sofiane Hambli à nouveau interpellé », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- « Trafic de drogue : Sofiane Hambli retourne en prison », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
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